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 La revue de web de Kat

Dans l’affaire du Levothyrox, le laboratoire Merck mis en examen pour « tromperie aggravée »

Wed 19 Oct 2022 - 12:51

En 2017, le laboratoire a changé la formule du Levothyrox et de nombreux patients se sont plaints d’effets secondaires indésirables. La filiale française du laboratoire Merck a annoncé sa propre mise en examen dans le cadre du changement de formule du Levothyrox.

JUSTICE - Elle l’a annoncée elle-même dans un communiqué publié ce mercredi 19 octobre. La filiale française du laboratoire pharmaceutique allemand Merck a fait savoir sa propre mise en examen pour « tromperie aggravée » dans le volet pénal du dossier du changement de formule du médicament Levothyrox, prescrit contre l’hypothyroïdie. « Le président de Merck en France a été entendu » mardi au pôle santé du tribunal judiciaire de Marseille, peut-on lire dans le communiqué. La mise en examen est liée aux « modalités d’information mises en place au moment de la transition de l’ancienne à la nouvelle formule en 2017. »

La nouvelle composition de ce médicament, modifiant certains de ses excipients afin d’apporter davantage de stabilité au produit, a été incriminée, entre mars 2017 et avril 2018, par quelque 31 000 patients souffrant d’effets secondaires indésirables : notamment de maux de tête, insomnies, ou de vertiges. Une enquête pénale pour tromperie aggravée, homicide et blessures involontaires avait été ouverte en 2018.

Le pourvoi du groupe rejeté en mars dernier

« Cette mise en examen ne concerne en aucun cas la qualité de la nouvelle formule du Levothyrox », mais uniquement la communication de l’entreprise au moment du changement de formule, assure cependant le laboratoire, soulignant vouloir « apporter toute précision nécessaire afin de faire établir qu’aucune infraction pénale, de quelque nature que ce soit, n’a été commise. »

Dans le volet civil du dossier, la Cour de cassation avait rejeté en mars le pourvoi du groupe, condamné en 2020 à indemniser plus de 3 300 utilisateurs ayant souffert d’effets secondaires à la suite du changement de formule.

Dans son arrêt, la plus haute juridiction française avait estimé que « lorsque la composition d’un médicament change et que cette évolution de formule n’est pas signalée explicitement dans la notice, le fabricant et l’exploitant peuvent se voir reprocher un défaut d’information », pouvant « causer un préjudice moral ».

lévothyrox
https://www.huffingtonpost.fr/life/article/dans-l-affaire-du-levothyrox-le-laboratoire-merck-mis-en-examen-pour-tromperie-aggravee_209155.html

Dénomination d'une personne en russe — Wikipédia

Wed 28 Sep 2022 - 17:18

Prénoms

Les prénoms russes d'origine slave actuellement utilisés sont en nombre assez restreint. La christianisation du peuple russe par l'église byzantine a entraîné la disparition de la plupart d'entre eux au profit de prénoms grecs et, dans une moindre mesure, latins et hébraïques.

Prénoms d'origine grecque les plus courants

Aleksandr (Александр)
Alekseï (Алексей)
Anastassia (Анастасия)
Anatoli (Анатолий)
Andreï (Андрей)
Arkadi (Аркадий)
Artiom (Артём)
Basilovitch (Базилович)
Denis (Денис)
Dmitri (Дмитрий)
Fiodor (Фёдор)
Galina (Галина)
Guennadi (Геннадий)
Iekaterina (Екатерина)
Ielena (Елена)
Ievgueni (Евгений)
Ievguenia (Евгения)
Iouri (Юрий)
Irina (Ирина)
Ksénia (Ксения)
Larissa (Лариса)
Natalia (Наталия)
Nikita (Никита)
Nikolaï (Николай)
Oksana (Оксана)
Raïssa (Раиса)
Sofia (София)
Stepan (Степан)
Vassili (Василий)
Yuri (Юрий)
Zinaïda (Зинаида)

Prénoms d'origine slave les plus courants

Bogdan (Богдан)
Boris (Борис)
Lioubov (Любовь)
Lioudmila (Людмила)
Nadejda (Надежда)
Svetlana (Светлана)
Stanislav (Станислав)
Vadim (Вадим)
Véra (Вера)
Viatcheslav (Вячеслав)
Vladimir (Владимир)
Vladislav (Владислав)

Le prénom Olga (Ольга) serait d'origine germanique (Helga).

Les diminutifs en russe

L'emploi des diminutifs est très répandu en russe. En famille, entre amis ou entre collègues, il n'est pas courant de s'adresser à quelqu'un par son prénom. La plupart des prénoms russes ont un diminutif d'usage :

Алексей Alekseï (Alexis) = Aliocha (Алëша)
Александр Aleksandr (Alexandre) = Sacha (Саша), Choura (Шура)
Анатолий Anatoliï (Anatole) = Tolia (Толя)
Борис Boris (Boris) = Borya (Боря)
Дмитрий Dmitriï = Dima (Дима) ou Mitia (Митя)
Георгий Gueorguiï (Georges) = Jora (Жора)
Ярослав Iaroslav = Slava (Слава)
Евгений Ievgueniï (Eugène) = Jenia (Женя)
Константин Konstantin = Kostia (Костя)
Михаиль Mikhaïl (Michel) = Micha (Миша)
Николай Nikolaï (Nicolas) = Kolya (Коля), Nikita (Никита)
Павель Pavel (Paul) = Pacha (Паша)
Станислав Stanislav (Stanislas) = Stas (Стас)
Тимофей Timofeï (Timothée) = Tima (Тима)
Василий Vassiliï (Basile) = Vassia (Вася)
Владимир Vladimir = Volodia (Володя) ou Vova (Вова)

Анастасия Anastassia (Anastasie) = Nastia (Настя).
Анна Anna (Anne) = Ania (Аня)
Дария Daria = Dacha (Даша)
Екатерина Iekaterina (Catherine) = Katia (Катя)
Елена Ielena (Hélène) = Lena (Лена)
Ирина Irina (Irène) = Ira (Ирa)
Ксения Ksenia = Xioucha (Ксюша) (t. fam.)
Любовь Lioubov (Aimée) = Liouba (Любa)
Людмила Lioudmila (Ludmilla) = Liouda (Люда)
Мария Maria (Marie) = Macha (Маша)
Надежда Nadejda (Espérance ; Nadège) = Nadia (Надя)
Наталия Natalia (Nathalie) = Natacha (Наташа)
София Sophia (Sophie) = Sonia (Соня)
Светлана Svetlana = Sveta (Света)
Татяна Tatiana = Tania (Таня)
Зинайда Zinaïda (Zénaïde) = Zina (Зина)

Morpho-syntaxe des prénoms

En russe, les prénoms se déclinent comme des substantifs, c'est-à-dire que leur terminaison se modifie suivant la fonction qu'ils exercent dans la phrase (sujet, COD, COI, etc.)

Les prénoms féminins se terminent tous par la lettre « -а », « я » (« -ia ») ou par le signe orthographique non prononcé « -ь » et se déclinent de la même manière que les substantifs féminins de même terminaison. Les noms féminins étrangers ne se déclinent que s'ils se terminent par le son a. Dans les autres cas, un prénom féminin étranger (comme le prénom français Catherine) ne se décline pas.

Patronymes

En Russie et dans la plupart des pays de l'ex-URSS, le patronyme (отчество, mot dérivé de отец qui signifie père), dérivé du prénom du père, figure obligatoirement, en plus du prénom et du nom de famille, sur les actes de naissance et les pièces d'identité. Il est placé entre le prénom et le nom de famille1. Les mots « monsieur » et « madame » étant pratiquement inusités en russe, il est d'usage, pour exprimer le respect, de s'adresser à son interlocuteur en employant son prénom et son patronyme (mais pas son nom de famille). Ainsi, pour s'adresser à Vladimir Poutine, on ne dira pas : « Monsieur Poutine » mais « Vladimir Vladimirovitch ». (Vladimirovitch étant son patronyme.)

Pour les hommes, le patronyme se forme du prénom du père auquel est ajouté le suffixe ovitch (ович) ou evitch (евич).

Fiodor Dostoïevski dont le père se nommait Mikhaïl (Михаил) a pour nom complet : Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski (Фёдор Михайлович Достоевский).
Alexandre Pouchkine dont le père s'appelait Sergueï (Сергей) а pour nom complet : Alexandre Sergueïevitch Pouchkine (Александр Сергеевич Пушкин).
Lénine (son vrai nom était Vladimir Oulianov) dont le père s'appelait Ilia (Илья) а pour nom complet : Vladimir Ilitch Oulianov (Lénine) (Владимир Ильич Ульянов (Ленин)).

Pour les femmes, le patronyme est formé du prénom du père auquel est ajouté le suffixe ovna (овна), ou evna (евна).

Marina Alekseïeva dont le père se nomme Anatole (Анатолий) a pour nom complet : Marina Anatolievna Alekseïeva (Марина Анатольевна Алексеева).
Nina Gorlanova (nom du père : Viktor) se nomme quant à elle : Nina Viktorovna Gorlanova (Нина Викторовна Горланова).
Nadejda Allilouïeva dont le père se nomme Sergueï (Сергей) a pour nom complet : Nadejda Sergueïevna Allilouïeva (Надежда Сергеевна Аллилуева).

Un certain nombre de noms russes tels qu'Ivanov ou Petrov ont une origine patronymique mais ne sont pas des patronymes ; il s'agit de noms de famille qui, comme dans les langues scandinaves, se sont formés à partir de patronymes. Il est ainsi possible pour un Russe de s'appeler Ivan Ivanovitch Ivanov, Ivan étant le prénom, Ivanovitch le patronyme (fils d'Ivan) et Ivanov le nom de famille (formé dans le passé d'après un patronyme).

Sans que cette possibilité ne soit reconnue par la loi, l'usage du matronyme apparaît ponctuellement, dans le cas par exemple où la mère élève seule l'enfant, et où le père ne l'a pas reconnu. Les règles de formation du matronyme sont celles ci-dessus (ex. : Ielizaveta Marievna Tchernobrovkina [Елизавета Марьевна Чернобровкина], si la mère se nomme Maria [Мария]).

Noms de famille

Morphologie des noms de famille

Les noms de famille obéissent, tout comme le reste du vocabulaire russe, aux déclinaisons grammaticales. En conséquence, les noms possèdent une forme masculine et une forme féminine. Ainsi, l'épouse (ou la fille) de Vladimir Poutine se nomme-t-elle Poutina.

Les noms se terminant en -ov / -ev (-ов/ев), comme Ivanov, ont pour terminaison au féminin -ova/-eva (-ова/ева) : Ivanova.
Les noms se terminant en -ine (-ин), comme Lenine, ont pour terminaison au féminin -ina (-ина) : Lenina.
Les noms se terminant en -ski (-ский), comme Dostoïevski, ont pour terminaison au féminin -skaïa (-ская) : Dostoïevskaïa.
Les noms en -itch (-ич) restent semblables au féminin. Ils ne se déclinent pas au féminin.
Les autres noms de famille n'ont pas de forme particulière au féminin.

La noblesse russe n'utilisa la particule nobiliaire que de façon marginale, sous l'influence de l'Occident et plus particulièrement de la France du XVIIe siècle.

Généalogie nom patronyme prénom Russie
https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9nomination_d%27une_personne_en_russe

Il est prouvé que Facebook a un impact négatif sur la santé mentale - Developpez.com

Mon 26 Sep 2022 - 13:56

Une étude est la première à établir un lien entre l'utilisation de la plateforme et l'aggravation de l'anxiété et de la dépression

Le 23 septembre 2022 à 17:24, par Nancy Rey

Facebook, le média social pionnier de Mark Zuckerberg, lancé en 2004 et utilisé quotidiennement par deux milliards de personnes dans le monde, a un impact négatif important sur la santé psychologique des étudiants. C'est ce qu'a prouvé une comparaison de la santé mentale d'étudiants américains dans des universités et des collèges qui avaient accès à Facebook et d'autres qui n'y avaient pas accès. L'étude, qui sera bientôt publiée dans l'American Economic Review sous le titre "Social Media and Mental Health", a déjà été récompensée lors de la réunion européenne de l'Economic Society de cette année. Elle a été menée par des chercheurs de l'université de Tel-Aviv (TAU), de la Sloan School of Management du Massachusetts Institute of Technology et de l'université Bocconi de Milan, en Italie.

Si de nombreuses études ont établi une corrélation entre l'utilisation des médias sociaux et divers symptômes liés à la santé mentale, il était jusqu'à présent difficile de déterminer si les médias sociaux étaient réellement à l'origine de la mauvaise santé mentale. En appliquant une nouvelle méthode de recherche, des chercheurs ont maintenant réussi à établir une telle causalité : Une étude menée par des chercheurs de l'université de Tel-Aviv, de la Sloan School of Management du MIT et de l'université Bocconi révèle de nouveaux résultats concernant l'impact négatif de Facebook sur la santé mentale des étudiants américains.

L'étude a été menée par le Dr Roee Levy de la Berglas School of Economics de l'université de Tel-Aviv, le professeur Alexey Makarin de la MIT Sloan School of Management et le professeur Luca Braghieri de l'université Bocconi. L'article sera publié dans la revue scientifique American Economic Review et a été primé lors de la réunion européenne de l'Economic Society (ESEM) de 2022. « Au cours des quinze dernières années, les tendances en matière de santé mentale des adolescents et des jeunes adultes aux États-Unis se sont considérablement détériorées. Comme cette dégradation des tendances a coïncidé avec l'essor des médias sociaux, il semblait plausible de spéculer que les deux phénomènes pouvaient être liés » , explique le professeur Braghieri.

L'étude s'est basée sur des données qui remontent à l'avènement de Facebook en 2004 à l'université de Harvard, avant qu'il ne prenne l'internet d'assaut. Au départ, Facebook n'était accessible qu'aux étudiants de Harvard qui possédaient une adresse électronique de cette université. Le réseau s'est rapidement étendu à d'autres universités aux États-Unis et ailleurs, avant d'être mis à la disposition du grand public aux États-Unis et ailleurs en septembre 2006. Les chercheurs ont pu analyser l'impact de l'utilisation des médias sociaux en comparant les universités qui avaient accès à la plateforme à ceux qui n'y avaient pas accès. Les résultats montrent une augmentation du nombre d'étudiants déclarant une dépression et une anxiété sévères (respectivement 7 % et 20 %). « Nous avons émis l'hypothèse que des comparaisons sociales défavorables pouvaient expliquer les effets que nous avons constatés, et que les étudiants plus sensibles à ces comparaisons étaient plus susceptibles de subir des effets négatifs ».

