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 La revue de web de Kat

Le surmulot, ou comment ne pas appeler un rat un rat | Slate.fr

Tue 12 Jul 2022 - 11:16

Quand une élue donne sa langue au rat.

Nombreux sont les animaux à accompagner les humains, depuis des millénaires, tant au quotidien que dans leurs traditions, leurs superstitions, leurs symboles et leurs langages. Certains ont la cote (le chat, le chien, le bébé panda), d'autres sont carrément mal vus (le moustique, le scorpion, le pangolin en période d'épidémie). Dans la catégorie des mal-aimés mais des très fréquentés, le rat occupe une place de choix.

On ne connaît pas vraiment l'origine du mot «rat»; selon le Grand Robert, il serait apparu à l'écrit pour la première fois à la fin du XIIe siècle et viendrait, peut-être, de l'allemand «ratt», une onomatopée née du bruit du rat qui grignote; à moins que ce ne soit un dérivé roman du latin «radere», ronger. En tout cas on voit l'idée: le rat est quand même très identifié à ses dents –et à ce qu'il mange.

Comme l'atteste, entre autres, la fable de La Fontaine «Le chat et un vieux rat», le langage courant confond depuis toujours le rat et la souris. Ce petit animal de la famille des muridés, qui bénéficie d'une année rien qu'à lui dans la symbolique chinoise, est curieusement présent dans une foule d'expressions et de proverbes.

Certaines rares locutions sont affectueuses ou positives: si «mon petit rat» ne se dit plus tellement pour montrer son affection, un petit rat de l'Opéra désigne une jeune danseuse, un rat de bibliothèque un intello toujours le nez dans les bouquins. Et un rat de cave, qui au départ définissait le percepteur chargé de contrôler les boissons, en est venu à désigner les danseurs des caves de Saint-Germain-des-Prés de l'après-guerre (à ne pas confondre avec le rat-de-cave, une bougie mince et longue, enroulée sur elle-même, qui servait à éclairer les sous-sols).

Péjoratif

En revanche, les expressions accablantes et injures de toutes sortes prolifèrent, certaines avec une imagination qui laisse parfois pantois: s'ennuyer comme un rat mort, être fait comme un rat (sous-entendu, coincé dans une ratière), être rat (pour radin; je cherche encore la caractéristique du rat qui justifierait qu'on le taxe d'avarice).

Dans l'expression «les rats quittent le navire», il est entendu que ce dernier va couler et que ceux qui s'en vont n'ont pas le courage de rester pour affronter l'épreuve. Citons évidemment la face de rat, qui parle d'elle-même, la queue de rat, qui désigne une queue de cheval trop peu fournie, et l'expression «avoir un rat dans la contrebasse» qui rivalise agréablement avec celle qui consiste à avoir une araignée au plafond.

L'animal n'a vraiment pas bonne presse chez les humains, ce qui explique qu'il soit tant décrié dans le lexique. La première édition du Dictionnaire de l'Académie française (1751), après une brève description, ne mâche pas ses mots: «Il seroit inutile de faire une plus ample description du rat, il est assez connu par l'incommodité qu'il nous cause; il mange de tout; il semble seulement chercher, par préférence, les choses les plus dures, & il les lime avec deux longues dents qu'il a au-devant de chaque machoire; il ronge la laine, les étoffes, les meubles, perce le bois, fait des trous dans l'épaisseur des murs [...]. Ces animaux pullulent beaucoup, mais lorsque la faim les presse, ils se détruisent d'eux-mêmes; ils se mangent les uns les autres.»

Côté superstition, c'est franchement la cata pour les rats, assez généralement considérés comme un symbole de mort.

Plus près de nous, un roman bien connu a contribué à populariser l'idée que le rat était synonyme de danger. Quiconque a lu La Peste d'Albert Camus ne peut voir un de ces rongeurs passer sans frémir, car c'est une chose de savoir grâce aux manuels d'histoire que les puces que portent les rats sont responsables d'une des épidémies les plus fatales qui aient frappé l'Occident, mais c'en est une autre de le vivre par le biais de la voix intérieure d'un narrateur si proche de nous:

«Le nombre des rongeurs ramassés allait croissant et la récolte était tous les matins plus abondante. Dès le quatrième jour, les rats commencèrent à sortir pour mourir en groupes. Des réduits, des sous-sols, des caves, des égouts, ils montaient en longues files titubantes pour venir vaciller à la lumière, tourner sur eux-mêmes et mourir près des humains. La nuit, dans les couloirs ou les ruelles, on entendait distinctement leurs petits cris d'agonie.»

Eau bénite et détritus

Côté superstition, c'est franchement la cata pour les rats, assez généralement considérés comme un symbole de mort. Au Moyen Âge, apercevoir un rat était un funeste présage (notez que si vous en voyiez un peu trop souvent, vous étiez probablement au cachot, ce qui n'augurait en effet pas grand-chose de bon).

Si l'un d'entre eux rongeait les meubles d'une maison, un de ses habitants ou un membre de la famille allait bientôt mourir. Heureusement, il existait des solutions extrêmement efficaces, comme asperger trois coins du grenier d'eau bénite le premier dimanche du Carême (les rats s'enfuyaient alors par le quatrième).

Qui n'a pas déjà croisé un rat tendrement perché sur une épaule de punk?

Le rat a pourtant une utilité en ville: celle de contribuer à faire disparaître une partie de nos volumineux détritus. À Paris, la population de rats fait disparaître 800 tonnes d'ordures par jour, et pendant le premier confinement, privés des déchets des restaurants fermés pour cause d'épidémie, les rats se sont aventurés de plus en plus loin dans les espaces publics.

Ils ont donc leur utilité –mais en contrepartie, ils laissent derrière eux excréments et urine, vecteurs de leptospirose, une maladie particulièrement dangereuse si elle n'est pas traitée précocement. En outre, ils fragilisent les sols et ont une fâcheuse tendance à grignoter les câbles électriques. On peut résumer l'hostilité que ces bestioles inspirent par l'expression anglaise «I smell a rat», littéralement, «je sens qu'il y a un rat quelque part», et qui signifie qu'il se passe quelque chose de louche.

Tendres exceptions

Certains bénéficient tout de même d'un capital de sympathie non négligeable, en tout premier lieu Rémy, rat-cuistot parisien, héros du film Ratatouille. Ceux de La Fontaine, dans la célèbre fable où un rat citadin invite un pote rural à faire un gueuleton, interrompu par des humains, et où en conclusion, le rat des champs explique qu'il préfère manger chez lui, plus simplement certes mais sans avoir à chaque instant la trouille au ventre («Adieu donc, fi du plaisir que la crainte peut corrompre»). Et qui n'a pas déjà croisé un rat tendrement perché sur une épaule de punk?

La palme de la tendresse revient toutefois à une conseillère de Paris du XVIIIe arrondissement, dont on a pu découvrir les penchants le 7 juillet dernier, lors d'un vœu relatif à la prolifération de rats au sein du patrimoine des bailleurs sociaux présenté par Paul Hatte au nom de Geoffroy Boulard, maire du XVIIe arrondissement, demandant une évaluation des dispositifs mis en place afin de trouver des solutions à la prolifération des rats dans les parties communes d'immeubles sociaux.

Le surmulot cher à son cœur est donc un animal nuisible pour l'humain, au même titre que la tique porteuse de la maladie de Lyme ou le frelon asiatique.

Douchka Markovic, conseillère du XVIIIe arrondissement et élue écologiste chargée de la condition animale, s'est opposée à ce vœu, précisant dès le début de son intervention: «Je préfère [les] nommer surmulots, moins connoté négativement.»

La solution proposée par Douchka Markovic (boucher les trous par lesquels sortent les rats ou placer des grilles, et nettoyer le soir) vise à protéger au maximum ces bestioles à fourrure qu'elle qualifie également d'«auxiliaires de la maîtrise des déchets». On peut douter de l'efficacité de la mesure (et pour avoir vécu moi-même avec des enfants en bas âge dans un logement social en cohabitation forcée avec des surmulots, je peux témoigner qu'on ne s'y attache pas). Au-delà des délires animalistes d'une élue hors sol, on a assisté ici, une nouvelle fois, à une dérive langagière que ne renierait pas l'auteur de 1984.

Le mot «surmulot» est scientifiquement exact et Douchka Markovic ne l'a pas inventé. Il apparaît pour la première fois à l'écrit en 1758, et désigne le rat commun, ou rat d'égout, ou rat gris, ou rat de Norvège, ou rat brun, ou rat surmulot (oui, c'est toujours le même, c'est le rat des villes, donc), qui selon Larousse «a remplacé le rat noir d'Europe occidentale, dangereux par sa morsure, et qui peut transmettre diverses maladies». Le surmulot cher à son cœur est donc un animal nuisible pour l'humain, au même titre que la tique porteuse de la maladie de Lyme, le moustique-tigre ou le frelon asiatique.

Euphémisme animalier

Cette intervention mérite qu'on se pose la question: est-il possible de donner une connotation négative au nom d'un animal? Probablement, si l'on use délibérément d'un mot injurieux pour le désigner. On peine à trouver des exemples (j'en suis à zéro, merci de les communiquer à la rédaction qui transmettra). Les mots d'argot parfois utilisés pour désigner des animaux (comme clébard ou piaf) témoignent d'un parler populaire, mais pas d'une volonté de dénigrer l'animal. En revanche, dans l'autre sens, il est possible de rabaisser les humains avec des noms d'animaux: rat crevé, sale chienne, espèce de fouine... et c'est une autre histoire.

Finalement, vous serez bouffé quand même.

Ce qui est en jeu ici, ce n'est donc pas le mot «rat», qui se contente de désigner une réalité (j'en profite pour vous signaler l'existence du rat-trompette), mais l'idée que cette réalité doit être modifiée dans l'esprit des auditeurs par le biais du langage. Parce que Douchka Markovic veut que ses interlocuteurs considèrent que les rats sont de gentilles créatures bénéfiques, qui ne méritent pas d'être éliminées quelles que soient les nuisances qu'elles engendrent, elle décide de changer leur nom et d'utiliser un mot qui lui semble, à elle, plus affectueux. Et en effet, le surmulot renvoie l'image d'un rongeur plus petit et plus sympathique qu'un gros rat plein de puces fouillant les poubelles avec ses congénères.

Puisqu'elle ne peut pas transformer la réalité, elle va faire en sorte de transformer la langue et d'user d'une sorte d'euphémisme animalier pour mieux faire passer son message. Un peu comme si vous vous retrouviez nez à nez avec une lionne affamée et que je vous disais d'arrêter votre char, parce que ce n'est jamais qu'un gros chat. Finalement, vous serez bouffé quand même.

Pardonnez-nous nos offenses

La manipulation de la langue (ici suffisamment grossière pour être aussi transparente que grotesque) se joue sur une foule de tableaux, elle est insidieuse et ne doit jamais au grand jamais être négligée. Car certes, choisir de dire surmulot pour inciter à envisager le rat sous un jour favorable porte à peine à conséquence, mais c'est exactement le même mécanisme qui conduit à dire, comme le fait un certain dirigeant belliqueux à l'autre bout du prisme, qu'une guerre est une opération spéciale. Histoire de ne pas la connoter trop négativement.

C'est donc, peut-être, pour ne pas offenser les rats que Douchka Markovic préfère les appeler «surmulots».

Reste la possibilité que Douchka Markovic préfère appeler les rats ainsi... pour ne pas les offenser. Peut-être s'agit-il ici d'un prolongement de l'épidémie de politiquement correct qui se répand comme la poudre et qui consiste à rebaptiser la réalité en faisant mine de croire que ce sont les mots qui sont à la source de nos maux.

En partant des balayeurs devenus, il y a bien longtemps, des techniciens de surface, jusqu'aux personnes en situation de handicap en passant par les personnes racisées et les demandeurs d'emploi qui ne sont plus du tout des chômeurs, il s'agit de n'offenser personne et de créer une grande bulle linguistique bienveillante permettant d'éviter une des pires épreuves que l'on puisse subir désormais: celle d'être offensé par la description du réel.

C'est donc, peut-être, pour ne pas offenser les rats que Douchka Markovic préfère les appeler surmulots (on ne sait pas encore s'ils ont apprécié la démarche). Ce n'est pas si improbable que cela en a l'air: après tout, le député fraîchement élu de la XVIIIe circonscription de Paris, Aymeric Caron, n'a-t-il pas affirmé qu'il fallait épargner le moustique qui vous pique car c'est «une mère qui essaie de remplir son rôle de future mère», une «dame qui risque sa vie pour ses enfants en devenir, et qu'elle n'a pas le choix» (c'est valable aussi pour la lionne de tout à l'heure; bonne chance)?

Cet anthropomorphisme calculé (si un moustique est une «dame», le tuer est forcément un meurtre), associé à la culture de l'offense, promet de grands moments de ridicule, mais il est également fort inquiétant quand il a lieu dans les sphères du pouvoir. Je ne sais pas vous mais moi, I smell a surmulot.

langue politiquement-correct
http://www.slate.fr/culture/mots-dou/rat-surmulot-paris-douchka-markovic-expressions-rongeur-langue-realite-politiquement-correct

Corsica Genealugia : À la recherche de nos ancêtre - Journal de la Corse

Fri 8 Jul 2022 - 22:16

Créée en 2013 , l'association Corsica Genealugia réalise des travaux de généalogie dans toute la Corse

Cette association, forte aujourd’hui de plus de mille adhérents, tous bénévoles, réalise des travaux de généalogie dans toute la Corse et contribue à une meilleure connaissance de notre histoire...

