Cette dérogation temporaire permet d'établir l'acte notarié sur support électronique si une ou l'ensemble des parties ne peuvent être représentées.
IMMOBILIER - L’acte de vente d’un logement neuf ou ancien pourra être signé à distance au moyen de la signature électronique recueillie par le notaire sur tout le territoire, en vertu d’une dérogation qui durera jusqu’à un mois après la fin de l’urgence sanitaire, selon un décret paru au Journal officiel.
Ce décret du 3 avril publié samedi au J.O. permet aux notaires d’”établir un acte notarié sur support électronique lorsqu’une ou toutes les parties ou toute autre personne concourant à l’acte ne sont ni présentes ni représentées”.
“Ce décret permet de déroger de façon temporaire à l’exigence de la présence physique chez le notaire pour la réalisation des actes notariés”, précisent dimanche le ministère de la Justice et celui de la Cohésion des territoires dans un communiqué.
Cela concerne “les ventes dans le neuf comme dans l’ancien” et ce “jusqu’à l’expiration d’un délai d’un mois à compter de la date de cessation de l’état d’urgence sanitaire”, indique ainsi le gouvernement.
L’objectif est d’assurer “la continuité de l’activité notariale, notamment les achats immobiliers des Français, tout en sécurisant le caractère authentique des actes dans le respect des consignes sanitaires de distanciation sociale” en vigueur pour maitriser l’épidémie de Covid-19, conclut-il.
On en voit fleurir un peu partout de temps en temps, le plus souvent de façon éphémère. Mais à Telluride (Colorado), c’est une véritable institution : la freebox (littéralement « boîte gratuite »). Elle remonte aux années 1970 (née le 12 mars 1976, elle fêtera bientôt son anniversaire), et fait partie d’un héritage hippie-baba cool toujours bien présent dans la petite sœur d’Aspen, où (presque) tout le monde roule à vélo et mange vegan.
Le principe est simple : quand les habitants ne veulent plus d’un objet, d’un livre ou d’un vêtement, ils le déposent dans cette espèce de grande étagère en bois, située à l’angle de North Pine street et de Colorado avenue (la rue principale). Là, tout le monde peut venir se servir, des nécessiteux aux touristes. Ils sont encouragés à y mettre quelque chose en retour, pour favoriser l’échange. Ce système évite aux Américains d’organiser leurs (encore plus célèbres) ventes de garage. On peut y dénicher de véritables trésors : un écran plat y a déjà été déposé et la meilleure période reste la fin de la saison de ski, où les vacanciers laisseraient des équipements complets ! Qui sait, vous trouverez peut-être la chemise à fleurs de Tom Cruise, dans « Cocktail« ! (Il y a ses quartiers, comme Oprah Winfrey, Oliver Stone ou Sylvester Stallone, et a mis son chalet en vente pour 59 millions de dollars).

On y a débarqué en juillet, lors de notre roadtrip 2014. On s’est retrouvés tout couillons devant cette boîte gratuite ! On a bien rigolé avec nos homologues de box, venus en famille ou en couple chercher un petit souvenir. Il y avait des trucs pas mal. Rien qui plaisait à JP (c’est con, toutes ses fringues étaient dans la valise perdue et il en aurait bien eu besoin), mais Delphine a dégoté un jean super grunge et un chemisier à pois tout neuf, qui portait encore une étiquette. Elle le remet avec émotion.
La freebox, ouverte 24 heures sur 24, a son groupe Facebook (3000 likes). Elle est régulièrement menacée : son sort revient souvent sur la table au conseil municipal. Certains la prenant parfois pour une décharge, évacuer coûte cher à la collectivité. D’où une charte de bonne utilisation, qui tient en cinq commandements :
Une économie du partage qui dure depuis plus de 40 ans, bien avant la 2.0 qui envahit le net.
D’autres free boxes existent aux États-Unis (Crestone au Colorado, Isla Vista en Californie) et au Canada. On a déjà eu l’occasion de voir un système similaire : une bibliothèque commune, en plein désert, elle aussi dans une boîte, à quelques kilomètres de Chiricahua National Monument (Arizona). Un système très souvent utilisé aux États-Unis.
Vous connaissez d’autres initiatives de ce type aux États-Unis ou ailleurs ?
La mise en avant systématique de la figure du «soignant-héros», dans l’émission cagnotte de France 2 masque la réalité : le manque de moyens des hôpitaux en grave difficulté.
Nous ne voulons pas de héros !
Tribune. Le 24 mars, France 2 organisait «une grande soirée de solidarité et d’appel aux dons». Le but : rendre hommage aux personnels hospitaliers et encourager chaque Français à verser de l’argent pour «soutenir les hôpitaux et l’ensemble des personnels soignants». Au premier regard, rien de bien polémique. Il s’agissait pourtant d’une cagnotte organisée par la sixième puissance mondiale pour sauver son hôpital.
Toute cette bonne humeur forcée et cet étalage de générosité nous racontaient la fiction d’une France unie, sans conflit ni critique, où personne n’est responsable de rien. Cette émission excluait en effet toute possibilité de relier le drame en cours à des choix de politiques budgétaires et fiscales de ce gouvernement et des précédents. Pas un mot sur les mois de contestation des personnels hospitaliers. Pas un mot sur leur combat pour défendre un hôpital public de qualité garantissant l’égalité d’accès aux soins. Pas un mot sur l’expression de leur souffrance au travail et sur la répression violente de certaines de leurs manifestations.
Des besoins connus depuis des années
Le lendemain de cette émission infantilisante, le Président intervenait à la télévision, laissant enfin espérer des mesures concrètes. Pourtant, dans ce discours à la mise en scène et à la rhétorique martiales, rien d’autre que des propos vagues et abstraits, alors que les besoins sont largement connus, depuis des années. Le Président a préféré défendre une «union nationale» dont il serait le seul dépositaire. Ses mises en garde contre «celles et ceux qui voudraient fracturer le pays» visaient implicitement toutes celles et ceux qui se permettent de critiquer son action ou tout simplement de rappeler les origines politiques de cette crise. Tous ceux-là deviennent des déserteurs, des mutins, les casseurs de l’esprit républicain.
La mise en avant systématique de la figure du «soignant-héros», dans cette émission cagnotte de France 2 comme dans la communication de l’exécutif, participe de cette rhétorique de l’union. Qui aurait envie de critiquer les soignants qui se sacrifient dans les hôpitaux ? Il faut effectivement avoir des qualités hors du commun pour accepter de travailler jour et nuit, au cœur de cette crise, pour des salaires horaires trop faibles, sans toujours toutes les protections indispensables (les masques bien sûr, mais aussi les surblouses, les charlottes, les surchaussures, etc.) La réalité, c’est que les personnels hospitaliers n’ont pas le choix : ils sont obligés de se comporter en héros. Ce rôle leur a été imposé. Pas seulement à cause du Covid-19. Mais aussi parce que ce nouveau virus vient percuter de plein fouet un hôpital en grave difficulté. Le discours de l’héroïsme sert ainsi à masquer le manque de moyens. Voire à le justifier. Si un système collectif résiste grâce aux sacrifices immenses de quelques-uns, à quoi bon l’améliorer ?
Dans ce contexte de crise, les plus jeunes comme les plus âgés, des étudiants aux retraités, sont envoyés «au front» sans armes ni munitions, pour reprendre la métaphore guerrière prisée par l’exécutif. Les personnels hospitaliers s’épuisent, physiquement et moralement, et risquent leur vie pour sauver la nôtre. Déjà plusieurs sont morts ou en réanimation. Nous ne voulons pas de héros qui portent à bout de bras l’hôpital, au prix de ces sacrifices inhumains.
Ne pas lâcher
Ce qui se joue avec la figure du héros apparaît alors plus nettement : même s’il s’agit de nous faire croire qu’il n’est question que d’émotions et de sentiments, on discerne en réalité un projet politique. Car le héros, c’est un demi-dieu, un personnage exceptionnel. Autrement dit, c’est promouvoir la puissance solitaire de l’individu plutôt que la réussite du collectif. Or l’hôpital n’a pas tant besoin de surhommes ou de surfemmes que d’avoir les moyens de fonctionner dignement. Les sacrifices d’aujourd’hui auraient pu être en grande partie évités si les personnels hospitaliers avaient été écoutés et si d’autres choix politiques avaient été faits.
D’autres crises, sociales, économiques, climatiques, succéderont à celle que nous vivons, qui n’est qu’une première alerte, terrible. A chacune d’entre elle, faudra-t-il accepter le chantage à l’union de ceux-là mêmes qui refusent de prendre les mesures qui permettent d’éviter ou au moins d’atténuer les crises et leurs conséquences sociales ? Nous ne pouvons pas à chaque fois congeler la vie politique et démocratique. Malgré la gravité de la situation, malgré le confinement, le débat sur l’avenir de nos services publics, de la santé mais aussi de la recherche, de l’éducation, est essentiel.
