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 La revue de web de Kat

Kits ADN: les géants du secteur arrêtent leurs livraisons en France

Sun 29 Jan 2023 - 21:43

Bien qu'ils soient illégaux en France, entre 100.000 et 200.000 Français ont recours chaque année à des tests ADN vendus par MyHeritage ou 23andMe pour connaître ses origines ethniques. Désormais, les principales entreprises du secteur exigent des adresses de livraison hors de France.

Il est désormais plus compliqué de se faire livrer des kits ADN en France. Depuis 2014, plusieurs entreprises américaines ou israéliennes proposent des tests ADN "récréatifs", comme MyHeritage, 23AndMe ou encore My Ancestry, pour une somme ne dépassant pas les 100 euros.

Sauf qu'en France, où entre 100.000 et 200.000 personnes font appel chaque année à leurs services selon l'association DNA PASS, la pratique est illégale et peut être sanctionnée d'une amende de 3.750 euros. En 2020, l'Inserm expliquait qu'il était interdit "de réaliser, et même de solliciter, un test génétique sans ordonnance médicale, injonction judiciaire ou projet de recherche strictement défini".

Comme l'ont repéré nos confrères du Parisien, depuis quelques jours, les géants du secteur, MyHeritage, basée à Tel-Aviv et l'entreprise américaine 23andMe exigent désormais une adresse de livraison hors de France.

Selon le généalogiste Loïc Duchamp, cité par nos confrères, seules deux entreprises acceptent encore de livrer en France. "Cela devait finir par arriver. Ils profitaient d’un vide juridique. Mais ils se savaient clairement hors-la-loi", explique-t-il dans les colonnes du quotidien.

Une décision "catastrophique" pour les associations

Les autorités françaises auraient-elles tapé du poing sur la table? La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) n'a pas souhaité répondre à nos confrères, tandis que la Cnil affirme avoir reçu "plusieurs plaintes au sujet des kits salivaires", mais "aucune action répressive n’a été engagée à ce stade".

Pour les associations de défense du droit à la connaissance de ses origines, cette décision de MyHeritage et 23andMe inquiète. Arthur Kermalvezen, de l'association Origines, explique que "pour des personnes nées sous X ou abandonnées, l’arrivée de ces tests a été un énorme soulagement", regrettant une décision "catastrophique".

De son côté, Loïc Duchamp, qui dénonce une interdiction "complètement rétrograde", assure que cette volte-face va "sérieusement" "compliquer la tâche" des spécialistes.

Généalogie génétique
https://www.bfmtv.com/societe/kits-adn-les-geants-du-secteur-arretent-leurs-livraisons-en-france_AN-202301290204.html#xtor=AL-68

30 décembre 1922, naissance de l'URSS: d'un impérialisme l'autre - RFI

Fri 16 Dec 2022 - 18:02

État le plus vaste du monde, l’URSS a occupé un sixième des terres émergées du globe. Du point de vue géopolitique, cette construction fédérale a permis à la Russie de s’assurer un glacis conséquent face à l’Europe, le Proche et le Moyen-Orient. Sous l’influence de Staline et de ses successeurs, elle a inscrit la politique soviétique dans la continuité géopolitique de la Russie des tsars, un rêve d’expansion qui refait surface un siècle après sa création.

Au début de l’année 1917, alors que le conflit dure depuis bientôt trois ans, l’absurdité et l’horreur de la guerre associées à la famine qui touche les grandes villes du pays poussent de nouveau la Russie dans la Révolution. La précédente, en 1905, a mené à la création d’une assemblée, la Douma, dont la création se présente comme une promesse de changement pour la plus grande autocratie européenne. Dans les faits, elle n’est qu’une vitrine sans pouvoir, qui ne trouve de véritable fonction que douze ans plus tard, après les troubles de février.

Le régime tsariste s’effondre en quelques jours, forçant le tsar à abdiquer. Le nouvel homme fort du gouvernement provisoire est un socialiste révolutionnaire, Alexandre Kerenski, ministre de la Justice puis de la Guerre et, enfin, ministre-président. Si les réformes sont nombreuses et spectaculaires, le gouvernement ne veut pas mettre fin au conflit, par peur de trahir ses alliés, mais aussi de devoir faire des concessions territoriales à l’Allemagne. Le mécontentement grandit et les bolcheviks, menés par Lénine, rentré de son exil suisse en avril avec la bénédiction de Berlin, prennent le contrôle des conseils d’ouvriers, les soviets.
Les soviets au cœur de la fiction d’une démocratie populaire

« Tout le pouvoir aux soviets », le mot d’ordre de Lénine repris aux anarchistes, est une formule purement rhétorique. Il s’agit de s’appuyer sur le mécontentement ouvrier face à un gouvernement défini comme « bourgeois ». Dans un pays dévasté, les bolcheviks n’ont aucun mal à déclencher une seconde révolution en octobre et à s’emparer du pouvoir. Les soviets sont désormais sous le contrôle des commissaires du peuple. Le pouvoir qui se veut soviétique – tenu par les conseils représentants du peuple – est en fait tout entier entre les mains d’une poignée de révolutionnaires professionnels, secondée par une police politique omniprésente, la Tchéka.

En mars 1917, des congrès nationaux ont pris le pouvoir dans les pays baltes, en Finlande, en Ukraine, en Géorgie, en Arménie, au Turkestan, qui tous étaient jusque-là sous le contrôle direct de la Russie. Lorsque le nouveau pouvoir proclame le droit à l’autodétermination des peuples, Finlande, Pologne, pays baltes, Ukraine, Géorgie et Arménie choisissent aussitôt l’indépendance. Les nouveaux pays sont reconnus par la Société des nations. En mars 1918, le gouvernement bolchevik signe une paix séparée à Brest-Litovsk qui s’avère désastreuse. Mais une autre guerre, civile cette fois, est déjà en cours, où s’invitent dès l’armistice de novembre 1918 les anciens alliés du tsar, comme la France et le Royaume-Uni.

Dès lors, il n’est plus question de la liberté des peuples. Et en août 1920, il s’en faut de peu pour que le nouveau régime n’inclue la Pologne dans ses conquêtes. En Finlande, les bolcheviks sont durement réprimés. En Russie, Trotski, chef de la nouvelle Armée rouge, s’exclame « Vive la guerre civile ! » Depuis septembre 1918, règne la « Terreur rouge ». On parle d’anéantir les dix millions de Russes hostiles à la révolution. S’ajoute à cela une famine qui fait des millions de morts. En mars 1921, les marins de Kronstadt se révoltent au cri de « Vive les soviets sans les communistes ! » La répression menée par Trotski est implacable.

Carte de l'expansion de la Russie et de l'URSS de 1812 à 1945Carte de l'expansion de la Russie et de l'URSS de 1812 à 1945 © Pline Wikimedia Creative Commons

Une construction fédérale purement formelle

Les frontières de la Russie sont désormais assurées. Politiquement est instauré le « centralisme démocratique » qui nie jusqu’au droit de tendance dans l’appareil bolchevik. Économiquement, en revanche, le régime fait machine arrière sur la collectivisation et propose la Nouvelle politique économique (la NEP), pour une période de sept ans. Même après la mort de Lénine en 1924, Staline attendra 1928 pour assurer le contrôle absolu de l’État sur l’économie.

Très vite donc, les principes ont cédé face à ce qui est perçu comme la nécessité de maintenir un cadre idéologique conforme à la révolution bolchevik. En 1920 déjà, l’Armée rouge crée une République soviétique en Ukraine, où une large majorité des forces politiques en présence sont vigoureusement anti-bolcheviks. Et pour s’assurer le contrôle de ce régime fantoche, elle met en place en juillet un traité d’union ouvrière et paysanne non seulement avec elle, mais aussi avec l’Azerbaïdjan, l’Arménie et la Géorgie. Lénine, dont la santé et l’influence déclinent rapidement, cherche à maintenir un cadre fédéral qui permettrait à la fois un semblant de pluralisme politique – un accord avec l’autre courant communiste en Géorgie, les mencheviks – et surtout un dialogue entre toutes les nations en présence. C’est le sens du terme Union des républiques socialistes soviétiques, d’où toute référence explicite à la Russie a été effacée.

Staline, lui, se positionne constamment au centre des différentes tendances bolcheviks, renvoyant dos à dos les oppositions de droite et de gauche – cette dernière menée par Trotski. Il entend asseoir de manière explicite l’hégémonie de Moscou. Il a donc proposé, dans un premier temps, la création d’une République socialiste fédérative soviétique de Russie. Formellement pourtant, c’est bien le terme d’URSS qui est choisi lors du premier congrès des soviets le 30 décembre 1922. Dans les faits, la Russie a repris possession de son Empire et l’internationalisme communiste a débouché sur une aporie.

De gauche à droite: les dirigeants révolutionnaires russes Joseph Staline (1879-1953), Vladimir Lénine (1870-1924) et Mikhaïl Kalinine (1875-1946), lors du 8e congrès du parti communiste russe à Moscou, le 23 mars 1919.De gauche à droite: les dirigeants révolutionnaires russes Joseph Staline (1879-1953), Vladimir Lénine (1870-1924) et Mikhaïl Kalinine (1875-1946), lors du 8e congrès du parti communiste russe à Moscou, le 23 mars 1919. © Universal History Archive/Getty Images

La continuité d’une logique impériale

Deux ans plus tard, Staline fera du « socialisme dans un seul pays » le slogan officiel de l’URSS, montrant par là que les diversités internes de l’État fédéral n’ont plus cours. Sept ans après la Révolution d’octobre, il offre surtout un cadre rassurant pour les puissances occidentales : le but des bolcheviks n’est plus dès lors d’étendre la révolution communiste au monde entier. De fait, les extensions territoriales de 1945 resteront mineures et dans la constitution du bloc de l’Est, l’URSS cherchera presque exclusivement à étendre son glacis protecteur. Pour ne pas effrayer, elle n’apportera qu’un soutien purement formel aux puissantes forces communistes en Grèce qui perdront la guerre civile – comme elle l’avait fait, avant-guerre, en Espagne – mais n’hésitera pas à imposer ses vues, à la seule fin de défendre ses intérêts géostratégiques, dans des pays où le communisme est réduit à la portion congrue, en Pologne par exemple.

Le 21 décembre 1991, l’URSS laisse place à la CEI (Communauté des États indépendants) qui rassemble aujourd’hui neuf des quinze ex-républiques soviétiques : la Russie et la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Moldavie, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan ainsi que l’Arménie et l’Azerbaïdjan pourtant régulièrement en conflit depuis 1988. Le Turkménistan n’est plus depuis 2007 qu’un État associé, la Mongolie est un État observateur dans certaines instances. La Géorgie et l’Ukraine ont quitté la CEI respectivement en 2009 et en 2018, après la guerre d’Ossétie du Sud (2008) et la révolution de Maïdan (2014).

L’Ukraine était, avec la Russie et la Biélorussie, l’un des trois membres fondateurs de la CEI. État continuateur de l’URSS, héritière de son siège de membre permanent au Conseil de sécurité des Nations unies, la Fédération de Russie demeure le plus vaste pays de la planète et aussi l’un des moins denses. Elle compte encore plus de 120 nationalités, dont beaucoup ont été intégrées par la politique coloniale de la Russie tsariste, consolidée au XIXe siècle.

Russie URSS
https://www.rfi.fr/fr/connaissances/20221216-30-d%C3%A9cembre-1922-naissance-de-l-urss-d-un-imp%C3%A9rialisme-%C3%A0-l-autre

Drôme : les chasseurs se plaignent de la diminution des sangliers causée par… les loups - La Relève et La Peste

Mon 12 Dec 2022 - 08:56

« Les loups s’attaquent aux proies les plus faciles, ce qui permet à la nature de se régénérer et de permettre aux espèces d’être plus fortes. Le loup est la meilleure chose qui puisse arriver à un écosystème. »
9 décembre 2022 - Laurie Debove

C’est ce qu’on appelle « l’arroseur arrosé ». Alors que certaines fédérations de chasse refusent désormais de payer les dégâts causés par la prolifération des sangliers dans d’autres départements, celle de la Drôme se plaint de ne plus en avoir assez à chasser à cause du loup. Revenu en force sur le territoire, ce canidé sauvage régule bien mieux les populations d’herbivores que les humains armés.

L’ingérence des chasseurs

En quarante-cinq ans, le nombre de sangliers en France a été multiplié par vingt. Il y en aurait aujourd’hui entre 1 et 2 millions dans l’Hexagone. Dans les vignes, les prairies ou les champs de maïs, leur prolifération entraîne chaque année 20 à 30 millions d’euros de dommages agricoles en France.

Dans les années 1960, les chasseurs avaient demandé à payer eux-mêmes le montant des dégâts causés par « le grand gibier » pour devenir les « régulateurs officiels » des herbivores des forêts. Seulement en 2019, l’indemnisation de ces dégâts a représenté un budget de 77,3 millions d’euros ce qui fait que les chasseurs ne veulent plus payer. Une demande rejetée en début d’année par le Conseil Constitutionnel.

« Les chasseurs ont fait tellement de choses pour gonfler les populations en les croisant avec des cochons domestiques, le fameux cochonglier qui est une pratique aujourd’hui interdite sauf en enclos, ou en les nourrissant. Face aux dérives, un décret a été promulgué il y a un mois pour interdire aux chasseurs de nourrir artificiellement les sangliers pour les maintenir à un endroit fixe, preuve que même l’Etat cherche à reprendre la main sur cette situation catastrophique » explique Richard HOLDING, naturaliste et chargé de communication à l’ASPAS.

En plus d’interdire les tirs sélectifs épargnant les laies reproductives et les lâchers de sangliers, ce nouveau décret punit désormais le nourrissage des sangliers (betteraves, patates et baguettes de pain) par une amende de 750 euros. L’agrainage reste paradoxalement toujours autorisé, sauf dans certains départements qui prennent les choses en main comme l’Indre-et-Loire.

Dans la Drôme, au contraire, le nombre de sangliers a diminué de plus de la moitié depuis 2018 grâce aux loups qui sont de plus en plus présents dans le département. Mais au lieu d’accueillir avec plaisir cette aide inattendue, les chasseurs se plaignent d’avoir moins de sangliers à disposition : alors qu’ils ont tué 20 000 sangliers en 2018, ils en ont abattu deux fois moins en 2021 et ne devrait en tuer « que » 7000 à 8000 cette année.

« Les chasseurs considèrent les loups comme des concurrents directs puisqu’eux ont besoin de chasser pour se nourrir et vont s’attaquer aux chevreuils, cerfs, chamois, mouflons ou sangliers. Leur prédation se voit clairement : j’ai moi-même eu l’occasion de l’observer en trouvant des crottes de loup pleines de poils de sangliers dans la nature. Les chasseurs sont de plus en plus mobiles avec le prix du permis de chasse divisé par deux en 2018 (de 400€ à 200€, ndlr).

Ce cadeau de Macron a eu un impact assez énorme : avant, les chasseurs se contentaient de rester dans leur département car le permis national était beaucoup plus cher ; aujourd’hui, ils viennent de très loin pour chasser à la journée. On n’est plus du tout dans cette chasse à l’ancienne où les locaux chassent autour de chez eux, je croise partout des grands pick-ups de chasseurs avec des immatriculations d’autres départements. S’ils n’ont plus autant de gibier à disposition, cela casse le business de la chasse et rend les chasseurs en colère » analyse Richard HOLDING.