André Flori est un passionné. Cet ancien militaire de l’Armée de l’Air a ses racines à Eccica Suarella. Sa maison est un vrai musée avec une bibliothèque qui en dit long sur cette passion : histoire, culture, noms de familles, rien ne manque.
L’idée de la généalogie, qui sommeille en chacun de nous, en Corse, est venue tardivement. « C’était en 2013, rappelle l’intéressé, tout est parti d’un groupe de discussions sur internet (CGW Corse), mais comme on ne se connaissait que via le Web, c’est à la suite d’un repas que l’idée d’une association est née. »

De 30 à 1040 adhérents

Le destin de Corsica Genealugia est en marche. L’idée se concrétise un peu plus tard. L’association, qui rassemble une trentaine d’adhérents, met d’emblée en place des ateliers de généalogie et des conférences tout en commençant à travailler sur certaines communes. Grâce un site internet attractif et performant (une personne y est dédiée), des logiciels modernes et des idées novatrices, le groupe de départ se multiplie à la vitesse grand V. « Nous sommes aujourd’hui, 1040, se félicite André Flori, il y a un noyau dur mais tout le monde porte sa petite pierre à notre édifice. La clé de notre réussite réside dans la passion commune qui nous anime et une adhésion assez faible (10 euros l’année). Les adhérents viennent des quatre coins du monde : Corse, France, USA, Amérique du Sud, Europe, Asie, Afrique. »

En quelques années, l’équipe est parvenue à travailler sur la généalogie des familles d’une quarantaine de communes et pieve corses : Ornanu, Istria, Taravu, une partie du Boziu, Ventiseri, Solaru, une partie d’Ajaccio et des communes avoisinantes. « Nous remontons jusqu’à l’origine des documents, autour du XVIIIe selon les communes. Tout est répertorié (mariages, naissances, décès) et recensé sur notre site. Nous effectuons également des travaux avec la Collectivité de Corse (indexations leur permettant d’avoir une base de recherches. »

Sur les traces d’Ugo Colonna

Une partie des adhérents s’est rendue à quatre reprises à Gênes afin de photographier toutes les archives qui concernent la Corse.

Enfin, l’équipe assiste les personnes qui le souhaitent à mettre en forme leur généalogie sous forme de tableau et/ou de livre.

Et si en raison de la crise sanitaire, les ateliers, conférences ainsi qu’un rendez-vous annuel, sont provisoirement mis de côté, idées et projets ne manquent pas : poursuivre le travail de vulgarisation et de présentation des travaux concernant la généalogie corse, sauvegarder et améliorer la diffusion des sources, contribuer à une meilleure connaissance de l’histoire de la Corse, poursuivre la numérisation des archives de Gênes.

« Nous espérons également mettre en place les scontri genealogichi cet été à Francardu, travailler sur Tolla et quelques communes proches d’Ajaccio (Arghjusta, Carbuccia, Auccià. Des conférences sur l’histoire des villages sont aussi au programme. L’objectif consiste, à terme, à pouvoir couvrir le maximum de communes possibles. C’est un travail de fourmi où il ne faudra pas être pressés. Enfin, nous souhaitons effectuer une recherche sur un certain nombre de personnes masculines, toutes descendantes d’Ugo Colonna afin de faire des tests pour apporter la preuve ou non de son existence. »

La passion des Corses pour la recherche de leurs ancêtres et le travail titanesque réalisé par Corsica Genealugia devrait certainement permettre, de plonger dans nos racines…

Ph.P.

https://www.corsicagenealugia.com
mail : corsicagenealugia@gmail.com
tel : 06-80-07-67-99

Corse Corsica-Genealugia Généalogie
https://www.journaldelacorse.corsica/articles/730/corsica-genealugia-a-la-recherche-de-nos-ancetre

Corsica Genealugia lève le voile sur ses nouveaux projets | Corse Matin

Fri 8 Jul 2022 - 22:15

Après une pause forcée l'an dernier, l'association a de nouveau pu tenir son assemblée générale. Avec au menu, un site internet plus riche et plus interactif, et des recherches lancées sur les traces d'Ugo Colonna.

Les traditionnelles Scontri Genealugichi Corsi, organisées par l'association Corsica Genealugia, ont à nouveau pu se tenir après une annulation l'an passé due au Covid. Dimanche, une trentaine de membres se sont ainsi réunis à Prumitei, dans la salle de la Communauté de communes Pasquale-Paoli, afin de dresser le bilan d'activités annuel de l'organisme. L'heure était donc à l'analyse de l'état d'avancée de différents travaux menés depuis 2020. Car l'année dernière a beau avoir été marquée par plusieurs confinements, les projets, eux, ont tout de même avancé.

Avant de commencer cette réunion, un hommage a été rendu à Jeanne Ettori, membre de l'association, décédée il y a peu. "C'est la première fois que nous nous retrouvons depuis deux ans et Jeanne, membre fondateur de l'association, est partie en début de semaine, a indiqué André Flori, président de Corsica Genealugia. Je l'ai connue aux archives à Ajaccio, elle a participé à l'une des premières missions et son travail, notamment sur le site, était remarquable. Jeanne n'aurait pas voulu une minute de silence, alors je propose une minute d'applaudissements."

Une remise de médailles a ensuite été effectuée par l'un des représentants de la Fédération française de généalogie. "Nous avions proposé que deux de nos membres soient récompensés en vertu de leurs bons et loyaux services", a détaillé le président.

Un nouveau site internet...

Une fois ces moments introductifs passés, c'est d'abord le nouveau site internet de l'association, totalement retravaillé, qui a été présenté. "Le site est nettement plus interactif que le précédent", a glissé André Flori. Et pour cause.

Désormais, les recherches généalogiques de chacun seront facilitées. "Le nouveau site permettra à chacun de trouver facilement les sources pour un village : Taglie, état des âmes, recensement, registres paroissiaux et registre d'état civil..., a détaillé le président. Pour chacun de ces documents, il sera possible de retrouver son lieu de conservation, son site de consultation et savoir s'il a été dépouillé." Autrement dit, en tapant le nom d'un village sur le site, l'utilisateur - qui devra au préalable avoir créé un compte - aura accès à toutes les informations d'ordre généalogiques liées au lieu recherché.

Une démonstration a suivi ces explications. "Tous les villages de Corse ont été enregistrés, là j'ai choisi une commune et en dessous, vous pouvez voir apparaître toutes les sources mentionnées précédemment, a-t-il indiqué. Si votre recherche porte sur un mariage et que vous n'avez pas en tête le nom de famille et le prénom des deux personnes concernées, vous pouvez par exemple taper le nom du mari et le prénom de l'épouse. Toute la liste des mariages qui correspondent va s'afficher. De la même manière, si vous n'avez que leurs prénoms, cela fonctionne aussi."

Une étude sur la descendance des Cinarchese

La deuxième annonce, et pas des moindres, portait sur une recherche scientifique.

L'association, avec la précieuse aide de Didier Ramelet-Stuart, enseignant en généalogie génétique à l'université de Nîmes, mène une étude sur le modèle de celle de deux historiens italiens. En s'appuyant sur le chromosome Y, qui se transmet aux descendants masculins et qui est connu pour peu changer sur vingt-cinq générations, ces derniers sont parvenus à retracer l'arbre généalogique de Léonard de Vinci sur vingt et une générations. Il s'agit désormais d'appliquer cette méthode à Ugo Colonna.

"À travers cette étude, nous aspirons à voir, selon les informations recueillies, si Ugo Colonna relève du mythe ou de la réalité", commente André Flori. Dans ce cadre-là, "nous recherchons des hommes volontaires pour faire un test financé par l'association et garantissons leur anonymat".

Après toutes ces présentations, un apéritif dînatoire servi à l'auberge A Tavula a permis de clôturer cette réunion sur une note positive et, surtout, de célébrer ces retrouvailles attendues par les membres de l'association.

Corse Corsica-Genealugia Généalogie
https://www.corsematin.com/articles/corsica-genealugia-leve-le-voile-sur-ses-nouveaux-projets-119166

Historia : interview de Jacques Le Marois, président de Geneanet - Geneanet

Fri 8 Jul 2022 - 20:41

«Nous sommes une communauté»

Entretien avec Jacques Le Marois, cofondateur de Geneanet.org la principale plateforme collaborative de généalogie.

Historia – Comment avez-vous découvert la généalogie ?

Jacques Le Marois : Adolescent, j’ai retrouvé des travaux réalisés par mes parents. On appelait ça des « camemberts » généalogiques. Je m’étais amusé à rapprocher le camembert de ma mère et celui de mon père. Quand j’étais étudiant en maîtrise, n’ayant que huit heures de cours par semaine, je me suis mis à fréquenter une bibliothèque où j’ai découvert les innombrables volumes du Dictionnaire de biographie française. J’y ai découvert des biographies d’ancêtres de père en fils, ce qui m’a donné envie de repartir de ce camembert et de le compléter.

Presque une addiction !

Oui, l’un des moteurs du chercheur est identique à celui du collectionneur : réunir un maximum d’ancêtres. Or, c’est exponentiel puisqu’on multiplie par deux le nombre d’ancêtres à chaque génération. Bref, J’ai passé plus de temps à faire de la généalogie qu’à travailler pour mes études. Le midi, j’allais à la bibliothèque Mazarine, ensuite aux Archives nationales ou encore, le soir, à Beaubourg. J’ai aussi fréquenté la Bibliothèque généalogique au 3 rue de Turbigo, qui n’existe malheureusement plus. C’était un haut lieu de la généalogie : vous aviez la Bibliothèque généalogique en bas et au sous-sol, ensuite la France généalogique, qui est la plus vieille association généalogique, et la Fédération française de généalogie à un autre étage.

Et là vous trouvez les fondateurs de la généalogie moderne !

Le fondateur de la fédération française de Généalogie, dans les années 1960, c’est le duc de La Force. Et la Bibliothèque généalogique a été fondée par le colonel Arnaud. Il a, en trente ans, épluché tous les ouvrages et toutes les revues ! En fait, il avait préfiguré Geneanet avec des ciseaux et du papier. Pour un patronyme, on savait dans quels ouvrages on pouvait trouver des généalogies. Il y avait toutes les généalogies possibles, sachant que c’est surtout dans la noblesse que s’est développée la pratique de la généalogie.

Pour une raison fiscale !

Oui… Sous l’Ancien Régime, vous payiez moins – ou pas – d’impôt si vous étiez noble, donc le sport national consistait à se faire passer pour noble. Il fallait justifier de sa noblesse sur trois générations, ou cent ans, pour qu’il y ait prescription et qu’on soit considéré comme noble… donc privilégié et exempté d’impôts. Les nobles devaient donc toujours conserver soigneusement leurs archives familiales pour être en mesure de prouver la continuité de leur ascendance. Pour entrer dans l’ordre de Malte, il fallait même renseigner sa généalogie sur seize quartiers de noblesse.

Ce qui entraînait une étiquette toute particulière…

Et comment ! Ma grand-mère faisait beaucoup de généalogie sur d’énormes cahiers et m’expliquait que, dans son école, elle n’avait le droit de ne tutoyer que ses cousines. Son objectif était donc de démontrer que sa copine était bien sa cousine !

À quand remonte la démocratisation de la généalogie ?

C’est seulement dans les années 1970-1980, notamment avec l’exode rural, que la généalogie a commencé à se populariser dans la société quand il s’est agi de retrouver ses racines.

La grande chance en France, c’est la qualité de l’archivage…

Nous bénéficions en France de la chance de disposer d’archives ouvertes à tous. Il y a eu une première vague lors de la Révolution française, qui a centralisé les registres paroissiaux dans les archives départementales, puis une deuxième vague, à la fin des années 1990, avec la numérisation en ligne des archives sur Internet. La Mayenne est le premier département qui a mis les archives en ligne au début des années 2000, pour faire de la place dans la salle de lecture. Il faut ajouter un maillage extraordinaire de plus de 300 associations généalogiques dans tout le pays, puis les sociétés comme Geneanet ou Filae, ont aidé à démocratiser l’accès à la généalogie en mettant à disposition des internautes des bases de données multiples avec des approches différentes.

Votre apport a consisté à coupler deux passions : la généalogie et l’informatique. C’est bien ça ?

Exact. En 1996, je me suis dit qu’avec Internet il y avait moyen de fabriquer un outil d’indexation et de consultation rapide pour aller le plus rapidement possible vers le but recherché. Je fréquentais le forum fr.rec.genealogie ; j’y ai annoncé mon projet et un informaticien, Jérôme Abela, m’a répondu aussitôt qu’il partageait la même idée. Nous avons donc lancé ensemble, en un temps record, une première version qui s’appelait « la liste des patronymes français » (LPF). Dans la foulée, je me suis dit qu’il fallait quelque chose de plus sérieux, et multilingue, financé par la publicité, que l’on a appelé Geneanet et qui a ouvert en novembre 1996 avec le coup de pouce d’un brillant mathématicien, Julien Cassaigne.

Et dès les débuts, Geneanet affiche une pratique collaborative

Au départ, j’avais recruté des personnes dans plusieurs pays pour aider à développer Geneanet. En 1999, l’idée a été ensuite de créer une société pour accélérer le développement du site. Celle-ci a été lancée en 2000 en visant plus de contenu, plus de trafic et plus de publicité pour nous financer. Mais ça n’a jamais marché du fait de revenus publicitaires insuffisants pour couvrir les coûts. On s’est donc retrouvé dans une situation financière compliquée.