L’expression de désaccords n’est pas une sécession morale. C’est maintenant qu’il faut se battre pour le monde que nous voulons, ne pas lâcher, parce que si nous attendons poliment l’autorisation de parler, il sera trop tard. Et le jour d’après sera exactement le même que le jour d’avant.
Signataires : Julien Taieb, médecin à l’hôpital Européen Georges-Pompidou, Sonia Salimon, professeure de lettres, Melissa Hadoux, psychologue clinicienne, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Antoine Hardy, enseignant à SciencesPo, Hugo Huon, infirmier à l’hôpital de Lariboisière, Tamara Ben Ari, chercheuse à l’Inrae, mOlivier Berné, chercheur au CNRS, Christophe Le Tallec, aide-soignant, Baki Youssoufou, chef d’entreprise, Yacine Ait Kaci, président de la Fondation ELYX, Marie-Hélène Metzger, médecin de santé publique, AP-HP, Mélanie Teyssier, cadre de santé, membres du collectif ConfinésMobilisés, qui a lancé le 24 mars la pétition #JeNeSuisPasUnHéros : https://confinesmobilises.wesign.it/fr
Lorsque l’on cherche un programme de vidéoconférence, on pense directement au logiciel estonien Skype. Lancé en 2003, Skype est désormais l’outil d’appels audio et vidéo le plus populaire au niveau mondial. Que ce soit avec un ordinateur fixe ou portable, une tablette ou un Smartphone il est possible de contacter de n’importe où un autre utilisateur de Skype. Tout ce dont vous avez besoin pour lancer un appel vidéo est une caméra et un microphone ainsi que le logiciel gratuit Skype avec une bonne connexion Internet.
Cependant il existe désormais plusieurs logiciels gratuits pour la téléphonie IP (téléphonie sur IP, également connu sous le nom de voix sur IP ou « VoIP » (de l’anglais Voice over IP). Comme pour Skype ces programmes peuvent être utilisés pour réaliser une communication avec d’autres utilisateurs via une vidéo transmission. De plus, la majorité des alternatives à Skype sont gratuites et quelques-unes sont sur certains points meilleurs que le leader du marché notamment au sujet des mesures pour la protection des données et de la politique de confidentialité. Quels sont les programmes vraiment utiles et innovants ? Dans cet article nous allons vous présenter une vue d’ensemble des forces et des faiblesses des 14 meilleures alternatives à Skype
C’est sur la place Louis-Blanc, en bas du cours Lafayette, que les militants de la liste "Oxygène Toulon", du candidat aux élections municipales Olivier Lesage, ont distribué des tracts aux Toulonnais samedi 7 mars.

À leurs côtés, un petit arbre n’attendait qu’une chose: être planté.
"Mais regardez: en ville, il n’y a aucun endroit où on peut. Pas un mètre carré de terre ici", regrette Olivier Lesage qui a finalement trouvé un coin idéal et ensoleillé sur la corniche Escartefigue.
"Et aménager les berges..."
"C’est pourquoi, nous voulons créer 50 hectares de verdure dans la ville. Nous voulons également installer une trame verte entre le Pont-du-Las, le cœur de ville et Saint-Jean-du-Var. C’est possible", ajoute-t-il.
Pour les membres de la liste "Oxygène Toulon", 100% écologiste et animaliste, "il serait facile d’aménager les berges de l’Eygoutier et du Las. Il faut impérativement refaire entrer la nature dans Toulon. Davantage de végétaux, c’est tout bénéfice à tous les niveaux", a-t-il conclu, rappelant la réunion publique de sa liste, le 10 mars, à la salle Franck-Arnal de La Rode.

Combien de députés votent réellement nos lois ?
Organisation mondiale de la santé a publié sur son site Internet un "guide de production locale des solutions hydroalcooliques". Autrement dit, il s'agit d'une recette pour produire à partir de certains ingrédients des produits aussi efficaces que ceux présents dans le commerce.
La liste des ingrédients de la recette de l'OMS peut paraître complétement inaccessible. Pourtant, vous pouvez vous fournir facilement les composants. L'éthanol 96 % équivaut à de l'alcool pour spiritueux que l'on peut trouver en magasin. Le peroxyde d'hydrogène n'est autre que de l'eau oxygénée, disponible en pharmacie. Le glycérol, ou glycérine, se trouve aussi chez le pharmacien.
Ensuite, la recette est assez simple. Dans un récipient gradué bien propre, mesurez 833 millilitres d'alcool. Mélangez-y 42 millilitres d'eau oxygénée. Ajoutez à cela 15 millilitres de glycérine. Complétez avec de l'eau jusqu'à obtenir un litre de solution. Après avoir mélangé, votre gel hydroalcoolique maison est prêt.
« une langue est un dialecte avec une armée et une marine » Max Weinreich (1945),
Prenez un moment et pensez à la langue que vous parlez le plus souvent et le mieux. Puis réfléchissez au(x) pays ou aux régions du monde où cette langue revêt le plus d’importance, en quantité et en qualité. Votre manière de parler est-elle identique à celle que l’on vous a appris à l’école, ou que vous utilisez dans vos réunions au travail, dans vos documents écrits ? Dans certains cas, il y aura une grande proximité (si vous êtes, par exemple, Parisien ou Londonien, ou si vous travaillez dans des cercles réduits), mais des différences significatives se révèlent dès que notre regard se tourne vers des pays ou des continents voisins.
L’Allemagne fournit à ce titre un exemple intéressant. Jusqu’au 19e siècle, il n’existait pas un « allemand » unifié, mais plutôt des dizaines de dialectes qui cohabitaient ; ceux du sud, tels que le bavarois, se démarquant tant de ceux du nord tels que l’ostphalien à Hanovre, qu’ils pouvaient conduire à une situation d’inintelligibilité mutuelle.
Ce n’est qu’en 1871, lorsque l’état-nation de l’Empire allemand fut créé, que la variante écrite « Standarddeutsch » fut imposée dans les institutions administratives et éducatives. Hanovre, lieu dont les dialectes fournirent les fondements de la phonologie du haut allemand, appartenait au royaume de Prusse. Ainsi, jusqu’à récemment, les enfants bavarois parlant les variétés les plus marquées de leurs dialectes sans connaissance préalable de l’allemand standard apprenaient une variété de langue distincte à l’école et devaient alterner entre ces dernières selon la situation.
Mais pourquoi n’appelons-nous pas toutes ces variétés des « langues » ? Quelle est la différence fondamentale entre une langue et un dialecte ? L’exploration scientifique de cette question controversée et sans doute irrésolue à ce jour est conduite par la dialectologie, un champ spécifique de la (socio)linguistique. Définir « langue » et « dialecte » de manière abstraite n’est pas une tâche aisée, comme nous allons le voir. Le sujet est important, en particulier dans le contexte européen actuel où les échanges tendus au sujet de langues et d’identités nationales se multiplient.
D’un point de vue formel en linguistique, on pourrait considérer qu’un dialecte est l’une des subdivisions d’une langue donnée qui diffère de cette dernière à plusieurs niveaux objectifs. L’étude de cas du russe nous aide à voir cela plus clairement. Le russe standard se fonde sur un dialecte parlé à Moscou, qui divise l’ouest du pays entre les dialectes du nord et du sud. Au nord, il y a au moins cinq groupes de dialectes principaux correspondant à des lieux : Vladimir, Vlatka, Novgorod, Olonets et Arkhangelsk. Ils partagent un certain nombre de différences vis-à-vis du russe standard.
En termes de phonologie (l’étude des sons d’une langue), les dialectes du nord n’affaiblissent ni ne réduisent la voyelle/o/dans les syllabes inaccentuées, tandis que le russe standard la combine avec une voyelle/a/, produisant un/ə/faible. Par exemple, много « très », « beaucoup de », se prononce « mno-gueu » à Moscou et « mno-go » au nord.
Sur le plan morphologique (la structure de mots individuels), les dialectes du nord changent les articles définis en suffixes, ainsi « le livre » se dit « ta kniga » en russe standard et « knigata » au nord.
Au niveau du lexique (les mots individuels), les variantes du nord ont des mots qui leur sont propres, tels que баской « beau » et ухват ou орать, « labourer » au lieu des mots standards красивый et вспахивать.
Enfin, d’un point de vue syntaxique (l’ordre des mots, parfois selon leur forme), certaines variétés au nord-est utilisent le cas nominatif au lieu de l’accusatif pour exprimer un object direct après un verbe à l’infinitif. Par exemple, pour exprimer la proposition « Nous devons acheter un bateau », ces variétés donneront nádo lódka(Nom) kupít’ au lieu de lódku(Acc) dans les variétés sud.
Ce raisonnement nous conduirait à considérer qu’une langue est une collection de dialectes mutuellement intelligibles. Mais comme nous l’avons vu pour l’allemand, des variétés qui diffèrent fortement peuvent causer des difficultés de compréhension et de communication. A l’inverse, on dit souvent que les locuteurs du danois, du suédois et du norvégien peuvent se comprendre relativement bien s’ils font l’effort nécessaire, or nous considérons leurs variétés comme des langues individuelles correspondant à des états-nations spécifiques. Les dialectes scandinaves sont sujets à un continuum géographique où plus la distance est grande, plus les variétés sont différentes, de manière similaire au continuum des langues romanes occidentales comprenant l’italien, le français, le catalan, le castillan et le portugais.