Le rôle essentiel des prédateurs naturels dans les écosystèmes

L’argument avancé par les chasseurs n’est pourtant pas d’ordre économique mais écologique. Pour eux, la « présence excessive » du loup, soit environ 250 individus selon leurs estimations, serait une menace pour la faune sauvage qui risquerait de disparaître.

« Clairement, la Drôme a de plus en plus de loups mais les loups ne connaissent pas les limites administratives et les meutes évoluent certainement à cheval entre plusieurs départements. Ils se déplacent de plusieurs dizaines de kilomètres par nuit, ce sont des animaux très mobiles. Quand ils chassent, ils vont rester plusieurs jours sur un secteur puis partir ailleurs pour se faire oublier et tromper la vigilance des animaux sauvages. Chaque meute a son propre territoire, donc une population de loups ne peut pas pulluler sur un secteur car ils sont vraiment dépendants de la quantité de gibier disponible. Même les naissances s’adaptent à ce facteur, un phénomène courant chez les renards et d’autres prédateurs » détaille Richard HOLDING.

Pour les chasseurs, les loups seraient notamment responsables de la diminution des mouflons, qui seraient passés de 900 individus il y a 20 ans à seulement une quinzaine de nos jours. Or, le mouflon n’est pas originaire des Alpes. Il a été introduit petit à petit au milieu du XXe siècle, sans aucune étude préalable, pour des raisons cynégétiques.

« L’espèce a été importée par les chasseurs, pour leur plaisir. Alors que le chamois, lui, est une espèce endémique qui souffre beaucoup du changement climatique et de la sur-chasse humaine. » rappelle Richard HOLDING.
Pourtant, Michel Sanjuan, vice-président des chasseurs de la Drôme en charge du loup et du grand gibier, explique à FranceBleu que « si on ne change pas le statut d’animal protégé du loup, on court à la catastrophe » et aimerait avoir l’autorisation d’abattre ce prédateur naturel.

« Les loups s’attaquent aux proies les plus faciles, ce qui permet à la nature de se régénérer et de permettre aux espèces d’être plus fortes. Le loup est la meilleure chose qui puisse arriver à un écosystème. Ils ont ce rôle de régulation qui les assainit et profite à la végétation car les cervidés et les ongulés deviennent plus méfiants et plus mobiles, ce qui laisse plus de marge aux forêts pour se régénérer. Le problème, c’est qu’en France on ne laisse pas assez de temps et d’espace à la régulation naturelle. Clairement dans les zones où les loups sont présents il faudrait arrêter tout type de chasse et voir le résultat » plaide à l’inverse Richard Holding

On dénombrait entre 10 000 et 20 000 loups en France à la fin du 18ème siècle, contre 920 aujourd’hui. Malgré cela, des abattages légaux et illégaux de loups continuent d’avoir lieu dans le pays. Pour l’ASPAS, la solution n’est pas de les tuer, une bonne coexistence avec les éleveurs inquiets passe par le triptyque présence du berger, clôtures électrifiées et surtout chiens de protection.

Les études le prouvent, il n’y a aucun risque les loups fassent mourir toute la faune sauvage dont ils dépendent. Il n’y a que l’espèce humaine qui soit assez stupide pour se condamner toute seule.

chasse loup sanglier
https://lareleveetlapeste.fr/drome-les-chasseurs-se-plaignent-de-la-diminution-des-sangliers-causee-par-les-loups/

Orthographe, grammaire, calculs… Chez les aspirants professeurs aussi, le niveau a baissé

Sun 11 Dec 2022 - 13:21

Les résultats au concours 2022 de recrutement des professeurs des écoles sont tombés et, pour certains, ils ne sont pas bons du tout. Grammaire, orthographe, conjugaison, syntaxe et mathématiques : les correcteurs décrivent des candidats à « la langue pauvre », peu cultivés, qui citent des programmes de téléréalité ou des films Disney.

Alors qu'on se désole régulièrement de la baisse du niveau des élèves, les aspirants professeurs des écoles ne font pas beaucoup mieux, si on en croit les rapports des jurys du Concours de recrutement des professeurs des écoles (CRPE). Que ce soit à Lille, Besançon, Clermont-Ferrand, Strasbourg ou Marseille, les correcteurs s'inquiètent du manque de culture générale des candidats et de leurs lacunes de base en orthographe, grammaire ou encore en mathématiques. « Très peu de candidats citent des sources qui permettraient de démontrer une culture personnelle déplore par exemple le rapport de l'académie de Lille. Certains le font en se trompant d’auteur, en citant une émission de téléréalité ou des dessins animés de Disney. Une petite minorité est en mesure de citer quelques lectures personnelles. »

La forme n'est pas en reste : « Beaucoup de correcteurs s’étonnent encore du manque de maîtrise de la langue française, relèvent énormément d’erreurs orthographiques (accords de base), des fautes de syntaxe et des expressions familières, note le même rapport. La ponctuation est absente de certaines copies, les virgules, d’une manière générale, sont peu utilisées. »

Des connaissances « chancelantes »

Un exemple édifiant du niveau de certains candidats : la définition du mot « chancelant », que « très peu de candidats » sont en mesure de donner « au grand étonnement des correcteurs, puisque le contexte était fortement aidant ». Dans la grande majorité des cas, les candidats de l'Académie de Lille relient cet adjectif (qui signifie « vacillant ») au radical « chance » ou « chant » : « Il en découle donc que des enfants « chancelants » sont des enfants qui ont de la chance, qui sont joyeux, innocents, insouciants… » Le jury de Besançon fait, pour sa part, remarquer que « les mots familiers tels que "cool" n’ont pas lieu d’apparaître dans une copie de concours qui vise à recruter de futurs experts qui auront en charge d’enseigner la langue française aux plus jeunes élèves ».

À Marseille, la moyenne générale des aspirants professeurs des écoles dans la partie « lexique et compréhension lexicale » est de 1,84 / 4. Une note assez basse pour faire dire aux jurys « que le point faible des candidats demeure le lexique. Cela avait déjà été observé l’année dernière mais le constat est à nouveau alarmant cette année, en atteste la moyenne obtenue à cette partie. » Ces mêmes correcteurs dénoncent l' « inculture littéraire et artistique » de « nombre de candidats ». À Limoges, les correcteurs alertent sur le nombre de pénalités infligées pour des problèmes de langue, « dans toutes les épreuves puisque toutes les copies sont pénalisées, avec des caractéristiques plus fortes en français (45 % obtiennent la pénalité maximale) et en épreuve d’application (41,4 % obtiennent la pénalité maximale) qu’en mathématiques (26,4 % obtiennent la pénalité maximale) ».

« Des propos vagues et sans consistance »

À Clermont-Ferrand, même constat. Un nombre « significatif » de copies accuse une expression qui « n'est pas bonne, voire fautive à l'excès » ; certaines « ont mis en évidence une faiblesse des connaissances dans le domaine de la langue française. » Des candidats, note le jury, répondent « à peu près au hasard aux questions posées. Ce sont aussi l’identification et l’analyse de l’emploi des temps verbaux qui ne sont pas du tout réussies, collectivement. » Les correcteurs se désolent que « plusieurs copies [...] se soient contentées de généralités passe-partout, souvent empruntées à l’expérience personnelle, et donc sans réelle pertinence dans un développement de cette sorte »soit« de propos vagues et sans consistance, semblables à ceux que l’on pourrait entendre dans une conversation relâchée ».

En mathématiques, le niveau ne semble guère meilleur. Le jury de Besançon note même que « le nombre de copies affichant des non-réponses est en nette augmentation » ; alors que le sujet est jugé « accessible » et que les « formules de calcul sont données », les résultats très faibles des candidats interrogent les correcteurs « sur la qualité de maîtrise par les candidats des contenus des programmes de l’épreuve et des notions mathématiques convoquées ». Et même ici, le niveau de langue « relâché » semble poser problème, puisque « des expressions familières, une grande impropriété lexicale, une langue pauvre, au lexique répétitif et sans pertinence, ainsi qu’une mauvaise orthographe » émaillent les copies de mathématiques. À Strasbourg, de « très nombreux candidats ne connaissent pas la définition d'un nombre décimal ». Difficile dans ces conditions de faire monter le niveau.

Par Jean-Loup Adenor

enseignement langue profs
https://www.marianne.net/societe/education/orthographe-grammaire-calculs-chez-les-aspirants-professeurs-aussi-le-niveau-a-baisse#xtor=CS2-4

L’histoire de la Déclaration universelle des droits de l’homme racontée par le spécialiste Salvatore Sagues - RFI

Fri 9 Dec 2022 - 19:36

Ce 10 décembre marque le 74e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée en 1948 lors de l’Assemblée générale des Nations unies tenue à Paris (50 votes pour, 8 abstentions). Pour Salvatore Saguès, spécialiste des droits de l’homme à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), ancien chercheur d’Amnesty International, cette déclaration a eu des effets considérables, mais elle ne pourrait probablement pas être adoptée comme telle aujourd'hui. Entretien.

Première publication le 06/12/2018

RFI : D’abord, quels sont les pays qui, à l’heure actuelle, n’ont pas encore adopté ou ratifié la Déclaration universelle des droits de l’homme ? D’ailleurs, est-ce qu’on l’adopte ou est-ce qu’on la ratifie la Déclaration universelle des droits de l’homme ?

Salvatore Saguès : Ni l’un ni l’autre, car cette déclaration n’a pas de valeur contraignante puisque, comme son nom l’indique, c’est une déclaration. Personne ne l’adopte ou personne ne la ratifie, contrairement aux instruments comme les conventions ou comme les pactes. Mais les principes de cette déclaration ont été repris dans de très nombreux instruments internationaux qui, eux, ont été ratifiés à la fois à l’échelle universelle et régionale. Donc, on peut dire qu’il y a quand même un consensus général sur les principes. La déclaration a une valeur déclarative, mais n’est pas soumise à ratification ni à adhésion.

C’est donc plutôt une source d’inspiration et un modèle…

Exactement. C’est une source d’inspiration qui a directement mené à l’adoption, en 1966, des deux grands pactes relatifs aux droits civils et politiques et aux droits économiques, sociaux et culturels qui, eux, ont été pour la première fois des instruments contraignants qui ont posé des normes dans ces domaines, qui font obligation aux États de les respecter.

Mais contraignants jusqu’à quel point ?

C’est tout le problème du droit international. Ces deux pactes, comme d’autres instruments – comme la Convention contre la torture, la Convention contre les disparitions forcées – mettent en place un comité. Et donc, les États doivent régulièrement envoyer des rapports pour préciser la nature de leur respect de ces droits de l’homme. Et, pour certains de ces comités, il y a la possibilité que des individus déposent plainte contre l’État. Mais évidemment, ce n’est contraignant que dans la mesure où l’État accepte de s’y plier, bien sûr. D’où le rôle des ONG [Organisations non gouvernementales, NDLR], des journalistes, des militants qui font pression avec également le poids de l’opinion publique pour que ces droits soient respectés. C’est toujours un rapport de force entre d’une part le droit qui impose, d’autre part les États qui, parfois et souvent, rechignent et enfin les ONG de défense des droits humains, ou de simples citoyens, qui militent pour faire pencher la balance du bon côté.

Si l’on remonte dans le temps, est-ce que l’on peut cibler les principaux textes et documents dont s’est inspirée cette déclaration ? On parle, par exemple, du cylindre de Cyrus, qui date du VIe siècle avant Jésus-Christ, comme de la plus ancienne déclaration des droits de l’homme. Est-ce exact ?

Oui tout à fait. Il est considéré comme le premier texte de cette nature. Il a été salué comme la première charte des droits de l'homme et l'ONU en a publié une traduction dans toutes les langues onusiennes en 1971. Mais je ne suis pas un spécialiste de cette époque précise. [Découvert en 1879 à Babylone, site qui se trouve dans l'Irak actuel, ce cylindre en argile en forme de tonneau décrit, en écriture cunéiforme, un certain nombre de thèmes évoqués par Cyrus le Grand, l'empereur de Perse, comme la liberté de culte, l'abolition de l'esclavage et la liberté de choix de profession, NDLR]

Un artéfact babylonien, parfois décrit comme la première charte des droits de l'homme au monde, sera exposé en Iran après que le gouvernement a menacé de couper les liens avec le British Museum si celui-ci ne prêtait pas l'objet. Le cylindre de Cyrus est un objet en argile datant du VIe siècle avant J.-C., sur lequel est inscrit en cunéiforme le récit de la conquête de Babylone par le roi perse Cyrus le Grand. Il est arrivé en Iran le 10 septembre et sera exposé au Musée national d'Iran pendant quatre mois, rapporte alors la télévision d'État.

Le cylindre de Cyrus, exposé au Musée national d'Iran, à Téhéran, le dimanche 12 septembre 2010. Un artéfact babylonien, parfois décrit comme la première charte des droits de l'homme au monde, sera exposé en Iran après que le gouvernement a menacé de couper les liens avec le British Museum si celui-ci ne prêtait pas l'objet. Le cylindre de Cyrus est un objet en argile datant du VIe siècle avant J.-C., sur lequel est inscrit en cunéiforme le récit de la conquête de Babylone par le roi perse Cyrus le Grand. Il est arrivé en Iran le 10 septembre et sera exposé au Musée national d'Iran pendant quatre mois, rapporte alors la télévision d'État. AP - Vahid Salemi

Ensuite, en remontant le temps jusqu’à la Grèce et la Rome antique, est-ce que l’on peut trouver des textes et des hommes qui se sont saisis de cette idée des droits de l’homme ?

Bien sûr. La Grèce d’abord, qui a inventé la démocratie, tout en gardant à l’esprit que cette démocratie ne concernait que les hommes et pas les femmes. Et uniquement les citoyens libres, pas les métèques [étrangers résidant à Athènes sans avoir les droits d’un citoyen dans le sens premier du terme, NDLR] ou les esclaves. Les Romains aussi ont adopté des droits, mais seulement pour eux. Et c’est d’ailleurs pourquoi la déclaration de 1948 est si importante parce que, pour la première fois, c’est au niveau universel ! Mais tout au long de ces 2 000 ans effectivement, il y a eu des dispositions qui ont visé à assurer les droits de certaines catégories de la population et, évidemment, des individus qui étaient au pouvoir, à savoir en Occident, les hommes blancs et libres. Cela a exclu les esclaves durant des millénaires et les femmes jusqu’au début du XXe siècle. Mais il y a eu, en effet, des règles qui, peu à peu, ont été adoptées.

La première Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, c’est celle signée le 26 août 1789 à Paris par l’Assemblée constituante. Mais elle-même, où a-t-elle trouvé son inspiration ?

L’une des principales inspirations, c’est Jean-Jacques Rousseau qui, l’un des premiers, a dit que la souveraineté de l’État repose sur le peuple, sur la nation et non sur les aristocrates ni sur une monarchie de droit divin qui, parce qu’elle se prétend choisie par Dieu, peut décider pour elle seule du bien de la nation. La déclaration de 1789 découle des Lumières et du fait que l’autorité ne découle plus de Dieu ni de son représentant sur terre, le roi, mais qu’elle est l’émanation de la volonté générale.

La Constitution américaine de 1787 est également citée comme source d’inspiration. Plusieurs députés de l’Assemblée constituante, comme Lafayette ou Talleyrand, avaient d’ailleurs voyagé en Amérique. La Déclaration des droits de l’homme a donc aussi une filiation anglo-saxonne ?

