Les dos d’âne sont-ils dangereux ? Il y en a 400.000 en France et il semble que la réponse soit positive, pour la plupart, selon des associations d’automobilistes qui ont décidé de porter cette affaire en justice. À Toulon, le tribunal administratif va se pencher sur la question, et des centaines de ralentisseurs pourraient être détruits dans la région.
En effet, ils ne respecteraient pas la hauteur réglementaire, et seraient à l’origine de nombreux accident. "On a listé ces ralentisseurs en prenant des photos. Notamment, ils ne peuvent pas être implantés sur une route où il y a une très forte circulation, plus de 3.000 véhicules par jour", explique Me Gaulmin, avocat des deux associations à l’origine du recours.
L’avocat ajoute que les dos d’âne sont souvent trop hauts. "La norme maximale exige une hauteur maximale de 10 cm. On a beaucoup de ralentisseurs qui mesurent 15 cm, 20 cm, voire 25 cm", précise-t-il.
Par ailleurs, sans nier l’utilité de ces dispositifs notamment dans les zones habitées, l’association Mobilité sereine et durable pointe des dangers pour la santé des conducteurs. "C’est tout simplement le problème du tassement de la colonne vertébrale, qui à un moment donné à force de passages répétés sur des ralentisseurs, crée un problème de blocage du dos. Il faut savoir qu’un chauffeur de bus, en moyenne, c’est 300 ralentisseurs par jours", indique Thierry Modolo, président de l’association.
Faut-il récrire l'Histoire ?
HBO a enlevé le film de Victor Fleming de sa plateforme au motif qu'il «dépeint des préjugés racistes» communs en 1939 mais plus aujourd'hui. Un retrait démagogique et stupide.
On en est là.
«Qualifié par des historiens de révisionniste, le film de Victor Fleming sorti en 1939 a été retiré de la plateforme de streaming HBO Max, en plein mouvement de protestation contre le racisme et les violences policières aux États-Unis» nous apprend une dépêche AFP.
Inutile de faire ici le panégyrique du film aux dix Oscars, du ciel flamboyant d'Atlanta et des amours impossibles de Clark Gable et Vivian Leigh. Rien de cela n'est en cause. C'est la «version romantique du Sud et [la] vision très édulcorée de l'esclavage» du film qui posent problème, dans un contexte de tensions raciales très violentes aux États-Unis. Déjà, en 2017, à Memphis, un cinéma avait interrompu la projection annuelle du film «estimant que cette œuvre [...] était insensible au public afro-américain».
Fallait-il retirer, même temporairement, ce film d'une plateforme de streaming?
Non, évidemment non.
D'abord parce que personne ne va arrêter de manifester en se disant «Bon, les gars, c'est ok, tout va bien, Gone with Wind n'est plus sur HBO Max, on a gagné, on rentre à la maison dans le calme» et qu'il est peu probable qu'un flic cesse de tabasser un·e Noir·e à mort en lui sortant: «Oups, excuse-moi, mon vieux, j'ai vu qu'HBO avait retiré Gone with the Wind de sa plateforme, du coup, j'ai déconstruit mes préjugés et c'est fini je suis plus raciste du tout, merci HBO.»
La censure est inefficace, laide et bête. L'autocensure n'a rien à lui envier.
Ce retrait pose de nombreuses questions. Et, comme tout acte de censure, il nous invite à couper court à l'émotion de l'instant («c'est nul!» versus «enfin!») pour réfléchir à ce qu'il signifie.
D'abord, HBO prend à l'évidence les gens pour des imbéciles. HBO considère que nous regardons un film de 1939 en 2020 en le prenant entièrement au premier degré. En gros, Gone with the Wind est une sorte de documentaire ou un document de propagande bien fichu (dont s'emparent d'ailleurs des activistes –révisionnistes– de The Lost Cause) et comme nous sommes bêtes, on ne s'en rend pas compte. Comme nous n'avons aucun jugement critique, aucune distance, et qu'on bouffe du racisme et du préjugé sans sourciller, autant retirer ce film puisqu'il est problématique. De la tartufferie ordinaire (cachez ce Sud que je ne saurais voir) naîtra un besoin viscéral de voir, de savoir, de s'échanger sous le manteau l'œuvre censurée. HBO nous prend pour des imbéciles mais crée l'envie de voir, comprendre ou défendre une œuvre légendaire et quasi oubliée: le film a vieilli et il dure 238 minutes de trop pour les jeunes d'aujourd'hui.