Comment les ennuis sont-ils arrivés

L'étude a combiné des informations provenant de deux ensembles de données différents : les dates spécifiques auxquelles Facebook a été introduit dans 775 établissements américains, et le National College Health Assessment (NCHA), une enquête menée périodiquement dans les collèges américains.
Les chercheurs ont construit un indice basé sur 15 questions pertinentes du NCHA, dans lequel les étudiants étaient interrogés sur leur santé mentale au cours de l'année écoulée. Ils ont constaté une aggravation statistiquement significative des symptômes de santé mentale, en particulier la dépression et l'anxiété, après l'arrivée de Facebook :

  • augmentation de 7 % du nombre d'étudiants ayant déclaré avoir souffert, au moins une fois au cours de l'année précédente, d'une dépression si grave qu'il leur était difficile de fonctionner ;
  • 20 % d'augmentation du nombre d'étudiants ayant déclaré souffrir de troubles anxieux ;
  • augmentation de 2 % du nombre d'étudiants censés souffrir d'une dépression modérée à sévère ;
  • augmentation de 3 % du nombre d'étudiants dont les résultats scolaires ont été affectés par la dépression ou l'anxiété.

Médias sociaux et circonstances sociales

Le Dr Levy de TAU note : « En étudiant les mécanismes potentiels, nous avons émis l'hypothèse que des comparaisons sociales défavorables pouvaient expliquer les effets que nous avons constatés, et que les étudiants plus sensibles à ces comparaisons étaient plus susceptibles de subir des effets négatifs… Davantage d'étudiants croyaient que les autres consommaient plus d'alcool, même si la consommation d'alcool n'avait pas changé de manière significative ».

En d'autres termes, la méthodologie a également pris en compte toute différence de santé mentale dans le temps ou entre les collèges qui n'était pas liée à Facebook. Cette approche a permis de créer des conditions similaires à celles d'une "expérience naturelle", ce qui serait impossible aujourd'hui, maintenant que des milliards de personnes dans le monde utilisent de nombreux réseaux sociaux différents.

Pour vérifier cette interprétation, l'équipe a examiné d'autres données de la NCHA. Ils ont constaté, par exemple, un impact négatif plus important sur la santé mentale des étudiants qui vivaient hors du campus et étaient donc moins impliqués dans des activités sociales, ainsi qu'un impact négatif plus important sur les étudiants ayant des dettes de carte de crédit qui voyaient leurs pairs supposés plus riches sur le réseau. « Nous avons également trouvé des preuves que Facebook avait modifié les croyances des étudiants sur leurs pairs. Davantage d'étudiants croyaient que les autres consommaient plus d'alcool, même si la consommation d'alcool n'avait pas changé de manière significative », ajoute Levy.

Source : Social Media and Mental Health

Facebook réseaux-sociaux santé-mentale
https://web.developpez.com/actu/336861/Il-est-prouve-que-Facebook-a-un-impact-negatif-sur-la-sante-mentale-une-etude-est-la-premiere-a-etablir-un-lien-entre-l-utilisation-de-la-plateforme-et-l-aggravation-de-l-anxiete-et-de-la-depression/

Pourquoi la France a-t-elle vendu la Louisiane? | Slate.fr

Mon 26 Sep 2022 - 12:14

Une majeure partie de l'Amérique du Nord aurait pu être divisée en départements français, le pétrole couler à flots après l'acquisition du Texas, le français être la langue la plus parlée au monde... Mais rien de tout cela ne s'est produit. On n'a, à vrai dire, pas laissé l'occasion à cette histoire de s'écrire. Car en 1803, la France a décidé de vendre à la jeune nation des États-Unis la Louisiane. Une vente historique qui a changé le cours de l'histoire.

Si vous tapez «Louisiane» sur Google, vous vous direz sûrement que ce petit État du sud-est des États-Unis ne représente finalement que peu de chose. Détrompez-vous! En réalité, cette terre française de l'époque ne ressemblait en rien à la Louisiane d'aujourd'hui: elle s'étendait du Canada au golfe du Mexique, avec une superficie équivalente à un tiers des États-Unis actuels (et comprenant dix-huit États!). Pourquoi alors a-t-on cédé pareil immense territoire?

Une épine dans le pied

Revenons quelque temps en arrière. Au milieu du XVIIe siècle, de grandes expéditions sont menées pour découvrir le monde, dont celle de René-Robert Cavelier de La Salle, un Français parti du Canada à la recherche d'un passage vers le Pacifique, en navigant sur le Mississippi. Évidemment, il fait fausse route. Mais au bout d'un long voyage de plus de 3.000 kilomètres, René-Robert Cavelier de La Salle tombe malgré tout sur la mer (dans l'actuel golfe du Mexique). Il encloue alors les armes de Louis XIV sur un chêne et s'exclame «Je te nomme Louisiane!». Les vastes terres passent sous l'étendard français.

Tout heureux de sa conquête, qui fait alors trois fois la taille de la France, le Français s'empresse évidemment d'en informer Versailles. Mais, contre tout attente, le roi n'en a vraiment rien à faire. Une nouvelle expédition sera quand même lancée dans le coin, sans grande conviction. De toute façon, elle se terminera dans un bain de sang et René-Robert Cavelier de La Salle se fera même assassiner par ses propres hommes.

Les colons qui daignent s'installer sur ces terres marécageuses découvrent les joies des moustiques et de la fièvre jaune.

Quoi qu'il en soit, la Louisiane est désormais française. Mais là encore, tout le monde s'en fout royalement. Les terres sont laissées à l'abandon. Des Anglais aiment s'y balader. En 1699, la donne change quelque peu: Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville, à la tête d'une nouvelle expédition française, remonte le Mississippi et fonde La Nouvelle-Orléans –en hommage au duc d'Orléans. Une colonie qui doit permettre de rapporter gros, car on espère y trouver rapidement des richesses minières.

C'est un fiasco. À la place, les colons qui daignent s'installer sur ces terres marécageuses découvrent les joies des moustiques et de la fièvre jaune. Louis XV en a ras la perruque de cette terre qui lui coûte plus qu'elle ne rapporte: il décide d'en céder le monopole d'exploitation à un financier écossais, John Law. Mais même à coup de renforts publicitaires, la région a toutes les peines du monde à attirer les foules et ses plantations de coton ne comblent toujours pas les coûts.

C'en est assez de cette terre inutile, véritable gouffre financier! Le 3 novembre 1762, Louis «le Bien-Aimé» la refourgue à son cousin d'Espagne. Bon débarras! Du moins, pour un temps. À peine arrivé sur son nouveau territoire, le gouverneur espagnol décide de remplacer l'importation des vins de Bordeaux par celle du vin d'Espagne. Une hérésie pour les Louisianais, fortement attachés à leur culture française et, plus particulièrement, à son pinard légendaire.

Comme ils savent si bien le faire, les Louisianais français fomentent une révolution. En deux temps trois mouvements, les Espagnols se retrouvent sur le carreau. Là encore, ça ne durera pas. Alors que le roi de France refuse d'intégrer à nouveau cette maudite colonie dans son giron, une république indépendante est créée, avant d'être détruite dans le sang par des Espagnols revanchards. La Louisiane tombe –elle en a l'habitude désormais– dans l'oubli. Jusqu'à ce que débarque sur le devant de la scène un drôle de petit bonhomme: Napoléon Bonaparte.
Pour quelques dollars de plus

Guerre d'indépendance, fondation des États-Unis d'Amérique, Révolution française... La période est aux bouleversements historiques. Et une fois arrivé au pouvoir, Napoléon Bonaparte va en remettre une couche.

Ce dernier ne comprend pas pourquoi la France a offert la Louisiane, ce territoire immense et au potentiel encore inexploité, aux Espagnols. C'est décidé, il veut la récupérer! En 1800, il conclut un accord secret avec le pays ibérique, le traité de San Ildefonso. L'Espagne rend la Louisiane (une rétrocession qui n'interviendra officiellement qu'en 1803), en échange de territoires en Italie.

Rapidement pourtant, Napoléon déchante, comme tous ses prédécesseurs, face à la complexité de la gestion de ces terres. Alors qu'il se prépare à lancer ses guerres, il se rend compte qu'il ne pourra tenir plusieurs fronts, en Amérique et en Europe. D'autant que les Anglais et les Américains ont eu vent du traité secret. Ce sont ces derniers qui se montrent les plus actifs pour récupérer la région et le président Thomas Jefferson s'empresse de lancer les négociations avec Bonaparte pour la racheter.

L'enjeu est multiple. Pour la jeune nation américaine, intégrer la Louisiane permettrait de doubler son territoire, tout en évitant que les Français ne s'emparent des bouches du Mississippi et donc n'en contrôlent le commerce. Pour la France, l'idée de vendre ce territoire condamné d'avance pour Napoléon n'est pas dénuée de sens stratégique. En plus d'éviter que cette terre ne tombe dans les mains des Anglais, cette vente pourrait renforcer les Américains, que Napoléon érige en futurs rivaux de l'Empire britannique. Un deal devient sérieusement envisageable.

Reste à définir les termes du traité. Autrement dit, à parler gros sous. L'affaire ne prend que très peu de temps pour être conclue: Napoléon accepte sans broncher ce que lui proposent James Monroe, émissaire dépêché à Paris, et Robert Livingstone, ambassadeur des États-Unis. Le montant? Un total de 15 millions de dollars, soit l'équivalent de 393 millions d'euros aujourd'hui. Le 30 novembre 1803, l'Espagne rétrocède officiellement la Louisiane à la France. Le 20 décembre, la France vend la Louisiane aux États-Unis.

Avec le recul, on peut facilement se dire que c'est le plus grand hold-up, le plus grand coup foncier de l'histoire. Imaginez: au total, l'achat de la Louisiane n'aura coûté aux États-Unis que 9,5 cents par hectare de terrain! Mais il est facile de dire, des siècles plus tard, ce qu'il aurait été bon de faire. D'autant que l'argent de la vente aura grandement servi Napoléon dans ses conquêtes éclairs en Europe, qui participeront à la grandeur du pays. Pas si inutiles que ça, ces terres perdues d'Amérique.

Amérique colonie Louisiane
https://www.slate.fr/societe/lexplication/77-france-vente-louisiane-etats-unis-amerique-napoleon-histoire

Qu'est-ce qu'un phishing ? - Numerama

Sun 4 Sep 2022 - 11:58

Le phishing consiste à se faire passer pour quelqu’un en qui vous avez confiance (organisme officiel, supérieur hiérarchique, un proche…) afin de récupérer vos données ou de s’introduire dans votre système informatique, sans que vous en ayez conscience.

Faux SMS de l’assurance maladie, liens piégés sur Telegram, publicités Facebook frauduleuses, entourloupes reproduisant les sites de Total et Engie… Les tentatives de phishing, ou d’hameçonnage, peuvent venir d’à peu près n’importe où, ce qui ne les rend pas toujours simples à repérer. Reprenons donc les bases, pour éviter de tomber dans le panneau.

À quoi ressemble une campagne de phishing ?

Les phishings n’ont de limite que l’imagination des fraudeurs. Dans l’actualité récente, des campagnes d’hameçonnage ont ainsi pu prendre la forme de mails de vérification de compte imitant la communication de l’éditeur de cartes tickets restaurants Swile, d’annonces alléchantes pour un faux jeu concours Lidl ou un vélo électrique soi-disant gagné auprès de Décathlon.

Certaines arnaques se font passer pour le site des impôts, pour la Police nationale ou pour l’application TousAntiCovid… Mails officiels, publicité sur les réseaux sociaux, messages envoyés par SMS ou n’importe quelle application de messagerie : à peu près tous les éléments que nous utilisons quotidiennement en ligne et sur nos téléphones peuvent être utilisés pour tenter de piéger les internautes — même les commentaires de documents partagés !

Qu’est-ce qui doit mettre la puce à l’oreille ?

« Le grand public manque de sens critique envers ce qu’il se passe en ligne, c’est assez étrange, s’étonne Gérôme Billois, Partner cybersécurité et confiance digitale chez Wavestone. Dans la rue, si vous voyez des gens louches, vous changez de trottoir. Beaucoup de gens suspendent cette approche dans l’univers numérique, alors que tout ce qui y est dit n’est pas nécessairement vrai. »

Le premier conseil que l’on puisse donner pour éviter de tomber dans le panneau d’un hameçonnage, c’est donc de rester en alerte : si c’est trop beau pour être vrai, il vaut mieux vérifier avant de cliquer. S’il y a une notion très forte d’urgence, il faut redoubler d’attention : suggérer le besoin d’une action immédiate (« votre ordinateur est infecté, il faut le nettoyer ! », « j’ai besoin de quelques centaines d’euros dans la demi-heure pour me sortir d’une mauvaise passe ! ») est un mécanisme fréquemment utilisé dans les arnaques.

Un cran au-dessus, il y a quelques réflexes utiles à prendre : vérifiez les URL vers lesquelles renvoient les sites ou les textos que vous recevez, par exemple. Semblent-elles correctes, ou y a-t-il une petite erreur, un i à la place d’un l, un 0 à la place d’un o, un mot étrange ? Même chose dans des mails d’apparence officielle : s’il y a des fautes d’orthographe ou de grammaire, ça peut être louche. Si tout parait indiquer une correspondance de l’administration française, mais que dans le pied de page, l’adresse indiquée est située à l’autre bout du monde, c’est probablement anormal. S’il y a des pièces jointes, méfiance, encore une fois : elles sont un vecteur courant d’installation de logiciels malveillants.

À quoi ça sert, ce type d’attaque ?

Cela varie avec l’objectif final des personnes qui lancent la campagne de phishing : se faire de l’argent, voler des informations sensibles, déstabiliser une entité… Pour les particuliers, les campagnes visent le plus souvent à récupérer des données personnelles, des informations bancaires ou directement de l’argent. Le but est soit de vous faire cliquer sur un lien qui installera ensuite un logiciel frauduleux, soit de vous convaincre de payer, de toute bonne foi (on parle alors d’ingénierie sociale : en manipulant l’individu, on arrive à lui faire céder de l’argent ou des informations).