Oui tout à fait. Il y a déjà la Magna carta, la Grande Charte de 1215 qui, pour la première fois, a limité les droits du roi en Angleterre même si, à nouveau, c’étaient les nobles qui défendaient leurs droits. Mais tout cela vient de cette même idée que le pouvoir ne peut pas être imposé d’en haut, au nom de Dieu ou au nom du roi. Et donc, les droits de l’homme ont rogné peu à peu dans cet absolutisme soit religieux, soit royal, pour installer des droits qui appartiennent à un grand nombre et au nom de la raison.

Est-ce que l’Habeas Corpus adopté en Angleterre en 1679 et qui impose que tout prisonnier soit déféré devant un juge fait également partie de cette filiation ?

Absolument. L’Habeas Corpus, c’est essentiel puisque c’est la première limitation à la détention arbitraire. En France, malheureusement, on a eu les lettres de cachet où l’on pouvait envoyer quelqu’un à la Bastille de manière illimitée sans rien justifier. L’Habeas Corpus, c’est la première fois qu’il y a une règle qui dit qu’on ne peut pas détenir quelqu’un de manière arbitraire. Il faut qu’il y ait un motif qui soit vérifié et validé par un juge. Cela part à nouveau de l’idée de limiter le pouvoir absolu.

Comment expliquer, sur le plan philosophique, que la Constitution américaine, souvent citée comme modèle, se soit accommodée si facilement de l’esclavagisme aux États-Unis ?

Parce que cette Constitution a été adoptée sur un mode consensuel. Cette Constitution de 1787 est un texte très, très, court qui résumait le consensus des treize colonies qui ont fondé les États-Unis. Peu à peu, ils ont adopté les célèbres amendements – il y en a maintenant vingt-sept – et chaque amendement est venu préciser quelque chose. Par exemple, le 1er amendement, c’est celui concernant la liberté d’expression et ce n’est que le 13e amendement, après la guerre de Sécession en 1865, qui a aboli l’esclavage. Les amendements ont été ajoutés de manière très pragmatique. Alors évidemment, comme tous les États du Sud étaient esclavagistes et que pour modifier la Constitution américaine il faut une majorité des deux tiers au Congrès ou bien une proposition émanant des deux tiers des États [cette deuxième possibilité n'a jamais été utilisée dans l'Histoire américaine, NDLR], c’était impossible avant la guerre de Sécession de faire adopter ce type d’amendement contre l’esclavage.

Vous avez cité Jean-Jacques Rousseau comme l’un des inspirateurs de la Déclaration des droits de l’homme. Du côté des philosophes allemands, par exemple, y a-t-il eu également des chantres des droits de l’homme ?

Oui bien sûr, et en particulier Emmanuel Kant. Kant a été un homme très important. Ce philosophe allemand était très admiratif de la Révolution française. C’est celui qui, pour la première fois dans le domaine philosophique, a dit : « Je ne sais pas si Dieu existe ou s’il n’existe pas, mais je ne peux pas le connaître par ma raison. » Cela veut dire « donc je ne peux pas imposer quelque chose à autrui au nom d’une autorité que je ne peux pas expliquer ». Il a écrit un très beau texte qui s’appelle Qu’est-ce que les Lumières ? où il dit que l’arrivée des Lumières, c’est l’affranchissement de l’homme, que c’est l’arrivée de l’homme à l’âge adulte. Il a été un très grand inspirateur de tout cet élan vers l’idée qu’il faut remplacer l’autorité sans contestation par la raison.
Image d'artiste non datée montrant le philosophe allemand Emmanuel Kant. Kant, mort le 12 février 1804 à Koenigsberg, aujourd'hui Kaliningrad, en Russie occidentale.
Image d'artiste non datée montrant le philosophe allemand Emmanuel Kant. Kant, mort le 12 février 1804 à Koenigsberg, aujourd'hui Kaliningrad, en Russie occidentale. ASSOCIATED PRESS

Vous citez Dieu. Est-ce que le fait religieux, souvent porteur de dogmes, et les droits de l’homme peuvent être conciliables ?

C’est une grande question. Il est évident que dans la Bible et dans le Coran, il y a des règles qui ont été reprises par les droits de l’homme : tu ne tueras point, tu ne voleras point…

Je vous coupe : les Dix Commandements, par exemple, peuvent être aussi considérés comme les « ancêtres » de la déclaration des droits de l’homme ?

Oui, bien sûr. On peut le dire comme ça, tout en sachant que les Dix Commandements sont un texte tellement court et tellement ouvert à interprétation… Par exemple, le « Tu ne tueras point » n’a pas empêché les religions de justifier la peine de mort. Dans cette optique, il faut tuer celui qui a tué. Lus de manière progressiste, les Dix Commandements peuvent être une source pour les droits de l’homme et justifier le premier droit de l’homme, le droit à la vie, principal argument des militants de l’abolition de la peine de mort. À l’inverse, ce même texte, lu au pied de la lettre, peut justifier les pires choses.

Les dogmes religieux peuvent parfois être contraignants, voire priver de certaines libertés…

C’est tout le pari des droits de l’homme. Les droits de l’homme sont, en fait, une sécularisation de certains principes intangibles. C’est vrai que les Dix Commandements, ou les principes de la Bible, avaient comme légitimité le fait que c’était Dieu qui les avait donnés aux hommes alors que les droits de l’homme, c’est l’homme qui se les donne lui-même en tant que souverain. C’est à la fois une sécularisation et une sacralisation, parce que maintenant, on peut dire que le droit à la vie, que le droit à ne pas être discriminé, que le droit à l’éducation ou à la santé, par exemple, sont des droits intangibles. Il n’y a personne qui nie ces droits même si, après, les modes de mise en œuvre de ces droits peuvent grandement varier. Mais ce sont des droits qui ne souffrent d’aucune contestation. Nulle part, il y a un État qui peut oser dire : « On n’a pas le droit d’être soigné de manière égale quelle que soit l’origine ethnique ou l’origine économique de la personne. »

Est-ce que le droit à l’avortement peut être considéré comme un droit de l'homme ?

Alors ça, c’est une très grande question. Elle a divisé beaucoup d’ONG, y compris Amnesty International. Certains ont opté pour une voie de compromis en s’abstenant de réclamer le droit à l’avortement de manière absolue tout en mettant l’accent sur les cas où le fait de refuser l’avortement met en danger la santé mentale ou physique d’une personne. C’est évidemment le cas en cas de viol, et c’est évidemment le cas en cas d’inceste. Mais, comme vous le savez, il y a des pays – notamment en Amérique latine – où même des jeunes filles qui ont été violées ou bien qui ont été victimes d’inceste et sont tombées enceintes peuvent être poursuivies pour avoir tenté d’interrompre leur grossesse. L’évolution récente, aux États-Unis, est à cet égard très inquiétante. Car au-delà de la question de principe sur laquelle on peut débattre, il est incontestable que l’interdiction de l’avortement a une portée discriminatoire évidente. Une femme américaine qui dispose de moyens financiers pourra toujours se rendre à New York ou en Californie pour y effectuer une interruption de grossesse dans des conditions sanitaires sûres. Je crois que le grand défi des droits de l’homme, c’est d’éviter le piège des débats philosophiques. Les débats philosophiques, c’est fait pour les philosophes. Je prends le cas très important des droits LGBT [Lesbienne-Gay-Trans et Bi, NDLR] sur lesquels j’ai beaucoup travaillé. Évidemment qu’il y a des pays, en Afrique notamment mais aussi en Asie et en Amérique latine où, à cause de la religion ou de pesanteurs sociologiques, certains vont dire : « Les homosexuels sont des gens anormaux ; donner des droits aux homosexuels, cela va remettre en cause la famille et caetera ». L’approche par les droits signifie que l’on va dire : un homosexuel est une personne comme les autres. Donc, les droits fondamentaux de cette personne ne peuvent pas être remis en cause ; cette personne ne peut pas être arrêtée de manière arbitraire, ou condamnée à mort de manière arbitraire, ou frappée de manière arbitraire. Donc, on va essayer ne de ne pas tomber dans le piège du débat philosophique sur la conception de la famille ou sur la morale mais plutôt de dire qu’il y a des droits qui sont intangibles. Moi, je vais souvent en Afrique parler avec des États qui criminalisent encore les relations homosexuelles et je leur dis : « Voilà, est-ce que vous estimez normal d’arrêter quelqu’un, de le tabasser, de le torturer, de le maintenir en prison de manière arbitraire pour quelque raison que ce soit ? » Évidemment, les autorités vont dire : « Non ». Et parmi les « quelque raison que ce soit », il y a l’orientation sexuelle. C’est une manière d’éviter le piège qu’on peut nous tendre en disant : « Ce que vous voulez, en fait, c’est introduire partout le mariage pour tous ou des choses comme ça ». On dit : « Non, ça c’est un problème de morale, c’est un problème de société et c’est au gouvernement de décider cela ; mais il y a des droits intangibles sur lesquels personne ne peut revenir. » Et ces droits, ce sont l’interdiction absolue de la torture, c’est le droit absolu à avoir un procès équitable, à ne pas être détenu de manière arbitraire, à ne pas être tabassé, etc.

L’abolition de la peine de mort est l’une des plus grandes avancées en matière de droits de l’homme, mais elle est assez récente. Est-ce que, par le passé, des civilisations avaient aboli la peine de mort ?

À ma connaissance, non. Comme vous le savez, la torture est interdite dans tous les cas, mais la peine de mort n’est pas interdite par le droit international dans tous les cas. Dans le Pacte international des droits civils et politiques, il est dit : « On ne privera pas quelqu’un de la vie de manière arbitraire, sauf lorsque des sanctions légales sont prévues. » Pourquoi y a-t-il eu cette disposition ? Parce que, sans cette disposition, tous les États qui pratiquent la peine de mort – comme les États-Unis, l’Arabie saoudite, l’Iran – n’auraient pas ratifié ce pacte. Cela permet aux pays qui n’ont pas aboli la peine de mort de dire : « On pratique la peine de mort, mais on respecte le droit international dans la mesure où nous ne tuons qu’en fonction de sanctions légales. » C’est un combat qui est mené au jour le jour. Plus des deux tiers des États à travers le monde ont aboli la peine de mort et le mouvement abolitionniste ne cesse de connaître des avancées, même aux États-Unis, mais, contrairement à la torture, on ne peut pas dire que la peine de mort est interdite par le droit international.

Les droits de l’homme, c’est aussi les droits des femmes. Or, en anglais, on parle des « human rights », littéralement les « droits humains », alors qu’en français, on a gardé l’expression « droits de l’homme ». Même si c’est au sens large du terme, est-ce que cela ne pose pas problème, encore plus dans le contexte actuel ?

C’est un très grand débat. De plus en plus d’organisations internationales comme Amnesty, par exemple, parlent de « droits humains ». Les Canadiens parlent des « droits de la personne » ou des « droits humains ». Je sais que la France, les Nations unies et l’OIF où je travaille actuellement, gardent pour le moment « droits de l’homme », mais même dans ces enceintes, cela aussi est en train de changer. À l’OIF, nous gardons pour le moment « droits de l’Homme » avec un H majuscule. En fait, ceux qui défendent cette optique disent que, en latin, « homo », c’est homme et femme, comme dans « Homo sapiens ». En latin, le mot « homme » se dit « vir » et pas « homo ». Et donc ils disent que, à l’origine, le mot « homme » ne désignait pas les hommes au masculin mais les hommes et les femmes. C’est effectivement un débat, mais je pense qu’il ne faut pas attribuer trop d’importance à cela, parce que les défis sont tellement grands que perdre du temps là-dessus… Moi, je préfère « droits humains » à titre personnel. Mais je préfère consacrer mon énergie à défendre les droits qu’à discuter longuement entre « droits de l’homme » et « droits humains ».

On a quand même l’impression que le respect des droits de l’homme s’applique surtout pour le moment aux sociétés occidentales. On a tort ?

Non, on ne peut pas dire cela. Moi, cela fait trente ans que je travaille sur l’Afrique et, en trente ans, le degré de la liberté d’expression et d’association dans ce continent a connu des avancées inimaginables.

Pas dans les pays où la charia est appliquée cependant….

Même dans ces pays, les droits de l’Homme servent de fer de lance à la contestation et peuvent secouer des régimes forts. Regardez ce qui se passe actuellement en Iran. Des hommes et des femmes jeunes sont prêts à mourir pour la liberté, pour des droits qui ont été consacrés de manière universelle, pour la première fois en 1948. Toutes les demandes de liberté et de respect des droits dans le monde découlent directement de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Ce texte repose sur un postulat et un pari. Il affirme l’universalité, l’indivisibilité et l’interdépendance des droits de l’Homme. Et cette affirmation demeure révolutionnaire et pour beaucoup d’États difficile à accepter. Beaucoup d’observateurs affirment que la Déclaration universelle des droits de l’Homme ne pourrait pas être adoptée aujourd’hui par les États, parce que ce texte va très loin. Cette déclaration, si on la relit maintenant, quasiment tous les droits y sont consacrés. On peut imaginer que de nombreux États refuseraient actuellement d’adopter cette déclaration pour des raisons idéologiques ou religieuses.

Vous avez dit que la Déclaration de 1948 couvrait tout le droit. Or, depuis 1948, l’humanité a évolué. Et il y a des problématiques qui ne figurent pas dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 : la bioéthique, la génétique, l’environnement, l’espace, etc. Est-ce qu’il ne serait pas opportun d’ajouter des chapitres comme on ajoute des amendements à une Constitution ?

Comme je vous l’ai dit, parvenir au consensus de 1948 était relativement facile pour deux raisons : d’abord, il y avait beaucoup moins d’États qu’aujourd’hui. Il n’y avait quasiment pas d’États indépendants en Afrique, il y avait très peu d’États en Asie qui étaient indépendants, on sortait de la Deuxième Guerre mondiale… Même les Russes, par exemple, qui pouvaient ne pas être tout à fait d’accord avec des principes tels que la liberté d’expression qu’ils bafouaient tranquillement chez eux, n’ont pas osé s’y opposer. Donc, je pense que toucher à la déclaration maintenant me semblerait très dangereux. En revanche, là où vous avez tout à fait raison, c’est que ces nouveaux droits, qui n’étaient pas envisagés à l’époque, doivent faire l‘objet de nouvelles conventions. L’Accord de Paris sur le climat, par exemple, ou sur la bioéthique : il faut faire de nouvelles conventions pour intégrer ces droits. Mais au-delà de la conclusion d’accords, il y a le problème de la mise en œuvre et là, je ne peux qu’être pessimiste. La polarisation actuelle dans le monde, sans précédent depuis la fin de la guerre froide, la désastreuse présidence de Donald Trump, la fuite en avant du président Poutine, l’autisme des autorités chinoises, cela ne porte à l’optimisme. Sauf à agir en brandissant à nouveau l’arme des droits de l’Homme. Les Russes coupables de crimes de guerre pourraient un jour se retrouver à La Haye devant la CPI, comme cela a été le cas pour Milosevic. C’est ce que demandent et recherchent déjà des ONG de défense des droits de l’Homme, comme la FIDH.

On peut garder espoir quand même ?

Oui, parce que nous n’avons pas d’autre choix et parce que, malgré tout, il y a des signes d’espérance. Malgré tout leur pouvoir, Trump ou Bolsonaro ont été chassés par les urnes. Le pouvoir théocratique en Iran vacille sous les cris de jeunes femmes et de jeunes hommes qui n’ont plus peur. En Ukraine, un peuple s’est levé contre un envahisseur beaucoup plus puissant que lui et il tient bon. Vous pourrez, bien entendu, m’opposer des dizaines de contre-exemples, que je ne pourrai pas nier. Mais quel que soit le point de vue que l’on adopte, il est incontestable que la défense des droits de l’Homme, de la démocratie et de l’État de droit demeure une arme redoutable et crainte des tyrans.