La distinction entre langue et dialecte est peut-être mieux comprise en tant que notion sociale et politique plutôt que purement linguistique. En ce sens, une langue serait un ensemble de dialectes, gouverné par des continuums géographiques et sociaux, et sujets à des évènements socio-politiques hissant l’un de ces dialectes au sommet de la pyramide via des processus de standardisation. Afin d’illustrer ceci, prenons l’exemple de la Chine.
On a tout d’abord le mandarin, qui est la langue standard, officielle, enseignée à l’école est parlée à la télévision et dans les autres médias. Le mandarin a historiquement été sélectionné comme norme, codifié par des grammaires et des dictionnaires, accepté par une majorité ou une minorité socialement puissante de la communauté, et élaboré pour les besoins de la nation, par exemple dans des contextes administratifs, diplomatiques et éducatifs. Ceci fait du mandarin un dialecte hiérarchiquement supérieur, un acrolecte. A l’autre bout du spectre, il y a le toisanais, qui fut parlé tout d’abord par les ouvriers ferroviaires de Guandong, et qui aujourd’hui n’est ni médiatisé, ni pratiqué à l’écrit. Il s’agit d’un basilecte. Entre les deux, le cantonais est un mesolecte : il est écrit et pratiqué dans des journaux et des médias locaux parce qu’il est parlé par un grand nombre de personnes en Chine, mais les locuteurs du cantonais doivent tout de même connaître le mandarin dans des contextes officiels.
Il est donc difficile de distinguer langue et dialecte, mais pas impossible si l’on ancre notre analyse dans des situations concrètes et des études approfondies de variétés spécifiques.
Il faut cependant noter l’arbitraire de ces hiérarchies. D’un point de vue linguistique, il est absurde de dire qu’une variété est « plus pure », « meilleure » ou « plus belle » qu’une autre, comme on le dit parfois à l’école pour dissuader les élèves de pratiquer leurs dialectes locaux.
On pourrait tout à fait imaginer un monde où le scots est la langue standard et la variété la plus prestigieuse de Grande-Bretagne, tandis que l’anglais d’Écosse serait restreint aux registres familiers et moralement dévalués. Comme le dit le linguiste Max Weinreich (1945), « une langue est un dialecte avec une armée et une marine » (« a language is a dialect with an army and a navy »). Ce dicton s’avère peut-être un peu exagéré ; mais le fait que les hiérarchies entre une langue standard et des dialectes dépendent fondamentalement de constructions socio-politiques, comme c’est le cas pour d’autres aspects de l’identité nationale, est une notion importante à garder à l’esprit dans n’importe quelle discussion sérieuse traitant de l’identité sociale ou nationale appliquée à la politique.
Les relations entre les USA et la Chine vont et viennent au gré des semaines et alors que l'on pensait les négociations au beau fixe avec une levée prochaine de l'embargo visant Huawei, voilà que les USA évoquent de nouvelles sanctions, encore plus lourdes.
Les efforts de Huawei pour se détacher de Google de façon définitive prennent un nouveau sens depuis quelques jours et l'annonce de probables nouvelles sanctions encore plus strictes émanant de la part des USA.
Depuis l'été dernier, les USA ont prononcé un embargo sur la marque chinoise, accusée d'utiliser ses dispositifs de télécommunications pour organiser un espionnage au profit de Pékin, et ce, à travers le monde. En conséquence, certaines sociétés américaines n'ont plus l'autorisation de collaborer avec la marque, et si certaines sanctions ont été levées, la plus importante concerne Google et l'intégration des services mobiles du groupe américain dans les smartphones de Huawei.
Huawei P30 Pro_35
Face à la situation, Huawei a réagi et développe ses propres alternatives, décidé à s'émanciper du bon vouloir américain pour continuer à développer ses parts de marché... Mais les USA pourraient aller beaucoup plus loin pour stopper net la marque sur le terrain du smartphone.
Dans des propositions de nouvelles sanctions, il est évoqué un amendement qui permettrait aux USA de contraindre Huawei à ne plus se fournir de composants ou services quand ces derniers intègrent plus de 10 de propriétés intellectuelles américaines.
Mais la mesure pourrait aller encore plus loin : les USA pourraient tout simplement contraindre les sociétés qui exploitent du matériel américain ou des licences américaines à ne plus collaborer du tout avec Huawei, sous peine de se voir retirer les licences d'exploitation ou le matériel en question.
Huawei P30 Pro_37
Le problème est donc le suivant : même si Huawei dispose de ses propres SoC, la marque ne les produit pas elle-même et c'est le fondeur TSMC qui s'en charge à Taïwan. Or, TSMC utilise en grande majorité du matériel américain dans ses processus de fabrication, et aucune chaine de production ne mise sur du matériel 100% chinois...
En clair, les USA pourraient trouver là un moyen de pression permettant de priver Huawei du moindre composant électronique et assécher ainsi sa production de smartphone.
Il est actuellement très difficile de penser que les USA pourraient aller jusque là dans sa guerre commerciale avec la Chine, qui par ailleurs pourrait appliquer des conditions similaires dans une foule d'autres domaines. Cette alternative pourrait d'ailleurs déclencher une véritable cascade de mesures protectionnistes à travers le monde entier et ce ne sont certainement pas les meilleurs leviers à pousser d'un point de vue diplomatique ou économique, mais comme toujours avec les USA, il est avant tout question d'intimidation.
Celles qui n'ont pas adopté le nom de leur mari se le voient fréquemment imposé par les impôts, la CAF, la Sécu ou les banques. L'usage continue de prévaloir sur la loi.
Aucune loi n'a jamais contraint les femmes à prendre le nom de leur époux, mais l'administration française fait de la résistance.
En octobre dernier, le gouvernement annonçait mettre fin à une règle jugée «obsolète», qui donnait priorité au nom de l'époux sur l'avis d'imposition –même lorsque l'épouse ne l'avait pas choisi comme nom d'usage.
L'année 2020 sera donc la première à voir (officiellement, puisque certains services le faisaient déjà) les deux noms d'un couple marié figurer sur ces documents.
Or, cette ancienne règle du code général des impôts n'est pas supprimée en vertu de sa nature ouvertement discriminante vis-à-vis des femmes, mais parce qu'elle n'est «plus adaptée à la situation de la loi […] du 17 mai 2013 ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe».
En France, aucune loi n'a jamais contraint les femmes à prendre le nom de leur époux. L'usage est seulement coutumier, et personne ne perd son nom en prenant celui de la personne épousée, mais gagne un nom d'usage. Les hommes, eux, ont dû attendre 2011 pour qu'un décret leur permette de «substituer» leur nom à celui de leur épouse (en 2012, après un parcours du combattant, un homme a obtenu gain de cause pour la première fois).
En 2002, Ségolène Royal, alors ministre de la Famille, met fin à la prééminence du nom du mari. La réforme, entrée en vigueur trois ans plus tard, fait remplacer dans la loi le «nom patronymique» par le «nom de famille» et permet enfin aux femmes mariées de donner leur nom à leurs enfants.
En théorie donc, la suprématie «légale» du patronyme masculin n'est plus qu'un mauvais souvenir, mais en pratique? Sans surprise, c'est le patriarcat qui gagne.
Solveig, qui s'est mariée en 2016 en conservant son nom, a fait les frais des pratiques périmées typiques de l'administration française: «À partir du moment où j'ai envoyé le certificat de mariage à la CAF pour mettre à jour mon dossier, ils ont carrément rayé mon nom pour mettre celui de mon mari. Je ne recevais plus de courrier à mon nom, mais au sien. J'avais eu quelqu'un au téléphone qui m'avait répondu: “C'est automatique, c'est comme ça.”»
Trois ans plus tard, c'est la Sécurité sociale qui s'y met: «Je suis dans la salle d'attente de mon médecin traitant, avec qui j'ai pris rendez-vous sur Doctolib, et là, on vient m'appeler, mais par le nom de mon mari.»
Solveig a pourtant pris rendez-vous avec son nom de naissance. «Il s'est avéré qu'en connectant ma carte Vitale, j'étais désormais au nom de mon mari! Il faudrait que je change de carte, mais ça me met tellement en rage de devoir faire ces démarches alors que je n'ai jamais rien demandé… Même si ça faciliterait grandement les choses, puisque nous avons des enfants que nous avons choisi d'appeler avec le nom de leur père.»
Elle ne croit pas si bien dire. Géraldine, qui travaillait à la CPAM en 2016, confirme: «Je pouvais pas donner d'information sur ses enfants à une mère qui ne portait pas le même nom qu'eux, il fallait obligatoirement qu'elle présente le livret de famille.»
Pire: «Je ne compte plus les fois où une femme amenait le RIB d'un compte joint, mais comme le nom de l'homme y figure toujours en premier, on ne pouvait pas accepter le RIB sans attestation sur l'honneur de ce dernier.»