Pour les entreprises, explique Gérôme Billois, les attaques sont quelquefois beaucoup plus poussées : un criminel peut lancer un spear phishing, en produisant un mail ou une communication parfaitement calibrée pour essayer de tromper une personne précise : le patron, le responsable de la recherche et développement ou le directeur financier, par exemple. Le but est alors, dans certains cas, de réaliser une arnaque au président (se faire passer pour le fondateur pour détourner des fonds), dans d’autres d’espionner, ou de voler des données stratégiques.

Souvent, le phishing n’est aussi que la première étape d’opérations plus complexes : cliquez sur le lien malveillant intégré à l’attaque et vous lancerez en sous-main le téléchargement d’un cheval de Troie ou d’un rançongiciel, ou céderez sans vous en douter l’accès aux systèmes de votre entreprise. « Assez rapidement, on arrive sur des problématiques d’espionnage industriel », indique l’expert.

arnaque email Internet phishing sécurité
https://www.numerama.com/cyberguerre/1094534-quest-ce-quun-phishing.html

Le réchauffement et la mémoire de l'eau | historia.fr

Fri 5 Aug 2022 - 13:08

Visuel Wikimedia Commons : Jean-Baptiste Camille Corot, Le Château Saint-Ange et le Tibre, Rome, 1826, huile sur toile, musée du Louvre.Visuel Wikimedia Commons : Jean-Baptiste Camille Corot, Le Château Saint-Ange et le Tibre, Rome, 1826, huile sur toile, musée du Louvre.

À l’échelle de l’histoire humaine, l’eau agit souvent comme un liquide amniotique. Au fond des mers, des lacs, des glaciers, des fleuves et des cours d’eau, elle garde ce que l’homme lui a jeté, confié ou bien ce qu’il y a perdu. Un véritable coffre-fort ou un musée aquatique comme on voudra. Jusqu’ici les niveaux des mers, des fleuves et des lacs n’avaient pas considérablement bougé depuis les premiers temps avant J.-C. Le réchauffement climatique vient donc dérégler et parfois abolir brutalement cette fonction de conservatoire naturel des eaux continentales. Les épisodes de sécheresse qui se renouvellent et s’aggravent d’année en année en Méditerranée affectent à tel point le niveau des fleuves que surgissent en effet à l’œil nu depuis deux ans des objets, des ossements et des structures plus ou moins oubliées. À Rome, le Tibre est passé cette année d’un niveau oscillant entre 4,5 et 5 mètres à… 1,12 mètre. Du coup, les ruines d’un pont construit sous Néron sont apparues au niveau du château Saint-Ange. Pont stratégique bien documenté par les sources latines sur lequel passait initialement là « Via Triumphalis » !

Dans lit du Pô, c’est un, blindé allemand de 7 tonnes qui est réapparu entre Pomponesco (Région de Modena) et Gualtieri (Reggio Emilia). À une vingtaine de kilomètres de Parme, ce sont deux épaves datant de la dernière guerre qui ont émergé cette année : l’Otiglia et le Zibello. Deux barges coulées par les bombardements américains. Mieux, des ossements d’animaux qui vivaient dans la vallée du Pô il y a 100 000 ans se sont retrouvés à l’air libre : le crâne d’un grand cerf, des ossements de rhinocéros, de hyènes et même de lions réémergent. Seuls les archéologues peuvent se réjouir, ils n’ont plus besoin de plongeur ou de pelleteuse pour sonder la vase, les graviers ou le sable. Mais attention, ce qui devrait surgir de la fonte du permafrost sibérien – le sol glacé depuis 30 000 ans - est dantesque. À commencer par les virus pathogènes endormis.

Le paradoxe c’est que le liquide amniotique des eaux se tarit sur le continent mais s’apprête à submerger nos côtes, nos villes littorales, notre patrimoine portuaire à la faveur de la montée du niveau de la mer.

Guillaume Malaurie

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Et si Poutine s’inspirait de Talleyrand pour faire la paix sans perdre la face | historia.fr

Tue 2 Aug 2022 - 16:12

Le bouillard de la guerre ne réussit manifestement pas à Vladimir Poutine qui peine à définir des objectifs stratégiques tout en semant massivement la mort et la haine en Ukraine.

Le temps est peut-être venu pour lui ou son successeur de savoir comment ne pas perdre la paix. Pour cet exercice-là, il y a une référence incontestable et elle est française. Elle porte un nom célèbre et à rallonge : Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord qui après avoir servi la diplomatie du sabre de Napoléon devient en 1814 le représentant du roué Louis XVIII au Congrès de Vienne. Cette grand-messe anti 1789 qui vise à restaurer un équilibre européen d’Ancien Régime en ignorant le principe des nationalités.

Talleyrand, devenu « prince », commença très fort en abandonnant à peu près tous les territoires acquis pendant vingt-deux ans de batailles par la Révolution et l’Empire, par le traité du 30 mai 1814. La France revient en effet à ses frontières de 1792 tout laissant son flanc est rhénan et son flanc nord flamand exposé et vulnérable. Reste que l’autosatisfecit que se décernera Talleyrand n’est pas est infondé : « Ce traité, écrit-il, n’ôta rien qui fut essentiel à la sûreté de la France. Six semaines après l’entrée du roi à Paris, les soldats avaient quitté le sol français, elle possédait une superbe armée et nous avions conservé tous ces admirables objets d’art conquis par nos armes dans presque tous les musées d’Europe ».

Bien, mais c’est au Congrès de Vienne à proprement parler que Talleyrand va donner toute sa mesure et que selon le mot de Lyautey, il peut se targuer d’avoir « gagné la paix ». À Vienne, il est en effet le seul à n’avoir plus de revendication. Ce qui lui permet d’afficher un profil conciliant, rassurant et jamais menaçant. Un tour de force pour l’ex-ministre de Napoléon ! Raminagrobis peut s’employer alors l’air de ne pas y toucher, à attiser les rivalités entre les quatre grandes puissances — Prusse, Autriche-Hongrie, Angleterre, Russie — qui tentent de se répartir entre monarques de bonne compagnie les morceaux polonais, italiens, saxons de l’ex Premier Empire. Premier coup de maître de Talleyrand : imposer la France au rang de cinquième puissance négociatrice au même titre que les quatre autres auxquelles il récuse le nom de « puissances alliées ». Alliées contre qui rétorque-t-il ? Napoléon ? Il est à l’Ile d’Elbe !

De proche en proche, Talleyrand impose la notion de « droit public » dans les négociations. Mieux, il complète le tour de table de Vienne avec la Suède et l’Espagne, ce qui permet à Talleyrand de relativiser le front des vainqueurs et de se poser en arbitre entre le bloc anglo-autrichien et russo-prussien… Du grand art ! Certes Talleyrand cède sur la création d’États tampon autour de la France, d’un royaume des Pays-Bas incluant la Belgique, notamment, mais il s’est « imposé, explique Louis Madelin (1) avec une singulière autorité, au nom de son pays et de son roi jusqu’à faire baisser pavillon aux plus fiers vainqueurs de ce pays humilié. »

Si l’on considère que la Russie de 2022 n’est pas plus soluble que la France de 1814 dans la défaite, alors Vladimir Poutine ou plutôt son successeur auraient tout intérêt à s’inspirer du travail de Talleyrand. Pour mettre l’arme au pied et espérer reprendre pied dans le concert des nations.

Guillaume Malaurie

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Le western, un genre biblique ? - Contrepoints

Sun 24 Jul 2022 - 07:18

Poser la question c’est y répondre. Les liens entre le western et la Bible n’ont rien de mystérieux. Nouveau Peuple Élu, les Américains ont aimé représenter la conquête de l’Ouest comme la réalisation d’une nouvelle Terre Promise.

Mais certains westerns vont parfois très loin dans le symbolisme religieux. Partons donc à la recherche du western biblique.

Shall-We-Gather-at-the-River-in-8-Films-by-John-Ford-1956Le fameux hymne Shall we Gather at the River, composée en 1864, était particulièrement apprécié de John Ford. Il est présent dans au moins huit de ses films

Traversée du désert et paradis perdu

Dans Meek’s Cutoff de Kelly Reichardt (2010), un jeune garçon lit le récit de la Genèse : Adam et Ève sont chassés du paradis, en écho au sort de ce petit groupe de pionniers venus de l’Est tenter leur chance en Oregon en 1845. Le spectateur de ce western soporifique peut éprouver à loisir le sentiment d’une interminable traversée du désert sans jamais atteindre le paradis terrestre.

J’avais souligné combien le désert tenait une place importante dans le western. Lieu de passage et de souffrance, il est un lieu de passage obligé pour accéder à la Terre Promise. Mais la nature dans le western prend également une dimension paradisiaque. La communauté religieuse des Quakers (The Big Trees, Félix E. Feist, 1952) célèbre ainsi ses offices dans une clairière de séquoias géants. L’œuvre sublime du créateur tient lieu de véritable temple en plein air. Dieu et Mammon s’affrontent : les pionniers respectent les géants de la forêt que souhaite abattre Jim Fallon (Kirk Douglas) et ses associés uniquement guidés par l’esprit de lucre.

La Bible, livre omniprésent

La Bible ne se contente pas d’inspirer le sujet de nombreux westerns.

Elle est généralement le seul livre que l’on aperçoit dans cet univers peuplé d’analphabètes. C’est le Good Book que l’on consulte à l’occasion et où l’on puise l’inspiration. Le général Howard, qui rétablit la justice à la fin de The Last Wagon (Delmer Daves, 1956) n’est-il par surnommé Bible General ?
Le livre est en effet rare dans le western, même si on en trouve éventuellement à l’épicerie. Mais un abécédaire coûte moins cher qu’une boîte de pêches au sirop découvre le héros de Nevada Smith de Henry Hathaway, 1966). Dans ce dernier film, le jeune Max (Steve McQueen) est sauvé par un franciscain, le père Zaccardi (Raf Vallone), qui essaie de le détourner de la vengeance. Max jette avec colère la bible qu’il lui tend. De la bible, il n’a retenu qu’un message : œil pour œil, dent pour dent. Il finira tardivement par découvrir son erreur à ce sujet.

Shall we Gather at the River

Mais à défaut de beaucoup lire, les personnages de western chantent.

Le fameux hymne Shall we Gather at the River, composée en 1864, était particulièrement apprécié de John Ford. Il est présent dans au moins huit de ses films dont Stagecoach (1939), Three Godfathers (1948), The Searchers (1956). Dans My Darling Clementine (1946), il symbolise l’instauration des valeurs chrétiennes dans l’Ouest sauvage. Tenant le bras à la douce Clementine, Wyatt Earp (Henry Earp) se dirige vers l’église en construction dont la présence symbolique s’identifie à une cloche, tandis que chante la communauté réunie. Le Fils du désert (Three Godfathers) est le plus religieux des westerns fordiens par son sujet. C’est même un véritable archétype du western biblique.

Un bébé est recueilli dans le désert par trois étranges rois mages. Ces hors-la-loi vont connaître ainsi leur chemin de croix et leur rédemption en se sacrifiant pour ce petit être. La Bible sert ainsi de guide jusqu’à la Nouvelle Jérusalem de l’autre côté du lac salé. L’hymne fait aussi une apparition dans Wagon Master (1950) qui conte les mésaventures d’un petit groupe de Mormons en route vers la Terre Promise. Inversement, le chant est brutalement interrompu par Ethan (John Wayne) dans La Prisonnière du désert, à l’image d’un personnage brutal et habité par la haine, qui ne respecte pas les morts, acte impardonnable chez Ford.

L’image ambiguë du pasteur

J’évoquais dernièrement combien l’image du pasteur est toujours ambiguë dans le western. Il s’oppose ordinairement au prêtre catholique, qui est souvent un franciscain, vivante image de charité. La défroque de l’homme de Dieu peut toujours dissimuler un imposteur à l’image du terrible pasteur vengeur incarné par Robert Mitchum dans Cinq cartes à abattre (Henry Hathaway, 1968). Ici la Bible sert à dissimuler un derringer, le Good Book se révélant aussi mensonger que le prétendu pasteur. Mais Robert Mitchum est tout aussi redoutable en faux prêtre catholique et vrai aventurier (The Wrath of God, Ralph Nelson, 1972).

Dans Apache Drums (Hugo Fregonese, 1951), le pasteur gallois (Arthur Shields, familier de ce type de rôle) se révéle un bigot fanatique et raciste. Il compare les Apaches mescaleros au diable. Les Apaches apparaissent ainsi comme des diables au corps peint tout droit sortis de l’enfer. Ils surgissent la nuit du haut des fenêtres de l’église dans une sorte de rituel sacrificiel païen. À la fin, le pasteur, qui a connu sa rédemption, vient s’agenouiller aux côtés de l’éclaireur indien qui prie ses dieux.

Un curieux western biblique : Les piliers du ciel

Le curieux Pillars of the Sky (Les piliers du ciel) de George Marshall (1956) met en scène le médecin missionnaire Joseph Holden (Ward Bond) qui a évangélisé les tribus indiennes de l’Oregon en donnant des noms bibliques pour faire disparaître les « noms d’animaux ». Le sergent Emmet Bell (Jeff Chandler), surnommé Emmet Soleil par les indigènes, est chargé du maintien de l’ordre avec des éclaireurs indigènes de la cavalerie : élevé de façon stricte et sévère, il est devenu un alcoolique sans foyer mais toujours capable de réciter les versets de la Bible à l’endroit ou à l’envers « tel le Diable ».

Pourchassés par les Indiens pour avoir envahi leur territoire, les survivants d’une colonne militaire se refugient dans l’église bâtie par Holden. Seul le sacrifice du missionnaire permettra la réconciliation des indiens et des soldats. Ces piliers du ciel renvoient aux montagnes considérées comme sacrées avant le christianisme mais tout autant aux fondations établies par Holden dont l’œuvre est reprise par Bell. Le pécheur trouve comme il se doit sa rédemption.

