L’installateur de centrales solaires et producteur d’électricité en croissance constante depuis 16 ans basé à Rocbaron vient d’emménager à deux pas de son ancienne adresse, dans un bâtiment plus fonctionnel et plus durable. Photo Luc Boutria.
Nœud papillon, ambiance rétro et pelouse vert pétard... Soleil du Sud s’était mis sur son 31 le 16 mai dernier pour l’inauguration de ses nouveaux locaux, à Rocbaron. Fondée en 2009 par Joël Oros, la PME spécialisée dans la construction de centrales solaires ne s’est pourtant déplacée que de 300mètres.
Mais cette nouvelle implantation devrait faciliter sa croissance et surtout la cohabitation avec ses voisins. "Nous avons une flotte de 40 véhicules et il était compliqué de stationner et de les déplacer", explique le pdg dont l’entreprise vient d’investir 4 M€ pour transformer l’ancienne concession Renault de la petite zone d’activité Fray Redon en un outil adapté au travail de ses quelque 50 collaborateurs: 700m² de bureaux, mais aussi 600m² d’entrepôt et bien sûr 1.400m² d’ombrières équipées de panneaux photovoltaïques qui fourniront l’équivalent de la consommation de 250 habitants.
"Ici, tout est domotisé: nous récupérons les eaux de pluie, il a fallu quatre mois de chantier, opéré par une dizaine d’entreprises du territoires, que nous connaissons", poursuit le dirigeant. Car Soleil du Sud, entreprise à mission depuis 2022, a fait du développement durable et du bien-être au travail le cœur de son business. Au point, affirme Joël Oros que "nous n’avons pas de concurrent." La PME qui génère 16 M€ de chiffre d’affaires, se distingue sur le créneau en plein essor du solaire: "Toutes les personnes que nous recrutons sont directement embauchées en CDI sans période d’essai, nous faisons tout en interne, sans sous-traitance et nous utilisons des panneaux fabriqués en France par notre fournisseur Voltec Solar", précise le fondateur.
176 centrales
Quinze ans après sa création, Soleil du Sud est avant tout un producteur d’électricité, avec 100 centrales en fonctionnement, uniquement sur des toitures et essentiellement dans le Var, et 73 actuellement en chantier. "Leur superficie varie de 200 à 35.000m², la plus grande étant celle qui recouvre le toit du marché aux fleurs à Hyères", précise Joël Oros. L’électricité ainsi produite est vendue à EDF, ce qui génère 70% du chiffre d’affaires. Les 30% restant provenant à parts égales de la vente de centrales à des professionnels ou des particuliers, qui l’exploitent eux-mêmes. "80% de notre travail concerne la couverture et le renforcement de charpentes mais il y a aussi la pose de panneaux et la partie câblage électrique. Nos tarifs sont 20% plus chers que ceux de nos confrères", assure l’entrepreneur qui peine à recruter des couvreurs, un métier en pénurie.
Au point de lancer un partenariat avec l’Ecole de la Deuxième Chance qui permet d’identifier des candidats et d’accueillir des stagiaires.Car Soleil du Sud, dont la croissance a été régulière en quinze ans, s’attend à la même tendance pour les années à venir. "Quand nous aurons 170 centrales en fonctionnement 300 serons en chantier", précise son pdg. Pour qui développer des unités au-delà de 1.000m² n’est pas donné à tout le monde. "Il faut de la trésorerie pour pouvoir commander les panneaux." Soleil du Sud installe 7mégawatts de capacité de production par an, ce qui nécessite selon l’entrepreneur 10M€ d’investissement, "dont 20% en fonds propres car les banques ne financent que 80%."
De belles perspectives
Mais la PME ne manque pas de projets. Comme le contrat signé avec la Caisse régionale du Crédit Agricole Provence-Côte d’Azur, pour la mise en place d’une centrale solaire sur le parking du siège social de la banque à Draguignan, soit une capacité d’un mégawatt en autoconsommation et un investissement de près d’1,5M€ sur 20.000m² d’ombrières posées, elles, par un acteur dracénois.
Soleil du Sud attire aussi la grande distribution – uniquement Système U et Intermarché, indique son dirigeant, attaché au modèle coopératif de ces deux acteurs – et les collectivités, avec des communes comme La Farlède ou Montauroux, mais aussi Sénas dans les Bouches-du-Rhône qui demandent à s’équiper. De quoi rentabiliser le nouveau siège de l’entreprise.