C’est alors que vous mettez au point le modèle Geneanet en vigueur aujourd’hui

En octobre 2001, plutôt que d’annoncer à nos utilisateurs que Geneanet fermait ou devenait payant – ce qui aurait été catastrophique par rapport à la promesse de gratuité que nous avions toujours défendue, nous leur avons expliqué la situation : Si vous voulez que Geneanet reste gratuit, il faut que certains paient. En échange, ils seront moins soumis à la publicité et disposeront, dans le futur, de fonctions supplémentaires. Les premiers souscripteurs de l’abonnement « Club privilège » l’ont fait, non pour obtenir un service payant mais pour que la plateforme reste d’accès gratuit ! Dès le lendemain, plusieurs milliers de personnes ont souscrit. Cahin-caha, nous avons pu renforcer les équipes, jusqu’à arriver à une trentaine de salariés. En 2016, nous avons un peu perdu cet esprit des origines. Aussi nous l’avons remis au cœur de nos valeurs, et nous avons clarifié notre modèle en supprimant la publicité, qui était devenue trop intrusive.

Vous vous définissez donc d’abord Geneanet aujourd’hui comme une communauté…

J.L.M. : C’est l’originalité de Geneanet ! L’essentiel de nos contenus est apporté par nos membres qui partagent leurs arbres, leurs documents… Il y a, à ce jour, plus d’un million et demi d’arbres partagés. La généalogie se caractérise par un très fort esprit d’entraide et de partage. Parmi nos membres, certains font leur propre généalogie, mais d’autres effectuent des travaux au bénéfice de la communauté tout entière. Chaque semaine, des membres de Geneanet partagent des registres notariaux qu’ils ont numérisés. Nous mettons à leur disposition des appareils de numérisation, qui permettent de travailler dans de bonnes conditions. Nous avons aussi des bénévoles qui photographient les tombes dans les cimetières. D’autres qui indexent tout ce qui a été numérisé, ou qui indexent directement sur le site des archives, et partagent ensuite sur Geneanet. Tout ce qui est apporté par nos membres est en accès libre.

Vous labellisez ce savoir-faire ?

J.L.M. : Geneanet a la capacité d’animer ces groupes de bénévoles. Nous sommes l’hébergeur de tous ces travaux qui restent leur propriété. Il y a la numérisation puis l’indexation des registres, des travaux en partenariat avec des archives comme les Archives nationales. Les bénévoles ont la satisfaction de participer à un projet au bénéfice de tous. Le mot « altruisme » peut sembler exagéré mais il est exact. Certains effectuent d’ailleurs un travail de titan. L’un d’entre eux, Claude Franckart a effectué un chantier considérable, monacal, pendant plusieurs années, consistant à numériser intégralement des archives des châteaux ! Son plaisir est que ces archives soient accessibles à tous. Certains nous disent que c’est leur vie et qu’ils ont pu sortir de leur solitude grâce à cette communauté.

C’est une ruche décentralisée !

On ne voit pas de limite au bénévolat : pour tout nouveau projet, il y a toujours des personnes prêtes à participer. Voyez le projet des arbres 1914-1918, qui a pour but de construire des arbres collaboratifs restituant une famille aux poilus morts pour la France. In fine, ce projet revient à reconstituer les populations villageoises au XIXe siècle. Ces arbres, sont lancés à partir de projets plus anciens (livres d’or, tables de mariage du XIXe s.) ; ensuite, des communautés de généalogistes se les approprient. Pour le département du Calvados, un participant épluche tous les articles de journaux à la recherche de faits divers, pour les relier à des individus.

Un autre exemple ?

En 2014, l’un de nos membres nous a proposé de nous intéresser aux matricules napoléoniens. En huit ans, nous sommes déjà à plus d’un million de soldats indexés ! Une équipe entière travaille dessus. C’est intéressant pour des gens qui ont des ancêtres parmi ces soldats : avec la fiche matricule, ils obtiennent la description du visage, la taille, la couleur des yeux, la forme du front…

Les cotisations suffisent à faire face aux charges ?

Nous avons deux types de public. D’une part, des clients qui payent leur cotisation et sont exigeants sur le service qu’ils reçoivent. Et d’autre part un très grand nombre de membres qui se sentent partie prenante d’une communauté et sont très attentifs à la préservation de notre modèle : contributif, collaboratif et freemium.

Nous restons attentifs à ce que nos niveaux de recrutement et d’investissements ne se développent qu’à proportion du soutien de nos membres. Une politique rendue possible grâce aux apports des membres « premium ». Du coup, nous lançons aussi beaucoup de projets qui n’ont aucun but lucratif. Juste parce qu’on estime que c’est utile pour la communauté. D’une certaine façon, tout ce qui est bénéfique pour l’écosystème généalogique est bon pour Geneanet.

Et pourtant Geneanet vient d’être racheté

Nous avons été rachetés par Ancestry en septembre 2021. Paradoxalement, c’était un moyen de pérenniser Geneanet face à la concurrence d’acteurs commerciaux accumulant des bases de données considérables. La promesse d’Ancestry est de respecter notre modèle communautaire. Ce qui nous a rassurés, c’est qu’ils partagent la même expérience que nous avec « FindAGrave », un site dont la communauté numérise les cimetières outre-Atlantique. Grâce à Ancestry, nous bénéficions des investissements considérables qu’ils font dans l’indexation de l’état civil, ce qui nous permet de rendre plus attractive notre offre Premium. On essaie de préserver un équilibre entre ces deux approches : l’assise communautaire gratuite et l’offre « premium » réservée aux membres qui bénéficient de fonctionnalités et de contenus plus pointus.

Il s’est beaucoup dit que les plateformes de généalogie, intéressaient les investisseurs pour le futur business de la prédiction médicale. Ça vous semble exact ?

Les sociétés américaines et israéliennes se sont, c’est vrai, lancées dans des offres sur la prédisposition des maladies. Ils en sont revenus. Les plateformes généalogiques provoquent l’intérêt des investisseurs, d’abord parce que ce sont des modèles à forte croissance où vous investissez de manière importante pour faire de l’acquisition de contenus en les faisant indexer à bas coût chez des prestataires en Inde ou à Madagascar. Ensuite, plus vous disposez de membres, plus vous amortissez vos investissements. C’est une course permanente à l’acquisition de contenus. Pour Geneanet, c’était compliqué de suivre devant à cette problématique et à ces géants. Pour ne pas risquer d’être marginalisé, nous avons choisi de répondre positivement à la proposition d’Ancestry.

Aujourd’hui, quelle est votre place en France et en Europe ?

En termes de trafic et de contenu, Geneanet est numéro un. Sur Similarweb, qui permet de comparer les trafics entre tous les sites comparables, nous apparaissons comme le leader en Europe continentale. Nous avons des communautés en Espagne, en Italie, en Allemagne, en Belgique, en Hollande, en Angleterre, en Suède et en Slovénie.

L’archéologie a longtemps été considérée la supplétive de l’Histoire. Puis il y a eu les fouilles d’urgence, et l’archéologie est devenue un producteur de nouveaux contenus historiques. C’est un peu ce qui se passe avec la généalogie ?

Au départ, les généalogistes faisaient de la généalogie dans leur pré carré, puis comme les généalogistes font les choses en grand, nous sommes devenus producteurs de ressources. Le fait de numériser toutes les tutelles et curatelles du Châtelet de Paris sur trois cents ans et de les mettre en ligne permet à d’autres usagers de bénéficier de notre force de frappe. Qui aurait été en mesure de mener un tel projet de numérisation et d’indexation ? Du coup, nous tentons de nouer des relations fructueuses avec des historiens en échangeant nos résultats. Beaucoup d’entre eux, il est vrai, se montrent méfiants et ne souhaitent pas partager leurs sources ; d’autres, au contraire, se sont montrés très ouverts, comme Robert Descimon, un historien en prosopographie. Il a réalisé un énorme travail de dépouillement et d’analyse des archives notariales, numérisé et mis en ligne par Généanet après son accord.

Par ailleurs, il faut savoir que le généalogiste amateur une fois son arbre terminé va s’immerger dans l’histoire locale puis tenter de se rattacher à des événements plus larges. De la petite Histoire on se dirige vers la grande Histoire, alors que l’historien procède plutôt le cheminement inverse. En tout cas, je peux vous dire que beaucoup d’historiens utilisent notre plateforme, une source indispensable pour des abonnés qui font une thèse ou des études historiques. Si vous discutez avec un directeur d’archives, il vous dira que l’état civil représente 2 à 3% de ses fonds et le notariat 50%. Le potentiel de données non encore exploitées reste considérable pour le généalogiste.

Vous devenez ainsi contributeurs ou coproducteurs de recherches…

J.L.M. : Oui. Nous travaillons par exemple avec les Archives nationales ou avec l’Institut national d’études démographiques. Autre exemple : Eugène Bruneau-Latouche, un érudit qui a étudié les familles en Martinique, m’a contacté parce qu’il trouvait dommage que ses livres restent en accès confidentiel. J’ai mis ses cinquante ans de travaux en accès libre. Ce qui est formidable, c’est que la généalogie ne constitue plus un terrain de chasse réservé aux aristocrates. Tout un chacun devient susceptible de s’intéresser à son histoire familiale.

Qu’est-ce que vient changer l’ADN en généalogie ?

L’INSERM estime le nombre de demandes de tests ADN à 100 000 par an en France, alors même que cet acte reste illégal. L’intérêt de la généalogie par ADN est de deux ordres. Il y a l’approche qui promet de vous faire découvrir de quelles régions du monde viennent vos ancêtres. C’est amusant mais la fiabilité dépend des bases statistiques utilisées… L’autre promesse, plus sérieuse, c’est la révélation des cousinages généalogiques, et là, la démarche est implacable ! Tous vos cousins et parents, connus ou insoupçonnés, seront identifiés à condition qu’ils aient réalisé eux aussi leur empreinte ADN et qu’ils l’aient mise en ligne. En France, la généalogie par ADN n’a pas un intérêt considérable parce que les archives sont pléthoriques et permettent souvent de remonter, sans grande difficulté, jusqu’au XVIIe siècle voire au XVIe siècle à Paris. Le test ADN est plus utile aux États-Unis, où les sources sont plus aléatoires. Il est surtout utile quand vous êtes bloqué sur un chaînon manquant ou une branche morte de votre arbre. L’inconvénient, c’est que, de temps en temps, vous découvrez que votre père n’est pas… votre père. Nous avons travaillé pour faire changer la réglementation lors des discussions sur les lois bioéthiques, mais le législateur a considéré que les gens ne devaient pas connaître leurs origines au risque de les traumatiser et qu’il fallait préserver le secret. Pourtant, quand on discute avec ceux qui sont en quête de leur origine, ils souffrent surtout de ne pas savoir.

La libéralisation des tests ADN changerait quelque chose pour vous ?

On peut déjà commander son test par envoi d’un échantillon de salive à l’étranger et utiliser le résultat en France. La loi qui interdit la vente des tests est purement virtuelle. Une plateforme de généalogie a même orchestré une campagne de publicité à la télévision jusqu’à ce qu’on le lui interdise. Il a recentré ensuite sa communication sur Internet et, quand on consulte son site, on peut acheter le kit ADN sans difficulté. Personne n’a jamais payé une amende pour avoir pratiqué un test ADN. Vous comprendrez que, pour Geneanet, l’accès aux tests ADN est indispensable. On ne peut pas être compétitifs face aux concurrents si nous n’offrons pas cette option. Ancestry, notre actionnaire, a d’ailleurs une offre ADN toute prête. Pour l’heure, à défaut de pouvoir commercialiser nous-mêmes ces kits, nous proposons de mettre les fichiers ADN réalisés aux États-Unis ou en Grande- Bretagne sur notre site pour les comparer aux autres. Ce qui est fascinant avec la révélation de ces cousinages par ADN, c’est de pouvoir résoudre des problèmes de filiations sur lesquelles on a un doute, mais aussi de résoudre des cold case. Aux États-Unis, 200 enquêtes qui étaient au point mort ont été résolues grâce aux tests ADN généalogiques dans le cadre d’une instruction judiciaire.

Vous persistez et vous signez : Geneanet reste Geneanet avec ou sans ADN et avec un nouveau propriétaire…

L’approche de Geneanet est unique : nous formons, je le répète, d’abord une communauté. Chaque année, nous publions une note de blog pour expliquer notre modèle. Lisez les commentaires : il y en a plus de 2000 à chaque fois ! Peu d’entreprises peuvent se prévaloir d’une telle implication de ses membres. Récemment, la Mairie de Paris nous a contactés pour la sauvegarde d’un stock de livres de la Commission des travaux historiques de la Ville de Paris, créée par le baron Haussmann. Nous leur avons proposé de les aider à sauver ces ouvrages en mobilisant notre communauté. En dix séances d’une journée dans un entrepôt de la ville de Paris toute la logistique a été entièrement assurée par un groupe de bénévoles.

Vous comptez combien de ces bénévoles actifs ?

Sur l’indexation collaborative on compte 26000 participants passés et présent. En fonction des projets, leur nombre peut monter à des centaines de participants. Sur le projet avec la Ville de Paris, une dizaine de personnes ont aidé à la manutention des livres et la préparation des colis, sans compter ceux qui ont transporté les ouvrages et tous ceux qui vont procéder à la numérisation pour les rendre accessibles à tous. C’est ça Geneanet. C’est ce miracle-là.

Propos recueillis par Guillaume Malaurie

Généalogie Généanet
https://www.geneanet.org/blog/post/2022/07/historia-interview-de-jacques-marois-president-de-geneanet

Meta menace de bloquer Facebook et Instagram en Europe

Fri 8 Jul 2022 - 20:39

Facebook, Instagram et les autres services du groupe Meta vont-ils être interdits en Europe ? La question se pose après la mesure prise par l'Irlande, qui a décidé de bloquer le transfert de données personnelles vers les États-Unis.