L’Odyssée des Mormons ou le western biblique par excellence

Brigham Young (1940) de Henry Hathaway mêle le film biblique (type Les Dix commandements) et le western. Tyrone Power mis en vedette est plus un témoin assez passif des événements que le héros d’une histoire centrée sur la personne de Brigham Young. Le second fondateur de l’église des Mormons, nouveau Moïse, est fort bien interprété par le discret Dean Jagger. Vincent Price joue Joseph Smith, le fondateur de l’église. Son exécution sommaire par une foule intolérante témoigne du talent du réalisateur.

Animé d’un souffle épique rare chez Hathaway, le film est d’une grande beauté formelle. À la recherche d’une terre promise, les Mormons traversent un fleuve pris par les glaces, errent dans le désert et doivent affronter une invasion de sauterelles. Plein de sympathie pour les Mormons, défendus au nom de la liberté de conscience, le scénario met cependant l’accent sur les doutes, la fragilité et l’ambiguïté parfois de Brigham Young. Toute l’interprétation est par ailleurs remarquable, avec la fripouille habituelle de l’époque, Brian Donlevy. John Carradine, pour une fois non voué à un rôle de méchant, campe un pittoresque mormon prompt à recourir à la violence.

La délicate question de la polygamie ne pouvant être abordée de front dans le contexte du Code Hayes, elle est traitée au détour de certains dialogues plein d’humour. Rarement la Bible et le western auront fait aussi bon ménage que dans cette œuvre qui vaut le détour.

Pale Rider, un western biblique de Clint Eastwood

Si les références religieuses sont loin d’être absentes chez Eastwood, elles se manifestent de façon très spectaculaires dans Pale Rider (1985). Le réalisme des décors, avec ses intérieurs sombres, s’y s’allie avec un fantastique teintée de religiosité.

Une communauté de mineurs dans les montagnes est victime de persécutions de la part de LaHood le grand propriétaire exploitant de mines de la région. Il convoite en effet Carbon Canyon, seul espace qui échappe à sa domination. Seul un miracle peut les sauver. Notre cavalier solitaire apparaît dès lors en surimpression, dans la neige au milieu de la forêt.

Le mineur Barett, l’âme de la petite communauté, vient s’approvisionner chez le seul négociant indépendant de LaHood. Provoqué par quatre gros bras, il est sauvé par Eastwood qui disparaît comme il est apparu, mystérieusement. Une citation de l’Apocalypse évoquant une grande épée, un cheval de couleur pâle, la Mort coïncide avec son apparition. Son col ecclésiastique le fait prendre pour un preacher.

Dieu et Mammon

Une fois de plus, Dieu et Mammon s’affrontent dans ce western biblique. Le père LaHood tente de corrompre l’étranger qui a redonné courage à la communauté. Le preacher terrasse le « monstre » (un géant) envoyé par le jeune LaHood.

Désormais résolu à faire couler le sang, le vieux LaHood fait appel à Stockburn. Avec ses six adjoints, ce marshall fait la loi de celui qui le paie. Dès lors, au bureau de la Wells Fargo, le preacher échange son col ecclésiastique contre des colts. Ange vengeur, il abat les gros bras du propriétaire puis la bande de Stockburn. Il les abat un par un, quasi invisible, ne gaspillant pas plus d’une balle pour chacun. Qui est-il donc celui qu’a reconnu trop tard le marshall ? Il disparaît dans le paysage sans révéler son secret.

Seraphim Falls, western biblique bizarroïde

Je terminerai cette rapide évocation par le plus bizarroïde des westerns bibliques, Seraphim Falls (David von Ancken, 2006). S’il évoque un nom de lieu, le titre renvoie surtout aux anges déchu. Toute la première partie est extrêmement réaliste avec ses personnages devant se confronter à des conditions naturelles extrêmement rudes. Le film glisse peu à peu vers le fantastique avec une symbolique qui devient lourdingue vers la fin.

Le film repose sur un thème classique : la vengeance et une structure éprouvée, la poursuite. Il s’appuie sur deux très solides acteurs. Pierce Brosnan campe le chassé nommé Gideon, et Liam Neeson joue Carver le chasseur. Il faut attendre la fin du film pour comprendre les motivations de Carver. Colonel sudiste, il a vu sa maison brûlée avec sa femme et son bébé par les soldats de Gideon, capitaine nordiste. Après un début flamboyant dans les montagnes, la descente est suivie par un affaiblissement sensible de l’histoire qui va s’effilocher puis s’achever de façon curieusement allégorique.

Western, bible et bric-à-brac symbolique

Un Indien philosophe et sentencieux (Wes Studi), nommé Charon (!), fume la pipe assis au bord d’un point d’eau. Il rend à chacun selon ses œuvres. Invoquant Yahvé, Gideon s’engage sur les étendues vides de toute végétation. Surgie de nulle part, la voiture de Madame Louise (Angelica Huston) vante les mérites d’un élixir qui guérit tous les maux. C’est Louise C. Fair (Lucifer !) qui fournit à chacun des protagonistes ce dont il a besoin pour tuer l’autre.

Le parcours géographique, du nord vers le sud, des montagnes enneigées du Nevada (tournés en Oregon) vers le désert salé et brûlant (Nouveau-Mexique) se double d’un parcours initiatique. Les deux protagonistes vont être amenés à se dépouiller ou à être dépouillés de tout ce qu’ils possèdent pour enfin accéder à la vérité.

Quelle est donc cette vérité ? La nécessité de l’oubli pour le sudiste et la rédemption pour le nordiste qui remet sa vie entre les mains de son adversaire.

La guerre est enfin terminée. Chacun peut reprendre sa route et leurs chemins se séparent.

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Le surmulot, ou comment ne pas appeler un rat un rat | Slate.fr

Tue 12 Jul 2022 - 11:16

Quand une élue donne sa langue au rat.

Nombreux sont les animaux à accompagner les humains, depuis des millénaires, tant au quotidien que dans leurs traditions, leurs superstitions, leurs symboles et leurs langages. Certains ont la cote (le chat, le chien, le bébé panda), d'autres sont carrément mal vus (le moustique, le scorpion, le pangolin en période d'épidémie). Dans la catégorie des mal-aimés mais des très fréquentés, le rat occupe une place de choix.

On ne connaît pas vraiment l'origine du mot «rat»; selon le Grand Robert, il serait apparu à l'écrit pour la première fois à la fin du XIIe siècle et viendrait, peut-être, de l'allemand «ratt», une onomatopée née du bruit du rat qui grignote; à moins que ce ne soit un dérivé roman du latin «radere», ronger. En tout cas on voit l'idée: le rat est quand même très identifié à ses dents –et à ce qu'il mange.

Comme l'atteste, entre autres, la fable de La Fontaine «Le chat et un vieux rat», le langage courant confond depuis toujours le rat et la souris. Ce petit animal de la famille des muridés, qui bénéficie d'une année rien qu'à lui dans la symbolique chinoise, est curieusement présent dans une foule d'expressions et de proverbes.

Certaines rares locutions sont affectueuses ou positives: si «mon petit rat» ne se dit plus tellement pour montrer son affection, un petit rat de l'Opéra désigne une jeune danseuse, un rat de bibliothèque un intello toujours le nez dans les bouquins. Et un rat de cave, qui au départ définissait le percepteur chargé de contrôler les boissons, en est venu à désigner les danseurs des caves de Saint-Germain-des-Prés de l'après-guerre (à ne pas confondre avec le rat-de-cave, une bougie mince et longue, enroulée sur elle-même, qui servait à éclairer les sous-sols).

Péjoratif

En revanche, les expressions accablantes et injures de toutes sortes prolifèrent, certaines avec une imagination qui laisse parfois pantois: s'ennuyer comme un rat mort, être fait comme un rat (sous-entendu, coincé dans une ratière), être rat (pour radin; je cherche encore la caractéristique du rat qui justifierait qu'on le taxe d'avarice).

Dans l'expression «les rats quittent le navire», il est entendu que ce dernier va couler et que ceux qui s'en vont n'ont pas le courage de rester pour affronter l'épreuve. Citons évidemment la face de rat, qui parle d'elle-même, la queue de rat, qui désigne une queue de cheval trop peu fournie, et l'expression «avoir un rat dans la contrebasse» qui rivalise agréablement avec celle qui consiste à avoir une araignée au plafond.

L'animal n'a vraiment pas bonne presse chez les humains, ce qui explique qu'il soit tant décrié dans le lexique. La première édition du Dictionnaire de l'Académie française (1751), après une brève description, ne mâche pas ses mots: «Il seroit inutile de faire une plus ample description du rat, il est assez connu par l'incommodité qu'il nous cause; il mange de tout; il semble seulement chercher, par préférence, les choses les plus dures, & il les lime avec deux longues dents qu'il a au-devant de chaque machoire; il ronge la laine, les étoffes, les meubles, perce le bois, fait des trous dans l'épaisseur des murs [...]. Ces animaux pullulent beaucoup, mais lorsque la faim les presse, ils se détruisent d'eux-mêmes; ils se mangent les uns les autres.»

Côté superstition, c'est franchement la cata pour les rats, assez généralement considérés comme un symbole de mort.

Plus près de nous, un roman bien connu a contribué à populariser l'idée que le rat était synonyme de danger. Quiconque a lu La Peste d'Albert Camus ne peut voir un de ces rongeurs passer sans frémir, car c'est une chose de savoir grâce aux manuels d'histoire que les puces que portent les rats sont responsables d'une des épidémies les plus fatales qui aient frappé l'Occident, mais c'en est une autre de le vivre par le biais de la voix intérieure d'un narrateur si proche de nous:

«Le nombre des rongeurs ramassés allait croissant et la récolte était tous les matins plus abondante. Dès le quatrième jour, les rats commencèrent à sortir pour mourir en groupes. Des réduits, des sous-sols, des caves, des égouts, ils montaient en longues files titubantes pour venir vaciller à la lumière, tourner sur eux-mêmes et mourir près des humains. La nuit, dans les couloirs ou les ruelles, on entendait distinctement leurs petits cris d'agonie.»

Eau bénite et détritus

Côté superstition, c'est franchement la cata pour les rats, assez généralement considérés comme un symbole de mort. Au Moyen Âge, apercevoir un rat était un funeste présage (notez que si vous en voyiez un peu trop souvent, vous étiez probablement au cachot, ce qui n'augurait en effet pas grand-chose de bon).

Si l'un d'entre eux rongeait les meubles d'une maison, un de ses habitants ou un membre de la famille allait bientôt mourir. Heureusement, il existait des solutions extrêmement efficaces, comme asperger trois coins du grenier d'eau bénite le premier dimanche du Carême (les rats s'enfuyaient alors par le quatrième).

Qui n'a pas déjà croisé un rat tendrement perché sur une épaule de punk?

Le rat a pourtant une utilité en ville: celle de contribuer à faire disparaître une partie de nos volumineux détritus. À Paris, la population de rats fait disparaître 800 tonnes d'ordures par jour, et pendant le premier confinement, privés des déchets des restaurants fermés pour cause d'épidémie, les rats se sont aventurés de plus en plus loin dans les espaces publics.

Ils ont donc leur utilité –mais en contrepartie, ils laissent derrière eux excréments et urine, vecteurs de leptospirose, une maladie particulièrement dangereuse si elle n'est pas traitée précocement. En outre, ils fragilisent les sols et ont une fâcheuse tendance à grignoter les câbles électriques. On peut résumer l'hostilité que ces bestioles inspirent par l'expression anglaise «I smell a rat», littéralement, «je sens qu'il y a un rat quelque part», et qui signifie qu'il se passe quelque chose de louche.

Tendres exceptions

Certains bénéficient tout de même d'un capital de sympathie non négligeable, en tout premier lieu Rémy, rat-cuistot parisien, héros du film Ratatouille. Ceux de La Fontaine, dans la célèbre fable où un rat citadin invite un pote rural à faire un gueuleton, interrompu par des humains, et où en conclusion, le rat des champs explique qu'il préfère manger chez lui, plus simplement certes mais sans avoir à chaque instant la trouille au ventre («Adieu donc, fi du plaisir que la crainte peut corrompre»). Et qui n'a pas déjà croisé un rat tendrement perché sur une épaule de punk?

La palme de la tendresse revient toutefois à une conseillère de Paris du XVIIIe arrondissement, dont on a pu découvrir les penchants le 7 juillet dernier, lors d'un vœu relatif à la prolifération de rats au sein du patrimoine des bailleurs sociaux présenté par Paul Hatte au nom de Geoffroy Boulard, maire du XVIIe arrondissement, demandant une évaluation des dispositifs mis en place afin de trouver des solutions à la prolifération des rats dans les parties communes d'immeubles sociaux.

Le surmulot cher à son cœur est donc un animal nuisible pour l'humain, au même titre que la tique porteuse de la maladie de Lyme ou le frelon asiatique.

Douchka Markovic, conseillère du XVIIIe arrondissement et élue écologiste chargée de la condition animale, s'est opposée à ce vœu, précisant dès le début de son intervention: «Je préfère [les] nommer surmulots, moins connoté négativement.»

La solution proposée par Douchka Markovic (boucher les trous par lesquels sortent les rats ou placer des grilles, et nettoyer le soir) vise à protéger au maximum ces bestioles à fourrure qu'elle qualifie également d'«auxiliaires de la maîtrise des déchets». On peut douter de l'efficacité de la mesure (et pour avoir vécu moi-même avec des enfants en bas âge dans un logement social en cohabitation forcée avec des surmulots, je peux témoigner qu'on ne s'y attache pas). Au-delà des délires animalistes d'une élue hors sol, on a assisté ici, une nouvelle fois, à une dérive langagière que ne renierait pas l'auteur de 1984.

Le mot «surmulot» est scientifiquement exact et Douchka Markovic ne l'a pas inventé. Il apparaît pour la première fois à l'écrit en 1758, et désigne le rat commun, ou rat d'égout, ou rat gris, ou rat de Norvège, ou rat brun, ou rat surmulot (oui, c'est toujours le même, c'est le rat des villes, donc), qui selon Larousse «a remplacé le rat noir d'Europe occidentale, dangereux par sa morsure, et qui peut transmettre diverses maladies». Le surmulot cher à son cœur est donc un animal nuisible pour l'humain, au même titre que la tique porteuse de la maladie de Lyme, le moustique-tigre ou le frelon asiatique.