Et les galères continuent même après un divorce: «C'était laborieux, pour les femmes divorcées ayant pris le nom de leur mari, de refaire une carte Vitale à leur nom de naissance, puisqu'elles devaient ramener l'intégralité du jugement du divorce, qui fait je ne sais pas combien de pages. Si elles ne fournissaient qu'une copie simple, elles recevaient une nouvelle carte Vitale… au nom de leur ex.»
Marine a épousé Gwendal en mai 2016 et a préféré conserver son nom de famille. «L'année d'après, nous avons donc déclaré notre mariage aux impôts, raconte Gwendal. Comme ma déclaration était très simple, alors que ma femme doit déclarer du foncier, elle s'est mise en première déclarante et moi en deuxième. Mais ma femme touchant deux fois plus que moi à l'époque, je pense que par sexisme, ils ont considéré que c'était forcément moi le déclarant 1. Donc ils ont interverti les déclarants –mais pas les déclarations, évidemment.»
Une erreur pas tout à fait banale et qui entraîne une réaction en chaîne: «En 2018, ma femme étant enceinte, on s'inscrit à la CAF. On se rend compte qu'elle fait la même inversion, parce qu'elle se base en réalité sur les impôts.»
Et ça se complique: «De plus, finissant ma thèse, on doit déclarer que je suis au chômage. Sauf qu'à cause de l'inversion, la CAF va considérer que je ne touche plus les revenus qui correspondent en réalité à ceux de ma femme. Comme on ne veut pas se faire accuser de fraude, on prévient donc la CAF, qui dit ne pouvoir rien faire.»
C'est donc avec les Finances publiques que Gwendal et Marine ont dû batailler, pendant «pas mal de temps», pour que tout rentre dans l'ordre. Contactée, la DGFIP indique qu'il «suffit de faire la demande auprès de son service de rattachement pour que par exemple les avis/déclarations soient envoyés aux deux noms dans un couple marié ou pacsé» et concède «que sur le traitement global de près de 38 millions de foyers fiscaux, quelques erreurs soient à signaler concernant le traitement de ce type de demandes».
Intéressant de constater que ces erreurs ne fonctionnent que dans un sens, toujours le même
Géraldine, l'ancienne employée de la CPAM, confirme que si la case «nom de jeune fille» continue de figurer sur les formulaires à remplir et les dossiers des bénéficiaires, l'équivalent masculin n'existe tout simplement pas.
Des formulaires obsolètes qui énervent Charlie, mariée en 2019 avec un homme qui a pris son nom: «Régulièrement, on doit inscrire le “nom de jeune fille” de mon mari ou alors on tombe sur des formulaires où on ne peut même pas renseigner son nom de naissance… Donc soit on barre la première mention, soit on rajoute la seconde, mais à chaque fois, on se demande si on va encore devoir faire des démarches supplémentaires pour que les noms ne soient pas inversés, ou que son nom d'usage à lui soit respecté.»
Depuis leur mariage, Charlie et son époux ont dû se montrer pédagogues face à nombre d'employé·es peu habitué·es à ce cas de figure: «Une fois, on nous a inscrit comme un couple d'hommes –en plus j'ai un prénom mixte, donc ça n'aide pas. Et quand on leur fait remarquer l'erreur, la réponse c'est très souvent “on ne savait pas que c'était possible”.»
Exemple chez le notaire, en juillet dernier: «Ils ont cru à une erreur de notre part, donc au lieu de revérifier ou de nous demander, ils ont inversé les noms de famille sur le compromis de vente. Puis ils ont osé nous dire qu'ils ignoraient que c'était légal pour le mari de prendre le nom de famille de son épouse, alors que la loi a bientôt dix ans…»
«Dans notre ancienne banque, quand on a voulu faire le changement de nom d'usage pour mon mari, ils ne connaissaient pas la procédure. Alors que logiquement, ça devrait être la même que celle d'une femme qui prend le nom de son époux…», raconte encore Charlie.
Et en changeant d'établissement, rebelote. «Déjà, à l'inscription, la conseillère ne trouvait pas comment lui mettre mon nom en nom d'usage dans le logiciel. Ensuite, à cause d'un prélèvement refusé à mon mari en raison de son changement de nom, on s'est retrouvés avec mon compte personnel à son nom de naissance, et inversement !»
Après trois tentatives de contact via l'espace client de la Banque populaire restées sans réponse, Charlie finit par obtenir gain de cause. «Il a fallu que des virements sur mon compte personnel soient refusés à cause du RIB qui a été mis au nom de mon mari pour que tout ça soit traité sérieusement. La banque n'a jamais cherché à se justifier ou s'excuser. La seule “raison” qu'on nous a donnée, c'est que “c'est pas courant”.»
Catherine, 76 ans, a commencé sa vie professionnelle en 1960, à la BNCI (ancêtre de la BNP). Mariée à 17 ans, à cette époque, elle n'a pas le droit d'ouvrir un compte en banque ni travailler sans l'autorisation de son mari.
Car si la loi du 18 février 1938 a déjà supprimé l'incapacité juridique de la femme mariée et son devoir d'obéissance inscrits dans le code civil (code Napoléon) depuis 1804, il faut attendre le 13 juillet 1965 pour que la réforme des régimes matrimoniaux consacre l'autonomie financière de ces femmes, qui jusqu'alors ne pouvaient signer un chèque, acheter une maison en leur nom propre ou signer un contrat de travail sans l'accord de leur mari.
Cela fait donc cinquante-cinq ans seulement que toutes les Françaises disposent de leurs propres bien et ne sont plus, dans la loi, traitées en éternelles mineures, passant de l'autorité du père à celle du mari.
En 1992, Catherine perd son époux, dont elle avait pris le nom. «Dans l'agence BNP où nous avions notre compte, une dame charmante lisait les avis de décès et vérifiait dans la clientèle qui était concerné. Je reçus donc, sans avoir rien demandé, un chéquier indiquant “Mme veuve Nomdemonmari”.»
Elle refuse une première fois («hors de question d'avoir perpétuellement cette douleur sous les yeux») mais la banque lui renvoie un second carnet de chèques à «Mme Bernard Nomdumari». «Finalement, après une explication assez vive, j'obtins enfin un chéquier à mon nom!»
Catherine dénonce des «blocages» qu'elle estime dus «à un manque criant de connaissance, soigneusement entretenu par des siècles de patriarcat». Pour les contourner et s'éviter des migraines, certaines femmes omettent donc de mentionner le nom de leur mari lorsqu'elles remplissent des papiers. Une astuce que plusieurs se sont vu souffler par… l'administration elle-même.
Pour sa deuxième campagne, le candidat présente ses colistiers, 100 % écologistes et animalistes dont la majorité fait ses premiers pas en politique.
"Sagesse, beauté et force": trois mots, qui, pour Olivier Lesage, résument le mieux l’état d’esprit de l’équipe qui l’accompagne dans la campagne des municipales. Jeudi soir, le chef de file de "Oxygène Toulon, liste 100 % écologiste", s’est réjoui d’être entouré par des colistiers "dynamiques, indépendants" de tous âges - la benjamine a 23 ans et la doyenne 81 ans -, de tous horizons, apportant chacun leurs compétences notamment dans le monde de l’économie, du social, de la défense, de la sécurité, de l’éducation, du handicap, de la jeunesse, de l’environnement, ou encore du tissu associatif.

"Ces citoyens qui veulent un changement à Toulon, et dont 90 % s’engagent pour la première fois en politique", partagent cette même volonté d’ancrer en terre toulonnaise, mais aussi métropolitaine, "une écologie non pas intégriste, mais moderne qui peut s’adapter à Toulon, ici, et maintenant" loin de "la politique politicienne et partisane", a précisé Olivier Lesage.
Jeudi soir, au Pont-du-Las, dans le commerce d’une de ses colistières "une des permanences éphémères", le candidat qui brigue, pour la seconde fois, le fauteuil de maire, a présenté son équipe.
Soutenus par l’Alliance Écologiste Indépendante, le Mouvement citoyen pour la protection animale et le Mouvement citoyen Réconciliations, les 59 colistiers et les deux suppléants ont, chacun, réaffirmé leur engagement écologique, mais aussi animaliste.
Signataire de la charte avec l’association L214, Olivier Lesage, et ses colistiers ont fait de "l’amélioration des conditions de vie des animaux et du respect de ses derniers", un axe fort de leur programme. Il n’est pas le seul.
Pour "entrer dans un nouvel air", Olivier Lesage qui se glisse facilement dans la peau d’un "lanceur d’alerte" cible l’amélioration du cadre de vie en faisant de la lutte contre la pollution, notamment sonore et visuelle, son cheval de bataille avec "une diminution de 60%" et en faisant le choix des modes doux - tramway et création de quarante kilomètres de pistes cyclables.-
Une politique écologique intégrée comme le souhait de "récupérer sur l’espace public près de 20 hectares pour reverdir notre ville".

Cet État de l'Ouest économise de l'argent en envoyant les fonctionnaires acheter leurs médicaments au Mexique où les prix sont moins élevés.
