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 La revue de web de Kat

Baie d’Authie :  une nouvelle digue de second rang - Actualités - France Digues

Mon 30 May 2022 - 19:58

La digue en terre sera édifiée à 7,90 mètres au-dessus du niveau de la mer, sur plus d’un kilomètre de long, avec un enrochement côté mer.

Au nord de la baie d’Authie, dans le département du Pas-de-Calais, le chantier préparant la construction de la digue de second rang a débuté le 1er décembre. La future digue « rétro-littorale », longue d’1,2 km, est construite sous la maîtrise d’ouvrage de la Communauté d’agglomération des 2 Baies en Montreuillois (CA2BM). Elle implique l’acquisition de 16,5 hectares de terre, en partie agricoles. Ces acquisitions avaient fait l’objet d’une concertation et d’un accord préalable avec les riverains.

Située entre le Pas-de-Calais et la Somme, la baie d’Authie est soumise aux risques de submersion marine et d’inondations par remontée de nappe. La submersion la plus grave du 20ème siècle a eu lieu en mars 1990 : elle avait inondé 150 maisons à Cayeux et 3000 hectares de prairies et de champs, par temps de tempête et de grande marée.

Sur le secteur Nord Authie, où les travaux actuels ont lieu, le coût moyen des dommages générés par les submersions marines est estimé à quelques 24 millions d’Euros par an et plus de 7 000 personnes sont exposées en cas d’événement centennal, d’après le Programme d'Actions de Prévention des Inondations (PAPI) Bresle Somme Authie (labélisé PAPI en 2016).

La réalisation de la digue est prévue sur une durée de sept mois, à partir de mars 2021, quand les travaux préalables de compensation auront été terminés, nous indique le Pôle Opérationnel de la CA2BM.

Voici les détails techniques qui nous ont été communiqués par la CA2BM :

« Le corps de digue est constitué de matériaux tout venant et d’un masque d’étanchéité en matériaux argileux A1/A2. Le matériau tout venant repose en partie sur un tapis drainant en matériau 45/125mm. Une clé d’étanchéité de 1.50m de profondeur est prévue sous le masque. Le tapis drainant est appuyé sur une butée de pied en enrochement coté terre. Les talus de la digue sont recouverts de géotextiles et/ou géogrilles anti-fouisseurs.

La carapace côté mer est constituée avec des enrochements d’apport de 10 à 70 kg disposés en bicouche sur une épaisseur de 50cm. La pente de talus côté mer est de 3 horizontal pour 1 vertical. Les enrochements de carapace sont placés aléatoirement et percolés de terre végétale. La carapace est ancrée dans une bêche réalisée dans le terrain naturel.

Les talus seront recouverts de terre végétale enherbée. Le talus côté terre est stabilisé par une butée de pied en enrochements 90/250mm.

Une piste de 3m de large est prévue en crête de digue, constituée de GNT 0/20 sur 30cm d’épaisseur.

Deux chemins en partie carrossables sont implantés en pied d’ouvrage, respectivement côté terre et mer ; le chemin rural coté terre est composé d’une épaisseur de 30cm de GNT 0/20 reposant sur une sous-couche de 30cm de GNT 0/80 posée sur un géotextile non tissé. Une noue est terrassée parallèlement aux chemins à l’extérieur de l’ouvrage. »

Cet aménagement interviendra en complément du cordon dunaire, régulièrement soumis à l’érosion et qui vient d’être rechargé en sable. La protection fait l’objet d’un financement de l’Etat dans le cadre du PAPI Bresle Somme Authie.

Selon la Voix du Nord, « l'emplacement de la digue avait été imaginé plus en retrait de la côte, pour laisser rentrer la mer et créer des bassins d'expansion. Mais cela aurait condamné trop de terres agricoles. Le projet a été abandonné et un compromis a été trouvé plus près du bois ».

«Vu le coût de l'ouvrage, on fait d'une pierre deux coups en le rendant accessible », précise Claude Vilcot, en charge de ce dossier à la CA2BM, dans les colonnes de la Voix du Nord.