Pour conclure, vous diriez qu’elle a laissé quel héritage, cette Déclaration universelle des droits de l’homme ?

Je crois qu’elle a laissé le plus beaux des héritage ; pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, des droits s’appliquent à tous. C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité que des États ont lancé un signal : celui de dire qu’il y a des droits qui concernent tout le monde. Jusque-là, certains de ces droits avaient concerné des personnes, dans le Nord, des personnes éduquées et avaient exclu d’autres. Pour la première fois, le principe de l’universalité et de l’indivisibilité des droits de l’Homme a été proclamé. Et puis le deuxième héritage, c’est que ce texte a permis ensuite l’adoption de textes contraignants. Il y a, à l’heure actuelle, neuf grands traités contraignants : les deux pactes dont je vous ai parlé en début d’entretien mais aussi la convention contre la torture, contre les disparitions forcées, sur les droits de l’enfant, etc., qui, eux, sont des pactes contraignants. Malgré tous les retards, malgré toutes les marches arrière, pour la première fois dans l’humanité, des États ont accepté de limiter leur propre pouvoir. Mes étudiants à Sciences Po me disent : « Est-ce qu’il y a des raisons d’être optimistes dans un monde aussi grave ? ». Je leur réponds que j’ai travaillé vingt-cinq ans pour Amnesty International, que j’ai rencontré les pires tortionnaires, que j’ai rencontré les chefs d’État les plus cyniques qui soient, en Afrique, et qu’aucun ne m’a dit : « Moi ? Eh bien, je torture ! Moi, je tue ! » Ils ont menti, ils ont caché, ils ont nié, ils ont même affirmé être de grands défenseurs des droits de l’Homme. Est-ce qu’on peut imaginer Gengis Khan ou, plus près de nous, Hitler ou Staline prendre de telles précautions ? Donc, malgré tout, même chez les pires tortionnaires, il y a désormais un surmoi qui impose le respect de ces normes. Même lorsqu’elles sont violées. Malgré tout, il y a eu, dans la conscience universelle, un bond en avant inimaginable. Et cela, nous le devons en grande partie à la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

droit liberté
https://www.rfi.fr/fr/connaissances/20221209-marbre-pour-la-premi%C3%A8re-fois-dans-l-histoire-des-%C3%A9tats-ont-accept%C3%A9-de-limiter-leur-propre-pouvoir

L'affaire du Levothyrox résumée en sept actes - France Info

Tue 6 Dec 2022 - 20:35

L'Agence nationale de sécurité du médicament a été mise en examen, début décembre, pour "tromperie". Retour sur les principales étapes du dossier.
Article rédigé par franceinfo avec AFP - France Télévisions Publié le 06/12/2022 17:08

Deux mises en examen à quelques semaines d'intervalle. Après des années de procédures judiciaires, le dossier du Levothyrox avance. L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a annoncé lundi 5 décembre sa mise en examen pour "tromperie". Un mois et demi plus tôt, la filiale française du laboratoire pharmaceutique allemand Merck, fabricant du médicament, avait déjà été mise en examen pour "tromperie aggravée".

Au cœur du scandale : une nouvelle composition du médicament contre les troubles de la thyroïde, prescrit à trois millions de personnes en France. Après sa mise sur le marché en 2017, des patients se sont plaints de nombreux effets secondaires. Franceinfo revient sur les principales étapes de cette affaire.

1 Mars 2017 : une nouvelle formule du médicament est commercialisée

Fin mars 2017, la filiale française du laboratoire allemand Merck met sur le marché la nouvelle formule du Levothyrox, à la demande de l'ANSM. Cette nouvelle formule utilise le même principe actif, la lévothyroxine, mais avec de nouveaux excipients. Le but est de rendre sa concentration plus stable, élément crucial pour l'efficacité.

Crampes, maux de tête, vertiges ou perte de cheveux... Rapidement, des patients se plaignent de nombreux effets secondaires liés, selon eux, à cette nouvelle formule.

2 Octobre 2017 : des patients saisissent la justice

Les plaintes de patients s'accumulent. Une enquête préliminaire est confiée au pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Marseille, dont la compétence s'étend jusqu'à Lyon, siège français de Merck. L'ancienne formule du Levothyrox fait son retour dans les pharmacies le 2 octobre 2017 sous le nom d'Euthyrox. Mais le nombre de boîtes est limité. A Lyon, le siège français de Merck est perquisitionné le 3 octobre 2017.

Les effets indésirables sont dus à "un déséquilibre thyroïdien" causé par le changement de traitement, pas à la nouvelle formule, assure l'ANSM, le 11 octobre. Sur le plan civil, une action collective est engagée le 24 octobre contre Merck à Lyon. Une mission parlementaire menée par le député LR et médecin Jean-Pierre Door conclut à un défaut d'information. Son travail est critiqué par des patients, qui considère que "les personnes auditionnées sont quasiment toutes des proches ou des gens qui ont travaillé pour le laboratoire", y compris le député.

3 Mars 2018 : une enquête au pénal est ouverte

Merck est condamné le 14 novembre 2017 à fournir "sans délai" l'ancienne formule, par le tribunal de grande instance de Toulouse. Au pénal, une information judiciaire contre X est ouverte à Marseille le 2 mars 2018 pour tromperie aggravée, blessures involontaires et mise en danger de la vie d'autrui, élargie en novembre à homicide involontaire. D'après le ministère de la Santé, un demi-million de Français ont cessé de prendre le Levothyrox depuis le lancement de la nouvelle formule.

4 Juillet 2018 : Merck et l'ANSM démentent toute anomalie

L'Association française des malades de la thyroïde (AFMT) dénonce la présence de nanoparticules de métal dans la nouvelle formule ainsi que des anomalies de composition. Le laboratoire dément toute anomalie, tandis que l'agence du médicament confirme, le 5 juillet 2018, "la bonne qualité de la nouvelle formule".

Le 20 décembre, à l'issue d'une vaste étude sur plus de 2 millions de patients, le ministère de la Santé note l'absence d'augmentation de "problèmes de santé graves", ce que confirme son rapport final en juin 2019. D'autres études, comme celle d'avril 2019 réalisée par des chercheurs de l'université de Toulouse, concluent pourtant que la nouvelle formule ne présente pas de garanties suffisantes pour les patients.

5 Juin 2020 : Merck est condamné en appel, au civil

En mars 2019, à l'issue du premier procès intenté au civil, le tribunal d'instance de Lyon déboute 4 113 plaignants, écartant tout "défaut d'information" de la part de Merck. Mais en juin 2020, la Cour d'appel de Lyon reconnaît que Merck a commis "une faute" lors du changement de formule. Le laboratoire est condamné à verser 1 000 euros à chacun des 3 329 plaignants toujours impliqués dans la procédure. Le laboratoire se pourvoit en cassation, mais son pourvoi est rejeté le 16 mars 2022.

L'arrêt de la commercialisation de l'ancienne formule du Levothyrox (Euthyrox), initialement annoncée pour septembre 2020, est repoussée à fin 2022 au moins. Une autre action collective est lancée en septembre 2021, contre l'agence du médicament pour "défaut de vigilance" et d'"anticipation", devant le tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis).

6 Octobre 2022 : Merck est mis en examen pour "tromperie aggravée"

Un nouveau volet s'ouvre le 19 octobre 2022. La filiale française du laboratoire pharmaceutique allemand Merck est mise en examen pour "tromperie aggravée", quatre ans et demi après l'ouverture de l'enquête pénale à Marseille. Le président de Merck en France est entendu au pôle santé du tribunal judiciaire de Marseille. La société Merck Santé S.A.S.U est placée "sous contrôle judiciaire" avec le dépôt d'une caution de 4,3 millions d'euros, ainsi qu'une garantie de 7 millions d'euros.

Cette mise en examen est liée aux "modalités d'information mises en place au moment de la transition de l'ancienne à la nouvelle formule en 2017", explique l'entreprise. Selon l'avocat de Merck au pénal, Mario Stasi, "Merck avait coconstruit ce plan de communication avec différents partenaires, des experts et en dialogue avec des associations de patients, et sous l'autorité de l'agence du médicament qui l'a approuvé".

"La juge a écarté les infractions les plus graves – blessures et homicides involontaires et mise en danger de la vie d'autrui –, pour ne retenir que des manquements dans le plan de communication", insiste l'avocat, la qualité du médicament n'est pas en cause." Mais "l'instruction se poursuit sur l'ensemble des chefs visés lors de l'ouverture de l'information judiciaire", précise le parquet phocéen.

7 Décembre 2022 : l'ANSM est mise en examen pour "tromperie"

L'ANSM annonce lundi 5 décembre avoir été mise en examen pour "tromperie" dans le dossier. "L'ANSM n'a jamais nié les difficultés rencontrées par certains patients au moment du passage à la nouvelle formule du Levothyrox et se préoccupe de manière constante et quotidienne de la sécurité et de la santé des patients", se défend l'agence. L'ANSM "apportera sa pleine contribution à la manifestation de la vérité, mais conteste fermement les reproches formés à son encontre, car aucune infraction pénale n'a été commise", estime-t-elle.

L'agence est aujourd'hui visée par une action collective de quelque 1 100 plaignants, pour "défaut de vigilance" et "défaut d'anticipation".

lévothyrox
https://www.francetvinfo.fr/sante/levothyrox/l-affaire-du-levothyrox-resumee-en-sept-actes_5527023.html

Levothyrox : l’Agence du médicament mise en examen pour tromperie - Huffington Post

Tue 6 Dec 2022 - 09:14

Cette mise en examen intervient peu après celle de la filiale française du laboratoire allemand Merck, fabricant du médicament, pour « tromperie aggravée ».

SANTÉ - L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a annoncé avoir été mise en examen ce lundi 5 décembre pour « tromperie » dans le dossier du changement de formule du Levothyrox, ce médicament conçu contre les problèmes de thyroïde.

Cette mise en examen intervient un mois et demi après celle la filiale française du laboratoire pharmaceutique allemand Merck, fabricant de ce médicament, pour « tromperie aggravée ».

Au cœur de cette affaire : la nouvelle composition du Levothyrox, arrivée en France fin mars 2017 et utilisant le même principe actif, la lévothyroxine, mais avec de nouveaux excipients.

Or, des patients se sont plaints de nombreux effets secondaires : crampes, maux de tête, vertiges ou perte de cheveux. Une enquête pénale a été ouverte à Marseille en mars 2018 pour faire la lumière, alors que ce médicament est utilisé quotidiennement par 2,5 millions de patients en France, selon Merck.

« L’ANSM n’a jamais nié les difficultés rencontrées par certains patients au moment du passage à la nouvelle formule du Levothyrox et se préoccupe de manière constante et quotidienne de la sécurité et de la santé des patients », assure l’agence française contrôlant la sécurité des médicaments dans un communiqué diffusé ce lundi soir.

Une étude sur plus de deux millions de patients

Elle « apportera sa pleine contribution à la manifestation de la vérité mais conteste fermement les reproches formés à son encontre, car aucune infraction pénale n’a été commise », estime-t-elle.

En juin 2019, l’ANSM avait mené une étude sur plus de deux millions de patients et conclu que le passage à la nouvelle formule n’avait pas engendré de « problèmes de santé graves ».

Cette agence est aujourd’hui visée par une action collective de quelque 1 100 plaignants, pour « défaut de vigilance » et « défaut d’anticipation ».

Dans un autre volet, au civil, la Cour de cassation avait rejeté en mars le pourvoi de Merck, condamné en 2020 à indemniser plus de 3 300 utilisateurs ayant souffert d’effets secondaires à la suite du changement de formule.

En France, moins de 100 000 patients sont traités avec l’ancienne formule, importée depuis fin 2017 sous le nom d’Euthyrox. La distribution de l’ancienne formule, qui devait s’arrêter en 2020, a été prolongée au moins jusqu’à la fin 2022.

lévothyrox
https://www.huffingtonpost.fr/france/article/levothyrox-l-agence-du-medicament-mise-en-examen-pour-tromperie_211158.html

FranceSoir n’est plus reconnu comme un service de presse en ligne - Huffington Post

Thu 1 Dec 2022 - 10:23

Malgré son nom, hérité d’un ancien titre de presse prestigieux, FranceSoir s’était récemment refait une santé avec la circulation de thèses complotistes, notamment sur le Covid-19.

MÉDIAS - Le site FranceSoir a finalement perdu son statut de service de presse en ligne, qui lui donnait notamment la possibilité de bénéficier d’aides publiques et d’avantages fiscaux, a indiqué ce mercredi 30 novembre la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP).

Réunie mercredi matin en commission plénière, la CPPAP « a décidé de ne pas renouveler la reconnaissance de service de presse en ligne à FranceSoir », a-t-elle déclaré à l’AFP, confirmant une information de la lettre spécialisée Mind Media.

Selon l’institution composée de représentants de l’État et des éditeurs de presse, « FranceSoir ne respectait plus l’ensemble des critères » fixés par décret pour obtenir cette qualification. Contactée par l’AFP mercredi soir, la direction du site n’était pas disponible pour réagir dans l’immédiat.

Selon le site Mind Media, à l’origine de l’information, la commission estime que le site présente désormais un « défaut d’intérêt général », en raison notamment de contenus qui portent « atteinte à la protection de la santé publique ». La circulation d’informations erronées sur la pandémie de Covid-19 aurait entraîné nouvelle démarche de la Commission. Cette dernière a d’ailleurs annoncé que « la décision motivée sera communiquée directement à l’éditeur dans les meilleurs délais », sans plus de précisions.

Thèses complotistes et désinformation

Le média en ligne, qui a conservé le nom d’un prestigieux quotidien disparu, est accusé depuis plusieurs années de relayer des thèses complotistes. Mais il avait réussi à conserver son statut de site d’information politique et générale lors du dernier examen de la CPPAP en avril 2021. « La preuve a été apportée de la présence de deux journalistes permanents et quatre pigistes », soulignait alors le ministère de la Culture.

À l’époque, « l’administration était frileuse », craignant de ne pas avoir des arguments suffisamment solides à faire valoir en cas de recours du site, a expliqué à l’AFP une source proche du dossier. Les fondements de cette nouvelle décision n’étaient dans l’immédiat pas connus.

Le retrait de ce statut entraîne notamment la perte d’une exonération fiscale sur les dons, d’un taux de TVA réduit, et complique les démarches pour obtenir une carte de presse. En septembre 2021, Google avait déjà coupé l’accès de FranceSoir à son réseau publicitaire, le privant ainsi d’une partie de ses revenus, après la diffusion d’un reportage sur France 2 intitulé « Fake News, la machine à fric ».

Quelques mois auparavant, Google avait déjà déréférencé FranceSoir de son service Google Actualités et suspendu sa chaîne YouTube. Début septembre 2022, le tribunal de commerce de Paris a débouté Shopper Union, la société éditrice du site FranceSoir, de son recours contre Google.

France-Soir Médias Presse
https://www.huffingtonpost.fr/medias/article/francesoir-n-est-plus-reconnu-comme-un-service-de-presse-en-ligne_210966.html

Utilise-t-on trop souvent le point d'exclamation? | Slate.fr

Sat 19 Nov 2022 - 08:14

Voici comment cette marque de ponctuation a divisé le monde.
exclamation Milennia via PixabayMilennia via Pixabay

Repéré sur The Guardian

Six siècles après son invention, notre cher point d'exclamation alimente toujours autant de controverses. Imaginez quand même qu'une dispute peut débuter sur un simple quiproquo quant à son utilisation. Mais que seraient nos conversations sans cette ponctuation? Probablement ennuyeuses. Tombé en désuétude puis héros de la campagne présidentielle américaine, le «!» n'a jamais cessé de nous surprendre.