Sans «Gone with the Wind», que serait «Get Out»?
Ensuite, Gone with the Wind est au film romantique ce que sont, parmi d'autres, The Covered Wagon (1923) ou The Plainsman (1937) au western. Des films où les Indiens sont des violents, agressifs et cruels et ne méritent rien d'autre qu'une bonne giclée de plomb viril. Mais voilà, depuis, il y a eu La Flèche brisée, La Dernière chasse, Soldier Blue, Jeremiah Johnson, Little Big Man, Josey Wales... Si notre représentation des Indiens a changé, c'est aussi parce qu'elle s'est construite, sédimentée avec tous ces films, y compris les premiers.
Il en est de même dans la représentation des personnages noirs avec, me semble-t-il, une filiation évidente et tortueuse, qui conduit de Gone with the Wind jusqu'à Us, en passant par Sergeant Rutledge, Malcolm X, Amistad, Django Unchained ou 12 Years a Slave, Avec ses multiples pistes et significations cachées, le fim de Jordan Peele, Us, est à l'évidence le fruit de cette longue histoire. Et Get Out la version grinçante de Devine qui vient dîner...
Et c'est aussi ce qui fait la force et la singularité du cinéma américain (pardon: États-unien, je vais me faire lyncher), qui a toujours su se renouveler, à partir de son histoire et de ses mythes plus ou moins frelatés, en accompagnant ou précédant les évolutions sociétales. Si vous retirez Gone with the Wind de cette lignée, peut-être aurez-vous la satisfaction ponctuelle de vous dire: «Ouf! Cette année, je passe pas Noël avec mon beauf'», mais votre famille ne serait plus tout à fait la même. Sans oublier qu'on est toujours le beauf' de quelqu'un.
Par ailleurs, qu'on l'aime ou pas, Autant en emporte le vent reste un des films majeurs de l'histoire du cinéma, par ce qu'il comprend de démesure et dit de cet âge d'or des studios d'avant-guerre. Qu'il soit raciste et réécrive l'histoire de la guerre de Sécession est une évidence. Mais, à chaque fois que je l'ai vu, cela m'est apparu comme une évidence. De la même manière que la vision raciste, paternaliste et colonialiste de Tintin au Congo ou Cinq Semaines en ballon ne m'a jamais échappé, y compris lorsque j'étais gamin. Lorsque je lis Drieu La Rochelle, je ne deviens pas fasciste, pas plus qu'ouvrir un bouquin d'Aragon ne fera de moi un communiste. J'arrive aussi à lire Les Aventures de Babar sans me prendre pour un éléphant.
Il est probable que les grottes de Lascaux ont été peintes par des hommes qui violaient des femmes et couchaient avec leurs enfants. Et je sais qu'il y a eu pas mal de morts dans les chantiers des cathédrales et qu'on laissait mourir des esclaves dans les tombeaux royaux égyptiens. Je ne demande pas pour autant une mise en garde contextualisée devant ces monuments.
Quand je lis, écoute, regarde, visite... se jouent en moi deux processus distincts: identification et distanciation. Or, chaque censure nie mon libre arbitre et ma capacité à me distancier. Chaque censure me renvoie au procès grotesque et hélas réel intenté à Madame Bovary en 1857, au nom des bonnes mœurs. Un dictionnaire de la bêtise s'attaquant à un monument d'intelligence.
Lorsque je lis Drieu La Rochelle, je ne deviens pas fasciste, pas plus qu'ouvrir un bouquin d'Aragon ne fera de moi un communiste.
Paraphrasant Ernest Pinard, procureur impérial, on pourrait dire de Gone with the Wind: «Un film admirable sous le rapport du talent mais un film exécrable au point de vue de la morale!»
De ce procès, le plus consternant (ou désopilant, c'est selon) est le choix (ou plutôt le non-choix) de la défense. Pour sauver le roman, son avocat plaide la relaxe et entreprend de «démontrer que Flaubert a voulu faire œuvre de moraliste, ou que du moins une moralité se dégage de son œuvre». Et c'est pourquoi les scènes crues sont à peine effleurées («La toute-puissance descriptive disparaît parce que sa pensée est chaste») et qu'Emma «est cruellement punie de ses fautes, trop cruellement puisqu'elle meurt dans d'épouvantables souffrances: “L'adultère que dépeint Flaubert n'est pas charmant, il n'est chez lui qu'une suite de tourments, de regrets de remords”.»