Meta connaît décidément bien des déboires ces derniers temps. Alors que ses plateformes font face à une concurrence de la part de TikTok et que les scandales à propos de sa gestion des données personnelles s'enchaînent, l'Irlande vient de prendre une décision lourde de conséquences. En effet, quelques mois seulement après avoir infligé une amende de 17 millions d'euros au réseau social, le régulateur irlandais a décidé ce jeudi 7 juin le blocage du transfert de données des résidents européens vers les États-Unis, y compris pour le groupe Meta, qui possède Facebook, Instagram, Messenger et WhatsApp. Il demande aux autres pays de l'Union européenne d'en faire de même. S'ils ne s'expriment pas dans les semaines à venir, nous pourrons dire au revoir à nos chers réseaux sociaux.

L'Irlande se base pour prendre cette décision sur le règlement général sur la protection des données (RGPD) de l'Union européenne, qui interdit le transfert de données personnelles des ressortissants de l'Union européenne vers des pays tiers si leur niveau de protection n'est pas équivalent à celui de l'UE. Or ce n'est pas le cas des États-Unis, dont les dispositifs Safe Harbor et Privacy Shield autorisaient les autorités publiques américaines à y avoir accès. Ces accords ont été invalidés par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), qui a estimé que les programmes de surveillance des agences de renseignements américaines font peser une menace sur les informations personnelles des Européens stockées dans des serveurs aux États-Unis. De ce fait, toutes les institutions européennes de protection des données ont un mois pour émettre leur avis sur la question, sans quoi toutes les entreprises américaines utilisant les "clauses contractuelles types" pour transférer les données européennes seront bannies du territoire.

Vers un nouvel accord entre les États-Unis et l'Union européenne ?

En mars déjà, Meta alertait sur les conséquences de ces décisions pour le maintien de ses services dans l'Union européenne : "Si un nouveau cadre de transfert transatlantique de données n'est pas adopté et que nous ne sommes pas en mesure de continuer à compter sur les CCT ou sur d'autres moyens alternatifs de transfert de données de l'Europe vers les États-Unis, nous ne serons probablement pas en mesure d'offrir un certain nombre de nos plus importants produits et services, y compris Facebook et Instagram, en Europe", déclarait l'entreprise dans un dossier déposé auprès de la Securities and Exchange Commission des États-Unis.

C'est un bras de fer qui s'engage entre les États-Unis et l'Union européenne. Mais pas de panique pour autant, puisque les deux puissances sont en train de négocier un nouveau texte visant à encadrer le transfert des données entre eux, y compris en Irlande. Un accord préliminaire a été conclu, bien que les partis bloquent sur les détails juridiques. Dans tous les cas, il est fort peu probable que les États-Unis laissent de grandes entreprises comme Meta se priver du marché européen, car cela porterait un coup très dur à leur économie. Meta a d'ailleurs déclaré à Politico que "nous nous félicitons de l'accord entre l'UE et les États-Unis pour poser un nouveau cadre juridique qui permettra le transfert continu de données à travers les frontières. Nous espérons que ce cadre nous permettra de garder les familles, les communautés et les économies connectées."

Un nouvel accord pourrait être bénéfique pour l'Europe, surtout après les différents scandales qui ont éclaboussé Meta. Pour rappel, l'affaire Cambridge Analytica avait mis en avant la fuite des données personnelles de 87 millions d'utilisateurs Facebook que la société Cambridge Analytica avait commencé à exploiter début 2014. Ces informations ont notamment servi à influencer les intentions de vote en faveur d'hommes politiques. Plus récemment, des hôpitaux auraient envoyé des informations privées sur leurs patients à Facebook, partageant potentiellement des informations de santé avec le réseau social par le biais d'un traceur publicitaire.

RGPD
https://www.commentcamarche.net/applis-sites/reseaux-sociaux/26125-meta-menace-de-bloquer-facebook-et-instagram-en-europe/

Ordre Spontané: Le signe @

Sun 26 Jun 2022 - 20:13

Une adresse e-mail est composée de trois éléments essentiels. Le premier est l’identifiant de l’utilisateur, le troisième est le nom de domaine et le second, celui qui fait la jointure entre les deux, c’est le désormais omniprésent signe @.

Pourquoi donc ce signe et d’où peut-il bien venir ?

Pour le savoir, il va nous falloir suivre sa trace en commençant par ce beau jour de 1971 où Ray Tomlinson, l’ingénieur américain qui a inventé et envoyé le premier message électronique de l’histoire, va décider d’utiliser ce symbole plutôt qu’un autre. Quand on lui demande la raison de ce choix, la réponse de Tomlinson est d’une désarmante logique : le symbole @ présentait le double avantage de ne pas être ambiguë (on ne risquait pas de le confondre avec le nom de l’utilisateur ou celui du domaine) et de « faire sens » puisque, chez nos amis anglo-saxons, il était déjà largement compris comme signifiant at (à) de telle sorte que user@domain se lit intuitivement « user at domain » ; ce qui, vous en conviendrez, tombe assez bien.

Le signe-at (@), donc, était déjà en usage chez les anglo-saxons bien avant que le premier e-mail ne soit envoyé et, plus précisément, il était fréquemment utilisé par les commerçants pour désigner le prix unitaire d’un produit : bien avant 1971, « 10 chickens @ $5 » signifiait déjà et très précisément 10 poulets à 5 dollars l’un. Mais avant que l’informatique ne lui offre son heure de gloire, le at commercial restait tout de même d’un usage relativement confidentiel ; on trouve bien quelques polices de caractères et machines à écrire (dès les années 1880 aux États-Unis) qui l’avaient prévu mais, pour l’essentiel, il semble que le @ ait surtout été longtemps manuscrit.

Le clavier d'une Woodstock, modèle 5 H.N. des années 1920 - H.T. Janet SwisherLe clavier d'une Woodstock, modèle 5 H.N. des années 1920 - H.T. Janet Swisher

Pendant très longtemps à vrai dire. Parce que notre at commercial, voyez-vous, ne date ni d’hier, ni du XIXe siècle : on en trouve la trace jusqu’au XVIe siècle ! Où ça ? Eh bien toujours chez les marchands mais les italiens cette fois-ci. James Mosley, dans son excellent papier consacré au sujet, en propose quelques exemples ; je publie ici sa reproduction d’un document daté de 1569 où l’on peut lire « …la valuta di libre centouinticinque di seta calabrese presa da noi @ Ragion di [scudi] tre la libra per pagar a tempo dj xviij mesi proximi @ venire » ; c’est-à-dire « la valeur de cent vingt-cinq livres de soie calabraise, obtenue de nous @ raison de trois scudi par livre, à payer dans les dix-huit mois prochains @ venir. »

Reproduction d’un document italien de 1569 - Cresci, Il perfetto scrittore, H.T. James MosleyReproduction d’un document italien de 1569 - Cresci, Il perfetto scrittore, H.T. James Mosley

Le @, signifiant « à » (ou at en anglais) existait donc déjà au XVIe siècle, c’est une certitude, et il semble bien qu’il ait été utilisé avec à peu près la même signification un peu partout en Europe. De là, on est en droit de se demander comment ce symbole s’est diffusé de Venise à Londres. Bien sûr, le fait qu’il soit utilisé par des marchands peut porter une part d’explication mais il existe aussi une autre possibilité : le latin.

Eh oui, le latin, véhiculé par les moines copistes reste, encore à cette époque, la langue qui unit toute l’Europe et il se trouve qu’en latin, notre @ se serait dit ad. Jetez un coup d’œil sur la graphie onciale et vous admettrez que la ligature du a et du d a quelques solides chances de donner un @ - surtout quand on se souvient que celle du e et du t nous a donné l’esperluette (&). Ce n’est, bien sûr, que pure conjecture mais il n’en reste pas moins que les moines utilisaient bel et bien le @ dès le XIIe siècle :

Traduction des Chroniques de Constantin Manassès - Codex Vaticano Slavo 2, c. 1345Traduction des Chroniques de Constantin Manassès - Codex Vaticano Slavo 2, c. 1345

Quand au mot arobase, il nous vient du castillant arroba, unité de poids et de capacité en vigueur dans la péninsule ibérique depuis au moins 1088 ; l’arroba (pluriel : arrobas), dont le nom est lui-même tiré de l’arabe الربع (« le quart »), valait un quart de quintal de 100 livres – soit 10,4 kilos en Catalogne, 11,5 en Castille et 12,5 en Aragon - ou, en certaines occasions, de 12,5 à 16 litres en fonction du liquide. D'ailleurs, le Dictionnaire de l’Académie Françoise dans sa version de 1798 :
« ARROBE. s. mas. Mesure de poids, usitée dans les possessions d’Espagne et de Portugal, et qui varie suivant les différens lieux. Vingt arrobes de sucre. »

Mais alors, me direz-vous, par quel miracle en sommes-nous venus à nommer arobase (ou arrobe si ça vous amuse) ce signe @ qui, de toute évidence, signifiait ordinairement ad, a, à ou at ?

Eh bien c’est fort simple : il se trouve que l’arroba castillane était, elle-aussi, symbolisée par un @ tout comme le symbole du réal était un r également enveloppé. Lorsque, à partir de 1971, les espagnols ont redécouvert le symbole @, il lui ont tout naturellement redonné son ancien nom, arroba, et nous-autres français, avons fait de même avec notre arrobase.

Document espagnol écrit en 1775 - H.T. Peter GaborDocument espagnol écrit en 1775 - H.T. Peter Gabor

C’est de là d’ailleurs que vient toute la confusion qu’a jeté la fameuse lettre de Francesco Lapi ; laquelle, écrite le 4 mai 1536, est réputée contenir la plus ancienne trace non monacale de notre @. Le castillan, en effet, utilise deux fois le symbole : une première fois en tant que ad dans la date (« @ 4 di maggio 1536 ») et une seconde fois comme symbole de l’anfora (je vous laisse deviner l’étymologie), une unité de mesure italienne plus ou moins équivalente à l’arroba. D’où la confusion.

Bref, ni arobase, ni arrobe ne sont appropriés : le véritable nom du @ en français, c’est le signe à.

@ arobase
http://ordrespontane.blogspot.com/2014/01/le-signe-a.html

Le livret de famille évolue pour tenir compte des dernières lois | La Revue française de Généalogie

Sat 25 Jun 2022 - 17:41

Les généalogistes devront s'y faire, car il y aura un avant et un après : depuis le 1er juin 2022, le livret de famille a changé pour s'adapter aux récentes lois sur la famille ayant modifié certaines informations devant figurer sur ce document d'état civil. C'est par l'arrêté du 3 mai 2022 que le gouvernement a introduit un nouveau modèle de livret de famille. Les modifications portent à la fois sur la partie principale relative à l'état civil et au droit de la famille et à la fois sur la partie concernant les extraits d'actes d'état civil.

Il s'agit notamment de prendre en compte les nouvelles dispositions concernant la procréation médicalement assistée. Ainsi, un couple de femmes ayant recouru à la PMA voit la filiation de son enfant établie directement à l'égard de la femme qui accouche, par sa seule désignation dans l'acte de naissance de l'enfant. À l'égard de l'autre femme, la filiation est établie par la reconnaissance conjointe anticipée faite devant le notaire concomitamment au consentement donné à l'assistance médicale à la procréation. »

Ce nouveau livret s'adapte aussi à la réglementation récente relative au changement de nom, simplifié quand le choix porte sur un nom issu de la filiation. Les couples pacsés et les concubins peuvent également adopter plus facilement. La nouvelle réglementation sur le choix d'un nom pour l'enfant né sans vie y est également présentée, il peut désormais y figurer, tout comme l'acte de décès d'un enfant majeur.

Tous ces bouleversements qui figurent sur le nouveau livret de famille parviendront aux familles dans un délai variable selon les communes : en effet si le nouveau modèle du livret de famille circule depuis le 1er juin 2022, les mairies pourront continuer à écouler leurs anciens modèles, jusqu'à épuisement de leur stock.

Généalogie état-civil
https://www.rfgenealogie.com/infos/le-livret-de-famille-evolue-pour-tenir-compte-des-dernieres-lois

Dans "Dune: partie 2", Léa Seydoux sera Lady Margot | Le HuffPost

Wed 22 Jun 2022 - 15:22

L'actrice française rejoint Timothée Chalamet, Zendaya, Christopher Walken et Austin Butler à l'affiche du deuxième volet réalisé par Denis Villeneuve.

Par Sarah Deslandes

CINÉMA - Un casting de haut vol se dévoile peu à peu pour Dune: partie deux. Léa Seydoux rejoint Timothée Chalamet et Zendaya à l’affiche de la suite du premier volet réalisé par Denis Villeneuve, annonce la presse américaine ce mardi 21 juin.

L’actrice française jouera le rôle de Lady Margot, qui n’est pas apparu dans le premier film mais qui est bien présent dans les romans de Frank Herbert. Dans les livres, ce personnage est une Bene Gesserit, une membre de la Communauté des sœurs. Le couple qu’elle forme avec le compte Hasimir Fenring est particulièrement influent auprès de l’Empereur Shaddam IV.

Dune: partie deux s’ajoute donc à la longue liste des apparitions internationales de Léa Seydoux. L’actrice a notamment joué aux côtés de Daniel Craig dans Mourir peut attendre, et Tom Cruise dans Mission Impossible et a également tourné dans Inglourious Basterds, The French Dispactch ou encore The Grand Budapest Hotel.