Comme le rapporte le Guardian, l'érudit italien Iacopo Alpoleio da Urbisaglia aurait inventé le point d'exclamation vers le milieu du XIVe siècle. Autrefois représenté par une barre inclinée à droite sous laquelle deux points étaient dessinés, ce signe grammatical symbolisait l'admiration. En 1611, soit 300 ans après sa conception, le lexicographe Randle Cotgrave a certes défini le «!» comme une incarnation de l'admiration, mais également de la détestation. Cette ponctuation était la première à traduire des sentiments.

Pourtant, en 1920, le point d'exclamation a disparu des radars et n'a plus figuré que dans la propagande politique et la publicité. «!» a patiemment attendu son heure jusqu'à l'apparition de son véritable foyer: internet, avec ses pièges et ses promesses de communication rapide et facile. Mais, surprise: témoin de notre spontanéité, allégresse ou mécontentement, le point d'exclamation est devenu clivant.

Les baby-boomers perçoivent un message ponctué de ce signe comme criard, tandis que les millennials interprètent un manque de points d'exclamation comme de la mauvaise humeur. Les membres de la génération Z évitent quant à eux la controverse en préférant intégrer des émojis à leurs conversations.

En 2014, certains se sont même demandés si cette ponctuation n'avait pas atteint son pic d'utilisation, spéculant qu'elle deviendrait bientôt désuète. Ces derniers avaient tort. Ils étaient loin de se douter de la venue prochaine d'un personnage qui allait se présenter à l'élection présidentielle des États-Unis: Donald Trump, alias le grand roi MAGA.

À utiliser avec modération

La palme du plus grand crieur sur les réseaux sociaux revient, bien sûr, à (roulement de tambours) l'ex-président américain. Depuis ses débuts sur Twitter en 2009 jusqu'à la suspension de son compte onze ans plus tard, Donald Trump s'est livré à une véritable surenchère du point d'exclamation. 33.000 «!» en douze ans. Selon le site de données statistiques FiveThirtyEight, 60% de ses tweets en contenaient au moins un. Le Républicain a même établi son record personnel à quinze «!» d'affilée. Il serait parfois utile de rappeler qu'il n'y a pas que l'alcool qui doit être consommé avec modération.

Cette utilisation excessive n'est cependant peut-être pas qu'un simple coup de folie, mais un véritable coup de maître. Le «!» active le système d'alarme de notre cerveau: nous prêtons davantage attention aux messages en comportant. Pour le démontrer, le logiciel d'analyse marketing TrackMayen a examiné 1,5 million de messages Facebook de 6.000 grandes marques, et a constaté que les posts contenant au moins un point d'exclamation suscitaient trois fois plus d'interactions.

L'utilisation excessive de ce signe a même impacté l'enseignement. En 2016, l'Éducation britannique a émis une directive pour faire échouer aux examens les élèves qui ne l'utilisaient pas de manière appropriée. L'idée était de bannir tout abus d'usage avant que ce trop-plein d'exclamations ne devienne –ce que le dictionnaire urbain appelle– la bangorrhée, c'est-à-dire l'écriture abusive de cette ponctuation.

Aujourd'hui, l'image du «!» en tant que vecteur de bonnes nouvelles se démocratise et équivaut de plus en plus à un sourire. Alors saupoudrez vos messages d'un, de deux voire de trois points d'exclamation si vous êtes particulièrement enthousiaste. Mais par pitié, pas quinze.

langue ponctuation écrire
https://www.slate.fr/story/236456/point-exclamation-signe-interpretations-sms-reseaux-sociaux-trump-ponctuation

L'indécision est une forme d'intelligence | Slate.fr

Thu 17 Nov 2022 - 07:38

À condition de ne pas être totalement pétrifié au moment de faire le moindre choix.

Si, comme Chidi Anagonye dans la série The Good Place, vous vous sentez incapable de prendre la moindre décision, rassurez-vous: contrairement au personnage incarné par William Jackson Harper, votre indécision ne devrait pas vous nuire outre mesure.

Cette inaptitude à choisir est souvent en lien avec des problèmes d'anxiété, mais des recherches récentes ont montré qu'elle pouvait avoir de bons côtés. Elle protège par exemple de certaines erreurs cognitives (dont les biais de confirmation), et les décisions sur lesquelles elle finit un jour ou l'autre par déboucher sont souvent plus sages, car elles sont le fruit de longues réflexions ayant permis de peser le pour et le contre de la façon la plus exhaustive qui soit.

Finalement, ce qui manque aux personnes trop indécises, c'est simplement la petite impulsion qui leur permettra de se lancer au bon moment plutôt que de s'engluer dans une inertie pouvant finir par être pesante –tant pour elles que pour leurs proches.

D'après les recherches menées à l'université allemande de Dresde par la doctorante Jana-Maria Hohnsbehn et la professeure de psychologie sociale Iris Schneider, les personnes les plus hésitantes sont bien celles qui prennent les décisions les plus sensées, et qui (se) posent les meilleures questions.

Décisions et émotions

Ceci s'explique par le fait qu'au lieu de se donner bonne conscience en s'auto-convainquant que la décision qui les tente est la meilleure, les indécis auront au contraire tendance à aller fouiller du côté des autres possibilités qui se présentent, et à imaginer en permanence que le chemin qu'ils s'apprêtent à ne pas emprunter est peut-être le meilleur. Cela les rend également plus ouverts, puisqu'ils auront ainsi pris le temps de s'imprégner d'opinions contradictoires et d'expériences variées.

Faire preuve d'indécision favorise, nous l'avons dit, l'intelligence décisionnelle, mais aussi l'intelligence émotionnelle: en effet, toujours d'après les études allemandes, les individus qui peinent à se décider se distinguent positivement par leur aptitude à éviter les biais de correspondance, ce travers consistant à attribuer tout échec à une personne au lieu de prendre aussi en compte le contexte de celui-ci.

L'indécision est donc plutôt une bonne chose, à condition de savoir se jeter du plongeoir tôt ou tard.

une bonne règle de décision consiste à choisir l'action qui représente le changement plutôt que le statu quo. - Steven Levitt, économiste américain, coauteur du best-seller Freakonomics

Opter pour le changement serait souvent plus fructueux, ce qui n'empêche pas de commencer par réfléchir longuement avant de pencher définitivement pour cette alternative.

indécision
https://www.slate.fr/story/236336/indecision-intelligence-biais-correspondance-confirmation

L’Éducation Nationale officialise l’arrêt du déploiement d’Office 365 et de Google for Education dans les écoles

Wed 16 Nov 2022 - 09:20

C’est par l’intermédiaire d’une réponse à une question écrite du député Modem Philippe Latombe que le ministère de l’Éducation Nationale officialise publiquement l’arrêt dans les établissements scolaires du déploiement ou extension de Microsoft Office 365, « ainsi que celle de Google, qui seraient contraires au RGPD ».

À l’origine, Philippe Latombe pointait dans sa question que l’offre gratuite de Microsoft « s'apparente à une forme ultime de dumping et à de la concurrence déloyale. Il semble par ailleurs qu'aucun appel d'offres n'ait eu lieu ».

Dans sa réponse, le ministère explique que les offres gratuites sont «exclues du champ de la commande publique » même s’il concède qu' « il est vraisemblable que la mise à disposition gratuite des établissements scolaires d'une suite bureautique vise à inciter un public qui aurait été accoutumé à l'utilisation de ces outils à souscrire par la suite à la version payante de son offre ». Mais il affirme avoir informé en octobre 2021 les recteurs de région académique et d'académie de la doctrine « cloud au centre » du gouvernement et des positions de la Dinum et de la CNIL sur le sujet.

Perfidement, la réponse du ministère souligne aussi que le code de l’éducation prévoit que ce sont les collectivités territoriales (les communes pour les écoles, les départements pour les collèges et les régions pour les lycées) qui doivent assurer « l'acquisition et la maintenance des infrastructures et des équipements, dont les matériels informatiques et les logiciels prévus pour leur mise en service, nécessaires à l'enseignement et aux échanges entre les membres de la communauté éducative sont à [leur] charge ».

Google Microsoft RGPD Éducation-Nationale
https://www.nextinpact.com/lebrief/70378/leducation-nationale-officialise-larret-deploiement-doffice365-et-google-for-education-dans-ecoles

"On va enfin nous croire !" : les victimes du Levothyrox saluent la mise en examen de Merck pour "tromperie aggravée"

Wed 19 Oct 2022 - 22:02

"On va enfin nous croire !" : les victimes du Levothyrox saluent la mise en examen de Merck pour "tromperie aggravée"

La filiale française du laboratoire pharmaceutique allemand Merck a annoncé mercredi sa mise en examen pour "tromperie aggravée" dans l’affaire du changement de formule du Levothyrox, médicament conçu contre les problèmes de thyroïde.

Article rédigé par Mathilde Lemaire Radio France Publié le 19/10/2022 16:16

Un nouvel épisode dans la sage pharmaco-judiciaire du Levothyrox : la filiale française du laboratoire pharmaceutique allemand Merck a annoncé mercredi 19 octobre dans un communiqué sa mise en examen pour "tromperie aggravée" dans le dossier du changement de formule du Levothyrox, ce médicament conçu contre les problèmes de thyroïde. Cette décision est liée aux "modalités d'information mises en place au moment de la transition de l'ancienne à la nouvelle formule en 2017", précise l'entreprise dans un communiqué.

Mise en examen de Merck : "C'est un satisfecit", mais pas "une victoire", réagit l'avocat de plaignants Christophe Lèguevaques

Le laboratoire Merck est mis en examen pour "tromperie aggravée" : une tromperie sur une marchandise entraînant un danger pour la santé de l'homme ou de l'animal. La juge d'instruction du pôle santé du tribunal judiciaire de Marseille a décidé de cette mise en examen après l'audition mardi du patron de Merck France. Il est reproché à la filiale française du laboratoire allemand de ne pas avoir informé les patients – et pas suffisamment les médecins – que le changement de formule du Levothyrox allait occasionner des troubles chez certains malades, obligés quotidiennement de prendre ce traitement vital et non substituable. En 2017, Merck avait le monopole en France sur cette molécule.

A ce stade, il n'y a pas de mise en examen pour "homicide" ni pour "blessures involontaires" pour Merck, alors que l'enquête ouverte depuis 2018 au pôle santé du tribunal judiciaire de Marseille l'est bien pour ces motifs.

Pour les victimes, l'espoir d'un procès

Cette mise en examen de Merck est une satisfaction pour les milliers de victimes du Levothyrox. La justice travaille depuis des années dans l'ombre et c'est le signe pour les victimes que les choses avancent : c'est l'espoir d'un possible procès un jour. Quelque 31 000 personnes ont déclaré souffrir d'effets secondaires à cause de la nouvelle formule du Levothyrox, en particulier des femmes de plus de 50 ans : fatigue extrême, douleurs dans les membres, maux de tête, vertiges, pertes de cheveux, dépressions lourdes parfois jusqu'au suicide.

Sylvie Chéreau avait fondé le tout premier collectif de victimes du Levothyrox, à une époque où on répondait aux malades que ce qui était en train de se produire était seulement un "emballement psychologique", une hystérie infondée émanant des réseaux sociaux. En apprenant la nouvelle de cette mise en examen, elle confie à franceinfo avoir "exulté de joie". "En arriver à une mise en examen, ça veut dire que le dossier est fondé. C'est une grande porte qui s'ouvre. Ouf ! On va enfin nous croire ! Ce sont des victimes qui se disent : cinq ans ont passé, et enfin aujourd'hui peut-être qu'il y a une lueur d'espoir sur la vérité. J'irai jusqu'au bout, je ne lâcherai pas, parce que moi, j'ai cru mourir avec ce médicament."

Même satisfaction pour Marie-Odile Bertella-Geffroy, avocate au barreau des Hauts-de-Seine en charge de plus de 3 000 patients dans cette affaire du Levothyrox et ancienne juge d’instruction au pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Paris. "Les victimes n'espéraient plus après cinq ans. C'était vraiment long. Ce qui va venir ensuite – j'espère – ce sont des mises en examen pour 'blessures involontaires et homicides involontaires'."

Au titre du contrôle judiciaire, la juge a obligé mardi Merck à provisionner 11,3 millions d'euros en perspective d'un éventuel jugement, si le laboratoire devait payer une amende et des dommages et intérêts. Cette provision est de 4,3 millions d'euros pour une caution et 7 millions d'euros pour une garantie bancaire.

Merck déjà condamné au civil

Cette mise en examen intervient dans le volet pénal de cette affaire Levothyrox. Au civil, la justice a déjà tranché en faveur des malades. Indépendamment de cette procédure pénale, Merck doit déjà indemniser 3 300 patients dont le préjudice moral a été reconnu en 2020 devant la justice civile. Le groupe a tenté tous les recours jusque devant la Cour de cassation mais son pourvoi a été rejeté en mars dernier. La condamnation est donc définitive et on sait que d'autres patients intentent les mêmes poursuites au civil dans de nombreuses régions de France.

De son côté, Merck souligne dans son communiqué que "cette mise en examen ne concerne en aucun cas la qualité de la nouvelle formule du Levothyrox". Selon l'avocat de Merck au pénal, maître Mario Stasi, "la juge a écarté les infractions les plus graves – blessures et homicides involontaires et mise en danger de la vie d'autrui – pour ne retenir que des manquements dans le plan de communication."

lévothyrox
https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/droit-et-justice/on-va-enfin-nous-croire-les-victimes-du-levothyrox-saluent-la-mise-en-examen-de-merck-pour-tromperie-aggravee_5427343.html

Dans l’affaire du Levothyrox, le laboratoire Merck mis en examen pour « tromperie aggravée »

Wed 19 Oct 2022 - 12:51

En 2017, le laboratoire a changé la formule du Levothyrox et de nombreux patients se sont plaints d’effets secondaires indésirables. La filiale française du laboratoire Merck a annoncé sa propre mise en examen dans le cadre du changement de formule du Levothyrox.

JUSTICE - Elle l’a annoncée elle-même dans un communiqué publié ce mercredi 19 octobre. La filiale française du laboratoire pharmaceutique allemand Merck a fait savoir sa propre mise en examen pour « tromperie aggravée » dans le volet pénal du dossier du changement de formule du médicament Levothyrox, prescrit contre l’hypothyroïdie. « Le président de Merck en France a été entendu » mardi au pôle santé du tribunal judiciaire de Marseille, peut-on lire dans le communiqué. La mise en examen est liée aux « modalités d’information mises en place au moment de la transition de l’ancienne à la nouvelle formule en 2017. »

La nouvelle composition de ce médicament, modifiant certains de ses excipients afin d’apporter davantage de stabilité au produit, a été incriminée, entre mars 2017 et avril 2018, par quelque 31 000 patients souffrant d’effets secondaires indésirables : notamment de maux de tête, insomnies, ou de vertiges. Une enquête pénale pour tromperie aggravée, homicide et blessures involontaires avait été ouverte en 2018.

Le pourvoi du groupe rejeté en mars dernier

« Cette mise en examen ne concerne en aucun cas la qualité de la nouvelle formule du Levothyrox », mais uniquement la communication de l’entreprise au moment du changement de formule, assure cependant le laboratoire, soulignant vouloir « apporter toute précision nécessaire afin de faire établir qu’aucune infraction pénale, de quelque nature que ce soit, n’a été commise. »

Dans le volet civil du dossier, la Cour de cassation avait rejeté en mars le pourvoi du groupe, condamné en 2020 à indemniser plus de 3 300 utilisateurs ayant souffert d’effets secondaires à la suite du changement de formule.