En 2018, l'Utah a créé un programme spécial pour les fonctionnaires ayant des frais médicaux élevés. Plutôt que de rembourser les médicaments aux prix américains exorbitants, l'État a décidé de financer le tourisme médical. Depuis 2018, dix fonctionnaires participent à cette initiative. En voyageant au Mexique pour acheter leurs médicaments, ces employés ont déjà permis d'économiser environ 225.000 dollars (soit 206.000 euros) à leur assurance publique. Non seulement l'État leur paye le voyage, mais les personnes qui participent reçoivent aussi un bonus de 500 dollars à utiliser comme bon leur semble.
Dans le cadre de cette initiative, Ann Lovell, une enseignante de 62 ans se rend régulièrement à Tijuana afin d'acheter des médicaments pour son arthrite. Son billet d'avion est payé par son assurance médicale. Elle atterrit à San Diego puis un chauffeur l'amène à Tijuana, où elle va à l'hôpital et obtient ses médicaments. Les comprimés dont elle a besoin lui coûtaient 450 dollars (413 euros) aux États-Unis, mais le prix allait passer à 2.400 dollars (2. 200 euros). Au Mexique, le prix est beaucoup plus raisonnable.
Le député qui a mis en place ce programme espère qu'un plus grand nombre de fonctionnaires s'inscriront car l'État pourrait alors beaucoup économiser. Les malades ont d'ailleurs le choix des destinations, entre le Mexique et le Canada.
Le tourisme médical n'est pas un phénomène nouveau aux États-Unis. Dans un sondage de 2016, 8% des Américain·es disaient avoir acheté des médicaments à l'étranger. Mais ce programme de l'Utah est une première. Aucun état n'avait auparavant sponsorisé officiellement ce genre de tourisme pour limiter les dépenses. «C'est malheureux que les citoyens de ce pays doivent aller à l'étranger pour obtenir des médicaments à des prix raisonnables», a déclaré le fondateur d'une association défendant un meilleur accès aux soins.
ABC News raconte aussi l'histoire d'une employée qui choisit de faire le voyage au Mexique avec son mari alors que leur assurance les aurait remboursé entièrement. En choisissant cette option, le couple dit être content de faire économiser de l'argent à leur assureur public (qui paye les prix mexicains), ainsi que de pouvoir voyager gratuitement et de gagner 500 dollars.
Les applications alimentaires se développent et de plus en plus de personnes les utilisent. Mais au fait, que valent-elles vraiment ? Les informations qu'elles transmettent aux consommateurs sont-elles fiables ? Et ces derniers deviennent-ils plus responsables ou, au contraire, sont-ils asservis par ces technologies ?
Il semble que le comportement consistant à scanner les aliments au supermarché soit rentré dans les mœurs communes. Lorsqu'on fait ses courses, il n'est pas rare de voir des personnes scanner des aliments. Même à la maison, autour d'un bon repas, certains sont de vrais Lucky Luke du « scannage ». Intuitivement, ces initiatives paraissent louables et utiles. En effet, ces applications informent le consommateur et font office de GPS dans les méandres des grandes surfaces. Néanmoins, avant de faire leurs éloges, il faut poser deux questions essentielles. L'information transmise est-elle fiable ? Le consommateur devient-il responsable ou dépendant ?
L'information la plus fiable possible serait un accord parfait entre la note délivrée par les applications et ce que la méthode scientifique a réussi à mettre en évidence grâce aux données disponibles jusqu'à présent. Sachant cela, on peut se poser quelques questions légitimes quant à la totale fiabilité de ces applications.
En effet, la majorité d'entre elles, dont la célèbre Yuka, se basent sur un outil mis au point par des chercheurs en nutrition : le nutri-score. Étant donné qu'il émane d'équipes de scientifiques, on pourrait penser que c'est un outil qui transmet une information fiable telle que nous l'avons décrite. Ce n'est pas totalement le cas. Ce score donne une note couplée d'un code couleur comprise entre A (vert) et E (rouge) pour juger de la qualité d'un aliment. Si ce code est sans doute utile pour lutter contre la surconsommation de calories, de graisses et de sucres dont est victime notre société moderne, sa capacité à lutter contre la malbouffe en général est, quant à elle, limitée.
En effet, ces 3 indicateurs sont importants mais trop peu exhaustifs pour espérer rendre compte du réel potentiel santé d'un produit. À titre d'exemple, il n'évalue pas le degré de transformation et la qualité des nutriments (lipides, glucides, protéines) contenus dans les produits alimentaires. Scan'up, quant à elle, a intégré la transformation dans ses critères grâce à la notation mise au point par l'entreprise Siga. Ensuite, on assiste parfois à une prise en compte de données plus ou moins pertinentes de la part des deux leaders (Yuka et Scan'Up) telles que le caractère bio d'un produit. La présence d'additifs controversés est un autre paramètre délicat à considérer, qui surfe entre marketing de la peur et réel questionnement à l'égard de certaines substances. Sachant tout cela, le consommateur se retrouve t-il émancipé ou asservi ?
Il n'y a aucun doute sur le fait que le consommateur s'émancipe considérablement de sa condition de non-sachant grâce à ces applications. Cela est vrai si l'application transmet l'information la plus fiable, à l'instar d'un GPS, par exemple. Ce dernier est très utile pour les personnes ne sachant pas lire une carte, de même que l'application alimentaire est utile pour une personne ne sachant pas lire une étiquette alimentaire (si on occulte le problème de la dépendance au réseau).
Mais nous l'avons vu, ce n'est pas totalement le cas. Ces applications ne transmettent pas l'information la plus fiable. Dès lors, elles induisent, plus ou moins, le consommateur en erreur. Elles le déresponsabilisent du choix éclairé qu'il pourrait faire en se basant sur l'ensemble des données scientifiques (même s'il n'a pas forcément les compétences pour le faire, évidemment). En ce sens, elles l'asservissent plus ou moins, surtout s'il ne fait pas l'effort de comprendre comment elles fonctionnent et de constater leurs limites. Aussi, même s'il existe des grandes lignes pour savoir comment manger, à l'instar du concept de médecine personnalisée, celui de nutrition individualisée grandit.
À l'inverse, ces applications sont globalisantes et généralistes, ce qui est formidable pour la santé publique (si elles transmettent l'information la plus fiable) mais un peu moins pour l'individu. En réalité, il semble qu'aucune note ni aucun code couleur ne valent une connaissance aguerrie de ce qu'est une alimentation équilibrée couplée d'une capacité à l'adapter à sa propre vie. Cela devrait s'apprendre, à l'école, par exemple, si l'on considère que c'est le rôle de l'État que d'apprendre à ses concitoyens à prendre soin de leur santé.
Ce qu'il faut retenir
Les applications alimentaires se développement et sont de plus en plus utilisées.
L'information transmise est plus ou moins fiable selon les applications et les critères pris en compte.
Ces applications émancipent le consommateur tout en l'asservissant et en le dépossédant de sa faculté de se faire un avis éclairé.
Les États-Unis auraient enfin des preuves concrètes de l'espionnage de Huawei. Ironiquement, le géant chinois utiliserait des portes dérobées... demandées par les gouvernements pour leur propre espionnage.
Les États-Unis seraient-ils enfin prêts à apporter des preuves pour soutenir leurs accusations d’espionnage contre Huawei ? Le gouvernement de Donald Trump a exclu le constructeur de réseaux télécoms de son pays depuis presque un an. Et il incite fortement ses alliés occidentaux à faire de même.
Les USA avancent que Huawei permettrait au régime chinois d’espionner les communications qui passent par ses réseaux. L’entreprise a toujours nié une telle pratique, et demande à ce que les États-Unis fondent leurs accusations sur des preuves.
Cette guerre de communication pourrait bientôt se déplacer sur le terrain des faits. Le Wall Street Journal révèle que les représentants américains auraient des preuves concrètes des méthodes d’espionnage de Huawei. « Nous avons les preuves que Huawei à la capacité de secrètement accéder à des informations personnelles et sensibles présentes dans les systèmes qu’elle entretient et vend dans le monde entier », s’est exprimé Robert O’Brien, conseiller à la sécurité américaine. Gardées secrètes dans un premier temps, ces preuves sont partagées avec certains alliés des États-Unis depuis quelques mois.
Plus précisément, le constructeur chinois aurait installé un moyen d’emprunter des accès en théorie réservés aux forces de l’ordre pour intercepter — légalement — les communications. Huawei a, de nouveau, contredit ces accusations. Pour alimenter leurs inquiétudes, les États-Unis pointent la proximité entre le géant chinois et son gouvernement, qui lui fait un cadeau fiscal de plus de 75 milliards de dollars.
Aux États-Unis, les constructeurs d’équipements télécom doivent introduire dans leurs équipements réseau une interface, véritable porte dérobée, réservée à l’usage des forces de l’ordre. Ce backdoor se compose de plusieurs éléments, disséminés dans les tours radio, les basses couches logicielles et le système de chiffrement. L’objectif : s’assurer que l’information soit lisible par des personnes autorisées, et donc qu’elle soit dépourvue de protection. Cet espionnage légal est encadré, et donc en théorie restreint par différents protocoles et autorisations. Il faut, par exemple, que les forces de l’ordre présentent l’équivalent d’une demande de perquisition ou d’une décision de justice. Elles doivent aussi informer les opérateurs réseau, et ne peuvent normalement pas y accéder sans leur autorisation.