Pour se jouer de la censure, il fallait donc être aussi hypocrite qu'elle. Les courbettes en vigueur aujourd'hui et les précautions de HBO ne servent guère la cause antiraciste. Il est même à craindre que ce happening de bonne conscience contribue à renforcer les haines et les préjugés.
Loin de moi l'idée de considérer Gone with the Wind comme un film ordinaire et d'ignorer les préjugés qu'il véhicule. Mais j'ai du mal à croire que nous regardons ce film en 2020 comme nos grands-parents le regardaient en 1939, de la même manière que je n'imagine pas un instant que le lectorat d'aujourd'hui puisse considérer que Madame Bovary est une œuvre pornographique. On grandit, on mûrit, on s'informe, on apprend, on sait. Penser le contraire, voire l'imposer, est infantilisant.
Qu'il existe ici ou là des groupuscules racistes qui érigent ce film en symbole d'une histoire fausse et fantasmée doit nous consterner autant que nous inquiéter. Que les héritièr·es de Margaret Mitchell aient réussi en 2001 à faire interdire une version noire du livre (The Wind Done Gone, d'Alice Randall) en arguant du copyright ne doit tromper personne. Mais ne donnons pas à ces cortex rabougris la victoire d'une censure qui ne ferait que les conforter dans leurs délires haineux en leur offrant sur un plateau des torrents d'argumentaires nourris de persécution, de vérités soi-disant cachées et autres petits complots. C'est en faisant appel à l'intelligence des imbéciles qu'on les confond. Pas en nous comportant nous aussi en imbéciles.
Estimant que maintenir le film tel quel aujourd'hui serait «irresponsable», HBO entend le remettre dans son catalogue, dans son format original, «car procéder autrement reviendrait à prétendre que ces préjugés n'ont jamais existé», a expliqué un porte-parole, tout en assortissant la diffusion d'une «discussion du contexte». Peut-être un bandeau d'avertissement (version cheap) ou un entretien critique, on ne sait. Si HBO a vraiment les chocottes, il lui sera loisible de faire précéder le film d'un avertissement: «Attention! Ce film est sorti en 1939, à une époque où vos grands-parents et arrières grands-parents ne pensaient pas comme vous aujourd'hui et on pense que vous êtes incapables de le comprendre par vous-mêmes.» Ça ne servira à rien.
Qu'il existe des groupuscules racistes qui érigent ce film en symbole d'une histoire fausse et fantasmée doit nous consterner autant que nous inquiéter.
Je préfèrerais et de loin l'entretien critique avec des spécialistes en histoire, cinéma ou sociologie qui enrichiraient le débat au lieu de l'appauvrir. Et puis, pourquoi ne pas proposer également une version «universitaire» du film, avec commentaires critiques et rappels historiques? Nul doute que ce serait instructif et nous aiderait à appréhender ce film dans ce qu'il dit des mensonges et aveuglements d'une époque.
Enfin, commencer à censurer, supprimer, occulter, faire disparaitre des œuvres est totalement contre-productif pour qui entend les dénoncer, analyser, déconstruire, reconstruire, pasticher, enseigner... Si un jour Gone with the Wind n'était plus visible, ici ou là, des journalistes et des profs devraient supprimer quelques paragraphes, renoncer à une partie de leur cours. Quelques pastiches perdraient leur raison d'être et le militantisme s'en trouverait réduit, n'ayant plus une œuvre phare à stigmatiser. Pensez à vos jobs, camarades!
Bien sûr, me direz-vous parfois, Jean-Marc Proust, ce vieux mâle blanc de 50 ans, en parle à son aise car il ne subit pas les préjugés, abuse de ses privilèges et Gone with the Wind ne le touche pas plus que ça en raison de sa couleur de peau. J'entends déjà l'objection, tellement convenue et facile. Certes, discréditer une personne dont les arguments vous dérangent permet de ne pas débattre, mais qu'y gagnerez-vous ?
Naguère, on travaillait « sur place » ou « à distance ». Le confinement aura vulgarisé ce qui relevait jusque-là du jargon des entreprises : travailler « en présentiel » ou « en distanciel ». Tellement plus chic !
Force est d'ailleurs d'avouer que la terminaison en question (-tiel dans la grande majorité des cas, -ciel pour un petit nombre de mots du lexique traditionnel) est devenue la coqueluche de l'usager, notamment depuis l'afflux massif sur le marché des logiciels, progiciels, ludiciels, didacticiels et autres ciels qui vous parlent d'un paradis 2.0 que les plus de soixante-cinq ans peuvent difficilement connaître.