De nouvelles recrues

Léa Seydoux n’est pas la seule nouvelle recrue de la franchise Dune. En mai dernier, le nom du légendaire Christopher Walken a été annoncé pour le rôle de l’empereur Padishah Shaddam IV. Bien qu’il n’apparaisse pas dans le premier volet, il s’agit d’un personnage clé dès le début de l’histoire puisque c’est lui qui envoie la maison Atréides dans une mission vouée à l’échec sur la planète Arrakis.

On retrouvera également Austin Butler, actuellement en tête d’affiche d’Elvis. Dans Dune: partie deux, il sera Feyd-Rautha Harkonnen, l’héritier présumé de la dynastie Harkonnen et rival de Paul Atréides (Timothée Chalamet). Florence Pugh (Black Widow), interprètera, elle, la fille de l’empereur, la princesse Irulan.

La première partie de Dune a généré 400 millions de dollars à sa sortie en septembre 2021. Le film a remporté six Oscars en mars dernier, dont celui des meilleurs effets visuels, et de la meilleure musique pour la bande originale composée par Hans Zimmer.

Le tournage de la suite n’a pas encore débuté mais sa sortie en salles est prévue pour octobre 2023.

Dune
https://www.huffingtonpost.fr/entry/dans-dune-partie-2-lea-seydoux-sera-lady-margot_fr_62b2c590e4b0cf43c85da7d4

La rénovation de la grande jetée de Toulon est enfin terminée après 3 ans de travaux - Var-Matin

Tue 21 Jun 2022 - 19:43

Construite en 1881, endommagée par les bombardements en 1944, rénovée dans les années 60 et rongée par la mer au fil des décennies, la grande jetée de Toulon avait besoin d’un petit lifting. En présence de plusieurs autorités militaires et civiles, comme le préfet maritime, M. Hubert Falco, la sous-préfète Mme Audrey Graffault ou encore M. Jean-Louis Masson, représentant du président du Conseil départemental du Var, la grande jetée a été inaugurée ce mardi.

Une opération financée en partie par la Métropole et le département

Longue de 1 200 mètres et immergée par 11 mètres de fond, en moyenne, elle a été rénovée partiellement avec 600 mètres de linéaire restauré. Une opération importante car la digue occupe un rôle prépondérant en protégeant de la houle les infrastructures de la base navale et en permettant de développer les activités économiques et touristiques sur le plan d’eau et le littoral de la petite rade.

Pour financer l’opération de 21 millions d’euros, le ministère des Armées, la métropole Toulon Provence Méditerranée et le département du Var ont mis la main à la poche. L’armée, propriétaire de l’ouvrage, s’est acquittée de 60 % des coûts lorsque la métropole et le département se sont partagés les 40 % restants.

L'équivalent du poids de trois porte-avions déversé pour restaurer la jetée

L’opération de réfection de la grande jetée a consisté à combler des brèches existantes en reconstituant la carapace de l’ouvrage à l’aide de blocs d’enrochement de 1 à 3 tonnes. Près de 122 000 tonnes ont été nécessaires pour restaurer la grande jetée, soit près de trois fois le poids du porte-avions Charles-de-Gaulle. Le sud de l’ouvrage, le musoir, a été totalement démoli et intégralement reconstruit afin d’accueillir le feu vert de navigation..

Sur le plan environnemental, les travaux ont été conduits en prenant en compte la présence de deux espèces protégées : les dattes de mer et la posidonie. Ainsi, une méthode de rideaux à bulles, formant une barrière anti-turbidités entre la zone de chantier et l’herbier a été mise en place pour minimiser l’impact du chantier sur les posidonies implantées.

jetée Toulon
http://about://reader?url=https%3A%2F%2Fwww.varmatin.com%2Fmarine%2Fla-renovation-de-la-grande-jetee-de-toulon-est-enfin-terminee-apres-3-ans-de-travaux-775896

Falmouth, Penryn and the Acadians – Maritime Views

Thu 9 Jun 2022 - 07:16

A small plaque in St Gluvias church, Penryn, reads:

A LA MEMOIRE DES ACADIENS This memorial commemorates the 73 men, women and children buried in the churchyard in unmarked graves, following their exile from Acadia between 1756 and 1763
Plaque de St Gluvias Church

This is the only indication of the presence of a group of Acadians who were housed on the outskirts of the town in the mid C18.

Who were the Acadians?

(The British spelling is Acadians. The French use Acadiens or Acadiennes)

The Acadians were a group of French Catholic settlers of the early C17 who became caught up in the struggle between France and Britain for control of Canada, a conflict that started around 1688 and ended with the fall of Montreal in 1760.

They founded a colony in the Nova Scotia/New Brunswick area, bordering the British province of Maine, which they called Acadia. It appears that they established good relations with the indigenous peoples with some inter-marriage.

The Acadian capital of Port Royal fell in 1710 but much of Acadia remained under French control. After each territorial advance, the British invited the Acadians to swear unconditional oaths of allegiance to the British crown: an offer many refused because of their Catholic faith and ancestry.

The Acadian expulsions

Although many Acadians were neutral, others continued to work for the French and, with members of the Wabanaki Confederacy indigenous communities, raided British-held territory. Finally, the British lost patience and decided to expel the Acadians where they could.

There were two waves of expulsion. Together they are called the Great Upheaval, the Great Expulsion, or the Great Deportation.

The first wave came after the successful 1745 siege of the strategic port of Louisbourg. Under the Treaty of Aix-la-Chapelle (1748) at the end of the War of Austrian Succession, Louisbourg was handed back to the French in exchange for Madras.

Different sources quoting different figures but it seems that between six and seven thousand Acadians were expelled from Nova Scotia to American colonies and Britain in the first wave. Some 1,226 Acadians survived the ocean crossing to Britain in 1755, being separated into four groups: 336 (243) were sent to Liverpool; 340 to Southampton (Portsmouth); 300 to Bristol; 250 (220/204) to Falmouth. (The sources vary quite markedly on the numbers)

Falmouth, June 17: arriv’d, the Fanny, (Captained by) Bovey, from Virginia, with 204 Neutral French on board, being sent by the Governor of Virginia, he apprehending they would go and join their Countrymen and the Indians in their Interest.
Boston Evening Post, September 20, 1756

Many Acadians who were sent to Britain were housed in crowded warehouses and subject to plagues due to the close conditions, while others were allowed to join communities and live normal lives. They received a small payment each day and were treated as if they were prisoners of war.

The Falmouth/Penryn contingent was housed in a large barn at Upper Kergilliac Farm on the edge of Penryn. This had been used to hold prisoners of war a few years earlier during the War of the Austrian Succession (1740-1748). These Acadians are the ones commemorated on the plaque in St Gluvias church.

The north and west view of the L-shaped barn at Upper Kergilliac Farm on the outskirts of Penryn and Falmouth. Could these be the barn in which the Acadians were held? They seem very modest.
Upper Kergilliac farm
Upper Kergilliac farm

The second wave of expulsions

The second wave of expulsions came after the 1758 siege of Louisbourg which was more decisive and was followed by the advance on Quebec and Montreal. In this wave the Acadians were deported to France and Britain.

The sinking of the Duke William
Almost 1,000 Acadians died on their way to France when the transport ships Duke William, Violet, and Ruby sank in 1758. So significant was the sinking of the Duke William that the date of its sinking, 13 December, became the Acadian Remembrance Day.
On board was Noël Doiron (1684–1758), a regional leader. He was widely celebrated and places have been named after him in Nova Scotia.
The rather self-serving account of Captain Nicholls, the Commander of the Duke William survives in an account which was published in the Naval Chronicle of 1807. He deserted the sinking ship and managed to make his way to Penzance.

The fate of the deported Acadians

In 1763, the Treaty of Paris brought an end to the Anglo-French struggles of the Seven Years’ War. Canada was to be under British control. The Acadians were at last free to move around.

After 1764, they were allowed to return in small isolated groups to British territories in Canada provided that they took an unqualified oath of allegiance. A significant number migrated to Spanish Louisiana, where their name was Anglicised to ‘Cajuns’. Others returned to France, particularly Belle-Île-en-Mer off the western coast of Brittany.

By January 1763, after seven years in exile, only about 866 of the 1,266 Acadians originally deported to Britain had survived. Some 159 people, the remnants of the Falmouth/Penryn contingent, sailed for France on La Fauvette sent by King Louis XV to Falmouth.

Acadie Falmouth
https://www.maritimeviews.co.uk/focus-on-falmouth/falmouth-penryn-and-the-acadians/

Hérault : l'accès réservé ouvre les registres de naissance jusqu'à 1944 | La Revue française de Généalogie

Mon 6 Jun 2022 - 08:23

Aux archives de l'Hérault, place aux "privilèges" ! Pour certains utilisateurs, les délais de communication sur Internet sont considérablement élargis, jusqu'à 1944 pour les registres de naissance, au lieu de 1918 pour le commun des mortels... Petite précision, ce "privilège" n'est aucunement un passe-droit, uniquement une application précise de la loi.

En effet, aux Archives de l'Hérault, tout le monde peut devenir un "privilégié" et consulter des actes avec des délais de communication plus favorables. Il suffit simplement de s'inscrire... L'explication est simple : il y a une différence sur le plan légal entre la communication sur Internet qui est ouverte à tous anonymement et la communication à des personnes dont l'identité a été vérifiée. On peut donc avoir accès à des archives plus récentes, comme en salle de lecture, à partir du moment où l'on a prouvé son identité.

Aux archives de l'Hérault, il y a désormais deux manières de justifier de son identité. Soit vous créez un compte de lecteur ordinaire et vous envoyez votre pièce d'identité au service des Archives. Votre compte est ensuite certifié dès lors que votre inscription a été validée. Sinon, depuis quelques jours, il vous suffit de vous connecter avec France Connect en utilisant l'un des services de l'Etat pour lequel votre identité est déjà validée : avec votre compte impots.gouv.fr, ameli.fr, l’Identité Numérique La Poste, MobileConnect et moi, msa.fr et Alicem. Ensuite, à vous la consultation des actes plus récents ! Ce n'est pas beau les privilèges ?

Généalogie
https://www.rfgenealogie.com/infos/herault-l-acces-reserve-ouvre-les-registres-de-naissance-jusqu-a-1944

Lois de la science historique - Société archéologique du Gers — Wikipédia

Sat 4 Jun 2022 - 21:50

Toujours puiser aux sources.
Ne rien écrire qu'on ne sache d'original et produire ses références (renvois à des livres, à des pages de manuscrits et à des cotes d'archives).
Éviter les assertions sans preuves.
Travailler d'après les textes.
Distinguer le fait important, intéressant à élucider, d'avec le fait insignifiant sans intérêt, à négliger.
Apprécier la valeur d'un fait historique d'après son degré d'influence sur l'évolution de l'individu, du groupe ou de la société que l'on étudie ; éviter de s'attacher à des faits purement contingents absolument vides de signification.
Présenter les faits d'une manière impartiale et toute objective.
Éviter les publications intégrales de tout l'inédit où les faits signifiants sont noyés dans l'insignifiance et le fatras.
Que les recherches soient longues et les résultats courts.
Que l'histoire locale ainsi présentée constituera une décentralisation intellectuelle et se rattachera facilement à l'histoire générale.

Gilbert Brégail, président de la Société archéologique du Gers, 1948.

Histoire
https://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t%C3%A9_arch%C3%A9ologique_du_Gers

Anomalous Behavior - Total Page Number Changing Wildly & Images Moving After Being Laid Out Correctly in Large Document - English - Ask LibreOffice

Thu 2 Jun 2022 - 09:03

innerspaceboy

I’m experiencing anomalous layout behavior in LibreOffice Writer. I’ll do my best to summarize the issue.
LibreOffice version: 6.4.7.2.
System Specs (in case it’s a memory issue) -
Processor: i5 3.2ghz quad core
Memory: 8gb DDR4 RAM
OS: Ubuntu 20.04.4 LTS
Gnome version: 3.36.8

My document is a book I’m writing. The raw manuscript is ~1600 pages which will likely be 3,000 pages once I correct all the missing formatting.

I used an official WordPress utility to export 12 years of WP articles as .DOCX documents. I imported those into a master document .ODM file in LIbreOffice. Once I had them in the right order, I saved the project as an .ODT file and removed all the document links so that I could edit the book layout freely.

Due to a bug in the initial conversion, nearly all paragraph breaks were lost so all 3,000 pages of text are sentences butted up against each other. And similarly, the article images were jumbled and scattered at random throughout the document. I submitted a help request and a member of this community was amazing at helping me use the PicTool extension to batch-scale all 1300+ images and to dynamically assign their scale to the paragraph area. This way, if my publisher asks me to modify the margin measurements closer to publication, all images will snap to the new area. I was so grateful for that help!

The remaining task has been to go through the 1600+ page document, pull up each original WP article one at a time on the web, and correct all the missing paragraph breaks and to reposition all the images where they’re supposed to appear throughout each article. It’s a lot of work, but I blocked out several hours each weekend and created a spreadsheet to track which articles I’ve cleaned up. I’m tackling them in the order they appear so that I can move linearly through the document without compromising earlier pages as I work. I’ve been incrementally saving versions of the document as I go in case I suddenly discover that I’ve damaged something earlier in the file.

The document has an unnumbered title page, preface, and dynamically generated TOC. Numbering begins at the first article following the TOC. Periodically I know I need to right-click and Update Index so that the TOC reflects the adjusted pages as I clean them up.

This brings me to the anomalous behavior. I noticed that when I launch the document and scroll to the very end, the final numbered page showed as 1685. I closed and reopened the file and the final page number jumped to 1597. I clicked on Update Index for the TOC and then scrolled to the end and the final page number then showed as 1593. Worried that I was losing content, I tried opening the next-to-most-recent version of the doc alongside the other to compare them. LibreOffice crashed and force-exited, most-likely due to it running out of memory loading two 1600+ page documents. I relaunched them, recovered the lost files when prompted at launch, and updated the index for each file’s TOC. Now the final page number for both versions showed as 1593.