En France, c’est ironiquement la loi sur la sécurité des réseaux mobiles, surnommée loi anti-Huawei, qui introduit la mise en place d’une telle l’interface. Votée en juillet dernier, cette loi est censée renforcer les protections contre l’espionnage. Mais elle exige au passage l’existence de portes dérobées légales dans les réseaux, afin de permettre l’écoute ou l’interception de messages. Combinée aux outils de la loi Renseignement, cette nouvelle loi permet une surveillance poussée, comme le relève NextInpact.
C’est donc ce genre d’interface que Huawei utiliserait pour espionner, d’après les Américains. Le tout, sans que ni l’opérateur ni les agences de sécurité nationale ne soient au courant. Et d’après eux, les équipementiers concurrents, comme Nokia et Ericsson, n’auraient pas les mêmes possibilités.
Avec ces supposées preuves, les USA espèrent renforcer leur combat contre Huawei. Dès 2012, le Congrès avait identifié l’entreprise comme un risque à la sécurité du pays, mais le pays n’a jamais vraiment pu soutenir ces propos. De son côté, Huawei a convaincu de nombreux opérateurs, avec son équipement réputé pour ses prix compétitifs. Malgré ces nouvelles preuves, les États-Unis ont encore du chemin pour faire tomber leur némésis.
D’abord, les propos qu’ils avancent restent flous. Les États-Unis ne fournissent pour l’instant aucun détail technique sur la porte dérobée ni sur son éventuelle exploitation par l’entreprise chinoise. Le WSJ n’est parvenu à grappiller qu’une seule information : Huawei aurait installé ce genre de backdoor dès 2009, lors de l’installation des équipements 4G.
Ensuite, aucun opérateur n’a encore décelé de preuve d’espionnage sur son système. Donc en attendant une éventuelle publication de ces preuves, ce bras de fer se limitera toujours à parole contre parole. Même si pour soutenir leurs suspicions, les États-Unis peuvent compter sur les écarts de sécurité de Huawei dans d’autres secteurs, comme les microprocesseurs de sa filiale HiSilicon.
Du côté des pays, la position américaine ne fait pas l’unanimité. Déjà, le Royaume-Uni a décidé d’utiliser de l’équipement Huawei sur certaines parties de son infrastructure 5G. Une petite claque pour les Américains : d’après les Britanniques, cette nouvelle menace serait en réalité déjà connue et aurait été prise en compte dans l’appel d’offres.
En Allemagne, l’équation est autre : le représentant dépêché par les États-Unis aurait fourni des preuves jugées convaincantes, d’après le WSJ. En revanche, le plus gros opérateur du pays, Deutsche Telekom, a balayé les craintes : son système d’interception légale de l’information serait construit par une entreprise allemande. Donc même si Huawei construisait d’autres composants du réseau, il n’aurait d’après lui pas accès à l’interface. Le pays va bientôt voter une loi qui garantirait à Huawei l’accès au marché de la 5G, à condition que l’entreprise fournisse suffisamment de garanties de sécurité. Reste que les USA ont laissé entendre qu’accepter l’entreprise chinoise pourrait envenimer la situation diplomatique entre les deux pays.
Avec la loi « anti-Huawei », la France s’est dotée d’une législation qui impose un « régime d’autorisation préalable, fondé sur des motifs de défense et sécurité nationale », pour tous les matériels installés depuis février dernier. Le Premier ministre doit évaluer « s’il existe un risque sérieux d’atteinte aux intérêts de la défense et de la sécurité nationale » avec tel produit ou tel logiciel. Pour cela, il dispose de l’appui des services de l’État, dont l’ANSSI, qui joue un rôle de cybergarde du corps. L’ajout de preuves concrètes par les États-Unis pourrait donc définitivement faire pencher la balance contre Huawei, à l’approche des résultats des appels d’offres 5G.
Free a fait savoir que son réseau 5G utilisera des équipements Nokia, tandis qu’Orange ne mobilisera pas Huawei non plus. SFR et Bouygues Telecom n’ont pas encore pris position, mais pourraient faire appel à Huawei pour une partie de leurs équipements. La France donne particulièrement du fil à retordre au géant chinois. C’est pourquoi l’an dernier, Huawei a dépêché depuis son siège social de Shenzhen l’une de ses meilleures lobbyistes, Linda Han, au poste de vice-présidente des affaires publiques.
Dans un entretien du 12 février 2020 avec les Échos, elle défend : « Huawei respecte la loi française, que les choses soient claires. Huawei est une entreprise européenne en Europe et une entreprise française en France. Nous vendons des équipements, certes, mais toutes les données sont chez les opérateurs télécoms. Comme le dit Stéphane Richard [PDG d’Orange, NDLR], les opérateurs ont toutes les compétences pour garantir la sécurité de leurs infrastructures. » Et elle n’est pas seule, l’ambassade de Chine en France est également venue au secours de son champion national. Elle s’inquiète des restrictions contre Huawei, qu’elles soient géographiques (interdiction des équipements 5G Huawei dans les grandes villes) ou administratives (avec un délai de validité de l’autorisation plus courte que pour les concurrents). Surtout elle laisse planer la menace de représailles économiques.
Que vont décider les pouvoirs publics ? Réponse dans les semaines à venir.
Présentation
Présentation
Les migrants du XVIIème siècle
Les Acadiens en Poitou : ceux qui repartent, ceux qui restent
Les Acadiens à Châtellerault
Combien d'Acadiens ?
Les premiers historiens de la colonie acadienne
Plans issus de l'ouvrage du général Papuchon
La Ligne acadienne : avant l'arrivée des Acadiens
Le plan et l'arpenteur
La Ligne acadienne : après les départs
Les pouvoirs publics et les Acadiens
Autour de la Ligne acadienne
Tous les documents ici présentés sont issus des fonds des Archives départementales de la Vienne.
On ne trouvera parmi eux aucun document ayant directement trait aux départs d’habitants du Poitou vers l’Acadie, dès les années 1630 pour les plus précoces. Ces départs étant liés à des initiatives individuelles, les traces qu’ils ont pu laisser dans les documents sont souvent ténues et indirectes : pour les retrouver, il est nécessaire de reconstituer des parcours individuels, à partir de sources qui pourront se trouver tant outre-atlantique (documents relatifs aux migrants, mais après leur arrivée en Acadie) qu’en France, dans les départements côtiers (archives des lieux d’embarquement), ou encore dans les lieux d’origine des migrants. Ainsi les registres paroissiaux, où l’on peut retrouver les actes de baptême ou mariage de personnes ayant émigré ultérieurement en Acadie : un exemple d’un tel acte de baptême est présenté ici.
Tous les autres documents présentés ont donc été produits après l’arrivée des réfugiés acadiens en France et, plus précisément, dans le cadre de leur accueil dans le Poitou, à partir de 1773. En effet, les conditions et les modalités de cet accueil ont cette fois mobilisé fortement les autorités, générant une abondante documentation.
Cette documentation se retrouve aujourd’hui en particulier dans un fonds d’archives communément appelé « chartrier de La Roche de Bran », du nom du château proche de Poitiers où il était conservé au moment de sa remise aux Archives départementales de la Vienne. Ce fonds contient notamment les archives de la seigneurie de Monthoiron, et en particulier les documents relatifs à la tentative d’implantation des Acadiens sur ces terres. Les autres documents présentés proviennent principalement :
On a vite fait d'incriminer les gaz à effet de serre dans les hivers de plus en plus doux en Europe. En réalité, la cause de la disparition des vagues de froid, de la neige et du blizzard serait en grande partie liée... aux efforts en matière de pollution. La diminution de la quantité d'aérosols entraîne un forçage radiatif, qui lui-même génère d'autres phénomènes climatiques en cascade.
L'hiver 2019-2020 s'annonce d'ores et déjà comme un record de douceur. Les mois de décembre et janvier ont été les plus chauds jamais enregistrés depuis le début des mesures en France, selon Météo France, avec une température moyenne nationale de 7,6 °C, soit 2,3 degrés au-dessus des normales. Plusieurs records de chaleur et de pression ont été battus, avec par exemple 26,6 °C le 3 février à Biarritz, soit plus que la moyenne d'un mois de juillet.
En fait, cela fait plusieurs années que la neige se faire rare à Noël en France et dans tout le reste de l'Europe. Coupable tout désigné : le réchauffement climatique dû aux émissions de CO2. Et bien, non : ce serait plutôt la faute... au renforcement des réglementations en matière de pollution atmosphérique, atteste une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Climate Change le 3 février. « En ce qui concerne le climat hivernal, les aérosols ont un impact encore plus important que les gaz à effet de serre sur le réchauffement », atteste Jonathan Jiang, chercheur au CalTech et coauteur de l'article. Les chercheurs ont analysé la fréquence et l'intensité des épisodes de froid en Europe et en Russie sur la période 1970-2005 et ont révélé « la signature indéniable » de la diminution des aérosols sur la raréfaction des hivers froids.