Il s'en faut du reste que le monde des entreprises soit le seul touché (pardon : « impacté » !). Notre Éducation nationale, championne toutes catégories de la novlangue, a très tôt usé et abusé du référentiel pédagogique, à la mamelle duquel ses ouailles étaient fermement appelées à téter. Un cran au-dessus dans le ronflant, il faudrait aussi évoquer, dans le domaine particulièrement exposé de l'explication littéraire, les délices générées par le schéma actantiel (actanciel pour Robert), là où, assez bêtement, on se bornait jadis à étudier les rapports qu'entretenaient les personnages dans le récit. Tout cela, parfois, avec la bienveillante complicité des élèves eux-mêmes, lesquels, le premier moment de surprise passé, n'aiment rien tant, le jour de l'oral, qu'égrener oxymorons, focalisations internes et situations d'énonciation du plus bel effet.
Et que dire, quand la rime serait moins riche, du visuel, qui, dans le petit monde de l'imprimerie, du journalisme et de la communication (ça fait du monde quand même !) a renvoyé photo, illustration et autres platitudes à leurs chères études ? Au point que s'en est emparé le milieu de la police, à en croire du moins les innombrables séries télévisées qui sont censées le mettre en scène : combien de fois n'avons-nous pas entendu un inspecteur en planque confier à son talkie-walkie qu'il avait le suspect... en visuel ? Bref, qu'il l'apercevait.
Pas sûr que la langue sorte grandie de toutes ces trouvailles qui, à l'évidence, visent plus à impressionner qu'à renseigner. Mais si elles peuvent contribuer à aiguiser les dents des jeunes loups des écoles de commerce, dopés aux accents martiaux des Lacs du Connemara, pourquoi pas, après tout ?
Légende du... visuel :
Le travail en distanciel aurait fait la preuve de son efficacité. Même si certains confinés ont eu du mal à tenir... la distance !
Un belvédère situé entre deux bras de Seine sur la pointe amont de l’île aux Cygnes entre les 15e et 16e arrondissements de Paris, permet aux promeneurs, touristes et nouveaux mariés, de prendre des photos et des selfies souvenirs devant une vue « imprenable » de la tour Eiffel. En se retournant certains regardent avec étonnement une impressionnante statue équestre monumentale, en bronze, représentant un personnage casqué et en armure, brandissant une épée à lame ondulante sur son cheval au galop. Aucune indication n’est fournie sur le monument ni à proximité. On trouve seulement en cherchant bien et à peine lisible, gravée en bas sur le socle la statue, l’inscription :
A LA FRANCE
Wederkinch
1930
Les passants les plus observateurs remarquent les quatre énormes fleurs de lys stylisées, emblèmes des rois de France, qui ornent le socle de la statue ; ils regardent aussi, perplexes, l’auréole de sainteté qui encercle la tête du personnage. Cette statue leur dit bien quelque chose...
Au mieux les passants les plus curieux trouveront sur le web ou dans un guide de Paris le signalement dudit monument et sa désignation par une unique expression allégorique, mais sibylline et sans commentaire : « La France renaissante ».
Cette statue mérite donc quelques recherches et explications complémentaires, tant elle évoque plus un personnage moyen-âgeux que la bataille de Bir Hakeim de 1942, qui a donné son nom au pont sur lequel elle se situe. Une recherche sur le nom du sculpteur nous indique qu’il avait voulu réaliser une statue de Jeanne d’Arc.
Les quatre statues monumentales de Jeanne d’arc à Paris officiellement désignées, extérieures et non accolées à un édifice religieux :
Une statue en pied, place Jeanne d’Arc à Paris 13e , œuvre du sculpteur Emile Chatrousse (1891) « Jeanne d’Arc libératrice de la France ».
Trois statues équestres :
Place des Pyramides, Paris 1er ,œuvre de Emmanuel Fremiet en bronze doré (1874)
Place St Augustin, Paris 8e , œuvre en bronze de Paul Dubois (1895)
Parvis du Sacré-Coeur, 18e, œuvre en bronze d’Hippolyte Lefebvre (1927)
Trois autres statues extérieures, nommément recensées, dont deux accolées à une église et une troisième déposée dans le jardin d’un musée :
Basilique Sainte Jeanne d’Arc, Paris 18e , œuvre de Felix Charpentier (1964)
Église ancienne Saint-Honoré-d’Eylau, place Victor Hugo Paris 16e.. Cette statue est une réplique d’une statue en marbre réalisée en 1837 par la sculptrice Marie d’Orléans ; l’original est exposé dans la galerie des gloires de la France du Château de Versailles.