Euphémisme animalier

Cette intervention mérite qu'on se pose la question: est-il possible de donner une connotation négative au nom d'un animal? Probablement, si l'on use délibérément d'un mot injurieux pour le désigner. On peine à trouver des exemples (j'en suis à zéro, merci de les communiquer à la rédaction qui transmettra). Les mots d'argot parfois utilisés pour désigner des animaux (comme clébard ou piaf) témoignent d'un parler populaire, mais pas d'une volonté de dénigrer l'animal. En revanche, dans l'autre sens, il est possible de rabaisser les humains avec des noms d'animaux: rat crevé, sale chienne, espèce de fouine... et c'est une autre histoire.

Finalement, vous serez bouffé quand même.

Ce qui est en jeu ici, ce n'est donc pas le mot «rat», qui se contente de désigner une réalité (j'en profite pour vous signaler l'existence du rat-trompette), mais l'idée que cette réalité doit être modifiée dans l'esprit des auditeurs par le biais du langage. Parce que Douchka Markovic veut que ses interlocuteurs considèrent que les rats sont de gentilles créatures bénéfiques, qui ne méritent pas d'être éliminées quelles que soient les nuisances qu'elles engendrent, elle décide de changer leur nom et d'utiliser un mot qui lui semble, à elle, plus affectueux. Et en effet, le surmulot renvoie l'image d'un rongeur plus petit et plus sympathique qu'un gros rat plein de puces fouillant les poubelles avec ses congénères.

Puisqu'elle ne peut pas transformer la réalité, elle va faire en sorte de transformer la langue et d'user d'une sorte d'euphémisme animalier pour mieux faire passer son message. Un peu comme si vous vous retrouviez nez à nez avec une lionne affamée et que je vous disais d'arrêter votre char, parce que ce n'est jamais qu'un gros chat. Finalement, vous serez bouffé quand même.

Pardonnez-nous nos offenses

La manipulation de la langue (ici suffisamment grossière pour être aussi transparente que grotesque) se joue sur une foule de tableaux, elle est insidieuse et ne doit jamais au grand jamais être négligée. Car certes, choisir de dire surmulot pour inciter à envisager le rat sous un jour favorable porte à peine à conséquence, mais c'est exactement le même mécanisme qui conduit à dire, comme le fait un certain dirigeant belliqueux à l'autre bout du prisme, qu'une guerre est une opération spéciale. Histoire de ne pas la connoter trop négativement.

C'est donc, peut-être, pour ne pas offenser les rats que Douchka Markovic préfère les appeler «surmulots».

Reste la possibilité que Douchka Markovic préfère appeler les rats ainsi... pour ne pas les offenser. Peut-être s'agit-il ici d'un prolongement de l'épidémie de politiquement correct qui se répand comme la poudre et qui consiste à rebaptiser la réalité en faisant mine de croire que ce sont les mots qui sont à la source de nos maux.

En partant des balayeurs devenus, il y a bien longtemps, des techniciens de surface, jusqu'aux personnes en situation de handicap en passant par les personnes racisées et les demandeurs d'emploi qui ne sont plus du tout des chômeurs, il s'agit de n'offenser personne et de créer une grande bulle linguistique bienveillante permettant d'éviter une des pires épreuves que l'on puisse subir désormais: celle d'être offensé par la description du réel.

C'est donc, peut-être, pour ne pas offenser les rats que Douchka Markovic préfère les appeler surmulots (on ne sait pas encore s'ils ont apprécié la démarche). Ce n'est pas si improbable que cela en a l'air: après tout, le député fraîchement élu de la XVIIIe circonscription de Paris, Aymeric Caron, n'a-t-il pas affirmé qu'il fallait épargner le moustique qui vous pique car c'est «une mère qui essaie de remplir son rôle de future mère», une «dame qui risque sa vie pour ses enfants en devenir, et qu'elle n'a pas le choix» (c'est valable aussi pour la lionne de tout à l'heure; bonne chance)?

Cet anthropomorphisme calculé (si un moustique est une «dame», le tuer est forcément un meurtre), associé à la culture de l'offense, promet de grands moments de ridicule, mais il est également fort inquiétant quand il a lieu dans les sphères du pouvoir. Je ne sais pas vous mais moi, I smell a surmulot.

langue politiquement-correct
http://www.slate.fr/culture/mots-dou/rat-surmulot-paris-douchka-markovic-expressions-rongeur-langue-realite-politiquement-correct

Corsica Genealugia : À la recherche de nos ancêtre - Journal de la Corse

Fri 8 Jul 2022 - 22:16

Créée en 2013 , l'association Corsica Genealugia réalise des travaux de généalogie dans toute la Corse

Cette association, forte aujourd’hui de plus de mille adhérents, tous bénévoles, réalise des travaux de généalogie dans toute la Corse et contribue à une meilleure connaissance de notre histoire...

André Flori est un passionné. Cet ancien militaire de l’Armée de l’Air a ses racines à Eccica Suarella. Sa maison est un vrai musée avec une bibliothèque qui en dit long sur cette passion : histoire, culture, noms de familles, rien ne manque.
L’idée de la généalogie, qui sommeille en chacun de nous, en Corse, est venue tardivement. « C’était en 2013, rappelle l’intéressé, tout est parti d’un groupe de discussions sur internet (CGW Corse), mais comme on ne se connaissait que via le Web, c’est à la suite d’un repas que l’idée d’une association est née. »

De 30 à 1040 adhérents

Le destin de Corsica Genealugia est en marche. L’idée se concrétise un peu plus tard. L’association, qui rassemble une trentaine d’adhérents, met d’emblée en place des ateliers de généalogie et des conférences tout en commençant à travailler sur certaines communes. Grâce un site internet attractif et performant (une personne y est dédiée), des logiciels modernes et des idées novatrices, le groupe de départ se multiplie à la vitesse grand V. « Nous sommes aujourd’hui, 1040, se félicite André Flori, il y a un noyau dur mais tout le monde porte sa petite pierre à notre édifice. La clé de notre réussite réside dans la passion commune qui nous anime et une adhésion assez faible (10 euros l’année). Les adhérents viennent des quatre coins du monde : Corse, France, USA, Amérique du Sud, Europe, Asie, Afrique. »

En quelques années, l’équipe est parvenue à travailler sur la généalogie des familles d’une quarantaine de communes et pieve corses : Ornanu, Istria, Taravu, une partie du Boziu, Ventiseri, Solaru, une partie d’Ajaccio et des communes avoisinantes. « Nous remontons jusqu’à l’origine des documents, autour du XVIIIe selon les communes. Tout est répertorié (mariages, naissances, décès) et recensé sur notre site. Nous effectuons également des travaux avec la Collectivité de Corse (indexations leur permettant d’avoir une base de recherches. »

Sur les traces d’Ugo Colonna

Une partie des adhérents s’est rendue à quatre reprises à Gênes afin de photographier toutes les archives qui concernent la Corse.

Enfin, l’équipe assiste les personnes qui le souhaitent à mettre en forme leur généalogie sous forme de tableau et/ou de livre.

Et si en raison de la crise sanitaire, les ateliers, conférences ainsi qu’un rendez-vous annuel, sont provisoirement mis de côté, idées et projets ne manquent pas : poursuivre le travail de vulgarisation et de présentation des travaux concernant la généalogie corse, sauvegarder et améliorer la diffusion des sources, contribuer à une meilleure connaissance de l’histoire de la Corse, poursuivre la numérisation des archives de Gênes.

« Nous espérons également mettre en place les scontri genealogichi cet été à Francardu, travailler sur Tolla et quelques communes proches d’Ajaccio (Arghjusta, Carbuccia, Auccià. Des conférences sur l’histoire des villages sont aussi au programme. L’objectif consiste, à terme, à pouvoir couvrir le maximum de communes possibles. C’est un travail de fourmi où il ne faudra pas être pressés. Enfin, nous souhaitons effectuer une recherche sur un certain nombre de personnes masculines, toutes descendantes d’Ugo Colonna afin de faire des tests pour apporter la preuve ou non de son existence. »

La passion des Corses pour la recherche de leurs ancêtres et le travail titanesque réalisé par Corsica Genealugia devrait certainement permettre, de plonger dans nos racines…

Ph.P.

https://www.corsicagenealugia.com
mail : corsicagenealugia@gmail.com
tel : 06-80-07-67-99

Corse Corsica-Genealugia Généalogie
https://www.journaldelacorse.corsica/articles/730/corsica-genealugia-a-la-recherche-de-nos-ancetre

Corsica Genealugia lève le voile sur ses nouveaux projets | Corse Matin

Fri 8 Jul 2022 - 22:15

Après une pause forcée l'an dernier, l'association a de nouveau pu tenir son assemblée générale. Avec au menu, un site internet plus riche et plus interactif, et des recherches lancées sur les traces d'Ugo Colonna.

Les traditionnelles Scontri Genealugichi Corsi, organisées par l'association Corsica Genealugia, ont à nouveau pu se tenir après une annulation l'an passé due au Covid. Dimanche, une trentaine de membres se sont ainsi réunis à Prumitei, dans la salle de la Communauté de communes Pasquale-Paoli, afin de dresser le bilan d'activités annuel de l'organisme. L'heure était donc à l'analyse de l'état d'avancée de différents travaux menés depuis 2020. Car l'année dernière a beau avoir été marquée par plusieurs confinements, les projets, eux, ont tout de même avancé.

Avant de commencer cette réunion, un hommage a été rendu à Jeanne Ettori, membre de l'association, décédée il y a peu. "C'est la première fois que nous nous retrouvons depuis deux ans et Jeanne, membre fondateur de l'association, est partie en début de semaine, a indiqué André Flori, président de Corsica Genealugia. Je l'ai connue aux archives à Ajaccio, elle a participé à l'une des premières missions et son travail, notamment sur le site, était remarquable. Jeanne n'aurait pas voulu une minute de silence, alors je propose une minute d'applaudissements."

Une remise de médailles a ensuite été effectuée par l'un des représentants de la Fédération française de généalogie. "Nous avions proposé que deux de nos membres soient récompensés en vertu de leurs bons et loyaux services", a détaillé le président.

Un nouveau site internet...

Une fois ces moments introductifs passés, c'est d'abord le nouveau site internet de l'association, totalement retravaillé, qui a été présenté. "Le site est nettement plus interactif que le précédent", a glissé André Flori. Et pour cause.

Désormais, les recherches généalogiques de chacun seront facilitées. "Le nouveau site permettra à chacun de trouver facilement les sources pour un village : Taglie, état des âmes, recensement, registres paroissiaux et registre d'état civil..., a détaillé le président. Pour chacun de ces documents, il sera possible de retrouver son lieu de conservation, son site de consultation et savoir s'il a été dépouillé." Autrement dit, en tapant le nom d'un village sur le site, l'utilisateur - qui devra au préalable avoir créé un compte - aura accès à toutes les informations d'ordre généalogiques liées au lieu recherché.

Une démonstration a suivi ces explications. "Tous les villages de Corse ont été enregistrés, là j'ai choisi une commune et en dessous, vous pouvez voir apparaître toutes les sources mentionnées précédemment, a-t-il indiqué. Si votre recherche porte sur un mariage et que vous n'avez pas en tête le nom de famille et le prénom des deux personnes concernées, vous pouvez par exemple taper le nom du mari et le prénom de l'épouse. Toute la liste des mariages qui correspondent va s'afficher. De la même manière, si vous n'avez que leurs prénoms, cela fonctionne aussi."

Une étude sur la descendance des Cinarchese

La deuxième annonce, et pas des moindres, portait sur une recherche scientifique.

L'association, avec la précieuse aide de Didier Ramelet-Stuart, enseignant en généalogie génétique à l'université de Nîmes, mène une étude sur le modèle de celle de deux historiens italiens. En s'appuyant sur le chromosome Y, qui se transmet aux descendants masculins et qui est connu pour peu changer sur vingt-cinq générations, ces derniers sont parvenus à retracer l'arbre généalogique de Léonard de Vinci sur vingt et une générations. Il s'agit désormais d'appliquer cette méthode à Ugo Colonna.

"À travers cette étude, nous aspirons à voir, selon les informations recueillies, si Ugo Colonna relève du mythe ou de la réalité", commente André Flori. Dans ce cadre-là, "nous recherchons des hommes volontaires pour faire un test financé par l'association et garantissons leur anonymat".

Après toutes ces présentations, un apéritif dînatoire servi à l'auberge A Tavula a permis de clôturer cette réunion sur une note positive et, surtout, de célébrer ces retrouvailles attendues par les membres de l'association.

Corse Corsica-Genealugia Généalogie
https://www.corsematin.com/articles/corsica-genealugia-leve-le-voile-sur-ses-nouveaux-projets-119166

Historia : interview de Jacques Le Marois, président de Geneanet - Geneanet

Fri 8 Jul 2022 - 20:41

«Nous sommes une communauté»

Entretien avec Jacques Le Marois, cofondateur de Geneanet.org la principale plateforme collaborative de généalogie.

Historia – Comment avez-vous découvert la généalogie ?

Jacques Le Marois : Adolescent, j’ai retrouvé des travaux réalisés par mes parents. On appelait ça des « camemberts » généalogiques. Je m’étais amusé à rapprocher le camembert de ma mère et celui de mon père. Quand j’étais étudiant en maîtrise, n’ayant que huit heures de cours par semaine, je me suis mis à fréquenter une bibliothèque où j’ai découvert les innombrables volumes du Dictionnaire de biographie française. J’y ai découvert des biographies d’ancêtres de père en fils, ce qui m’a donné envie de repartir de ce camembert et de le compléter.

Presque une addiction !

Oui, l’un des moteurs du chercheur est identique à celui du collectionneur : réunir un maximum d’ancêtres. Or, c’est exponentiel puisqu’on multiplie par deux le nombre d’ancêtres à chaque génération. Bref, J’ai passé plus de temps à faire de la généalogie qu’à travailler pour mes études. Le midi, j’allais à la bibliothèque Mazarine, ensuite aux Archives nationales ou encore, le soir, à Beaubourg. J’ai aussi fréquenté la Bibliothèque généalogique au 3 rue de Turbigo, qui n’existe malheureusement plus. C’était un haut lieu de la généalogie : vous aviez la Bibliothèque généalogique en bas et au sous-sol, ensuite la France généalogique, qui est la plus vieille association généalogique, et la Fédération française de généalogie à un autre étage.