Dans son arrêt, la plus haute juridiction française avait estimé que « lorsque la composition d’un médicament change et que cette évolution de formule n’est pas signalée explicitement dans la notice, le fabricant et l’exploitant peuvent se voir reprocher un défaut d’information », pouvant « causer un préjudice moral ».

lévothyrox
https://www.huffingtonpost.fr/life/article/dans-l-affaire-du-levothyrox-le-laboratoire-merck-mis-en-examen-pour-tromperie-aggravee_209155.html

Dénomination d'une personne en russe — Wikipédia

Wed 28 Sep 2022 - 17:18

Prénoms

Les prénoms russes d'origine slave actuellement utilisés sont en nombre assez restreint. La christianisation du peuple russe par l'église byzantine a entraîné la disparition de la plupart d'entre eux au profit de prénoms grecs et, dans une moindre mesure, latins et hébraïques.

Prénoms d'origine grecque les plus courants

Aleksandr (Александр)
Alekseï (Алексей)
Anastassia (Анастасия)
Anatoli (Анатолий)
Andreï (Андрей)
Arkadi (Аркадий)
Artiom (Артём)
Basilovitch (Базилович)
Denis (Денис)
Dmitri (Дмитрий)
Fiodor (Фёдор)
Galina (Галина)
Guennadi (Геннадий)
Iekaterina (Екатерина)
Ielena (Елена)
Ievgueni (Евгений)
Ievguenia (Евгения)
Iouri (Юрий)
Irina (Ирина)
Ksénia (Ксения)
Larissa (Лариса)
Natalia (Наталия)
Nikita (Никита)
Nikolaï (Николай)
Oksana (Оксана)
Raïssa (Раиса)
Sofia (София)
Stepan (Степан)
Vassili (Василий)
Yuri (Юрий)
Zinaïda (Зинаида)

Prénoms d'origine slave les plus courants

Bogdan (Богдан)
Boris (Борис)
Lioubov (Любовь)
Lioudmila (Людмила)
Nadejda (Надежда)
Svetlana (Светлана)
Stanislav (Станислав)
Vadim (Вадим)
Véra (Вера)
Viatcheslav (Вячеслав)
Vladimir (Владимир)
Vladislav (Владислав)

Le prénom Olga (Ольга) serait d'origine germanique (Helga).

Les diminutifs en russe

L'emploi des diminutifs est très répandu en russe. En famille, entre amis ou entre collègues, il n'est pas courant de s'adresser à quelqu'un par son prénom. La plupart des prénoms russes ont un diminutif d'usage :

Алексей Alekseï (Alexis) = Aliocha (Алëша)
Александр Aleksandr (Alexandre) = Sacha (Саша), Choura (Шура)
Анатолий Anatoliï (Anatole) = Tolia (Толя)
Борис Boris (Boris) = Borya (Боря)
Дмитрий Dmitriï = Dima (Дима) ou Mitia (Митя)
Георгий Gueorguiï (Georges) = Jora (Жора)
Ярослав Iaroslav = Slava (Слава)
Евгений Ievgueniï (Eugène) = Jenia (Женя)
Константин Konstantin = Kostia (Костя)
Михаиль Mikhaïl (Michel) = Micha (Миша)
Николай Nikolaï (Nicolas) = Kolya (Коля), Nikita (Никита)
Павель Pavel (Paul) = Pacha (Паша)
Станислав Stanislav (Stanislas) = Stas (Стас)
Тимофей Timofeï (Timothée) = Tima (Тима)
Василий Vassiliï (Basile) = Vassia (Вася)
Владимир Vladimir = Volodia (Володя) ou Vova (Вова)

Анастасия Anastassia (Anastasie) = Nastia (Настя).
Анна Anna (Anne) = Ania (Аня)
Дария Daria = Dacha (Даша)
Екатерина Iekaterina (Catherine) = Katia (Катя)
Елена Ielena (Hélène) = Lena (Лена)
Ирина Irina (Irène) = Ira (Ирa)
Ксения Ksenia = Xioucha (Ксюша) (t. fam.)
Любовь Lioubov (Aimée) = Liouba (Любa)
Людмила Lioudmila (Ludmilla) = Liouda (Люда)
Мария Maria (Marie) = Macha (Маша)
Надежда Nadejda (Espérance ; Nadège) = Nadia (Надя)
Наталия Natalia (Nathalie) = Natacha (Наташа)
София Sophia (Sophie) = Sonia (Соня)
Светлана Svetlana = Sveta (Света)
Татяна Tatiana = Tania (Таня)
Зинайда Zinaïda (Zénaïde) = Zina (Зина)

Morpho-syntaxe des prénoms

En russe, les prénoms se déclinent comme des substantifs, c'est-à-dire que leur terminaison se modifie suivant la fonction qu'ils exercent dans la phrase (sujet, COD, COI, etc.)

Les prénoms féminins se terminent tous par la lettre « -а », « я » (« -ia ») ou par le signe orthographique non prononcé « -ь » et se déclinent de la même manière que les substantifs féminins de même terminaison. Les noms féminins étrangers ne se déclinent que s'ils se terminent par le son a. Dans les autres cas, un prénom féminin étranger (comme le prénom français Catherine) ne se décline pas.

Patronymes

En Russie et dans la plupart des pays de l'ex-URSS, le patronyme (отчество, mot dérivé de отец qui signifie père), dérivé du prénom du père, figure obligatoirement, en plus du prénom et du nom de famille, sur les actes de naissance et les pièces d'identité. Il est placé entre le prénom et le nom de famille1. Les mots « monsieur » et « madame » étant pratiquement inusités en russe, il est d'usage, pour exprimer le respect, de s'adresser à son interlocuteur en employant son prénom et son patronyme (mais pas son nom de famille). Ainsi, pour s'adresser à Vladimir Poutine, on ne dira pas : « Monsieur Poutine » mais « Vladimir Vladimirovitch ». (Vladimirovitch étant son patronyme.)

Pour les hommes, le patronyme se forme du prénom du père auquel est ajouté le suffixe ovitch (ович) ou evitch (евич).

Fiodor Dostoïevski dont le père se nommait Mikhaïl (Михаил) a pour nom complet : Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski (Фёдор Михайлович Достоевский).
Alexandre Pouchkine dont le père s'appelait Sergueï (Сергей) а pour nom complet : Alexandre Sergueïevitch Pouchkine (Александр Сергеевич Пушкин).
Lénine (son vrai nom était Vladimir Oulianov) dont le père s'appelait Ilia (Илья) а pour nom complet : Vladimir Ilitch Oulianov (Lénine) (Владимир Ильич Ульянов (Ленин)).

Pour les femmes, le patronyme est formé du prénom du père auquel est ajouté le suffixe ovna (овна), ou evna (евна).

Marina Alekseïeva dont le père se nomme Anatole (Анатолий) a pour nom complet : Marina Anatolievna Alekseïeva (Марина Анатольевна Алексеева).
Nina Gorlanova (nom du père : Viktor) se nomme quant à elle : Nina Viktorovna Gorlanova (Нина Викторовна Горланова).
Nadejda Allilouïeva dont le père se nomme Sergueï (Сергей) a pour nom complet : Nadejda Sergueïevna Allilouïeva (Надежда Сергеевна Аллилуева).

Un certain nombre de noms russes tels qu'Ivanov ou Petrov ont une origine patronymique mais ne sont pas des patronymes ; il s'agit de noms de famille qui, comme dans les langues scandinaves, se sont formés à partir de patronymes. Il est ainsi possible pour un Russe de s'appeler Ivan Ivanovitch Ivanov, Ivan étant le prénom, Ivanovitch le patronyme (fils d'Ivan) et Ivanov le nom de famille (formé dans le passé d'après un patronyme).

Sans que cette possibilité ne soit reconnue par la loi, l'usage du matronyme apparaît ponctuellement, dans le cas par exemple où la mère élève seule l'enfant, et où le père ne l'a pas reconnu. Les règles de formation du matronyme sont celles ci-dessus (ex. : Ielizaveta Marievna Tchernobrovkina [Елизавета Марьевна Чернобровкина], si la mère se nomme Maria [Мария]).

Noms de famille

Morphologie des noms de famille

Les noms de famille obéissent, tout comme le reste du vocabulaire russe, aux déclinaisons grammaticales. En conséquence, les noms possèdent une forme masculine et une forme féminine. Ainsi, l'épouse (ou la fille) de Vladimir Poutine se nomme-t-elle Poutina.

Les noms se terminant en -ov / -ev (-ов/ев), comme Ivanov, ont pour terminaison au féminin -ova/-eva (-ова/ева) : Ivanova.
Les noms se terminant en -ine (-ин), comme Lenine, ont pour terminaison au féminin -ina (-ина) : Lenina.
Les noms se terminant en -ski (-ский), comme Dostoïevski, ont pour terminaison au féminin -skaïa (-ская) : Dostoïevskaïa.
Les noms en -itch (-ич) restent semblables au féminin. Ils ne se déclinent pas au féminin.
Les autres noms de famille n'ont pas de forme particulière au féminin.

La noblesse russe n'utilisa la particule nobiliaire que de façon marginale, sous l'influence de l'Occident et plus particulièrement de la France du XVIIe siècle.

Généalogie nom patronyme prénom Russie
https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9nomination_d%27une_personne_en_russe

Il est prouvé que Facebook a un impact négatif sur la santé mentale - Developpez.com

Mon 26 Sep 2022 - 13:56

Une étude est la première à établir un lien entre l'utilisation de la plateforme et l'aggravation de l'anxiété et de la dépression

Le 23 septembre 2022 à 17:24, par Nancy Rey

Facebook, le média social pionnier de Mark Zuckerberg, lancé en 2004 et utilisé quotidiennement par deux milliards de personnes dans le monde, a un impact négatif important sur la santé psychologique des étudiants. C'est ce qu'a prouvé une comparaison de la santé mentale d'étudiants américains dans des universités et des collèges qui avaient accès à Facebook et d'autres qui n'y avaient pas accès. L'étude, qui sera bientôt publiée dans l'American Economic Review sous le titre "Social Media and Mental Health", a déjà été récompensée lors de la réunion européenne de l'Economic Society de cette année. Elle a été menée par des chercheurs de l'université de Tel-Aviv (TAU), de la Sloan School of Management du Massachusetts Institute of Technology et de l'université Bocconi de Milan, en Italie.

Si de nombreuses études ont établi une corrélation entre l'utilisation des médias sociaux et divers symptômes liés à la santé mentale, il était jusqu'à présent difficile de déterminer si les médias sociaux étaient réellement à l'origine de la mauvaise santé mentale. En appliquant une nouvelle méthode de recherche, des chercheurs ont maintenant réussi à établir une telle causalité : Une étude menée par des chercheurs de l'université de Tel-Aviv, de la Sloan School of Management du MIT et de l'université Bocconi révèle de nouveaux résultats concernant l'impact négatif de Facebook sur la santé mentale des étudiants américains.

L'étude a été menée par le Dr Roee Levy de la Berglas School of Economics de l'université de Tel-Aviv, le professeur Alexey Makarin de la MIT Sloan School of Management et le professeur Luca Braghieri de l'université Bocconi. L'article sera publié dans la revue scientifique American Economic Review et a été primé lors de la réunion européenne de l'Economic Society (ESEM) de 2022. « Au cours des quinze dernières années, les tendances en matière de santé mentale des adolescents et des jeunes adultes aux États-Unis se sont considérablement détériorées. Comme cette dégradation des tendances a coïncidé avec l'essor des médias sociaux, il semblait plausible de spéculer que les deux phénomènes pouvaient être liés » , explique le professeur Braghieri.

L'étude s'est basée sur des données qui remontent à l'avènement de Facebook en 2004 à l'université de Harvard, avant qu'il ne prenne l'internet d'assaut. Au départ, Facebook n'était accessible qu'aux étudiants de Harvard qui possédaient une adresse électronique de cette université. Le réseau s'est rapidement étendu à d'autres universités aux États-Unis et ailleurs, avant d'être mis à la disposition du grand public aux États-Unis et ailleurs en septembre 2006. Les chercheurs ont pu analyser l'impact de l'utilisation des médias sociaux en comparant les universités qui avaient accès à la plateforme à ceux qui n'y avaient pas accès. Les résultats montrent une augmentation du nombre d'étudiants déclarant une dépression et une anxiété sévères (respectivement 7 % et 20 %). « Nous avons émis l'hypothèse que des comparaisons sociales défavorables pouvaient expliquer les effets que nous avons constatés, et que les étudiants plus sensibles à ces comparaisons étaient plus susceptibles de subir des effets négatifs ».

Comment les ennuis sont-ils arrivés

L'étude a combiné des informations provenant de deux ensembles de données différents : les dates spécifiques auxquelles Facebook a été introduit dans 775 établissements américains, et le National College Health Assessment (NCHA), une enquête menée périodiquement dans les collèges américains.
Les chercheurs ont construit un indice basé sur 15 questions pertinentes du NCHA, dans lequel les étudiants étaient interrogés sur leur santé mentale au cours de l'année écoulée. Ils ont constaté une aggravation statistiquement significative des symptômes de santé mentale, en particulier la dépression et l'anxiété, après l'arrivée de Facebook :

  • augmentation de 7 % du nombre d'étudiants ayant déclaré avoir souffert, au moins une fois au cours de l'année précédente, d'une dépression si grave qu'il leur était difficile de fonctionner ;
  • 20 % d'augmentation du nombre d'étudiants ayant déclaré souffrir de troubles anxieux ;
  • augmentation de 2 % du nombre d'étudiants censés souffrir d'une dépression modérée à sévère ;
  • augmentation de 3 % du nombre d'étudiants dont les résultats scolaires ont été affectés par la dépression ou l'anxiété.

Médias sociaux et circonstances sociales

Le Dr Levy de TAU note : « En étudiant les mécanismes potentiels, nous avons émis l'hypothèse que des comparaisons sociales défavorables pouvaient expliquer les effets que nous avons constatés, et que les étudiants plus sensibles à ces comparaisons étaient plus susceptibles de subir des effets négatifs… Davantage d'étudiants croyaient que les autres consommaient plus d'alcool, même si la consommation d'alcool n'avait pas changé de manière significative ».

En d'autres termes, la méthodologie a également pris en compte toute différence de santé mentale dans le temps ou entre les collèges qui n'était pas liée à Facebook. Cette approche a permis de créer des conditions similaires à celles d'une "expérience naturelle", ce qui serait impossible aujourd'hui, maintenant que des milliards de personnes dans le monde utilisent de nombreux réseaux sociaux différents.

Pour vérifier cette interprétation, l'équipe a examiné d'autres données de la NCHA. Ils ont constaté, par exemple, un impact négatif plus important sur la santé mentale des étudiants qui vivaient hors du campus et étaient donc moins impliqués dans des activités sociales, ainsi qu'un impact négatif plus important sur les étudiants ayant des dettes de carte de crédit qui voyaient leurs pairs supposés plus riches sur le réseau. « Nous avons également trouvé des preuves que Facebook avait modifié les croyances des étudiants sur leurs pairs. Davantage d'étudiants croyaient que les autres consommaient plus d'alcool, même si la consommation d'alcool n'avait pas changé de manière significative », ajoute Levy.