Authie digue Fort-Mahon
https://www.france-digues.fr/actualites/baie-dauthie-une-nouvelle-digue-de-second-rang/

Sur les littoraux, le dilemme entre maintien et abandon des digues

Thu 5 Nov 2020 - 08:49

Les zones humides littorales constituent des espaces naturels essentiels en raison de la diversité des fonctions qu’elles supportent : écologiques en supportant une biodiversité remarquable, climatiques en piégeant le CO2, antiérosives en créant une zone tampon pour briser l’assaut de vagues ou encore de protection contre les inondations.

Très présentes sur les littoraux nord-européens, elles ont été asséchées et aménagées par l’homme au cours des siècles pour des usages agricoles. Ces terres gagnées sur la mer ou les estuaires ont été transformées en marais salants grâce à l’entrée régulière d’eau de mer ou en terres arables drainées et déconnectées du rythme des marées. Les marais salés comme les marais doux sont tous abrités derrière des digues, elles-mêmes reliées à des systèmes de gestion plus ou moins complexe des niveaux d’eau, comprenant écluses, portes à flots, chenaux, fossés ou bassins.

Ces espaces sont à l’échelle européenne gérés par des structures très différentes : collectivités, associations, établissements publics… Cette diversité d’acteurs complexifie la naissance d’une politique de gestion à grande échelle. Depuis une vingtaine d’années, sous l’effet du changement climatique, les phénomènes extrêmes (tempêtes, crues, submersions marines…) s’intensifient, provoquant des brèches dans les digues construites par l’homme. À ces événements ponctuels s’ajoute une autre menace : l’élévation graduelle du niveau de la mer.

Pour se préparer à ces nouvelles menaces, les gestionnaires des espaces naturels côtiers sont confrontés à un choix cornélien : consolider les digues ou les laisser se dégrader. La question de l’arbitrage entre maintien ou abandon des digues permet de s’interroger sur la place que l’homme est prêt à laisser à la nature et donc sur la relation qu’il entretient avec elle.

Deux approches scientifiques

Pour appréhender cette problématique, il faut mêler sciences du milieu et sciences humaines et sociales, ce qui n’est pas toujours aisé. Alors que l’écologie s’attache à comprendre le fonctionnement des milieux à partir des relations qu’entretiennent faune et flore avec leur habitat, la géographie cherche à comprendre les relations que les hommes entretiennent avec les milieux dits naturels ou non. La composante humaine est faible pour l’une, indispensable pour l’autre, mais la place de la nature est centrale dans les recherches des deux disciplines.

Dans le cas de la gestion des zones humides littorales, l’écologue s’intéresse aux poissons et la géographe aux acteurs impliqués dans le territoire. Pendant que l’une pêche et analyse la façon dont les poissons s’alimentent, l’autre réalise des entretiens auprès des acteurs sur le terrain et les retranscrit. Une fois leurs matériaux récoltés et saisis, les deux les analysent : analyse quantitative pour l’une, qualitative pour l’autre.

Enfin, elles appuient leurs recherches sur des terrains. Ainsi, l’écologue a travaillé sur l’île Nouvelle, au cœur de l’estuaire de la Gironde, géré par le département. La géographe a quant à elle investi la Réserve naturelle nationale de Lilleau des Niges sur l’île de Ré, gérée par la Ligue de protection des oiseaux. Leurs échanges vont apporter des éléments de réponse autour du dilemme actuel entre maintien et abandon des digues.

Consolider les digues

Historiquement, les digues ont été construites pour se protéger des assauts de la mer. Derrière elles, l’agriculture s’est développée pendant des siècles : aquaculture, saliculture, élevage, polyculture. Avec le temps, les enjeux côtiers ont évolué, les remparts dressés pour protéger les activités économiques et les espaces naturels défendent aussi les habitations, de plus en plus présentes en raison d’une urbanisation littorale galopante.

Si la législation impose la préservation des habitations et activités économiques, il n’en est pas de même des espaces naturels. Sur l’île de Ré, la communauté de communes a décidé de laisser les murs en l’état au niveau de la réserve naturelle de Lilleau des Niges. Un jour, elle sera submergée et les niveaux d’eau ne pourront plus être gérés.