Et là vous trouvez les fondateurs de la généalogie moderne !

Le fondateur de la fédération française de Généalogie, dans les années 1960, c’est le duc de La Force. Et la Bibliothèque généalogique a été fondée par le colonel Arnaud. Il a, en trente ans, épluché tous les ouvrages et toutes les revues ! En fait, il avait préfiguré Geneanet avec des ciseaux et du papier. Pour un patronyme, on savait dans quels ouvrages on pouvait trouver des généalogies. Il y avait toutes les généalogies possibles, sachant que c’est surtout dans la noblesse que s’est développée la pratique de la généalogie.

Pour une raison fiscale !

Oui… Sous l’Ancien Régime, vous payiez moins – ou pas – d’impôt si vous étiez noble, donc le sport national consistait à se faire passer pour noble. Il fallait justifier de sa noblesse sur trois générations, ou cent ans, pour qu’il y ait prescription et qu’on soit considéré comme noble… donc privilégié et exempté d’impôts. Les nobles devaient donc toujours conserver soigneusement leurs archives familiales pour être en mesure de prouver la continuité de leur ascendance. Pour entrer dans l’ordre de Malte, il fallait même renseigner sa généalogie sur seize quartiers de noblesse.

Ce qui entraînait une étiquette toute particulière…

Et comment ! Ma grand-mère faisait beaucoup de généalogie sur d’énormes cahiers et m’expliquait que, dans son école, elle n’avait le droit de ne tutoyer que ses cousines. Son objectif était donc de démontrer que sa copine était bien sa cousine !

À quand remonte la démocratisation de la généalogie ?

C’est seulement dans les années 1970-1980, notamment avec l’exode rural, que la généalogie a commencé à se populariser dans la société quand il s’est agi de retrouver ses racines.

La grande chance en France, c’est la qualité de l’archivage…

Nous bénéficions en France de la chance de disposer d’archives ouvertes à tous. Il y a eu une première vague lors de la Révolution française, qui a centralisé les registres paroissiaux dans les archives départementales, puis une deuxième vague, à la fin des années 1990, avec la numérisation en ligne des archives sur Internet. La Mayenne est le premier département qui a mis les archives en ligne au début des années 2000, pour faire de la place dans la salle de lecture. Il faut ajouter un maillage extraordinaire de plus de 300 associations généalogiques dans tout le pays, puis les sociétés comme Geneanet ou Filae, ont aidé à démocratiser l’accès à la généalogie en mettant à disposition des internautes des bases de données multiples avec des approches différentes.

Votre apport a consisté à coupler deux passions : la généalogie et l’informatique. C’est bien ça ?

Exact. En 1996, je me suis dit qu’avec Internet il y avait moyen de fabriquer un outil d’indexation et de consultation rapide pour aller le plus rapidement possible vers le but recherché. Je fréquentais le forum fr.rec.genealogie ; j’y ai annoncé mon projet et un informaticien, Jérôme Abela, m’a répondu aussitôt qu’il partageait la même idée. Nous avons donc lancé ensemble, en un temps record, une première version qui s’appelait « la liste des patronymes français » (LPF). Dans la foulée, je me suis dit qu’il fallait quelque chose de plus sérieux, et multilingue, financé par la publicité, que l’on a appelé Geneanet et qui a ouvert en novembre 1996 avec le coup de pouce d’un brillant mathématicien, Julien Cassaigne.

Et dès les débuts, Geneanet affiche une pratique collaborative

Au départ, j’avais recruté des personnes dans plusieurs pays pour aider à développer Geneanet. En 1999, l’idée a été ensuite de créer une société pour accélérer le développement du site. Celle-ci a été lancée en 2000 en visant plus de contenu, plus de trafic et plus de publicité pour nous financer. Mais ça n’a jamais marché du fait de revenus publicitaires insuffisants pour couvrir les coûts. On s’est donc retrouvé dans une situation financière compliquée.

C’est alors que vous mettez au point le modèle Geneanet en vigueur aujourd’hui

En octobre 2001, plutôt que d’annoncer à nos utilisateurs que Geneanet fermait ou devenait payant – ce qui aurait été catastrophique par rapport à la promesse de gratuité que nous avions toujours défendue, nous leur avons expliqué la situation : Si vous voulez que Geneanet reste gratuit, il faut que certains paient. En échange, ils seront moins soumis à la publicité et disposeront, dans le futur, de fonctions supplémentaires. Les premiers souscripteurs de l’abonnement « Club privilège » l’ont fait, non pour obtenir un service payant mais pour que la plateforme reste d’accès gratuit ! Dès le lendemain, plusieurs milliers de personnes ont souscrit. Cahin-caha, nous avons pu renforcer les équipes, jusqu’à arriver à une trentaine de salariés. En 2016, nous avons un peu perdu cet esprit des origines. Aussi nous l’avons remis au cœur de nos valeurs, et nous avons clarifié notre modèle en supprimant la publicité, qui était devenue trop intrusive.

Vous vous définissez donc d’abord Geneanet aujourd’hui comme une communauté…

J.L.M. : C’est l’originalité de Geneanet ! L’essentiel de nos contenus est apporté par nos membres qui partagent leurs arbres, leurs documents… Il y a, à ce jour, plus d’un million et demi d’arbres partagés. La généalogie se caractérise par un très fort esprit d’entraide et de partage. Parmi nos membres, certains font leur propre généalogie, mais d’autres effectuent des travaux au bénéfice de la communauté tout entière. Chaque semaine, des membres de Geneanet partagent des registres notariaux qu’ils ont numérisés. Nous mettons à leur disposition des appareils de numérisation, qui permettent de travailler dans de bonnes conditions. Nous avons aussi des bénévoles qui photographient les tombes dans les cimetières. D’autres qui indexent tout ce qui a été numérisé, ou qui indexent directement sur le site des archives, et partagent ensuite sur Geneanet. Tout ce qui est apporté par nos membres est en accès libre.

Vous labellisez ce savoir-faire ?

J.L.M. : Geneanet a la capacité d’animer ces groupes de bénévoles. Nous sommes l’hébergeur de tous ces travaux qui restent leur propriété. Il y a la numérisation puis l’indexation des registres, des travaux en partenariat avec des archives comme les Archives nationales. Les bénévoles ont la satisfaction de participer à un projet au bénéfice de tous. Le mot « altruisme » peut sembler exagéré mais il est exact. Certains effectuent d’ailleurs un travail de titan. L’un d’entre eux, Claude Franckart a effectué un chantier considérable, monacal, pendant plusieurs années, consistant à numériser intégralement des archives des châteaux ! Son plaisir est que ces archives soient accessibles à tous. Certains nous disent que c’est leur vie et qu’ils ont pu sortir de leur solitude grâce à cette communauté.

C’est une ruche décentralisée !

On ne voit pas de limite au bénévolat : pour tout nouveau projet, il y a toujours des personnes prêtes à participer. Voyez le projet des arbres 1914-1918, qui a pour but de construire des arbres collaboratifs restituant une famille aux poilus morts pour la France. In fine, ce projet revient à reconstituer les populations villageoises au XIXe siècle. Ces arbres, sont lancés à partir de projets plus anciens (livres d’or, tables de mariage du XIXe s.) ; ensuite, des communautés de généalogistes se les approprient. Pour le département du Calvados, un participant épluche tous les articles de journaux à la recherche de faits divers, pour les relier à des individus.

Un autre exemple ?

En 2014, l’un de nos membres nous a proposé de nous intéresser aux matricules napoléoniens. En huit ans, nous sommes déjà à plus d’un million de soldats indexés ! Une équipe entière travaille dessus. C’est intéressant pour des gens qui ont des ancêtres parmi ces soldats : avec la fiche matricule, ils obtiennent la description du visage, la taille, la couleur des yeux, la forme du front…

Les cotisations suffisent à faire face aux charges ?

Nous avons deux types de public. D’une part, des clients qui payent leur cotisation et sont exigeants sur le service qu’ils reçoivent. Et d’autre part un très grand nombre de membres qui se sentent partie prenante d’une communauté et sont très attentifs à la préservation de notre modèle : contributif, collaboratif et freemium.

Nous restons attentifs à ce que nos niveaux de recrutement et d’investissements ne se développent qu’à proportion du soutien de nos membres. Une politique rendue possible grâce aux apports des membres « premium ». Du coup, nous lançons aussi beaucoup de projets qui n’ont aucun but lucratif. Juste parce qu’on estime que c’est utile pour la communauté. D’une certaine façon, tout ce qui est bénéfique pour l’écosystème généalogique est bon pour Geneanet.

Et pourtant Geneanet vient d’être racheté

Nous avons été rachetés par Ancestry en septembre 2021. Paradoxalement, c’était un moyen de pérenniser Geneanet face à la concurrence d’acteurs commerciaux accumulant des bases de données considérables. La promesse d’Ancestry est de respecter notre modèle communautaire. Ce qui nous a rassurés, c’est qu’ils partagent la même expérience que nous avec « FindAGrave », un site dont la communauté numérise les cimetières outre-Atlantique. Grâce à Ancestry, nous bénéficions des investissements considérables qu’ils font dans l’indexation de l’état civil, ce qui nous permet de rendre plus attractive notre offre Premium. On essaie de préserver un équilibre entre ces deux approches : l’assise communautaire gratuite et l’offre « premium » réservée aux membres qui bénéficient de fonctionnalités et de contenus plus pointus.

Il s’est beaucoup dit que les plateformes de généalogie, intéressaient les investisseurs pour le futur business de la prédiction médicale. Ça vous semble exact ?

Les sociétés américaines et israéliennes se sont, c’est vrai, lancées dans des offres sur la prédisposition des maladies. Ils en sont revenus. Les plateformes généalogiques provoquent l’intérêt des investisseurs, d’abord parce que ce sont des modèles à forte croissance où vous investissez de manière importante pour faire de l’acquisition de contenus en les faisant indexer à bas coût chez des prestataires en Inde ou à Madagascar. Ensuite, plus vous disposez de membres, plus vous amortissez vos investissements. C’est une course permanente à l’acquisition de contenus. Pour Geneanet, c’était compliqué de suivre devant à cette problématique et à ces géants. Pour ne pas risquer d’être marginalisé, nous avons choisi de répondre positivement à la proposition d’Ancestry.

Aujourd’hui, quelle est votre place en France et en Europe ?

En termes de trafic et de contenu, Geneanet est numéro un. Sur Similarweb, qui permet de comparer les trafics entre tous les sites comparables, nous apparaissons comme le leader en Europe continentale. Nous avons des communautés en Espagne, en Italie, en Allemagne, en Belgique, en Hollande, en Angleterre, en Suède et en Slovénie.

L’archéologie a longtemps été considérée la supplétive de l’Histoire. Puis il y a eu les fouilles d’urgence, et l’archéologie est devenue un producteur de nouveaux contenus historiques. C’est un peu ce qui se passe avec la généalogie ?

Au départ, les généalogistes faisaient de la généalogie dans leur pré carré, puis comme les généalogistes font les choses en grand, nous sommes devenus producteurs de ressources. Le fait de numériser toutes les tutelles et curatelles du Châtelet de Paris sur trois cents ans et de les mettre en ligne permet à d’autres usagers de bénéficier de notre force de frappe. Qui aurait été en mesure de mener un tel projet de numérisation et d’indexation ? Du coup, nous tentons de nouer des relations fructueuses avec des historiens en échangeant nos résultats. Beaucoup d’entre eux, il est vrai, se montrent méfiants et ne souhaitent pas partager leurs sources ; d’autres, au contraire, se sont montrés très ouverts, comme Robert Descimon, un historien en prosopographie. Il a réalisé un énorme travail de dépouillement et d’analyse des archives notariales, numérisé et mis en ligne par Généanet après son accord.

Par ailleurs, il faut savoir que le généalogiste amateur une fois son arbre terminé va s’immerger dans l’histoire locale puis tenter de se rattacher à des événements plus larges. De la petite Histoire on se dirige vers la grande Histoire, alors que l’historien procède plutôt le cheminement inverse. En tout cas, je peux vous dire que beaucoup d’historiens utilisent notre plateforme, une source indispensable pour des abonnés qui font une thèse ou des études historiques. Si vous discutez avec un directeur d’archives, il vous dira que l’état civil représente 2 à 3% de ses fonds et le notariat 50%. Le potentiel de données non encore exploitées reste considérable pour le généalogiste.

Vous devenez ainsi contributeurs ou coproducteurs de recherches…

J.L.M. : Oui. Nous travaillons par exemple avec les Archives nationales ou avec l’Institut national d’études démographiques. Autre exemple : Eugène Bruneau-Latouche, un érudit qui a étudié les familles en Martinique, m’a contacté parce qu’il trouvait dommage que ses livres restent en accès confidentiel. J’ai mis ses cinquante ans de travaux en accès libre. Ce qui est formidable, c’est que la généalogie ne constitue plus un terrain de chasse réservé aux aristocrates. Tout un chacun devient susceptible de s’intéresser à son histoire familiale.

Qu’est-ce que vient changer l’ADN en généalogie ?

L’INSERM estime le nombre de demandes de tests ADN à 100 000 par an en France, alors même que cet acte reste illégal. L’intérêt de la généalogie par ADN est de deux ordres. Il y a l’approche qui promet de vous faire découvrir de quelles régions du monde viennent vos ancêtres. C’est amusant mais la fiabilité dépend des bases statistiques utilisées… L’autre promesse, plus sérieuse, c’est la révélation des cousinages généalogiques, et là, la démarche est implacable ! Tous vos cousins et parents, connus ou insoupçonnés, seront identifiés à condition qu’ils aient réalisé eux aussi leur empreinte ADN et qu’ils l’aient mise en ligne. En France, la généalogie par ADN n’a pas un intérêt considérable parce que les archives sont pléthoriques et permettent souvent de remonter, sans grande difficulté, jusqu’au XVIIe siècle voire au XVIe siècle à Paris. Le test ADN est plus utile aux États-Unis, où les sources sont plus aléatoires. Il est surtout utile quand vous êtes bloqué sur un chaînon manquant ou une branche morte de votre arbre. L’inconvénient, c’est que, de temps en temps, vous découvrez que votre père n’est pas… votre père. Nous avons travaillé pour faire changer la réglementation lors des discussions sur les lois bioéthiques, mais le législateur a considéré que les gens ne devaient pas connaître leurs origines au risque de les traumatiser et qu’il fallait préserver le secret. Pourtant, quand on discute avec ceux qui sont en quête de leur origine, ils souffrent surtout de ne pas savoir.