Source : Social Media and Mental Health

Facebook réseaux-sociaux santé-mentale
https://web.developpez.com/actu/336861/Il-est-prouve-que-Facebook-a-un-impact-negatif-sur-la-sante-mentale-une-etude-est-la-premiere-a-etablir-un-lien-entre-l-utilisation-de-la-plateforme-et-l-aggravation-de-l-anxiete-et-de-la-depression/

Pourquoi la France a-t-elle vendu la Louisiane? | Slate.fr

Mon 26 Sep 2022 - 12:14

Une majeure partie de l'Amérique du Nord aurait pu être divisée en départements français, le pétrole couler à flots après l'acquisition du Texas, le français être la langue la plus parlée au monde... Mais rien de tout cela ne s'est produit. On n'a, à vrai dire, pas laissé l'occasion à cette histoire de s'écrire. Car en 1803, la France a décidé de vendre à la jeune nation des États-Unis la Louisiane. Une vente historique qui a changé le cours de l'histoire.

Si vous tapez «Louisiane» sur Google, vous vous direz sûrement que ce petit État du sud-est des États-Unis ne représente finalement que peu de chose. Détrompez-vous! En réalité, cette terre française de l'époque ne ressemblait en rien à la Louisiane d'aujourd'hui: elle s'étendait du Canada au golfe du Mexique, avec une superficie équivalente à un tiers des États-Unis actuels (et comprenant dix-huit États!). Pourquoi alors a-t-on cédé pareil immense territoire?

Une épine dans le pied

Revenons quelque temps en arrière. Au milieu du XVIIe siècle, de grandes expéditions sont menées pour découvrir le monde, dont celle de René-Robert Cavelier de La Salle, un Français parti du Canada à la recherche d'un passage vers le Pacifique, en navigant sur le Mississippi. Évidemment, il fait fausse route. Mais au bout d'un long voyage de plus de 3.000 kilomètres, René-Robert Cavelier de La Salle tombe malgré tout sur la mer (dans l'actuel golfe du Mexique). Il encloue alors les armes de Louis XIV sur un chêne et s'exclame «Je te nomme Louisiane!». Les vastes terres passent sous l'étendard français.

Tout heureux de sa conquête, qui fait alors trois fois la taille de la France, le Français s'empresse évidemment d'en informer Versailles. Mais, contre tout attente, le roi n'en a vraiment rien à faire. Une nouvelle expédition sera quand même lancée dans le coin, sans grande conviction. De toute façon, elle se terminera dans un bain de sang et René-Robert Cavelier de La Salle se fera même assassiner par ses propres hommes.

Les colons qui daignent s'installer sur ces terres marécageuses découvrent les joies des moustiques et de la fièvre jaune.

Quoi qu'il en soit, la Louisiane est désormais française. Mais là encore, tout le monde s'en fout royalement. Les terres sont laissées à l'abandon. Des Anglais aiment s'y balader. En 1699, la donne change quelque peu: Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville, à la tête d'une nouvelle expédition française, remonte le Mississippi et fonde La Nouvelle-Orléans –en hommage au duc d'Orléans. Une colonie qui doit permettre de rapporter gros, car on espère y trouver rapidement des richesses minières.

C'est un fiasco. À la place, les colons qui daignent s'installer sur ces terres marécageuses découvrent les joies des moustiques et de la fièvre jaune. Louis XV en a ras la perruque de cette terre qui lui coûte plus qu'elle ne rapporte: il décide d'en céder le monopole d'exploitation à un financier écossais, John Law. Mais même à coup de renforts publicitaires, la région a toutes les peines du monde à attirer les foules et ses plantations de coton ne comblent toujours pas les coûts.

C'en est assez de cette terre inutile, véritable gouffre financier! Le 3 novembre 1762, Louis «le Bien-Aimé» la refourgue à son cousin d'Espagne. Bon débarras! Du moins, pour un temps. À peine arrivé sur son nouveau territoire, le gouverneur espagnol décide de remplacer l'importation des vins de Bordeaux par celle du vin d'Espagne. Une hérésie pour les Louisianais, fortement attachés à leur culture française et, plus particulièrement, à son pinard légendaire.

Comme ils savent si bien le faire, les Louisianais français fomentent une révolution. En deux temps trois mouvements, les Espagnols se retrouvent sur le carreau. Là encore, ça ne durera pas. Alors que le roi de France refuse d'intégrer à nouveau cette maudite colonie dans son giron, une république indépendante est créée, avant d'être détruite dans le sang par des Espagnols revanchards. La Louisiane tombe –elle en a l'habitude désormais– dans l'oubli. Jusqu'à ce que débarque sur le devant de la scène un drôle de petit bonhomme: Napoléon Bonaparte.
Pour quelques dollars de plus

Guerre d'indépendance, fondation des États-Unis d'Amérique, Révolution française... La période est aux bouleversements historiques. Et une fois arrivé au pouvoir, Napoléon Bonaparte va en remettre une couche.

Ce dernier ne comprend pas pourquoi la France a offert la Louisiane, ce territoire immense et au potentiel encore inexploité, aux Espagnols. C'est décidé, il veut la récupérer! En 1800, il conclut un accord secret avec le pays ibérique, le traité de San Ildefonso. L'Espagne rend la Louisiane (une rétrocession qui n'interviendra officiellement qu'en 1803), en échange de territoires en Italie.

Rapidement pourtant, Napoléon déchante, comme tous ses prédécesseurs, face à la complexité de la gestion de ces terres. Alors qu'il se prépare à lancer ses guerres, il se rend compte qu'il ne pourra tenir plusieurs fronts, en Amérique et en Europe. D'autant que les Anglais et les Américains ont eu vent du traité secret. Ce sont ces derniers qui se montrent les plus actifs pour récupérer la région et le président Thomas Jefferson s'empresse de lancer les négociations avec Bonaparte pour la racheter.

L'enjeu est multiple. Pour la jeune nation américaine, intégrer la Louisiane permettrait de doubler son territoire, tout en évitant que les Français ne s'emparent des bouches du Mississippi et donc n'en contrôlent le commerce. Pour la France, l'idée de vendre ce territoire condamné d'avance pour Napoléon n'est pas dénuée de sens stratégique. En plus d'éviter que cette terre ne tombe dans les mains des Anglais, cette vente pourrait renforcer les Américains, que Napoléon érige en futurs rivaux de l'Empire britannique. Un deal devient sérieusement envisageable.

Reste à définir les termes du traité. Autrement dit, à parler gros sous. L'affaire ne prend que très peu de temps pour être conclue: Napoléon accepte sans broncher ce que lui proposent James Monroe, émissaire dépêché à Paris, et Robert Livingstone, ambassadeur des États-Unis. Le montant? Un total de 15 millions de dollars, soit l'équivalent de 393 millions d'euros aujourd'hui. Le 30 novembre 1803, l'Espagne rétrocède officiellement la Louisiane à la France. Le 20 décembre, la France vend la Louisiane aux États-Unis.

Avec le recul, on peut facilement se dire que c'est le plus grand hold-up, le plus grand coup foncier de l'histoire. Imaginez: au total, l'achat de la Louisiane n'aura coûté aux États-Unis que 9,5 cents par hectare de terrain! Mais il est facile de dire, des siècles plus tard, ce qu'il aurait été bon de faire. D'autant que l'argent de la vente aura grandement servi Napoléon dans ses conquêtes éclairs en Europe, qui participeront à la grandeur du pays. Pas si inutiles que ça, ces terres perdues d'Amérique.

Amérique colonie Louisiane
https://www.slate.fr/societe/lexplication/77-france-vente-louisiane-etats-unis-amerique-napoleon-histoire

Qu'est-ce qu'un phishing ? - Numerama

Sun 4 Sep 2022 - 11:58

Le phishing consiste à se faire passer pour quelqu’un en qui vous avez confiance (organisme officiel, supérieur hiérarchique, un proche…) afin de récupérer vos données ou de s’introduire dans votre système informatique, sans que vous en ayez conscience.

Faux SMS de l’assurance maladie, liens piégés sur Telegram, publicités Facebook frauduleuses, entourloupes reproduisant les sites de Total et Engie… Les tentatives de phishing, ou d’hameçonnage, peuvent venir d’à peu près n’importe où, ce qui ne les rend pas toujours simples à repérer. Reprenons donc les bases, pour éviter de tomber dans le panneau.

À quoi ressemble une campagne de phishing ?

Les phishings n’ont de limite que l’imagination des fraudeurs. Dans l’actualité récente, des campagnes d’hameçonnage ont ainsi pu prendre la forme de mails de vérification de compte imitant la communication de l’éditeur de cartes tickets restaurants Swile, d’annonces alléchantes pour un faux jeu concours Lidl ou un vélo électrique soi-disant gagné auprès de Décathlon.

Certaines arnaques se font passer pour le site des impôts, pour la Police nationale ou pour l’application TousAntiCovid… Mails officiels, publicité sur les réseaux sociaux, messages envoyés par SMS ou n’importe quelle application de messagerie : à peu près tous les éléments que nous utilisons quotidiennement en ligne et sur nos téléphones peuvent être utilisés pour tenter de piéger les internautes — même les commentaires de documents partagés !

Qu’est-ce qui doit mettre la puce à l’oreille ?

« Le grand public manque de sens critique envers ce qu’il se passe en ligne, c’est assez étrange, s’étonne Gérôme Billois, Partner cybersécurité et confiance digitale chez Wavestone. Dans la rue, si vous voyez des gens louches, vous changez de trottoir. Beaucoup de gens suspendent cette approche dans l’univers numérique, alors que tout ce qui y est dit n’est pas nécessairement vrai. »

Le premier conseil que l’on puisse donner pour éviter de tomber dans le panneau d’un hameçonnage, c’est donc de rester en alerte : si c’est trop beau pour être vrai, il vaut mieux vérifier avant de cliquer. S’il y a une notion très forte d’urgence, il faut redoubler d’attention : suggérer le besoin d’une action immédiate (« votre ordinateur est infecté, il faut le nettoyer ! », « j’ai besoin de quelques centaines d’euros dans la demi-heure pour me sortir d’une mauvaise passe ! ») est un mécanisme fréquemment utilisé dans les arnaques.

Un cran au-dessus, il y a quelques réflexes utiles à prendre : vérifiez les URL vers lesquelles renvoient les sites ou les textos que vous recevez, par exemple. Semblent-elles correctes, ou y a-t-il une petite erreur, un i à la place d’un l, un 0 à la place d’un o, un mot étrange ? Même chose dans des mails d’apparence officielle : s’il y a des fautes d’orthographe ou de grammaire, ça peut être louche. Si tout parait indiquer une correspondance de l’administration française, mais que dans le pied de page, l’adresse indiquée est située à l’autre bout du monde, c’est probablement anormal. S’il y a des pièces jointes, méfiance, encore une fois : elles sont un vecteur courant d’installation de logiciels malveillants.

À quoi ça sert, ce type d’attaque ?

Cela varie avec l’objectif final des personnes qui lancent la campagne de phishing : se faire de l’argent, voler des informations sensibles, déstabiliser une entité… Pour les particuliers, les campagnes visent le plus souvent à récupérer des données personnelles, des informations bancaires ou directement de l’argent. Le but est soit de vous faire cliquer sur un lien qui installera ensuite un logiciel frauduleux, soit de vous convaincre de payer, de toute bonne foi (on parle alors d’ingénierie sociale : en manipulant l’individu, on arrive à lui faire céder de l’argent ou des informations).

Pour les entreprises, explique Gérôme Billois, les attaques sont quelquefois beaucoup plus poussées : un criminel peut lancer un spear phishing, en produisant un mail ou une communication parfaitement calibrée pour essayer de tromper une personne précise : le patron, le responsable de la recherche et développement ou le directeur financier, par exemple. Le but est alors, dans certains cas, de réaliser une arnaque au président (se faire passer pour le fondateur pour détourner des fonds), dans d’autres d’espionner, ou de voler des données stratégiques.

Souvent, le phishing n’est aussi que la première étape d’opérations plus complexes : cliquez sur le lien malveillant intégré à l’attaque et vous lancerez en sous-main le téléchargement d’un cheval de Troie ou d’un rançongiciel, ou céderez sans vous en douter l’accès aux systèmes de votre entreprise. « Assez rapidement, on arrive sur des problématiques d’espionnage industriel », indique l’expert.

arnaque email Internet phishing sécurité
https://www.numerama.com/cyberguerre/1094534-quest-ce-quun-phishing.html

Le réchauffement et la mémoire de l'eau | historia.fr

Fri 5 Aug 2022 - 13:08

Visuel Wikimedia Commons : Jean-Baptiste Camille Corot, Le Château Saint-Ange et le Tibre, Rome, 1826, huile sur toile, musée du Louvre.Visuel Wikimedia Commons : Jean-Baptiste Camille Corot, Le Château Saint-Ange et le Tibre, Rome, 1826, huile sur toile, musée du Louvre.

À l’échelle de l’histoire humaine, l’eau agit souvent comme un liquide amniotique. Au fond des mers, des lacs, des glaciers, des fleuves et des cours d’eau, elle garde ce que l’homme lui a jeté, confié ou bien ce qu’il y a perdu. Un véritable coffre-fort ou un musée aquatique comme on voudra. Jusqu’ici les niveaux des mers, des fleuves et des lacs n’avaient pas considérablement bougé depuis les premiers temps avant J.-C. Le réchauffement climatique vient donc dérégler et parfois abolir brutalement cette fonction de conservatoire naturel des eaux continentales. Les épisodes de sécheresse qui se renouvellent et s’aggravent d’année en année en Méditerranée affectent à tel point le niveau des fleuves que surgissent en effet à l’œil nu depuis deux ans des objets, des ossements et des structures plus ou moins oubliées. À Rome, le Tibre est passé cette année d’un niveau oscillant entre 4,5 et 5 mètres à… 1,12 mètre. Du coup, les ruines d’un pont construit sous Néron sont apparues au niveau du château Saint-Ange. Pont stratégique bien documenté par les sources latines sur lequel passait initialement là « Via Triumphalis » !

Dans lit du Pô, c’est un, blindé allemand de 7 tonnes qui est réapparu entre Pomponesco (Région de Modena) et Gualtieri (Reggio Emilia). À une vingtaine de kilomètres de Parme, ce sont deux épaves datant de la dernière guerre qui ont émergé cette année : l’Otiglia et le Zibello. Deux barges coulées par les bombardements américains. Mieux, des ossements d’animaux qui vivaient dans la vallée du Pô il y a 100 000 ans se sont retrouvés à l’air libre : le crâne d’un grand cerf, des ossements de rhinocéros, de hyènes et même de lions réémergent. Seuls les archéologues peuvent se réjouir, ils n’ont plus besoin de plongeur ou de pelleteuse pour sonder la vase, les graviers ou le sable. Mais attention, ce qui devrait surgir de la fonte du permafrost sibérien – le sol glacé depuis 30 000 ans - est dantesque. À commencer par les virus pathogènes endormis.

Le paradoxe c’est que le liquide amniotique des eaux se tarit sur le continent mais s’apprête à submerger nos côtes, nos villes littorales, notre patrimoine portuaire à la faveur de la montée du niveau de la mer.

Guillaume Malaurie

archéologie climat Histoire montée-des-eaux
https://www.historia.fr/le-sel-de-lhistoire/le-r%C3%A9chauffement-et-la-m%C3%A9moire-de-leau

Et si Poutine s’inspirait de Talleyrand pour faire la paix sans perdre la face | historia.fr

Tue 2 Aug 2022 - 16:12

Le bouillard de la guerre ne réussit manifestement pas à Vladimir Poutine qui peine à définir des objectifs stratégiques tout en semant massivement la mort et la haine en Ukraine.