They crashed and force-quit again, and after recovering them one document showed 1594 pages instead of 1593. Then it crashed and exited again. The next time I opened it it showed 1589 pages. Updating the TOC changed it to 1594. I closed and reopened the earlier version and then it showed 1592 numbered pages. I closed and reopened them without attempting recovery and it showed 1658 pages before I updated the TOC. After updating it showed 1591 pages. I should note that I’d made no changes to the layout of any numbered pages during any of this so there is no reason the total number of pages should be changing at all.

Then I scrolled through the document reviewing the articles I’d recently tidied up and found that a few had stray images hanging off the page where I had previously worked incredibly hard to place them correctly. This is so disheartening as it takes me hours of painstaking work to correct the layout of each article. Checking the next-to-most recent version, one of the misplaced images was correct but the other had similarly shifted.

There’s no way for me to audit the thousands of pages of content after I’ve already proofed them and saved incrementally without re-reading my book hundreds of times, so I need a better solution to preserve the changes once I make them. And I need to determine why the page count is changing so wildly without any changes being made to the numbered pages of the document.

I really hope there is a solution so I can eventually publish my book. I sincerely appreciate any insight the community can offer.

ajlittoz

Only guesses because updating a TOC should not change the finale page number (since you start page numbering after the TOC and TOC collecting does not change contents).
Only image shift can cause contents layout changes. This depends on anchor and wrap properties. The only way to get predictable, deterministic and reproducible positioning of image is through use of frame styles, despite their difficulty of set up and weird behaviour. Unfortunately, I understand you tuned everything manually.
Another possibility for page number change is a wrong specification with the page number field. A common error is to request a page offset instead of a page restart through a specific manual page break. But this will not move images.
A ~1600-page document bumps certainly into performance issues. A way to address them and partially solve them is to systematically style the document, avoiding direct formatting. This means using all possibilities; paragraph, character, page and frame. Don’t forget list styles if you need to number paragraphs.

keme1

When your articles have been saved to Writer’s native file format, it is not likely that content is lost when you save and reopen. Repagination after content reflow is the likely process at play here. This reflowing can occur when Writer attempts reasonable positioning of graphics. Another situation, which I suspect may be at play here, is when there is extensive use of flow-control formatting elements in your document.
My suspicion is based on your exporting content from WordPress via docx to odt. The three formats have inherent differences, which lead to conversion not being entirely straightforward.
WordPress uses HTML for structure and CSS for design (roughly). HTML/CSS contain mechanisms to handle the concept of pages, but as far as I have seen they are rarely used because HTML content is usually a web page, output to screen in a continuous stream. Also, the layout width for html content is often dynamic, so it adapts to the reader’s screen width, window size and display settings.
Word may use hybrid text/paragraph styles for design/structure, but exported content will often rely on direct formatting for structure and styling. Page layout is by direct formatting on a section. A Word section is a divider between (possibly named) parts of continued document flow.
Writer depends heavily on styles for document design and structure. Direct formatting can be used, but for page layout specifically, it is mandatory to use styles. A Writer section is a separate (named) part within the document flow.
Sections are important because in both steps of the translation process (html-docx and docx-odt) they may have been inserted to convey page adjustments. This is often used to make a paper document into an optimal representation of the web/onscreen output. While it may help with being true to the source, extensive use of sections makes further editing into a pain.
The keep with next page flow setting will usually do nothing on a web page, because there are no page breaks. Overusing it on a paper document makes an ugly mess.

Solution
With your situation, I don’t believe there is any substitute for manual labor. On the upside, it is not likely that changing page count indicates content loss. It is useful to know what you are working with, and understand how and why changes (e.g. reflowing) happen.

ajlittoz

A precision (otherwise excellent comment):
In Writer, a section is a part of a “region” controlled by a page style. This is fundamentally different from Word where a section is roughly equivalent to a page styled “region”.
Writer sections will not be used during the odx→odt translation. You’ll get many single-use page styles.
Follow @keme1’s advice and review manually your document. But before this, think carefully about the styles you’ll need. Many of them are available as built-ins, such as Heading n for paragraphs or Emphasis/Strong Emphasis for character, not speaking of page styles. You’ll only need to create variants of Text Body for specific paragraphs.
You’ll create less than 5 paragraph styles, tune built-in paragraph and character styles, perhaps create a handful of character styles. Pay special attention to page styles (you should do with 3-5). The most difficult challenge is to design frame styles (or customise builtins). If you can “standardise” your image properties one or two frame styles should do.
After that, it is only a matter of removing direct formatting and assigning styles to your “objects” (a double-click and it’s done).

innerspaceboy

My sincerest gratitude for the prompt and impressively detailed responses!

It is such a tremendous relief that, as you’ve each said, it is unlikely that the page number anomaly is indicative of content loss, and instead, is more likely the result of content (particularly image) re-flow. That eases my mind that this year of manual cleanup will not be in vain.

I am taking your advice an employing styles to automate layout properties wherever possible. Working smarter, not harder is critical. Fortunately, titles, headlines, and paragraph text were all translated to and assigned styles in the conversion process from DOCX, so I only needed to adjust those styles slightly to achieve the desired result.

The rest of the task, as you’ve each stated, will be the manual process of fixing all the sentences and missing / misplaced paragraph breaks for 3,000 pages of content. And while the PicTool extension made quick work of scaling all the images and dynamically centering them to the defined paragraph area as I said, there remains the task of selecting each image once at a time, cutting to clipboard, positioning the cursor where each image needs to go, pasting the image, and then tidying up the flow of adjacent text for all 1,300 images, many of which are invisibly stacked atop one another at the beginning of each article, sort of like layers in Photoshop.

It doesn’t appear, due to the seemingly random text breaks and image positioning, that there is a way to batch process either the text or the images with styles beyond what I’ve already done. It’s going to be a lot of manual work, but I’m 60 articles into the project already so I’m determined to make this work in the end.

Once again, thank you all for your expert insight. This community has twice now aided me with moving forward with this book authoring project and your knowledge of the nuances of the software are unparalleled. Hopefully in about a year I can go to press and call this project a success thanks to your help!

ajlittoz

Be aware that the .docx step has pushed in its own mess, notably because Word has no notion of character and page styles. Consequently, methodical styling will be a very tedious process. And even with careful styling, your document will remain clumsy because of the DOCX mess.

libre-office writer
https://ask.libreoffice.org/t/anomalous-behavior-total-page-number-changing-wildly-images-moving-after-being-laid-out-correctly-in-large-document/78090

Baie d’Authie :  une nouvelle digue de second rang - Actualités - France Digues

Mon 30 May 2022 - 19:58

La digue en terre sera édifiée à 7,90 mètres au-dessus du niveau de la mer, sur plus d’un kilomètre de long, avec un enrochement côté mer.

Au nord de la baie d’Authie, dans le département du Pas-de-Calais, le chantier préparant la construction de la digue de second rang a débuté le 1er décembre. La future digue « rétro-littorale », longue d’1,2 km, est construite sous la maîtrise d’ouvrage de la Communauté d’agglomération des 2 Baies en Montreuillois (CA2BM). Elle implique l’acquisition de 16,5 hectares de terre, en partie agricoles. Ces acquisitions avaient fait l’objet d’une concertation et d’un accord préalable avec les riverains.

Située entre le Pas-de-Calais et la Somme, la baie d’Authie est soumise aux risques de submersion marine et d’inondations par remontée de nappe. La submersion la plus grave du 20ème siècle a eu lieu en mars 1990 : elle avait inondé 150 maisons à Cayeux et 3000 hectares de prairies et de champs, par temps de tempête et de grande marée.

Sur le secteur Nord Authie, où les travaux actuels ont lieu, le coût moyen des dommages générés par les submersions marines est estimé à quelques 24 millions d’Euros par an et plus de 7 000 personnes sont exposées en cas d’événement centennal, d’après le Programme d'Actions de Prévention des Inondations (PAPI) Bresle Somme Authie (labélisé PAPI en 2016).

La réalisation de la digue est prévue sur une durée de sept mois, à partir de mars 2021, quand les travaux préalables de compensation auront été terminés, nous indique le Pôle Opérationnel de la CA2BM.

Voici les détails techniques qui nous ont été communiqués par la CA2BM :

« Le corps de digue est constitué de matériaux tout venant et d’un masque d’étanchéité en matériaux argileux A1/A2. Le matériau tout venant repose en partie sur un tapis drainant en matériau 45/125mm. Une clé d’étanchéité de 1.50m de profondeur est prévue sous le masque. Le tapis drainant est appuyé sur une butée de pied en enrochement coté terre. Les talus de la digue sont recouverts de géotextiles et/ou géogrilles anti-fouisseurs.

La carapace côté mer est constituée avec des enrochements d’apport de 10 à 70 kg disposés en bicouche sur une épaisseur de 50cm. La pente de talus côté mer est de 3 horizontal pour 1 vertical. Les enrochements de carapace sont placés aléatoirement et percolés de terre végétale. La carapace est ancrée dans une bêche réalisée dans le terrain naturel.

Les talus seront recouverts de terre végétale enherbée. Le talus côté terre est stabilisé par une butée de pied en enrochements 90/250mm.

Une piste de 3m de large est prévue en crête de digue, constituée de GNT 0/20 sur 30cm d’épaisseur.

Deux chemins en partie carrossables sont implantés en pied d’ouvrage, respectivement côté terre et mer ; le chemin rural coté terre est composé d’une épaisseur de 30cm de GNT 0/20 reposant sur une sous-couche de 30cm de GNT 0/80 posée sur un géotextile non tissé. Une noue est terrassée parallèlement aux chemins à l’extérieur de l’ouvrage. »

Cet aménagement interviendra en complément du cordon dunaire, régulièrement soumis à l’érosion et qui vient d’être rechargé en sable. La protection fait l’objet d’un financement de l’Etat dans le cadre du PAPI Bresle Somme Authie.

Selon la Voix du Nord, « l'emplacement de la digue avait été imaginé plus en retrait de la côte, pour laisser rentrer la mer et créer des bassins d'expansion. Mais cela aurait condamné trop de terres agricoles. Le projet a été abandonné et un compromis a été trouvé plus près du bois ».

«Vu le coût de l'ouvrage, on fait d'une pierre deux coups en le rendant accessible », précise Claude Vilcot, en charge de ce dossier à la CA2BM, dans les colonnes de la Voix du Nord.

Authie digue Fort-Mahon
https://www.france-digues.fr/actualites/baie-dauthie-une-nouvelle-digue-de-second-rang/

Le mariage civil des protestants au XVIIIe siècle et les origines de l'état civil - Persée

Sat 28 May 2022 - 10:13

L'état civil laïque est dans une certaine mesure la conséquence lointaine du schisme religieux du XVIe siècle. Dans les pays qui ne l'ont point connu ou qui l'ont tué dans l'œuf — pays de la Contre -Réforme, Espagne ou Italie, la laïcisation a été tardive, voire incomplète. La France au contraire a, la première, franchi avec la Révolution ce pas décisif .

Déjà, au XVIe siècle, la question s'était posée une première fois. Les fiançailles « par parole de présent » passées par devant notaire et que les protestants pratiquèrent au XVIe siècle pour éviter d'avoir recours aux prêtres est, après tout, la première ébauche du mariage civil. Mais l'édit de Nantes en reconnaissant en fait deux religions d'État laissait à l'état civil son caractère purement religieux : le ministre de l'Évangile était le pendant du curé. La Révocation, supprimant les pasteurs, reposa le problème.

Dès 1683, avant même la Révocation, un arrêt du Conseil « prescrivait le dépôt des registres d'état civil protestants des églises supprimées au greffe des bailliages et sénéchaussées. En septembre 1685, dans les mêmes localités, la publicité des bans pour le mariage réformé fut transmise au juge de la justice royale la plus proche, et les mariages célébrés en présence des consuls par des ministres autorisés chargés ensuite de faire enregistrer les mariages au greffe. L'édit d'octobre et le postulat qu'il implique, la disparition du protestantisme annulent le compromis. Or, le protestantisme n'est pas mort. Les protestants naissent, se marient et meurent...

Pour sortir de l'impasse, Claude Brousson proposait le retour au contrat notarié du XVIe siècle, et, en magistrat soucieux de l'ordre social, le complétait d'une déclaration devant la justice royale. La société était satisfaite, le mariage civil est créé. Mais la solution allait se heurter aux hostilités curieusement conjuguées des protestants eux-mêmes, du clergé catholique et du roi.

L'hostilité des protestants, cela va sans dire, présentait un réel danger, et le mariage au Désert va bientôt être préféré, pour avoir le double avantage de satisfaire les consciences et de créer un état civil clandestin. Les protestant espèrent d'ailleurs que celui-ci sera reconnu et qu'on reviendra à l'Édit de Nantes. De son côté, l'Église romaine veut acculer les hérétiques au mariage catholique ; certains ecclésiastiques, pourtant, par crainte du sacrilège ou goût du lucre, font inconsciemment du curé un « officier d'état civil » qui enregistre le consentement mutuel, sans autre exigeance religieuse. Dernière hostilité, celle du Roi aboutit à supprimer le contrat notarié et les autres expédients matrimoniaux. Sans doute, mais la magistrature est obligée de reconnaître la réalité protestante ; elle souffre du désordre social ainsi créé : bâtardise, incapacité d'hériter, et sa solution, l'enregistrement devant la justice royale, n'est pas différente de celle que Brousson, huguenot, magistrat avant d'être pasteur du Désert, avait proposée en son temps. La solution rallie finalement les sages de tous les partis, et, après avoir avancé ou reculé, au gré des fluctuations des intrigues de Cour, c'est celle qui prévaudra en 1787.