La libéralisation des tests ADN changerait quelque chose pour vous ?

On peut déjà commander son test par envoi d’un échantillon de salive à l’étranger et utiliser le résultat en France. La loi qui interdit la vente des tests est purement virtuelle. Une plateforme de généalogie a même orchestré une campagne de publicité à la télévision jusqu’à ce qu’on le lui interdise. Il a recentré ensuite sa communication sur Internet et, quand on consulte son site, on peut acheter le kit ADN sans difficulté. Personne n’a jamais payé une amende pour avoir pratiqué un test ADN. Vous comprendrez que, pour Geneanet, l’accès aux tests ADN est indispensable. On ne peut pas être compétitifs face aux concurrents si nous n’offrons pas cette option. Ancestry, notre actionnaire, a d’ailleurs une offre ADN toute prête. Pour l’heure, à défaut de pouvoir commercialiser nous-mêmes ces kits, nous proposons de mettre les fichiers ADN réalisés aux États-Unis ou en Grande- Bretagne sur notre site pour les comparer aux autres. Ce qui est fascinant avec la révélation de ces cousinages par ADN, c’est de pouvoir résoudre des problèmes de filiations sur lesquelles on a un doute, mais aussi de résoudre des cold case. Aux États-Unis, 200 enquêtes qui étaient au point mort ont été résolues grâce aux tests ADN généalogiques dans le cadre d’une instruction judiciaire.

Vous persistez et vous signez : Geneanet reste Geneanet avec ou sans ADN et avec un nouveau propriétaire…

L’approche de Geneanet est unique : nous formons, je le répète, d’abord une communauté. Chaque année, nous publions une note de blog pour expliquer notre modèle. Lisez les commentaires : il y en a plus de 2000 à chaque fois ! Peu d’entreprises peuvent se prévaloir d’une telle implication de ses membres. Récemment, la Mairie de Paris nous a contactés pour la sauvegarde d’un stock de livres de la Commission des travaux historiques de la Ville de Paris, créée par le baron Haussmann. Nous leur avons proposé de les aider à sauver ces ouvrages en mobilisant notre communauté. En dix séances d’une journée dans un entrepôt de la ville de Paris toute la logistique a été entièrement assurée par un groupe de bénévoles.

Vous comptez combien de ces bénévoles actifs ?

Sur l’indexation collaborative on compte 26000 participants passés et présent. En fonction des projets, leur nombre peut monter à des centaines de participants. Sur le projet avec la Ville de Paris, une dizaine de personnes ont aidé à la manutention des livres et la préparation des colis, sans compter ceux qui ont transporté les ouvrages et tous ceux qui vont procéder à la numérisation pour les rendre accessibles à tous. C’est ça Geneanet. C’est ce miracle-là.

Propos recueillis par Guillaume Malaurie

Généalogie Généanet
https://www.geneanet.org/blog/post/2022/07/historia-interview-de-jacques-marois-president-de-geneanet

Meta menace de bloquer Facebook et Instagram en Europe

Fri 8 Jul 2022 - 20:39

Facebook, Instagram et les autres services du groupe Meta vont-ils être interdits en Europe ? La question se pose après la mesure prise par l'Irlande, qui a décidé de bloquer le transfert de données personnelles vers les États-Unis.

Meta connaît décidément bien des déboires ces derniers temps. Alors que ses plateformes font face à une concurrence de la part de TikTok et que les scandales à propos de sa gestion des données personnelles s'enchaînent, l'Irlande vient de prendre une décision lourde de conséquences. En effet, quelques mois seulement après avoir infligé une amende de 17 millions d'euros au réseau social, le régulateur irlandais a décidé ce jeudi 7 juin le blocage du transfert de données des résidents européens vers les États-Unis, y compris pour le groupe Meta, qui possède Facebook, Instagram, Messenger et WhatsApp. Il demande aux autres pays de l'Union européenne d'en faire de même. S'ils ne s'expriment pas dans les semaines à venir, nous pourrons dire au revoir à nos chers réseaux sociaux.

L'Irlande se base pour prendre cette décision sur le règlement général sur la protection des données (RGPD) de l'Union européenne, qui interdit le transfert de données personnelles des ressortissants de l'Union européenne vers des pays tiers si leur niveau de protection n'est pas équivalent à celui de l'UE. Or ce n'est pas le cas des États-Unis, dont les dispositifs Safe Harbor et Privacy Shield autorisaient les autorités publiques américaines à y avoir accès. Ces accords ont été invalidés par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), qui a estimé que les programmes de surveillance des agences de renseignements américaines font peser une menace sur les informations personnelles des Européens stockées dans des serveurs aux États-Unis. De ce fait, toutes les institutions européennes de protection des données ont un mois pour émettre leur avis sur la question, sans quoi toutes les entreprises américaines utilisant les "clauses contractuelles types" pour transférer les données européennes seront bannies du territoire.

Vers un nouvel accord entre les États-Unis et l'Union européenne ?

En mars déjà, Meta alertait sur les conséquences de ces décisions pour le maintien de ses services dans l'Union européenne : "Si un nouveau cadre de transfert transatlantique de données n'est pas adopté et que nous ne sommes pas en mesure de continuer à compter sur les CCT ou sur d'autres moyens alternatifs de transfert de données de l'Europe vers les États-Unis, nous ne serons probablement pas en mesure d'offrir un certain nombre de nos plus importants produits et services, y compris Facebook et Instagram, en Europe", déclarait l'entreprise dans un dossier déposé auprès de la Securities and Exchange Commission des États-Unis.

C'est un bras de fer qui s'engage entre les États-Unis et l'Union européenne. Mais pas de panique pour autant, puisque les deux puissances sont en train de négocier un nouveau texte visant à encadrer le transfert des données entre eux, y compris en Irlande. Un accord préliminaire a été conclu, bien que les partis bloquent sur les détails juridiques. Dans tous les cas, il est fort peu probable que les États-Unis laissent de grandes entreprises comme Meta se priver du marché européen, car cela porterait un coup très dur à leur économie. Meta a d'ailleurs déclaré à Politico que "nous nous félicitons de l'accord entre l'UE et les États-Unis pour poser un nouveau cadre juridique qui permettra le transfert continu de données à travers les frontières. Nous espérons que ce cadre nous permettra de garder les familles, les communautés et les économies connectées."

Un nouvel accord pourrait être bénéfique pour l'Europe, surtout après les différents scandales qui ont éclaboussé Meta. Pour rappel, l'affaire Cambridge Analytica avait mis en avant la fuite des données personnelles de 87 millions d'utilisateurs Facebook que la société Cambridge Analytica avait commencé à exploiter début 2014. Ces informations ont notamment servi à influencer les intentions de vote en faveur d'hommes politiques. Plus récemment, des hôpitaux auraient envoyé des informations privées sur leurs patients à Facebook, partageant potentiellement des informations de santé avec le réseau social par le biais d'un traceur publicitaire.

RGPD
https://www.commentcamarche.net/applis-sites/reseaux-sociaux/26125-meta-menace-de-bloquer-facebook-et-instagram-en-europe/

Ordre Spontané: Le signe @

Sun 26 Jun 2022 - 20:13

Une adresse e-mail est composée de trois éléments essentiels. Le premier est l’identifiant de l’utilisateur, le troisième est le nom de domaine et le second, celui qui fait la jointure entre les deux, c’est le désormais omniprésent signe @.

Pourquoi donc ce signe et d’où peut-il bien venir ?

Pour le savoir, il va nous falloir suivre sa trace en commençant par ce beau jour de 1971 où Ray Tomlinson, l’ingénieur américain qui a inventé et envoyé le premier message électronique de l’histoire, va décider d’utiliser ce symbole plutôt qu’un autre. Quand on lui demande la raison de ce choix, la réponse de Tomlinson est d’une désarmante logique : le symbole @ présentait le double avantage de ne pas être ambiguë (on ne risquait pas de le confondre avec le nom de l’utilisateur ou celui du domaine) et de « faire sens » puisque, chez nos amis anglo-saxons, il était déjà largement compris comme signifiant at (à) de telle sorte que user@domain se lit intuitivement « user at domain » ; ce qui, vous en conviendrez, tombe assez bien.

Le signe-at (@), donc, était déjà en usage chez les anglo-saxons bien avant que le premier e-mail ne soit envoyé et, plus précisément, il était fréquemment utilisé par les commerçants pour désigner le prix unitaire d’un produit : bien avant 1971, « 10 chickens @ $5 » signifiait déjà et très précisément 10 poulets à 5 dollars l’un. Mais avant que l’informatique ne lui offre son heure de gloire, le at commercial restait tout de même d’un usage relativement confidentiel ; on trouve bien quelques polices de caractères et machines à écrire (dès les années 1880 aux États-Unis) qui l’avaient prévu mais, pour l’essentiel, il semble que le @ ait surtout été longtemps manuscrit.

Le clavier d'une Woodstock, modèle 5 H.N. des années 1920 - H.T. Janet SwisherLe clavier d'une Woodstock, modèle 5 H.N. des années 1920 - H.T. Janet Swisher

Pendant très longtemps à vrai dire. Parce que notre at commercial, voyez-vous, ne date ni d’hier, ni du XIXe siècle : on en trouve la trace jusqu’au XVIe siècle ! Où ça ? Eh bien toujours chez les marchands mais les italiens cette fois-ci. James Mosley, dans son excellent papier consacré au sujet, en propose quelques exemples ; je publie ici sa reproduction d’un document daté de 1569 où l’on peut lire « …la valuta di libre centouinticinque di seta calabrese presa da noi @ Ragion di [scudi] tre la libra per pagar a tempo dj xviij mesi proximi @ venire » ; c’est-à-dire « la valeur de cent vingt-cinq livres de soie calabraise, obtenue de nous @ raison de trois scudi par livre, à payer dans les dix-huit mois prochains @ venir. »

Reproduction d’un document italien de 1569 - Cresci, Il perfetto scrittore, H.T. James MosleyReproduction d’un document italien de 1569 - Cresci, Il perfetto scrittore, H.T. James Mosley

Le @, signifiant « à » (ou at en anglais) existait donc déjà au XVIe siècle, c’est une certitude, et il semble bien qu’il ait été utilisé avec à peu près la même signification un peu partout en Europe. De là, on est en droit de se demander comment ce symbole s’est diffusé de Venise à Londres. Bien sûr, le fait qu’il soit utilisé par des marchands peut porter une part d’explication mais il existe aussi une autre possibilité : le latin.

Eh oui, le latin, véhiculé par les moines copistes reste, encore à cette époque, la langue qui unit toute l’Europe et il se trouve qu’en latin, notre @ se serait dit ad. Jetez un coup d’œil sur la graphie onciale et vous admettrez que la ligature du a et du d a quelques solides chances de donner un @ - surtout quand on se souvient que celle du e et du t nous a donné l’esperluette (&). Ce n’est, bien sûr, que pure conjecture mais il n’en reste pas moins que les moines utilisaient bel et bien le @ dès le XIIe siècle :

Traduction des Chroniques de Constantin Manassès - Codex Vaticano Slavo 2, c. 1345Traduction des Chroniques de Constantin Manassès - Codex Vaticano Slavo 2, c. 1345

Quand au mot arobase, il nous vient du castillant arroba, unité de poids et de capacité en vigueur dans la péninsule ibérique depuis au moins 1088 ; l’arroba (pluriel : arrobas), dont le nom est lui-même tiré de l’arabe الربع (« le quart »), valait un quart de quintal de 100 livres – soit 10,4 kilos en Catalogne, 11,5 en Castille et 12,5 en Aragon - ou, en certaines occasions, de 12,5 à 16 litres en fonction du liquide. D'ailleurs, le Dictionnaire de l’Académie Françoise dans sa version de 1798 :
« ARROBE. s. mas. Mesure de poids, usitée dans les possessions d’Espagne et de Portugal, et qui varie suivant les différens lieux. Vingt arrobes de sucre. »

Mais alors, me direz-vous, par quel miracle en sommes-nous venus à nommer arobase (ou arrobe si ça vous amuse) ce signe @ qui, de toute évidence, signifiait ordinairement ad, a, à ou at ?

Eh bien c’est fort simple : il se trouve que l’arroba castillane était, elle-aussi, symbolisée par un @ tout comme le symbole du réal était un r également enveloppé. Lorsque, à partir de 1971, les espagnols ont redécouvert le symbole @, il lui ont tout naturellement redonné son ancien nom, arroba, et nous-autres français, avons fait de même avec notre arrobase.

Document espagnol écrit en 1775 - H.T. Peter GaborDocument espagnol écrit en 1775 - H.T. Peter Gabor

C’est de là d’ailleurs que vient toute la confusion qu’a jeté la fameuse lettre de Francesco Lapi ; laquelle, écrite le 4 mai 1536, est réputée contenir la plus ancienne trace non monacale de notre @. Le castillan, en effet, utilise deux fois le symbole : une première fois en tant que ad dans la date (« @ 4 di maggio 1536 ») et une seconde fois comme symbole de l’anfora (je vous laisse deviner l’étymologie), une unité de mesure italienne plus ou moins équivalente à l’arroba. D’où la confusion.

Bref, ni arobase, ni arrobe ne sont appropriés : le véritable nom du @ en français, c’est le signe à.

@ arobase
http://ordrespontane.blogspot.com/2014/01/le-signe-a.html

Le livret de famille évolue pour tenir compte des dernières lois | La Revue française de Généalogie

Sat 25 Jun 2022 - 17:41

Les généalogistes devront s'y faire, car il y aura un avant et un après : depuis le 1er juin 2022, le livret de famille a changé pour s'adapter aux récentes lois sur la famille ayant modifié certaines informations devant figurer sur ce document d'état civil. C'est par l'arrêté du 3 mai 2022 que le gouvernement a introduit un nouveau modèle de livret de famille. Les modifications portent à la fois sur la partie principale relative à l'état civil et au droit de la famille et à la fois sur la partie concernant les extraits d'actes d'état civil.