C’est pourtant grâce à cette gestion des niveaux d’eau que les oiseaux peuvent venir se reposer et se nourrir derrière les digues au moment des marées hautes et des marées de vives eaux. Elles assurent ainsi le maintien de la fonctionnalité écologique perçue comme la plus importante de la réserve par ses gestionnaires : celle de zone de reposoir. « Une lame d’eau dans quelques bassins permet aux oiseaux de se poser et de se sentir en sécurité, car bien que ce soient des oiseaux d’eau, ils aiment avoir pied ! ». C’est pourquoi ces derniers fréquentent aussi les marais salants, où il est possible de les observer autant que dans la réserve. Ce sont les mêmes arguments qui priment pour la gestion des niveaux d’eau sur la partie endiguée du sud de l’île Nouvelle.

Abandonner les digues

L’autre option est de laisser les digues se dégrader, au risque de livrer peu à peu les îles estuariennes et côtières, qui ne perdurent que grâce à leur présence, à la montée des mers.

L’île de Ré par exemple est une île d’agriculteurs, qui ont su tirer profit de la mer pour se nourrir et pour produire du sel grâce à l’existence des digues. Depuis leur mise en place à la fin du Moyen-Âge, elles étaient reconstruites, renforcées, rebouchées à chaque tempête. Avec le temps et l’oubli du risque, elles se sont dégradées faute d’entretien. La tempête Xynthia en 2010 a révélé leurs mauvais états en les attaquant violemment. Les abandonner est pourtant impensable aujourd’hui, puisque les activités qu’elles protègent se perpétuent.

Si la relation qu’entretiennent les Rétais avec leur marais paraît à première vue économique (sel, huître, gambas, algue, pêche à pied…), elle est surtout affective et sensible. Ceux qui y travaillent et les modèlent louent leur « argile très plastique, qui imprime le caractère du saunier », ceux qui les préservent sont « attentifs à la lumière, à l’arrivée des migrateurs, aux bernaches cravants qui amènent l’automne ». Et ceux qui en profitent admirent « les oiseaux qui s’envolent de partout, les goélands, l’herbe, les huîtres dans le marais » et aimeraient que leurs « enfants continuent à voir tout ça ».

Sur l’île Nouvelle, il n’y a plus d’habitants ni d’agriculture depuis une trentaine d’années. Le contexte est propice à une expérience de restauration grandeur nature : au nord, les digues ont cédé pendant la tempête Xynthia, et la brèche n’a pas été réparée à dessein.

Depuis, les eaux de l’estuaire entrent et sortent librement grâce à la coursive nouvellement formée. Le milieu évolue en réponse aux marées et le cycle naturel des marais s’observe du ciel : les vasières ont d’abord reconquis les espaces et se couvrent aujourd’hui peu à peu de végétation. Les poissons estuariens et migrateurs se rencontrent à nouveau dans le chenal, laissant présager un retour de fonctionnalités écologiques perdues, à l’avantage des zones en eau et de la biodiversité aquatique.

Renouer avec la nature

Le dilemme entre le maintien ou l’abandon des digues exprime la complexité de notre relation à la nature. L’homme a conquis des espaces sur la mer, aujourd’hui il fait marche arrière, souvent pour des questions économiques. Une digue coûte cher, des choix doivent être faits. Sur l’île Nouvelle et l’île de Ré, des remparts ont été maintenus, d’autres abandonnés.

Que ce soit sur l’île Nouvelle ou l’île de Ré, s’étendent derrière les digues des espaces naturels. Dans les deux cas, elles jouent un rôle d’interface entre la terre et la mer ou l’estuaire. À la fois fragiles et robustes, elles révèlent nos propres fragilités et forces, mais aussi notre distanciation avec la nature. Elles mettent à distance la mer, et lorsqu’elles sont détruites, la connexion entre le marais et la mer ou l’estuaire est rétablie quotidiennement. Quand elles sont maintenues, la connexion ne survient que lors des marées de vives eaux, une fois par mois, parfois moins.

La mer monte, pouvons-nous continuer à « construire des digues jusqu’au ciel » ? Ou faut-il laisser la nature reprendre sa place ?

digue mer montée-des-eaux
https://theconversation.com/sur-les-littoraux-le-dilemme-entre-maintien-et-abandon-des-digues-147106

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