Fluctuations des intrigues de la Cour, dira-t-on, mais encore... les protestants eux-mêmes, par leurs divisions, retardent la solution du mariage civil.

Le protestantisme n'est pas un, on pouvait s'en douter : devant le problème du mariage, des divisions apparaissent. Pour les uns, restaurateurs de l'Église, non conformistes, ruraux, nobles, tenanciers du Midi et de l'Ouest, le problème du mariage civil n'est qu'un aspect de la reconstruction de l'Église et de la reconnaissance du culte réformé. Pour la bourgeoisie — cette bourgeoisie qu'incarnaient au XVIIIe siècle les Messieurs de La Rochelle et des autres métropoles calvinistes et commerçantes, ceux dont le patriotisme fiscal compensait largement aux yeux du Gouvernement la tare calviniste, — le Désert était bien compromettant : l'essentiel était de sauvegarder leurs intérêts en obtenant un état civil, et de transmettre à leurs enfants l'héritage, signe de la Grâce de Dieu : ils craignaient de sacrifier la proie pour l'ombre. Le mariage civil leur suffit et, paradoxe, ceux qu'on appelle les Messieurs s'allient à l'autorité royale contre le Désert. Bonne aubaine pour celle-ci. On comprend que la solution de 1787 ait tant tardé. Finalement, l'Édit de 1787, en donnant le mariage civil aux protestants sans accorder le culte public, donnait satisfaction aux bourgeois sans satisfaire les classes rurales plus sensibles à ce qui manquait à l'Édit qu'à ce qu'il apportait. — Épisode -d'une opposition profonde et complexe que la Révolution ne devait point apaiser.

Huguette Chaunu

Généalogie Protestants
https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1950_num_5_3_1853

Je ne suis plus de mon temps par Laurent Sagalovitsch | Slate.fr

Fri 27 May 2022 - 13:09

Je vais dans ma vie comme un somnambule. Du monde qui m'entoure, je ne sais rien ou presque. Ainsi, j'ignore qui est Kim Kardashian, si elle est mariée avec Kanye West ou avec le fils caché du prince Charles. Dans la rue, je pourrais tout à fait croiser Taylor Swift, Lady Gaga ou Beyoncé sans même me douter que je viens de voir une star interplanétaire. C'est à peine si je sais à quoi sert TikTok. Quant au bitcoin, on a dû m'expliquer le principe un bon millier de fois sans que je comprenne pour autant son utilité et encore moins son fonctionnement.

Ce qu'est une personne binaire, je n'en ai pas la moindre idée. À chaque fois qu'on me parle d'une personne racisée, il me faut un certain temps avant de comprendre de qui, de quoi on parle exactement et encore, je ne suis pas bien certain d'avoir saisi toutes les nuances qui s'y rapportent. Pareil pour «inclusif». Qui inclut quoi dans qui, je ne saurais pas bien le dire. Transgenre et ses mille et une déclinaisons? N'étant pas suicidaire, je passe mon tour.

Afin de préserver ma santé mentale et ce qui me reste de dignité, je ne tweete pas. Sur Facebook, ma principale activité est de bannir quelques plaisantins qui veulent absolument m'envoyer à Auschwitz. La différence entre Facebook et Instagram, je n'en ai pas la moindre idée sauf que, paraît-il, l'un est mieux que l'autre. J'ai trois contacts sur WhatsApp, à qui je n'écris jamais si ce n'est pour me plaindre de n'avoir jamais de leurs nouvelles.

J'ai longtemps vécu sans téléphone portable. Je n'ai pas regardé une émission de télévision depuis «Champs-Élysées». Quand je découvre la liste des nominés pour les Victoires de la musique, je demeure aussi perplexe que lorsque je parcours la liste des ingrédients contenus dans mon pot de yaourt. Je n'ai jamais lu un roman de Guillaume Musso. Et le nom des chroniqueurs de «Touche pas à mon poste» ou d'autres programmes à succès me sont aussi familiers que les identités successives des amants de ma belle-mère, à qui je ne parle plus depuis des années.

Je refuse de reconnaître qu'il existe de par le vaste monde des gens qui se nomment «influenceurs». C'est au-dessus de mes forces. Je crois que si j'avais eu un enfant, effaré par le nombre de conneries auxquelles il aurait été exposé, je l'aurais tenu enfermé dans sa chambre jusqu'à sa majorité. Je n'ai aucune idée de ce à quoi peut bien servir un casque de réalité virtuelle, une Apple Watch ou une enceinte connectée, si ce n'est à nous rendre encore un peu plus crétins que nous ne le sommes déjà.

Autant dire que j'ai quelque mal à me reconnaître dans mon époque. Comme si j'étais un inadapté de naissance. Ou pire, un poseur qui aimerait tout critiquer, son temps comme ses contemporains, pour mieux exposer au grand jour sa singularité. À moins que je ne sois plus porté vers les choses de l'esprit, ce qui ferait de moi une sorte d'intellectuel dont la profondeur de pensée serait à peu près égale à celle d'un moineau en fin de vie.

Serais-je donc snob? À la fois élitiste et con comme un balais Bluetooth. Enfermé dans une tour d'ivoire qui serait celle d'un esprit dérangé, asocial, misanthrope au point de ne rien supporter si ce n'est la présence d'un chat tout aussi hautain que lui. Vous ai-je dit que je détestais aussi les vidéos de chats dans lesquelles on expose ces malheureux comme des bêtes de foire sans même leur demander leur avis?

Atrabilaire, vous dis-je.

Musicalement, je serais incapable de citer un seul groupé né dans les années 2000 et après. Pourtant, dans une autre vie, j'ai écrit pour les Inrockuptibles. En fait, c'est comme si ma vie s'était arrêtée à mes années de jeunesse. Au temps doré où je coïncidais avec mon époque. Où j'allais voir un film de Wim Wenders en noir et blanc au Lucernaire. Où je ramenais le dernier single des Smiths d'un voyage à Londres. Où je comprenais mon temps. Où, surtout, on me comprenait, moi.

À part cela, Andrew Fletcher, le claviériste de Depeche Mode, vient de mourir pendant que j'écrivais cette chronique.

Il y a sûrement une conclusion à en tirer.

Je vous laisse deviner laquelle.

http://www.slate.fr/story/228466/blog-sagalovitsch-reseaux-sociaux-musique-tech-je-suis-plus-de-mon-temps

Je suis de la horde des fans de "Dune" et le film de Villeneuve m'a convaincu | Le HuffPost

Fri 20 May 2022 - 21:22

CINÉMA - Lorsqu’on adapte une œuvre, il faut s’attendre à voir déferler les hordes de fans, quel que soit le soin avec lequel on a travaillé: ce sera forcément le cas du film Dune, basé sur l’œuvre monumentale de Frank Herbert, sorti en salles le 15 septembre et diffusé sur Canal+ ce vendredi 20 mai. Je suis bien placé pour en témoigner: je fais partie de la horde. Mais Denis Villeneuve a manifestement travaillé, donnant un écrin à 165 millions de dollars réussi aux aventures de Paul Atréides. Et me contenter, moi, c’était mettre d’accord à peu près toutes les étapes de ma vie.

J’avais neuf ans lorsque j’ai découvert Dune, à l’époque d’assez loin. Mon frère plus âgé les dévorait, et habitant le lit au-dessus du mien, ses livres, ou du moins leurs couvertures passaient, immanquablement devant mes yeux. Je fixais les illustrations, et les connaisseurs vont le diront: lorsque l’on arrive aux alentours du troisième tome, les portes de l’étrange ont été franchies. Cette étrangeté, elle est partout dans le Dune de Villeneuve. On est jamais tout à fait à son aise, et c’est très bien: on n’est pas sur Terre, on n’est pas chez soi. Rien n’est censé être familier.

À treize ans, j’ai donc relevé le défi, et attaqué le fameux cycle, pour caler assez tôt dans les étapes de montagne. Que les connaisseurs me pardonnent: dans les sept tomes du cycle de Dune, il y a un roman d’aventures qui en épuise deux, puis une réflexion philosophico-politique qui s’installe dans les cinq suivants. J’ai eu beau arriver au bout, les derniers milliers de pages étaient arides.

Assez logiquement, le film adapte le tout début de la saga, le premier tome, qui tient plus du livre d’aventure. Il réussit à faire assez peu d’impasses sur la richesse de ce monde, son vocabulaire, mais réussit à rester palpitant. Au fond, il reste focalisé sur l’essentiel: un désert gigantesque, l’affrontement sanglant de deux familles, et au milieu, des hommes qui survivent à un milieu absurdement hostile. Ce sont d’ailleurs ces éléments-là qui ont fait le succès de Dune ailleurs qu’en librairie.

Dune, mon Star Wars (et mon Slipknot)

J’avais beau mordre la poussière avec les bouquins, mon père avait installé les jeux vidéo Dune 1 et 2 sur notre PC familial, et c’était fantastique. Je jouais, mon père jouait, nous bottions les fesses de l’empereur Shaddam Corrino IV: les subtilités du livre m’échappaient certes un peu, mais avec les jeux, j’étais transporté.

Faut-il vraiment respecter une œuvre au détail près pour lui montrer qu’on l’aime à la folie? Dans le film de Villeneuve, les hommes en vadrouille dans le cagnard implacable du désert ont souvent la tête entièrement découverte, une véritable sentence de mort sur la planète Arrakis. Mais le cinéma exige qu’on voie régulièrement la bouille de Timothé Chalamet: ainsi soit-il. Il faut parfois faire des compromis sur les détails, qu’on soit Denis Villeneuve ou Matthieu Balu à 13 ans.

À quinze ans, dans l’été qui séparait ma seconde et ma première, j’ai relu la saga, et l’extase littéraire et intellectuelle s’est produite. La température de ma chambre y était pour beaucoup, en cette canicule de 1999, mais cette fois, j’y étais. Je vivais la prise du pouvoir des Atréides, la bataille de l’épice, j’exultais de lire la puissance des Fremen, je souffrais avec Paul, je devenais monstrueux avec l’empereur-Dieu, je comprenais son projet, et le tome d’après j’épousais la révolte de ses opposants. C’était ébouriffant.

Sur grand écran, ce premier volet, qui pose les bases d’une histoire ultra-riche, ne surjoue pas le côté café philo, et c’est tant mieux. On se laisse emporter, oubliant même l’emphase lourdingue de certains dialogues: après tout, Dune ressemble beaucoup plus à Star Wars que les fans ne voudront jamais l’avouer.

Avec la passion, la vraie, commence la longue tragédie de ne pouvoir communiquer ce que l’on a ressenti. Alors au lycée,en bon moine-soldat, j’entamais une quête perdue d’avance. À la place de Slipknot gravé au tipex sur mon sac à dos, j’avais stabiloté une phrase sur la couverture de mon agenda:“Recherchez la liberté et devenez esclave de vos désirs. Recherchez la discipline et trouvez votre liberté.” Certes, c’est complètement gênant une fois sorti du cadre de Dune, franchement réac aussi, mais je vous incite à vous replonger dans vos propres agendas d’ados.

Parler de Dune à mes amis était un exercice rendu périlleux par l’impératif de simplifier, toujours simplifier, pour donner envie. Denis Villeneuve, lui, a carrément gommé l’un des personnages les plus vils de Dune, Feyd-Rautha Harkonnen, sans doute avec le même objectif que moi. Je dois avouer qu’il m’a manqué.

Dune, mon anti-Borgen

Deux ans plus tard, nouvelle lecture sérieuse. Il était l’heure de m’apprendre la politique. Un bon livre de science-fiction, c’est souvent un manuel de sciences po à peine déguisé. Avec Dune, quelques grandes familles s’affrontent dans le silence intergalactique, avant une dictature sanguinaire à mi-chemin entre le califat, la cour de Louis XIV et le 3e Reich. En bref, ce n’est pas vraiment Borgen.

J’ai d’ailleurs appris, en écrivant ce texte, que les fascistes aimaient beaucoup Dune, cette saga pensée avant tout comme une fable écologique. Sur cet aspect, le film est quasi-irréprochable. Villeneuve a préservé tous les éléments qui font de cet univers une poudrière complexe où s’affrontent des visions du monde.

À moins bien sûr que l’on voie un problème dans le fait d’avoir féminisé un personnage de cet échiquier. Liet-Kynès, l’écologiste de Dune, l’idéaliste du désert, le remède à la force brute, est en effet incarné à l’écran par Sharon Duncan-Brewster. Mais je cherche encore quel mal à l’œuvre originale pourrait bien faire ce changement. Dans Dune, le genre est extrêmement important pour une poignée de personnages, et absolument sans intérêt pour tous les autres.

À 17 ans, je m’inscrivais pour la première fois sur un forum de discussion, et prenais, évidemment, le nom de l’un des héros du livre. À ce point du récit, je ne vais donner ni le nom du site, ni mon pseudo-enthousiaste: internet n’oublie jamais, une petite recherche sur le Wayback machine vient de me le démontrer, et il y a un niveau de gêne que je ne suis pas encore prêt à affronter.

Côté études, ma décision était prise depuis assez longtemps. Le livre, c’était moi. J’allais faire ma thèse universitaire dessus: peu importait l’angle, le sujet précis. Comme toujours, je voulais expliquer à tous ceux qui voulaient l’entendre pourquoi la saga était géniale - mais cette fois j’allais utiliser des méthodes d’adulte, en bon homme mûr que j’étais devenu. J’écrirais un pavé de doctorat sur Dune. Ça ne s’est pas fait. Pas le temps, sûrement.