Le temps est peut-être venu pour lui ou son successeur de savoir comment ne pas perdre la paix. Pour cet exercice-là, il y a une référence incontestable et elle est française. Elle porte un nom célèbre et à rallonge : Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord qui après avoir servi la diplomatie du sabre de Napoléon devient en 1814 le représentant du roué Louis XVIII au Congrès de Vienne. Cette grand-messe anti 1789 qui vise à restaurer un équilibre européen d’Ancien Régime en ignorant le principe des nationalités.

Talleyrand, devenu « prince », commença très fort en abandonnant à peu près tous les territoires acquis pendant vingt-deux ans de batailles par la Révolution et l’Empire, par le traité du 30 mai 1814. La France revient en effet à ses frontières de 1792 tout laissant son flanc est rhénan et son flanc nord flamand exposé et vulnérable. Reste que l’autosatisfecit que se décernera Talleyrand n’est pas est infondé : « Ce traité, écrit-il, n’ôta rien qui fut essentiel à la sûreté de la France. Six semaines après l’entrée du roi à Paris, les soldats avaient quitté le sol français, elle possédait une superbe armée et nous avions conservé tous ces admirables objets d’art conquis par nos armes dans presque tous les musées d’Europe ».

Bien, mais c’est au Congrès de Vienne à proprement parler que Talleyrand va donner toute sa mesure et que selon le mot de Lyautey, il peut se targuer d’avoir « gagné la paix ». À Vienne, il est en effet le seul à n’avoir plus de revendication. Ce qui lui permet d’afficher un profil conciliant, rassurant et jamais menaçant. Un tour de force pour l’ex-ministre de Napoléon ! Raminagrobis peut s’employer alors l’air de ne pas y toucher, à attiser les rivalités entre les quatre grandes puissances — Prusse, Autriche-Hongrie, Angleterre, Russie — qui tentent de se répartir entre monarques de bonne compagnie les morceaux polonais, italiens, saxons de l’ex Premier Empire. Premier coup de maître de Talleyrand : imposer la France au rang de cinquième puissance négociatrice au même titre que les quatre autres auxquelles il récuse le nom de « puissances alliées ». Alliées contre qui rétorque-t-il ? Napoléon ? Il est à l’Ile d’Elbe !

De proche en proche, Talleyrand impose la notion de « droit public » dans les négociations. Mieux, il complète le tour de table de Vienne avec la Suède et l’Espagne, ce qui permet à Talleyrand de relativiser le front des vainqueurs et de se poser en arbitre entre le bloc anglo-autrichien et russo-prussien… Du grand art ! Certes Talleyrand cède sur la création d’États tampon autour de la France, d’un royaume des Pays-Bas incluant la Belgique, notamment, mais il s’est « imposé, explique Louis Madelin (1) avec une singulière autorité, au nom de son pays et de son roi jusqu’à faire baisser pavillon aux plus fiers vainqueurs de ce pays humilié. »

Si l’on considère que la Russie de 2022 n’est pas plus soluble que la France de 1814 dans la défaite, alors Vladimir Poutine ou plutôt son successeur auraient tout intérêt à s’inspirer du travail de Talleyrand. Pour mettre l’arme au pied et espérer reprendre pied dans le concert des nations.

Guillaume Malaurie

diplomatie Guerre Paix Russie Talleyrand
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Le western, un genre biblique ? - Contrepoints

Sun 24 Jul 2022 - 07:18

Poser la question c’est y répondre. Les liens entre le western et la Bible n’ont rien de mystérieux. Nouveau Peuple Élu, les Américains ont aimé représenter la conquête de l’Ouest comme la réalisation d’une nouvelle Terre Promise.

Mais certains westerns vont parfois très loin dans le symbolisme religieux. Partons donc à la recherche du western biblique.

Shall-We-Gather-at-the-River-in-8-Films-by-John-Ford-1956Le fameux hymne Shall we Gather at the River, composée en 1864, était particulièrement apprécié de John Ford. Il est présent dans au moins huit de ses films

Traversée du désert et paradis perdu

Dans Meek’s Cutoff de Kelly Reichardt (2010), un jeune garçon lit le récit de la Genèse : Adam et Ève sont chassés du paradis, en écho au sort de ce petit groupe de pionniers venus de l’Est tenter leur chance en Oregon en 1845. Le spectateur de ce western soporifique peut éprouver à loisir le sentiment d’une interminable traversée du désert sans jamais atteindre le paradis terrestre.

J’avais souligné combien le désert tenait une place importante dans le western. Lieu de passage et de souffrance, il est un lieu de passage obligé pour accéder à la Terre Promise. Mais la nature dans le western prend également une dimension paradisiaque. La communauté religieuse des Quakers (The Big Trees, Félix E. Feist, 1952) célèbre ainsi ses offices dans une clairière de séquoias géants. L’œuvre sublime du créateur tient lieu de véritable temple en plein air. Dieu et Mammon s’affrontent : les pionniers respectent les géants de la forêt que souhaite abattre Jim Fallon (Kirk Douglas) et ses associés uniquement guidés par l’esprit de lucre.

La Bible, livre omniprésent

La Bible ne se contente pas d’inspirer le sujet de nombreux westerns.

Elle est généralement le seul livre que l’on aperçoit dans cet univers peuplé d’analphabètes. C’est le Good Book que l’on consulte à l’occasion et où l’on puise l’inspiration. Le général Howard, qui rétablit la justice à la fin de The Last Wagon (Delmer Daves, 1956) n’est-il par surnommé Bible General ?
Le livre est en effet rare dans le western, même si on en trouve éventuellement à l’épicerie. Mais un abécédaire coûte moins cher qu’une boîte de pêches au sirop découvre le héros de Nevada Smith de Henry Hathaway, 1966). Dans ce dernier film, le jeune Max (Steve McQueen) est sauvé par un franciscain, le père Zaccardi (Raf Vallone), qui essaie de le détourner de la vengeance. Max jette avec colère la bible qu’il lui tend. De la bible, il n’a retenu qu’un message : œil pour œil, dent pour dent. Il finira tardivement par découvrir son erreur à ce sujet.

Shall we Gather at the River

Mais à défaut de beaucoup lire, les personnages de western chantent.

Le fameux hymne Shall we Gather at the River, composée en 1864, était particulièrement apprécié de John Ford. Il est présent dans au moins huit de ses films dont Stagecoach (1939), Three Godfathers (1948), The Searchers (1956). Dans My Darling Clementine (1946), il symbolise l’instauration des valeurs chrétiennes dans l’Ouest sauvage. Tenant le bras à la douce Clementine, Wyatt Earp (Henry Earp) se dirige vers l’église en construction dont la présence symbolique s’identifie à une cloche, tandis que chante la communauté réunie. Le Fils du désert (Three Godfathers) est le plus religieux des westerns fordiens par son sujet. C’est même un véritable archétype du western biblique.

Un bébé est recueilli dans le désert par trois étranges rois mages. Ces hors-la-loi vont connaître ainsi leur chemin de croix et leur rédemption en se sacrifiant pour ce petit être. La Bible sert ainsi de guide jusqu’à la Nouvelle Jérusalem de l’autre côté du lac salé. L’hymne fait aussi une apparition dans Wagon Master (1950) qui conte les mésaventures d’un petit groupe de Mormons en route vers la Terre Promise. Inversement, le chant est brutalement interrompu par Ethan (John Wayne) dans La Prisonnière du désert, à l’image d’un personnage brutal et habité par la haine, qui ne respecte pas les morts, acte impardonnable chez Ford.

L’image ambiguë du pasteur

J’évoquais dernièrement combien l’image du pasteur est toujours ambiguë dans le western. Il s’oppose ordinairement au prêtre catholique, qui est souvent un franciscain, vivante image de charité. La défroque de l’homme de Dieu peut toujours dissimuler un imposteur à l’image du terrible pasteur vengeur incarné par Robert Mitchum dans Cinq cartes à abattre (Henry Hathaway, 1968). Ici la Bible sert à dissimuler un derringer, le Good Book se révélant aussi mensonger que le prétendu pasteur. Mais Robert Mitchum est tout aussi redoutable en faux prêtre catholique et vrai aventurier (The Wrath of God, Ralph Nelson, 1972).

Dans Apache Drums (Hugo Fregonese, 1951), le pasteur gallois (Arthur Shields, familier de ce type de rôle) se révéle un bigot fanatique et raciste. Il compare les Apaches mescaleros au diable. Les Apaches apparaissent ainsi comme des diables au corps peint tout droit sortis de l’enfer. Ils surgissent la nuit du haut des fenêtres de l’église dans une sorte de rituel sacrificiel païen. À la fin, le pasteur, qui a connu sa rédemption, vient s’agenouiller aux côtés de l’éclaireur indien qui prie ses dieux.

Un curieux western biblique : Les piliers du ciel

Le curieux Pillars of the Sky (Les piliers du ciel) de George Marshall (1956) met en scène le médecin missionnaire Joseph Holden (Ward Bond) qui a évangélisé les tribus indiennes de l’Oregon en donnant des noms bibliques pour faire disparaître les « noms d’animaux ». Le sergent Emmet Bell (Jeff Chandler), surnommé Emmet Soleil par les indigènes, est chargé du maintien de l’ordre avec des éclaireurs indigènes de la cavalerie : élevé de façon stricte et sévère, il est devenu un alcoolique sans foyer mais toujours capable de réciter les versets de la Bible à l’endroit ou à l’envers « tel le Diable ».

Pourchassés par les Indiens pour avoir envahi leur territoire, les survivants d’une colonne militaire se refugient dans l’église bâtie par Holden. Seul le sacrifice du missionnaire permettra la réconciliation des indiens et des soldats. Ces piliers du ciel renvoient aux montagnes considérées comme sacrées avant le christianisme mais tout autant aux fondations établies par Holden dont l’œuvre est reprise par Bell. Le pécheur trouve comme il se doit sa rédemption.

L’Odyssée des Mormons ou le western biblique par excellence

Brigham Young (1940) de Henry Hathaway mêle le film biblique (type Les Dix commandements) et le western. Tyrone Power mis en vedette est plus un témoin assez passif des événements que le héros d’une histoire centrée sur la personne de Brigham Young. Le second fondateur de l’église des Mormons, nouveau Moïse, est fort bien interprété par le discret Dean Jagger. Vincent Price joue Joseph Smith, le fondateur de l’église. Son exécution sommaire par une foule intolérante témoigne du talent du réalisateur.

Animé d’un souffle épique rare chez Hathaway, le film est d’une grande beauté formelle. À la recherche d’une terre promise, les Mormons traversent un fleuve pris par les glaces, errent dans le désert et doivent affronter une invasion de sauterelles. Plein de sympathie pour les Mormons, défendus au nom de la liberté de conscience, le scénario met cependant l’accent sur les doutes, la fragilité et l’ambiguïté parfois de Brigham Young. Toute l’interprétation est par ailleurs remarquable, avec la fripouille habituelle de l’époque, Brian Donlevy. John Carradine, pour une fois non voué à un rôle de méchant, campe un pittoresque mormon prompt à recourir à la violence.

La délicate question de la polygamie ne pouvant être abordée de front dans le contexte du Code Hayes, elle est traitée au détour de certains dialogues plein d’humour. Rarement la Bible et le western auront fait aussi bon ménage que dans cette œuvre qui vaut le détour.

Pale Rider, un western biblique de Clint Eastwood

Si les références religieuses sont loin d’être absentes chez Eastwood, elles se manifestent de façon très spectaculaires dans Pale Rider (1985). Le réalisme des décors, avec ses intérieurs sombres, s’y s’allie avec un fantastique teintée de religiosité.

Une communauté de mineurs dans les montagnes est victime de persécutions de la part de LaHood le grand propriétaire exploitant de mines de la région. Il convoite en effet Carbon Canyon, seul espace qui échappe à sa domination. Seul un miracle peut les sauver. Notre cavalier solitaire apparaît dès lors en surimpression, dans la neige au milieu de la forêt.

Le mineur Barett, l’âme de la petite communauté, vient s’approvisionner chez le seul négociant indépendant de LaHood. Provoqué par quatre gros bras, il est sauvé par Eastwood qui disparaît comme il est apparu, mystérieusement. Une citation de l’Apocalypse évoquant une grande épée, un cheval de couleur pâle, la Mort coïncide avec son apparition. Son col ecclésiastique le fait prendre pour un preacher.

Dieu et Mammon

Une fois de plus, Dieu et Mammon s’affrontent dans ce western biblique. Le père LaHood tente de corrompre l’étranger qui a redonné courage à la communauté. Le preacher terrasse le « monstre » (un géant) envoyé par le jeune LaHood.

Désormais résolu à faire couler le sang, le vieux LaHood fait appel à Stockburn. Avec ses six adjoints, ce marshall fait la loi de celui qui le paie. Dès lors, au bureau de la Wells Fargo, le preacher échange son col ecclésiastique contre des colts. Ange vengeur, il abat les gros bras du propriétaire puis la bande de Stockburn. Il les abat un par un, quasi invisible, ne gaspillant pas plus d’une balle pour chacun. Qui est-il donc celui qu’a reconnu trop tard le marshall ? Il disparaît dans le paysage sans révéler son secret.

Seraphim Falls, western biblique bizarroïde

Je terminerai cette rapide évocation par le plus bizarroïde des westerns bibliques, Seraphim Falls (David von Ancken, 2006). S’il évoque un nom de lieu, le titre renvoie surtout aux anges déchu. Toute la première partie est extrêmement réaliste avec ses personnages devant se confronter à des conditions naturelles extrêmement rudes. Le film glisse peu à peu vers le fantastique avec une symbolique qui devient lourdingue vers la fin.

Le film repose sur un thème classique : la vengeance et une structure éprouvée, la poursuite. Il s’appuie sur deux très solides acteurs. Pierce Brosnan campe le chassé nommé Gideon, et Liam Neeson joue Carver le chasseur. Il faut attendre la fin du film pour comprendre les motivations de Carver. Colonel sudiste, il a vu sa maison brûlée avec sa femme et son bébé par les soldats de Gideon, capitaine nordiste. Après un début flamboyant dans les montagnes, la descente est suivie par un affaiblissement sensible de l’histoire qui va s’effilocher puis s’achever de façon curieusement allégorique.

Western, bible et bric-à-brac symbolique

Un Indien philosophe et sentencieux (Wes Studi), nommé Charon (!), fume la pipe assis au bord d’un point d’eau. Il rend à chacun selon ses œuvres. Invoquant Yahvé, Gideon s’engage sur les étendues vides de toute végétation. Surgie de nulle part, la voiture de Madame Louise (Angelica Huston) vante les mérites d’un élixir qui guérit tous les maux. C’est Louise C. Fair (Lucifer !) qui fournit à chacun des protagonistes ce dont il a besoin pour tuer l’autre.

Le parcours géographique, du nord vers le sud, des montagnes enneigées du Nevada (tournés en Oregon) vers le désert salé et brûlant (Nouveau-Mexique) se double d’un parcours initiatique. Les deux protagonistes vont être amenés à se dépouiller ou à être dépouillés de tout ce qu’ils possèdent pour enfin accéder à la vérité.

Quelle est donc cette vérité ? La nécessité de l’oubli pour le sudiste et la rédemption pour le nordiste qui remet sa vie entre les mains de son adversaire.

La guerre est enfin terminée. Chacun peut reprendre sa route et leurs chemins se séparent.

bible cinéma religion western
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