Musée Bourdelle, Paris 15e , œuvre en bronze d’Antoine Bourdelle (1909) « Jeanne d’Arc à l’étendard ».
Une statue équestre en bronze non dénommée sur le site de l’île aux Cygnes. Cette statue désignée et nommée sur Wikipedia et différents sites ou guides « La France renaissante » sans autre référence, représenterait Jeanne d’Arc d’après son sculpteur Holger Wederkinch.
Le sculpteur danois a bien choisi de représenter Jeanne d’Arc même si elle n’est pas nommée.
En reconnaissance et souvenir de ses études artistiques à Paris dans les années 1920, le sculpteur danois Holger Wederkinch (1886-1959) a conçu et réalisé cette statue pour en faire cadeau à la communauté danoise parisienne. Quel sujet de sculpture aurait mieux que Jeanne d’Arc relié son nom à la France ?
C’est dans cette perspective qu’il crée cette statue en 1930. Il s’inspire pour cela des nombreuses chroniques et représentations qu’il a pu consulter pendant son séjour en France. On repère ainsi dans son œuvre réalisée tous les détails qui viennent des armures et équipements guerriers de notre guerre de cent ans.
Les chroniques médiévales parlent de femmes combattantes comme « habillées telles des hommes » et on sait que Charles VII avait offert à Jeanne d’Arc une armure faite sur-mesure valant 100 Livres Tournois. Sans entrer dans les détails des armures féminines médiévales, on remarquera aisément que sur la statue de l’île aux Cygnes le personnage porte des « protèges-seins » faits de petits boucliers métalliques ronds convexes désignés par les armuriers comme des rouelles ou besagues fixées sur la cote de maille. On peut donc donc présumer que notre sculpteur a bien voulu représenter une cavalière.
Enfin il faut souligner que le sculpteur a entouré la tête casquée de la cavalière d’une auréole qui, comme les nimbes ou gloires, est un attribut toujours reconnu de la sainteté dans l’iconographie chrétienne. Rappelons que Jeanne d’Arc a été béatifiée en 1909 puis canonisée en 1920. Aussi bien, comme on le verra ci-dessous, c’est essentiellement à cause de ces éléments de référence à une « sainte » nationale que le monument a soulevé pendant plus de vingt ans des oppositions diverses à son installation à Paris.
Au total et pour ces différentes raisons on ne peut nier que le sculpteur ait bien choisi et voulu représenter une cavalière canonisée et très vraisemblablement Jeanne d’Arc.
Une fois fondue dans l’atelier d’Alexis Rudier, célèbre à Paris pour avoir fondu les œuvres d’Auguste Rodin, d’Antoine Bourdelle et d’Aristide Maillol, le sculpteur Holger Wederkinch a fait connaître son désir d’offrir son œuvre à la ville de Paris pour qu’elle soit érigée comme il se doit sur la place Jeanne d’Arc dans le 13e arrondissement de Paris.
En 1938 après de longues négociations diplomatiques entre les ambassades de France et de Danemark, le Conseil municipal de Paris et le sculpteur, le Danemark donne la statue de Jeanne d’Arc à la ville de Paris pour qu’elle soit érigée d’un commun accord, non plus dans le 13e , mais sur la place Vauban au sud de l’Hôtel des Invalides dans le 7e arrondissement.
La guerre va laisser le projet en suspens et l’après guerre le repousse : ce n’est qu’en décembre 1950 que le Conseil municipal de Paris reprend le dossier et accepte finalement le don.
En 1953, la sculpture n’est cependant pas encore installée et se trouve toujours remisée dans les réserves des œuvres d’art de la ville de Paris. Le 31 décembre de la même année le Conseil municipal précise qu’il a certes accepté le don mais qu’il s’oppose finalement à l’ installation du monument place Vauban.
En 1954 l’administration des Beaux-Arts propose à son tour le square Samuel-Rousseau dans le 7e arrondissement, en face de la basilique Sainte-Clotilde. Mais ce site va aussi être refusé. En effet, l’emplacement ne convient pas au sculpteur lui-même et les frais d’installation sont trop élevés car il faudrait déplacer la statue de César Franck qui s’y trouve.