Il s'agit notamment de prendre en compte les nouvelles dispositions concernant la procréation médicalement assistée. Ainsi, un couple de femmes ayant recouru à la PMA voit la filiation de son enfant établie directement à l'égard de la femme qui accouche, par sa seule désignation dans l'acte de naissance de l'enfant. À l'égard de l'autre femme, la filiation est établie par la reconnaissance conjointe anticipée faite devant le notaire concomitamment au consentement donné à l'assistance médicale à la procréation. »

Ce nouveau livret s'adapte aussi à la réglementation récente relative au changement de nom, simplifié quand le choix porte sur un nom issu de la filiation. Les couples pacsés et les concubins peuvent également adopter plus facilement. La nouvelle réglementation sur le choix d'un nom pour l'enfant né sans vie y est également présentée, il peut désormais y figurer, tout comme l'acte de décès d'un enfant majeur.

Tous ces bouleversements qui figurent sur le nouveau livret de famille parviendront aux familles dans un délai variable selon les communes : en effet si le nouveau modèle du livret de famille circule depuis le 1er juin 2022, les mairies pourront continuer à écouler leurs anciens modèles, jusqu'à épuisement de leur stock.

Généalogie état-civil
https://www.rfgenealogie.com/infos/le-livret-de-famille-evolue-pour-tenir-compte-des-dernieres-lois

Dans "Dune: partie 2", Léa Seydoux sera Lady Margot | Le HuffPost

Wed 22 Jun 2022 - 15:22

L'actrice française rejoint Timothée Chalamet, Zendaya, Christopher Walken et Austin Butler à l'affiche du deuxième volet réalisé par Denis Villeneuve.

Par Sarah Deslandes

CINÉMA - Un casting de haut vol se dévoile peu à peu pour Dune: partie deux. Léa Seydoux rejoint Timothée Chalamet et Zendaya à l’affiche de la suite du premier volet réalisé par Denis Villeneuve, annonce la presse américaine ce mardi 21 juin.

L’actrice française jouera le rôle de Lady Margot, qui n’est pas apparu dans le premier film mais qui est bien présent dans les romans de Frank Herbert. Dans les livres, ce personnage est une Bene Gesserit, une membre de la Communauté des sœurs. Le couple qu’elle forme avec le compte Hasimir Fenring est particulièrement influent auprès de l’Empereur Shaddam IV.

Dune: partie deux s’ajoute donc à la longue liste des apparitions internationales de Léa Seydoux. L’actrice a notamment joué aux côtés de Daniel Craig dans Mourir peut attendre, et Tom Cruise dans Mission Impossible et a également tourné dans Inglourious Basterds, The French Dispactch ou encore The Grand Budapest Hotel.

De nouvelles recrues

Léa Seydoux n’est pas la seule nouvelle recrue de la franchise Dune. En mai dernier, le nom du légendaire Christopher Walken a été annoncé pour le rôle de l’empereur Padishah Shaddam IV. Bien qu’il n’apparaisse pas dans le premier volet, il s’agit d’un personnage clé dès le début de l’histoire puisque c’est lui qui envoie la maison Atréides dans une mission vouée à l’échec sur la planète Arrakis.

On retrouvera également Austin Butler, actuellement en tête d’affiche d’Elvis. Dans Dune: partie deux, il sera Feyd-Rautha Harkonnen, l’héritier présumé de la dynastie Harkonnen et rival de Paul Atréides (Timothée Chalamet). Florence Pugh (Black Widow), interprètera, elle, la fille de l’empereur, la princesse Irulan.

La première partie de Dune a généré 400 millions de dollars à sa sortie en septembre 2021. Le film a remporté six Oscars en mars dernier, dont celui des meilleurs effets visuels, et de la meilleure musique pour la bande originale composée par Hans Zimmer.

Le tournage de la suite n’a pas encore débuté mais sa sortie en salles est prévue pour octobre 2023.

Dune
https://www.huffingtonpost.fr/entry/dans-dune-partie-2-lea-seydoux-sera-lady-margot_fr_62b2c590e4b0cf43c85da7d4

La rénovation de la grande jetée de Toulon est enfin terminée après 3 ans de travaux - Var-Matin

Tue 21 Jun 2022 - 19:43

Construite en 1881, endommagée par les bombardements en 1944, rénovée dans les années 60 et rongée par la mer au fil des décennies, la grande jetée de Toulon avait besoin d’un petit lifting. En présence de plusieurs autorités militaires et civiles, comme le préfet maritime, M. Hubert Falco, la sous-préfète Mme Audrey Graffault ou encore M. Jean-Louis Masson, représentant du président du Conseil départemental du Var, la grande jetée a été inaugurée ce mardi.

Une opération financée en partie par la Métropole et le département

Longue de 1 200 mètres et immergée par 11 mètres de fond, en moyenne, elle a été rénovée partiellement avec 600 mètres de linéaire restauré. Une opération importante car la digue occupe un rôle prépondérant en protégeant de la houle les infrastructures de la base navale et en permettant de développer les activités économiques et touristiques sur le plan d’eau et le littoral de la petite rade.

Pour financer l’opération de 21 millions d’euros, le ministère des Armées, la métropole Toulon Provence Méditerranée et le département du Var ont mis la main à la poche. L’armée, propriétaire de l’ouvrage, s’est acquittée de 60 % des coûts lorsque la métropole et le département se sont partagés les 40 % restants.

L'équivalent du poids de trois porte-avions déversé pour restaurer la jetée

L’opération de réfection de la grande jetée a consisté à combler des brèches existantes en reconstituant la carapace de l’ouvrage à l’aide de blocs d’enrochement de 1 à 3 tonnes. Près de 122 000 tonnes ont été nécessaires pour restaurer la grande jetée, soit près de trois fois le poids du porte-avions Charles-de-Gaulle. Le sud de l’ouvrage, le musoir, a été totalement démoli et intégralement reconstruit afin d’accueillir le feu vert de navigation..

Sur le plan environnemental, les travaux ont été conduits en prenant en compte la présence de deux espèces protégées : les dattes de mer et la posidonie. Ainsi, une méthode de rideaux à bulles, formant une barrière anti-turbidités entre la zone de chantier et l’herbier a été mise en place pour minimiser l’impact du chantier sur les posidonies implantées.

jetée Toulon
http://about://reader?url=https%3A%2F%2Fwww.varmatin.com%2Fmarine%2Fla-renovation-de-la-grande-jetee-de-toulon-est-enfin-terminee-apres-3-ans-de-travaux-775896

Falmouth, Penryn and the Acadians – Maritime Views

Thu 9 Jun 2022 - 07:16

A small plaque in St Gluvias church, Penryn, reads:

A LA MEMOIRE DES ACADIENS This memorial commemorates the 73 men, women and children buried in the churchyard in unmarked graves, following their exile from Acadia between 1756 and 1763
Plaque de St Gluvias Church

This is the only indication of the presence of a group of Acadians who were housed on the outskirts of the town in the mid C18.

Who were the Acadians?

(The British spelling is Acadians. The French use Acadiens or Acadiennes)

The Acadians were a group of French Catholic settlers of the early C17 who became caught up in the struggle between France and Britain for control of Canada, a conflict that started around 1688 and ended with the fall of Montreal in 1760.

They founded a colony in the Nova Scotia/New Brunswick area, bordering the British province of Maine, which they called Acadia. It appears that they established good relations with the indigenous peoples with some inter-marriage.

The Acadian capital of Port Royal fell in 1710 but much of Acadia remained under French control. After each territorial advance, the British invited the Acadians to swear unconditional oaths of allegiance to the British crown: an offer many refused because of their Catholic faith and ancestry.

The Acadian expulsions

Although many Acadians were neutral, others continued to work for the French and, with members of the Wabanaki Confederacy indigenous communities, raided British-held territory. Finally, the British lost patience and decided to expel the Acadians where they could.

There were two waves of expulsion. Together they are called the Great Upheaval, the Great Expulsion, or the Great Deportation.

The first wave came after the successful 1745 siege of the strategic port of Louisbourg. Under the Treaty of Aix-la-Chapelle (1748) at the end of the War of Austrian Succession, Louisbourg was handed back to the French in exchange for Madras.

Different sources quoting different figures but it seems that between six and seven thousand Acadians were expelled from Nova Scotia to American colonies and Britain in the first wave. Some 1,226 Acadians survived the ocean crossing to Britain in 1755, being separated into four groups: 336 (243) were sent to Liverpool; 340 to Southampton (Portsmouth); 300 to Bristol; 250 (220/204) to Falmouth. (The sources vary quite markedly on the numbers)

Falmouth, June 17: arriv’d, the Fanny, (Captained by) Bovey, from Virginia, with 204 Neutral French on board, being sent by the Governor of Virginia, he apprehending they would go and join their Countrymen and the Indians in their Interest.
Boston Evening Post, September 20, 1756

Many Acadians who were sent to Britain were housed in crowded warehouses and subject to plagues due to the close conditions, while others were allowed to join communities and live normal lives. They received a small payment each day and were treated as if they were prisoners of war.

The Falmouth/Penryn contingent was housed in a large barn at Upper Kergilliac Farm on the edge of Penryn. This had been used to hold prisoners of war a few years earlier during the War of the Austrian Succession (1740-1748). These Acadians are the ones commemorated on the plaque in St Gluvias church.

The north and west view of the L-shaped barn at Upper Kergilliac Farm on the outskirts of Penryn and Falmouth. Could these be the barn in which the Acadians were held? They seem very modest.
Upper Kergilliac farm
Upper Kergilliac farm

The second wave of expulsions

The second wave of expulsions came after the 1758 siege of Louisbourg which was more decisive and was followed by the advance on Quebec and Montreal. In this wave the Acadians were deported to France and Britain.

The sinking of the Duke William
Almost 1,000 Acadians died on their way to France when the transport ships Duke William, Violet, and Ruby sank in 1758. So significant was the sinking of the Duke William that the date of its sinking, 13 December, became the Acadian Remembrance Day.
On board was Noël Doiron (1684–1758), a regional leader. He was widely celebrated and places have been named after him in Nova Scotia.
The rather self-serving account of Captain Nicholls, the Commander of the Duke William survives in an account which was published in the Naval Chronicle of 1807. He deserted the sinking ship and managed to make his way to Penzance.

The fate of the deported Acadians

In 1763, the Treaty of Paris brought an end to the Anglo-French struggles of the Seven Years’ War. Canada was to be under British control. The Acadians were at last free to move around.

After 1764, they were allowed to return in small isolated groups to British territories in Canada provided that they took an unqualified oath of allegiance. A significant number migrated to Spanish Louisiana, where their name was Anglicised to ‘Cajuns’. Others returned to France, particularly Belle-Île-en-Mer off the western coast of Brittany.

By January 1763, after seven years in exile, only about 866 of the 1,266 Acadians originally deported to Britain had survived. Some 159 people, the remnants of the Falmouth/Penryn contingent, sailed for France on La Fauvette sent by King Louis XV to Falmouth.

Acadie Falmouth
https://www.maritimeviews.co.uk/focus-on-falmouth/falmouth-penryn-and-the-acadians/

Hérault : l'accès réservé ouvre les registres de naissance jusqu'à 1944 | La Revue française de Généalogie

Mon 6 Jun 2022 - 08:23

Aux archives de l'Hérault, place aux "privilèges" ! Pour certains utilisateurs, les délais de communication sur Internet sont considérablement élargis, jusqu'à 1944 pour les registres de naissance, au lieu de 1918 pour le commun des mortels... Petite précision, ce "privilège" n'est aucunement un passe-droit, uniquement une application précise de la loi.

En effet, aux Archives de l'Hérault, tout le monde peut devenir un "privilégié" et consulter des actes avec des délais de communication plus favorables. Il suffit simplement de s'inscrire... L'explication est simple : il y a une différence sur le plan légal entre la communication sur Internet qui est ouverte à tous anonymement et la communication à des personnes dont l'identité a été vérifiée. On peut donc avoir accès à des archives plus récentes, comme en salle de lecture, à partir du moment où l'on a prouvé son identité.

Aux archives de l'Hérault, il y a désormais deux manières de justifier de son identité. Soit vous créez un compte de lecteur ordinaire et vous envoyez votre pièce d'identité au service des Archives. Votre compte est ensuite certifié dès lors que votre inscription a été validée. Sinon, depuis quelques jours, il vous suffit de vous connecter avec France Connect en utilisant l'un des services de l'Etat pour lequel votre identité est déjà validée : avec votre compte impots.gouv.fr, ameli.fr, l’Identité Numérique La Poste, MobileConnect et moi, msa.fr et Alicem. Ensuite, à vous la consultation des actes plus récents ! Ce n'est pas beau les privilèges ?

Généalogie
https://www.rfgenealogie.com/infos/herault-l-acces-reserve-ouvre-les-registres-de-naissance-jusqu-a-1944

Lois de la science historique - Société archéologique du Gers — Wikipédia

Sat 4 Jun 2022 - 21:50

Toujours puiser aux sources.
Ne rien écrire qu'on ne sache d'original et produire ses références (renvois à des livres, à des pages de manuscrits et à des cotes d'archives).
Éviter les assertions sans preuves.
Travailler d'après les textes.
Distinguer le fait important, intéressant à élucider, d'avec le fait insignifiant sans intérêt, à négliger.
Apprécier la valeur d'un fait historique d'après son degré d'influence sur l'évolution de l'individu, du groupe ou de la société que l'on étudie ; éviter de s'attacher à des faits purement contingents absolument vides de signification.
Présenter les faits d'une manière impartiale et toute objective.
Éviter les publications intégrales de tout l'inédit où les faits signifiants sont noyés dans l'insignifiance et le fatras.
Que les recherches soient longues et les résultats courts.
Que l'histoire locale ainsi présentée constituera une décentralisation intellectuelle et se rattachera facilement à l'histoire générale.

Gilbert Brégail, président de la Société archéologique du Gers, 1948.

Histoire
https://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t%C3%A9_arch%C3%A9ologique_du_Gers
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