Les aérosols atmosphériques, provenant principalement de l'urbanisation et de l'industrialisation, constituent le deuxième facteur de changement climatique dans le système terrestre après les gaz à effet de serre. En réfléchissant et en absorbant la lumière du soleil, les particules de suie, de sulfates ou d'autres composés contribuent à abaisser localement les températures et modifient le bilan radiatif terrestre. Un phénomène appelé « éclaircissement » et qui exerce un refroidissement radiatif d'environ -0,8 W/m2 au niveau mondial selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec). Or, en Europe, les émissions d'aérosols, surtout celle des aérosols sulfatés, ont fortement diminué grâce aux politiques de réduction de la pollution. D'après une étude de 2014 du Centre national de recherches météorologiques français, l'éclaircissement expliquerait 23 % de l'augmentation de température en surface en Europe entre 1980 et 2012, « contribuant de manière notable au réchauffement climatique régional ».
Les changements climatiques sur l’Europe entre 1970 et 2005 (l’échelle va croissante du bleu vers le rouge. a) émissions d’aérosols. b) forçage radiatif. c) vitesse de vents à 200 hPa (courant-jet) et d) pression atmosphérique. © Yuan Wang et al., Nature Climate Change, 2020
Mais ce n'est pas tout : car le forçage radiatif a lui-même engendré un autre phénomène climatique, accentuant encore la diminution des vagues de froid, démontrent Yuan Wang et ses collègues dans la nouvelle étude de Nature. « Le réchauffement en Europe entraîne un plus fort gradient de température entre l'Europe et le pôle Nord, ce qui contribue à verrouiller le courant-jet polaire dans une position stable », notent les auteurs. Ce courant-jet de haute altitude (plus communément appelé jet-stream), qui circule d'ouest en est, délimite les zones d'air froid au nord et les zones d'air chaud au sud. En temps normal, il fluctue entre les basses et les hautes altitudes, laissant ainsi l'air froid monter ou descendre. De plus, l'expansion tropicale de la cellule de Hadley, qui redistribue la chaleur accumulée à l'équateur vers les plus hautes latitudes, contribue à déplacer le courant-jet vers le pôle Nord, affaiblissant encore les possibilités de descente d'air froid.
Bientôt des hivers sans neige ?
Et les stations de ski n'ont pas fini de voir fondre leur couverture neigeuse. Car après l'Europe, la Chine s'est elle aussi lancée dans une lutte sans merci contre la pollution, ce qui devrait réduire encore la fréquence des vagues de froid hivernales notamment sur l'Europe du Nord et de l'Est. Évidemment, tous ces mécanismes sont hautement fluctuants. D'autres études ont par exemple montré que le réchauffement du pôle Nord pouvait au contraire affaiblir le jet-stream, laissant ainsi l'air froid descendre sur l'Europe. Mais la tendance à la diminution des aérosols ne va, elle, pas s'inverser, d'autant plus que la pression des populations est de plus en plus forte sur les questions climatiques. Cet exemple illustre en tout cas que même des bonnes intentions entraînent des effets secondaires insoupçonnés.
Ce qu'il faut retenir
Les émissions d’aérosols anthropiques ont fortement diminué ces 50 dernières années, en Europe.
Or, ces émissions limitaient le réchauffement en réfléchissant et en absorbant le rayonnement solaire.
Le réchauffement engendré par l’éclaircissement entraîne lui-même un blocage du courant-jet sur les régions polaires, l’empêchant de nous amener de l’air froid.
Toujours sanctionné par l'embargo américain, Huawei n'est pas en mesure de proposer l'accès aux Google Mobile Services sur ses terminaux. Et selon un cadre de la marque, la situation ne changera pas, même si les USA levaient les sanctions.
Mise à jour du 31/01/2020
Huawei a tenu à apporter une précision supplémentaire en réponse à notre article : "Une version libre de droit du système d’exploitation et de l’écosystème Android reste notre préférence, cependant si nous ne pouvions pas continuer de l’utiliser, nous avons la capacité à développer nos propres système d’exploitation et écosystème"
Article d'origine :
Huawei est sans doute allé trop loin pour faire machine arrière désormais : un cadre de la marque chinoise affirme ainsi que la marque ne souhaite plus réintégrer les services de Google dans ses terminaux, même si la levée de l'embargo américain était prononcée.
Cela fait des mois que la situation stagne : depuis la fin du mois de mai 2019, Huawei a été placée par décret sur la liste noire des sociétés chinoises avec lesquelles les marques américaines ne peuvent plus collaborer. Si quelques assouplissements ont eu lieu depuis, Huawei n'est plus en mesure d'utiliser la version d'Android de Google, ni ses services. Cela implique aucun accès au Play Store, Gmail, Maps et autres produits signés Google.
Si le marché asiatique est de toute façon peu intéressé par les services de Google, la marque règne sans partage sur l'Europe et le reste du monde, et Huawei a été déstabilisé par la situation.
Mais la marque s'est rapidement tournée vers Android AOSP, et lancé un plan d'investissement colossal pour attirer les éditeurs et développeurs sur sa propre plateforme : Huawei App Galerie.
La situation reste assez problématique pour les utilisateurs, et pourtant Huawei ne souhaiterait plus faire machine arrière : selon un cadre de la marque, le géant chinois a trop investi pour revenir sur les services de Google, et la situation a été vécue comme un élément déclencheur pour initialiser l'émancipation de la marque vis-à-vis des USA.
Huawei P30 Pro_35
Le Mate 30 Pro, premier smartphone de Huawei à sortir sans services Google
Huawei ne veut plus être dépendante de Google, et plus que cela, la marque souhaite désormais se poser en concurrence directe : Huawei pourrait ainsi proposer ses propres services à tout un ensemble d'autres marques asiatiques pour doper l'adoption de ses outils.
Même si l'embargo américain vient à être levé, rien n'indique qu'une nouvelle sanction n'interviendra pas d'ici 1 an ou même plus rapidement et Huawei ne souhaite plus être suspendue aux décisions politiques de la sorte.
La marque reste réaliste et s'attend à une baisse des parts de marché sur l'année : la gamme P40 ne proposera pas les GSM, et il faudra du temps aux utilisateurs et beaucoup de communication pour faire valoir les alternatives de la marque.
Alors que Firefox demeure très populaire, son « petit frère » Thunderbird ne représente aujourd'hui que 0,5 % du marché des clients de messagerie électronique. Malgré cette audience confidentielle, la fondation Mozilla a décidé de changer son mode de fonctionnement avec, désormais, un système combinant dons et partenariats pour tenter de le monétiser et ainsi maintenir son développement.
Les années passent, et personne ou presque n'est parvenu à détrôner Outlook sur PC ou Mail sur Mac. Alors que la concurrence est fournie du côté des navigateurs avec Chrome, Firefox, Edge ou encore Safari et Opera, aucun logiciel n'a réussi à s'imposer comme une référence pour déboulonner Microsoft et Apple.
La preuve avec Thunderbird, le petit frère de Firefox. Depuis des années, Mozilla le maintient en vie malgré une audience confidentielle, et la fondation a décidé de lui offrir une dernière chance. Le client de messagerie va être transféré dans une filiale, MZLA Technologies Corporation, qui financera son développement tout travaillant à sa monétisation.
Concrètement, MZLA Technologies Corporation est chargée de poursuivre le projet dans sa forme gratuite et open source tout en consolidant sa viabilité à travers des projets de monétisation. « Cette initiative permettra au projet de collecter des revenus par le biais de partenariats et de dons non caritatifs, qui pourront à leur tour être utilisés pour couvrir les coûts de nouveaux produits et services », a déclaré Philipp Kewisch, chef de produit Mozilla. Il faut rappeler que le navigateur Firefox est administré sur le même modèle via la filiale Mozilla Corporation.
Jusqu'à présent, Thunderbird était principalement financé par les dons de sa communauté d'utilisateurs. Après une période critique entre 2015-2016 due au manque d'argent, Mozilla a finalement relancé le développement de son client de messagerie après un sursaut de générosité de ses usagers. « En fin de compte, ce passage à MZLA Technologies Corporation permet au projet Thunderbird d'embaucher plus facilement, d'agir plus rapidement et de poursuivre des idées qui n'étaient pas possibles auparavant », conclut Philipp Kewisch.
"""Aucune version mobile
Est-ce que pour autant cela sauvera Thunderbird ? Le vrai souci de ce « client de messagerie » est que les habitudes des internautes ont changé en 10 ans. D'abord, il y a eu le webmail qui s'est imposé avec Gmail, Hotmail et les autres services. Beaucoup d'internautes n'utilisent carrément plus de logiciels sur leur ordinateur. Autre élément marquant que Thunderbird n'a pas su accompagner : l'essor de la mobilité. Il n'existe toujours pas de version de Thunderbird pour iOS ou Android. C'est évidemment pénalisant. Surtout lorsqu'on regarde les chiffres du marché de l'e-mail et que l'on apprend que 42 % des utilisateurs consultent leurs messages d'abord sur mobile et que l'ordinateur, PC ou Mac, ne représente plus que 18 % (source : Litmus, juillet 2019).