En 1955, le Conseil municipal finit par autoriser l’installation du monument à l’extrémité amont de l’île aux Cygnes, faisant ainsi pendant à la statue de la Liberté érigée sur la pointe aval de l’île. Cependant en 1956 la Commission des monuments commémoratifs émet un avis défavorable à la pose de cette statue car, selon ses membres « elle ne correspond pas à l’iconographie traditionnelle de l’héroïne ».
La ville de Paris se trouve alors dans une situation difficile car, ayant accepté le don, elle s’est implicitement engagée à ériger le monument. Le problème est exposé à l’ambassade du Danemark avec l’alternative : soit le sculpteur accepte de laisser l’œuvre au dépôt des œuvres d’art de la ville, soit l’ambassade reprend la statue afin d’en disposer pour une autre collectivité. Rappelons que l’œuvre mesure près de 5 m et pèse 3 tonnes...
En mars 1956 un compromis semble en voie d’être trouvé. Le projet pourrait être repris en omettant de dire qu’il s’agit d’une représentation de Jeanne d’Arc, mais en affirmant que c’est une œuvre décorative choisie comme allégorie de la « La France renaissante ». Le compromis est enfin entériné entre l’ambassade du Danemark, le sculpteur et la ville de Paris et un décret du 3 août 1956 approuve le projet d’érection du monument commémoratif sur l’île aux cygnes.
Le 22 janvier 1958, soit vingt ans après les premières négociations, le monument est ainsi inauguré sans aucune allusion à Jeanne d’Arc.
On se gardera bien de stigmatiser ici ces « péripéties » comme un exemple de nos particularités administratives nationales, en regrettant seulement, au résultat, l’incognito volontaire qui en est résulté jusqu’à aujourd’hui pour reconnaître une Jeanne d’Arc sur l’île aux Cygnes.
Les images et représentations de Jeanne d’Arc sont très nombreuses en France et relèvent pour la plupart de l’imagination. On peut s’en convaincre, notamment, en se référant à l’unique représentation de Jeanne d’Arc de son vivant en 1429 par un croquis en marge du journal du greffier du Parlement de Paris Clément de Fauquembergue ; on pourrait aussi se reporter aux discussions et querelles auxquelles ont donné lieu la mise à jour en 1998 des petites fresques anciennes supposées la représenter dans la chapelle de Brémont dans les Vosges au nord de Domremy-la-Pucelle.
Dans ce contexte iconographique incertain, ce n’était pas le lieu ici de reprendre l’éternel débat franco-français entre l’héroïne nationale, la sainte laïque de Michelet et la sainte catholique. Loin de nous donc l’idée de refuser à Jeanne d’Arc son assimilation contemporaine et symbolique à une « France renaissante », tant il est vrai qu’à son époque puis dans la mémoire nationale, elle a souvent été représentative des ressources d’énergie et de renouveau de notre pays pendant et après les épreuves diverses qu’il a du affronter. La grave pandémie qui frappe notre pays en cette année 2020 pourra actualiser l’allégorie de cette « France renaissante » en Jeanne d’Arc.
Le business de ces sites, qui proposent de découvrir l'origine de nos ancêtres, se développe à toute vitesse à travers le monde. Pourtant, faire un test ADN comporte de nombreux risques. On vous explique lesquels.
Depuis quelques années, les publicités pour les tests ADN fleurissent en ligne. La plupart du temps, on y voit des personnes très (trop) émues de découvrir qu'elles ont un arbre généalogique qui prend racine de l'autre côté du globe. L'idée peut sembler amusante: des millions d'utilisateurs ont d'ailleurs déjà fourni leurs données en dépensant une petite centaine d'euros. Mais la pratique comporte de nombreux risques. En témoigne le partenariat signé avec 23andMe, filiale de Google qui est l'un des géants des tests ADN pour particuliers, et la plate-forme AirBNB.
En se liant, les deux entreprises proposent des « voyages sur mesure » pour découvrir les pays et les lieux d'où proviennent nos ancêtres, comme l'explique un communiqué « Chez Airbnb, nous croyons que des expériences de voyage authentiques vous aident à vous connecter aux cultures locales et à créer un sentiment d’appartenance partout dans le monde - et quel meilleur moyen de le faire que de voyager sur la terre de vos ancêtres. » Partir à la conquête des terres vallonnées d’Écosse pour découvrir le passé de nos arrières-arrières-grands parents peut paraître bucolique. Mais à y regarder de plus près, un voyage basé sur notre ADN - que l'on aura fourni sans sourciller à l'une des plus grosses entreprises de la tech en déboursant une centaine d'euros - ressemble à un épisode de Black Mirror.