Dune, mon anti-manuel de séduction

Un an plus tard, nouvelle lecture. Là franchement, c’était trop. Après la philo, la politique, je me souviens que mes 18 ans furent ceux d’une lecture...amoureuse, les hormones y étaient sans doute pour beaucoup. J’étais fasciné par la tension sexuelle entre les personnages, ce qui, il faut l’avouer, est plutôt étrange. Plusieurs couples se font et se déchirent dans Dune, mais peu de gens décriraient l’œuvre d’Herbert comme romantique, ou même empreinte qu’un quelconque sentimentalisme. Vraiment pas, vraiment pas du tout, mis à part le très émouvant post-scriptum de Frank Herbert en hommage à sa femme éteinte.

Je ne crois pas non plus que ce soit la force de ce long-métrage. La relation entre Jessica et son fils Paul, la plus ambiguë, tient plus du boulet que du ressort dramatique. Le reste est très classique: Paul admire son père (Oscar Isaac, tellement beau), Paul admire son mentor (Jason Momoa, tellement costaud), Paul rêve parfois de sa promise (Zendaya, tellement Zendaya)...ces moments-là sont justement les plus familiers, les plus interchangeables avec n’importe quel autre film hollywoodien.

J’ai quand même réussi à associer Dune à ma vie sentimentale: l’une des tables de mon mariage en porte le nom. Celle, évidemment, où était placé mon frère. Cet hommage-là était plutôt facile: on avait choisi des titres de livres comme thématique. Une autre, comme les fromages, aurait demandé plus d’imagination.

Depuis, Dune reste dans ma bibliothèque, trône souverainement comme un totem, transféré d’appartement en appartement. Comme on exposerait ses premiers X-men, sa collection complète de Friends en VHS ou de Naruto en Manga. Aujourd’hui, ce n’est plus ma bible, mon livre de philo, de politique, ou d’art amoureux (je ne suis toujours pas bien sûr, là, de ce qui s’est passé). C’est un élément de ma culture. C’est aussi ce qui fait qu’un fan inconditionnel, un otaku, un nerd, aura toujours ma sympathie. Denis Villeneuve, tu as donc toute ma sympathie.

Dune
https://www.huffingtonpost.fr/entry/canal-fans-dune-film-denis-villeneuve_fr_6287978de4b0933e7364737c

Kalush Orchestra - Stefania (Official Video Eurovision 2022) - YouTube

Mon 16 May 2022 - 08:07
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Stefania par Kalush OrchestraStefania par Kalush Orchestra

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Kalush-Orchestra Ukraine
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Oui, les bibliothèques jettent des livres (et c'est normal) | Slate.fr

Thu 12 May 2022 - 13:45

Cette pratique appelée «désherbage» est nécessaire à l'entretien des collections.

Il ne peut pas y avoir d'acquisition s'il n'y a pas de désherbage. Eugenio Mazzone via UnsplashIl ne peut pas y avoir d'acquisition s'il n'y a pas de désherbage. Eugenio Mazzone via Unsplash

Le 14 février 2022, des étudiants américains postaient sur TikTok une vidéo où ils se mettaient en scène, choisissant des ouvrages jugés «colonialistes» dans une bibliothèque et les jetant à la benne. La vidéo fut à l'origine d'un petit buzz sur Twitter, d'aucuns y voyant la preuve de l'existence d'une cancel culture sur les campus américains.

Elle fut toutefois rapidement débunkée, après que l'auteur de la vidéo a contacté l'un des twittos à l'origine de la polémique: la vidéo était en fait une blague, les étudiants participaient au tri annuel des livres de la bibliothèque, et les livres devaient être jetés de toute façon, parmi de nombreux autres qui n'ont pas été filmés.

Un autre type de réaction est alors apparu: comment une bibliothèque peut-elle jeter des livres? Après tout, son rôle n'est-il pas de les conserver? N'est-ce pas une forme de destruction de la culture, un dévoiement du rôle des bibliothèques?

Déjà en juillet 2021, le site Mr Mondialisation partageait sur sa page Facebook son indignation face au «gaspillage» des livres jetés par les bibliothèques de Paris. Là encore, de nombreux internautes ont réagi, faisant part de leur incompréhension face à l'idée d'une bibliothèque jetant des livres.

Un processus normal: de l'acquisition au désherbage

Pourtant, se débarrasser des livres obsolètes fait partie du fonctionnement normal d'une médiathèque. Le processus a même un nom: le désherbage. Comme dans un jardin où les mauvaises herbes empêcheraient les autres de fleurir, les livres obsolètes ou abîmés nuisent au bon fonctionnement de la médiathèque.

«De toute façon, on ne peut pas pousser les murs, relève Cléo, bibliothécaire en région parisienne. Et comme on doit acquérir de nouveaux documents, ça veut dire qu'il y en a certains qui en remplacent d'autres. Ça fait partie de la politique d'acquisition, pour faire vivre une collection. Il ne peut pas y avoir d'acquisition s'il n'y a pas de désherbage.»

De fait, les objectifs d'une bibliothèque municipale ne sont pas ceux d'un fonds d'archives. Leur but est moins de conserver des documents, ou d'assurer la survie des textes, que de faciliter l'accès à l'information et à la culture, de les faire circuler. Or les livres, comme tous les objets, sont soumis à l'usure, et les informations qu'ils contiennent peuvent se périmer.

Les livres à désherber sont sélectionnés selon des critères précis, détaillés par la «méthode Ioupi», acronyme permettant de se souvenir des différentes raisons qui peuvent pousser à se débarrasser d'un livre:

Le «I» signifie «Incorrect», et correspond au cas où le document contient des informations erronées.
Le «O», pour «Ordinaire», désigne un livre dont le contenu n'a pas d'intérêt particulier.
Le «U», ou «Usé», rappelle de regarder l'état du document: si celui-ci est trop abîmé, il faut le désherber et éventuellement le remplacer par un exemplaire neuf.
Le «P» signifie «Périmé», à propos des documents dont les informations ne sont plus d'actualité. «Parfois c'est la science qui a avancé, ou encore un guide de voyage: il faut le renouveler tous les trois ans parce que les restaurants ont changé», exemplifie Cléo.
Le dernier «I» peut vouloir dire soit «Inadapté», c'est-à-dire un document qui n'aurait pas sa place dans cette collection précise, par exemple un document universitaire trop pointu dans une bibliothèque municipale généraliste, soit «Inutilisé», c'est-à-dire peu emprunté et donc peu lu. «Il n'a plus de succès, il ne sort plus, et donc il va quitter les collections de la médiathèque», indique Cléo.

Et les dons?

«Mais ne pourrait-on pas donner tous ces livres, plutôt que de les jeter?», demandent les internautes dès que la question du désherbage revient sur les réseaux sociaux. Pour Cléo, ce n'est pas toujours aussi simple:

«Si le document est encore utilisable ailleurs, on peut en faire don, à une association, par exemple. Il y a aussi des médiathèques qui organisent des braderies. Mais ça peut être très compliqué à mettre en place. Ça nécessite de signer des conventions avec les associations. Et comme ça demande du temps, et que parfois les médiathèques sont en sous-effectifs, c'est une étape qu'on n'a pas forcément le loisir d'assumer.»

Par ailleurs, les livres étant achetés avec de l'argent public, les bibliothécaires ne sont pas seuls à décider de ce qu'ils deviennent. «C'est quelque chose qui doit être validé par notre hiérarchie, c'est-à-dire la direction de la médiathèque, et au-dessus de la médiathèque, il y a la mairie. Le maire peut refuser que les livres soient donnés, ou alors on n'a pas forcément le temps pour traiter cette question», ajoute Cléo.

J'ai l'impression qu'on sacralise l'objet livre, alors que pour moi, c'est un objet comme un autre, qui peut s'user. Cléo, bibliothécaire

Mais même lorsque les dons ou les braderies existent, un certain nombre de livres devront tout de même être jetés. «Si l'information est obsolète, elle est obsolète pour tout le monde», rappelle la bibliothécaire. Et certains livres sont en trop mauvais état pour être donnés. Le papier est toutefois recyclé: «Parfois, les livres sont couverts avec un film plastique sur la couverture, et il faut détacher la couverture pour pouvoir recycler le papier. On fait venir deux bennes, une pour le papier et une pour ce qui n'est plus recyclable.»

Le livre, objet sacré

Malgré tout, l'idée de jeter des livres, même usagés, même obsolètes, provoque souvent des réactions épidermiques chez les amoureux de la lecture. En 2019, la série Netflix Tidying Up with Marie Kondo avait déjà suscité des réactions fortes lorsque la spécialiste du rangement avait conseillé à un couple de clients de faire un sérieux tri dans leur bibliothèque, de ne garder que les ouvrages qui leur «apportaient de la joie», et de se débarrasser du reste.

«J'ai l'impression qu'on sacralise l'objet livre, alors que pour moi, c'est un objet comme un autre, qui peut s'user, estime Cléo. Beaucoup de gens confondent l'objet livre, le contenant, avec le contenu.» De fait, la comparaison avec les autodafés de l'Allemagne nazie revient régulièrement lorsqu'il est question de détruire des livres. Mais c'est oublier que ces autodafés avaient pour objectif de détruire tous les exemplaires des textes afin de les supprimer définitivement de la circulation. Détruire un exemplaire d'un livre largement publié et distribué est fondamentalement différent, à la fois dans l'intention et dans les conséquences.

Si les gens se scandalisent qu'un livre quitte la bibliothèque, peut-être qu'ils auraient pu l'emprunter avant, on l'aurait sans doute gardé! Cléo, bibliothécaire

On peut se demander s'il n'y a pas dans ces réactions épidermiques une forme de ce que le sociologue Pierre Bourdieu appelait une «logique de distinction»: un moyen de montrer que l'on est un bon lecteur, qui a bien intégré la norme d'une vision du livre comme d'un objet «pas comme les autres», qui serait porteur d'émancipation et de culture. Une façon, finalement, de faire savoir que l'on est soi-même émancipé et cultivé.

En tout cas, Cléo constate que les personnes qui ont ce type de réactions ont peut-être une large bibliothèque personnelle, mais fréquentent vraisemblablement peu les bibliothèques publiques. «Je n'ai pas l'impression que les usagers sacralisent [le livre] particulièrement. Les usagers en médiathèque acceptent qu'un livre soit partagé et lu par d'autres personnes. Ils se rendent compte qu'un livre peut être abîmé.» D'ailleurs, «si les gens se scandalisent qu'un livre quitte la bibliothèque, peut-être qu'ils auraient pu l'emprunter avant, on l'aurait sans doute gardé!», ironise-t-elle.

bibliothèque livres
http://www.slate.fr/story/227662/bibliotheques-jettent-livres-normal-desherbage-entretien-collections-critiques-indignation

Les États-Unis, la France et plus de 50 pays s'engagent pour un internet libre

Fri 29 Apr 2022 - 16:01

Les États-Unis et 55 autres pays ont lancé, ce 28 avril, une initiative commune pour garantir un internet sûr et libre. Avec la signature de cette charte baptisée « Déclaration pour l’avenir d’internet », l’administration Biden veut réunir le plus de pays possibles autour d’une vision commune sur ce que doit être la toile de demain.

La « Déclaration pour l’avenir d’internet » contient plus de 20 « principes ». Dans cette charte, les signataires s’engagent, entre autres, à renforcer la démocratie en ligne en acceptant de ne pas fermer l'accès à l'internet. Les plus de 60 pays participants – dont la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, le Japon, ou encore le Kenya et l'Ukraine – promettent de ne pas utiliser d’algorithmes pour espionner illégalement les citoyens et de ne pas mener de campagnes de désinformation pour influer sur des élections.

« Aux côtés de + de 50 partenaires, les États-Unis ont lancé aujourd'hui la déclaration pour l'avenir d'internet, un engagement à promouvoir un internet ouvert, au profit des peuples du monde entier. » - Le @SecBlinken #FutureoftheInternet pic.twitter.com/FwLtGCIXZg

La Russie et la Chine pointées du doigt

Cette initiative se veut un contrepoids face à l’inquiétante montée de grandes puissances autoritaires, où l’accès à l’information numérique est restreint. L’enjeu est majeur, explique la Maison Blanche. Puisqu’il s’agit de repousser « l’autoritarisme numérique croissant », dont font preuve notamment la Chine et la Russie. Les équipes de Joe Biden ont travaillé pendant plusieurs mois à l'élaboration de cette charte.

Depuis l'invasion de l'Ukraine, le 24 février dernier, « la Russie a promu de manière agressive la désinformation dans son pays et à l'étranger, censuré les sources d'information sur internet, bloqué ou fermé des sites légitimes et est allée jusqu'à attaquer physiquement l'infrastructure internet en Ukraine », a dénoncé un haut responsable de l'administration Biden auprès de journalistes.

La nouvelle charte concoctée par Washington montre pourtant déjà ses limites : elle est non contraignante et des pays comme l’Inde, l’Indonésie ou le Brésil ne l’ont pas signée. Les défenseurs américains d’un internet libre attendent de Joe Biden surtout qu’il revienne sur la décision, prise sous la présidence de Donald Trump, de mettre fin à la neutralité du net. Le président s’y est engagé. Mais ses nominations pour les postes à la Commission fédérale des communications sont toujours bloquées au Sénat.

Internet liberté
https://www.rfi.fr/fr/am%C3%A9riques/20220429-les-%C3%A9tats-unis-la-france-et-plus-de-50-pays-s-engagent-pour-un-internet-libre
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