Dans le détail des chiffres, on trouve tout en haut Gmail, un webmail disponible sur ordinateur et mobile, suivi de près par la version mobile de Mail. À eux deux, ils représentent près de 60 % du marché. Outlook, présent dans la suite Office, représente 9 %, et c'est essentiellement des professionnels. Thunderbird est tout en bas avec 0,5 % de part de marché. C'est dire si cette nouvelle orientation est un peu l'opération de la dernière chance.
Nouveau revirement du Sénat : les élus de la chambre haute ont voté finalement ce mardi 28 janvier 2020 l'interdiction des tests ADN généalogiques en France. Avec ce vote, ils sont revenus sur un scrutin précédent qui en avait pourtant accepté le principe.
Dans le mécanisme de fabrication de la loi bioéthique, cet énième épisode signe vraisemblablement l'interdiction définitive de la généalogie génétique en France. Le texte doit repasser devant l'assemblée nationale, et même si les députés ont la possibilité de proposer une nouvelle fois un amendement en faveur des tests ADN, il est peu probable que celui-ci soit adopté.
En effet, le gouvernement et en particulier la ministre de la Santé Agnès Buzyn y sont farouchement opposés, tout comme la majorité des députés qui avaient déjà voté leur opposition à tout assouplissement.
Ce que l'on peut retenir des derniers débats, c'est le peu de compréhension que les politiques ont du sujet, étant à peu près tous persuadés que les tests généalogiques sont la même chose que les tests médicaux. Agnès Buzyn a par exemple dénoncé leur imprécision. Or si les tests médicaux ne peuvent donner que de très vagues indications sur le risque de développer telle ou telle maladie (sauf quelques très rares mutations génétiques déjà connues et identifiées), les tests généalogiques permettent eux d'établir des liens de parenté qui n'offrent aucune contestation. L'exemple de l'ex-roi des Belges forcé de reconnaître sa fille, fruit d'une relation extra-conjugale est à cet égard, édifiant.
La position du sénateur Bruno Retailleau expliquant que les tests ADN peuvent présenter des risques eugéniques montre là encore une incompréhension totale du sujet. Si les tests ADN font courir des risques, ceux-ci sont portent plutôt sur le pillage de données personnelles (des dérives sur lesquelles il suffirait justement de légiférer) et sur la révélation d'informations familiales non désirées. Mais de là à dramatiser et à parler comme le sénateur Loïc Hervé de "familles détruites par ces tests génétiques", combien de familles ont au contraire été "réunies par l'ADN" ?
Les sénateurs ont également ressorti l'éternel argument à deux faces : "La France ne doit pas le faire parce que ses voisins le font...". Difficile de dire si nos voisins ont raison, mais force est de constater que les tests se pratiquent librement chez eux. Et que c'est bien au bénéfice de nos voisins que se développe cette nouvelle économie, construite en partie avec l'argent des dizaines de milliers de Français qui commandent leurs tests en Grande-Bretagne, en Suisse ou aux Etats-Unis.
Alors que le film "Les Traducteurs" sort ce mercredi 29 janvier au cinéma, un (vrai) traducteur livre son analyse du film et nous en dit plus sur sa profession méconnue.
Par Clément Vaillant
CINÉMA - Combien de temps met-il pour traduire un livre? Quelles relations a-t-il avec les écrivains? Comment protège-t-il les manuscrits? Le métier de traducteur est une profession méconnue qui titille notre curiosité. Alors que la profession se retrouve sous les feux des projecteurs avec le film, “Les Traducteurs” au cinéma ce mercredi 29 janvier, Le HuffPost s’est intéressé à ces hommes et femmes de l’ombre.
Traducteur depuis près de 30 ans, Nicolas Richard a pu voir le thriller psychologique de Régis Roinsard. Il a été séduit par les détails précis et crédibles sur sa profession, comme il l’explique dans notre vidéo en tête d’article.
Dans “Les Traducteurs”, neuf professionnels sont enfermés dans le sous-sol d’un château, sans aucun contact avec l’extérieur. Ils ont pour objectif de traduire en simultanée le roman d’un célèbre écrivain le plus vite possible. Mais l’un d’entre eux va faire fuiter les 10 premières pages de l’œuvre sur le Web et menacer de dévoiler l’intégralité de ce qui pourrait être le prochain best-seller. Débute alors une enquête pleine de rebondissements, menée par un Lambert Wilson prêt à tout pour retrouver le coupable.
Pour en arriver à un tel scénario, Régis Roinsard s’est appuyé sur une histoire bien réelle, celle de la traduction d’Inferno, le roman culte de Dan Brown. Afin d’assurer une sortie simultanée dans le monde entier, des traducteurs avaient été enfermés pendant six semaines dans un bunker à Milan, dans le siège de l’éditeur de presse italien Mondadori.
Dominique Defert était le traducteur français présent dans ce bunker en 2013. Il a raconté son voyage au bout de “l’Inferno” dans les colonnes de l’Obs. “Pour vérifier une citation de dix lignes, vous êtes obligé de la recopier à la main sur un calepin, car on vous interdit de circuler avec le texte de Dan Brown”, a-t-il notamment détaillé. “Interdiction aussi de prendre des photos ou de porter un lecteur MP3. À l’entrée du bunker, il y a deux autres vigiles qui notent dans un cahier toutes nos allées et venues.”
De cette histoire, Régis Roinsard a su percevoir le fort potentiel pour une adaptation en fiction. “Je suis tombé sur plusieurs articles autour de la traduction de ce livre”, explique le réalisateur dans les notes de production du film. “Douze traducteurs internationaux avaient été enfermés pour traduire ce roman. Ce qui m’a interpellé et fasciné, c’est qu’un produit culturel nécessite qu’on le protège comme s’il s’agissait de pierres précises. À partir de là est venu le célèbre ‘Et si’ propre à la genèse de toute fiction: ‘et si le livre était volé, piraté malgré toutes les précautions prises? Et si on demandait une rançon pour ne pas le publier sur le net?’ J’avais mon sujet!”
La question de la cyber-sécurité est bien une réalité du métier. Encore plus en 2020, à l’heure du tout numérique. “Il y a des travaux de cryptage assez perfectionnés et nous avons parfois des consignes drastiques comme par exemple l’interdiction d’avoir de connexion internet pendant notre travail”, abonde Nicolas Richard.
Face à ces risques, les maisons d’éditions prennent un maximum de précautions, quitte à revenir au bon vieux manuscrit papier. Nicolas Richard se souvient justement de l’extrême vigilance de l’éditeur de la biographie de Bruce Springsteen. “J’ai été convoqué chez Albin Michel sans savoir ce qu’on allait me proposer et on m’a invité à prendre connaissance du manuscrit dans les locaux. Je disposais de quatre heures pour commencer à lire le texte avant de donner ma décision de le traduire ou non. Il n’était pas question que je parte avec le manuscrit en version numérique ou papier tant que je n’avais pas signé la clause de confidentialité.”
Hormis ce château-bunker bien réel, Nicolas Richard a identifié d’autres détails sur cette profession de l’ombre. On peut par exemple constater que les traducteurs n’ont pas du tout le même rythme ou les mêmes méthodes de travail. “Il y a un grand nombre de profils de traducteurs et on le retrouve bien dans le film”, explique celui qui a notamment traduit les dialogues d’“Inglourious Basterds” de Quentin Tarantino. ”Chacun des personnages incarne un trait de personnalité bien précis. Il y a par exemple celle qui s’identifie au personnage du roman qu’elle traduit, celui qui prend tout ça de haut, car il pense qu’il mérite mieux que de traduire ce genre d’œuvres. Enfin, il y a aussi la traductrice qui rêve de devenir autrice mais qui ne trouve pas le temps d’écrire.”
Pour en arriver à un tel résultat, Régis Roinsard a travaillé avec cinq traducteurs afin d’affiner au maximum les profils de chacun des personnages. “Ma façon d’envisager mon métier c’est d’abord de partir d’une grande documentation qui est un socle pour écrire une fiction parce que j’ai envie que les choses soient les plus incarnées et immersives possible”, ajoute celui à qui l’on doit “Populaire” avec Romain Duris.
La frontière très poreuse entre auteur et traducteur est également abordée avec des références à Marcel Proust. Avant de connaître un immense succès avec ”À la recherche du temps perdu”, l’écrivain avait embrassé une (courte) carrière de traducteur. Il avait d’ailleurs transcrit deux livres du Britannique John Ruskin (“La Bible d’Amiens”, 1904 et “Sésame et les Lys”, 1906). Régis Roinsard y fait référence avec finesse.
Avec “Les Traducteurs”, Régis Roinsard signe un huis-clos déroutant ”à la Agatha Christie” où le coupable n’est clairement pas celui auquel vous pensez...