Il est important de comprendre comment sont effectués ces tests et ce qu'ils disent de nous. « Un test ADN c’est ce qu’on appelle un séquençage de l’ADN qui se réalise par diverses techniques et qui permet de d’identifier les nucléotides qui le composent. » explique Anne-Cécile Pay, Quality Control Specialist chez Masthercell « Ces chaînes de nucléotides sont uniques à chaque personne et contiennent l’information nécessaire au bon fonctionnement de l’être humain. Cependant, on observe qu’il y a des motifs répétés en fonction de l’origine, dues aux mutations qui arrivent à travers le temps. Du coup, ces boîtes séquencent notre ADN, et le comparent à une base de données qui leur permet de retrouver les similarités entre les différents ADN. Par exemple, si une personne vient de Pologne, elle aura une trace de mutation unique qui vient d’un lointain ancêtre polonais, alors qu’un français ne l'aura pas... »
La plupart du temps, lorsqu'on fait un test ADN, notamment sur le site du leader du marché MyHeritage, on cherche à comprendre et à retracer nos origines. Ce faisant, on fournit également une multitude d'autres informations (très) privées. Vanessa Vanvooren, Chef de section Biologie à l’INCC (Institut national de Criminalistique et de Criminologie), décrypte: « Pour faire ces tests, il faut envoyer toutes ses coordonnées ainsi qu'un échantillon de salive, récolté avec une sorte de coton-tige à mettre dans la bouche. Cela permet de déterminer notre origine biogéographique et donc, d'où nos ancêtres proviennent. Mais cela permet aussi de faire des recherches sur notre famille, parce que ces entreprises disposent d'une énorme base de données. Ces sites permettent donc, s'ils disposent de l'info, de révéler l'identité d'un frère, d'un oncle, d'une sœur ou d'une tante dont on ne connaissait pas l'existence. »
De fait, en fournissant notre ADN, on donne également celui de notre famille, qui n'avait peut-être rien demandé. « Imaginons qu'un homme ait donné son sperme de manière anonyme, si un membre de sa famille fait un test ADN, il est probable que l'un des enfants né grâce à son don puisse le retrouver. » continue Vanessa Vanvooren. Cela peut donc chambouler des histoires et révéler des secrets de famille. En faisant ce test, un enfant illégitime peut ainsi découvrir que ses parents ne sont pas ceux qu'ils croyaient. C'est ce qui est arrivé à Catherine St Clair, originaire d'Arkansas aux Etats-Unis, qui a créé la page Facebook DNA NPE pour Not Parent Expected. Ils sont désormais 2.600 « enfants illégitimes » à l'avoir rejointe.
Le site de MyHeritage précise qu'il protège nos informations et ne les communique pas à d'autres sociétés. Mais si l'on n'en fait pas la demande explicite, après avoir effectué un test, nos informations personnelles viendront remplir les bases de données de l'entreprise. Et l'on s'en doute, ces informations, tout comme les données récoltées par Facebook, sont monnayables. Elles intéressent des groupes d'assurances ou des entreprises qui travaillent dans le domaine médical. En 2015, 23andMe a vendu des données génétiques à plus de 13 sociétés pharmaceutiques et a récemment signé un contrat de quatre ans avec GlaxoSmithKline, accordant au géant pharmaceutique un accès sans entrave à son répertoire.
Et là n'est pas la seule dérive. Les publicitaires vantaient les mérites des tests ADN pour rapprocher les gens, puisqu'ils démontraient que potentiellement chaque personne pouvait avoir des ancêtres originaires d'Afrique, d'Europe du Moyen-Orient ou d'Asie. Les membres d'extrême droite ont détourné cet aspect pour valider le concept de « pureté génétique ». Sur les forums néonazis, on joue désormais à qui aura le « sang le plus blanc ». Comme sur la plate-forme Stormfront, lancée par un ancien du Ku Klux Klan, qu'il n'est possible d'intégrer qu'en montrant patte blanche, soit en prouvant que vous êtes « 100 % européen ». Finalement, est-ce que ça vaut vraiment le coup?
Le 27 octobre 1851, Pétronille B. « demeurant depuis environ six ans dans la commune de Sainte-Alausie […] en qualité de fille de service au lieu de Bouisset, chez l’instituteur primaire de cette commune » comparait devant maître Bousquet, notaire à la résidence de Saint-Cyprien, canton de Montcuq.
« Agée de vingt cinq ans accomplis, [elle] demande respectueusement à Jean B. son père, veuf, demeurant comme colon partiaire [métayer] au lieu de la Bartiole, commune de Saint-Pantaléon, son conseil sur le mariage » qu’elle « se propose de contracter avec Jean C., agriculteur, demeurant au lieu de Rans [Ramps], commune de Sainte-Alausie ».
Pétronille requiert Me Bousquet, notaire soussigné, « de faire la notification de cette demande à son père, ainsi que la loi le prescrit. Dont acte en brevet, fait et passé à Belmas, commune de Saint-Cyprien » en présence d’un maçon, demeurant à Lamasse, commune de Saint-Cyprien, et d’un ouvrier charpentier, demeurant sur la commune de Saint-Cyprien et natif de celle de Cézac.
Au XIXe siècle, la majorité matrimoniale est de 25 ans pour un homme et de 21 ans pour une femme selon l’article 148 du code civil napoléonien (1804) : « Le fils qui n’a pas atteint l’âge de vingt-cinq ans accomplis, la fille qui n’a pas atteint l’âge de vint-et-un ans accomplis, ne peuvent contracter mariage sans le consentement de leurs père et mère ; en cas de dissentiment, le consentement du père suffit ».
Mais même plus âgés, les jeunes gens qui désirent se marier doivent notifier aux parents le projet par un acte notarié : « acte respectueux » ou « acte de respect ». En cas de refus, la demande doit être renouvelée deux fois. A l’issue de cette procédure légale, même à défaut de consentement, le mariage peut être célébré un mois après la dernière notification.
Si le garçon a plus de 30 ans, ou la fille plus de 25 ans, un seul acte respectueux suffit.
Ces mesures - progressivement assouplies à la fin du XIXe siècle - ont été définitivement supprimées par la loi du 2 février 1933. Cette loi - assimilant l'âge de la majorité matrimoniale à l'âge de la majorité de droit commun - a rendu totalement libres les jeunes gens majeurs de se marier sans consentement parental.
« Il est un âge où les enfants capables de faire avec discernement le choix d’un époux, n’ont plus besoin du consentement de leurs parents ; mais ils doivent toujours honneur et respect » rappelle le Dictionnaire de législation, de doctrine et de jurisprudence en matière civile, commerciale, criminelle, administrative et de droit public par A. Dalloz, édition de 1844.
Il est ici fait référence aux articles 151 à 153 du code civil napoléonien promulgué en 1804 :
Art. 151. Les enfants de famille ayant atteint la majorité fixée par l’article 148, sont tenus, avant de contracter mariage, de demander, par un acte respectueux et formel, le conseil de leur père et de leur mère, ou celui de leurs aïeuls et aïeules, lorsque leur père et leur mère sont décédés ou dans l’impossibilité de manifester leur volonté.
Art. 152. Depuis la majorité fixée par l’article 148, jusqu’à l’âge de trente ans accomplis pour les fils, et jusqu’à l’âge de vingt-cinq ans accomplis pour les filles, l’acte respectueux prescrit par l’article précédent, et sur lequel il n’y aurait pas de consentement au mariage, sera renouvelé deux autres fois, de mois en mois ; et un mois après le troisième, il pourra être passé outre à la célébration du mariage.
Art. 153. Après l’âge de trente ans, il pourra être, à défaut de consentement sur un acte respectueux, passé outre, un mois après, à la célébration du mariage.
Un « acte respectueux » - passé devant notaire - est un « acte en brevet » : en clair, le notaire mentionne l’acte dans son répertoire, mais donne l’original à la partie concernée. Ce qui explique qu’on ne trouve pas ces documents dans les minutes du notaire (sauf exception), mais dans les archives privées.
Loin d’être une invention du code civil, la majorité matrimoniale plonge ses racines au milieu du XVIe siècle. Son principe (30 ans pour les fils et 25 ans pour les filles) est posé par l’édit de février 1556 que Henri II fait publier sur les « mariages clandestins » ; il est assorti de l’obligation pour les enfants, même après leur majorité, de solliciter l’avis de leurs parents par des actes respectueux.
L’article 41 de la grande ordonnance de réformation dite de Blois (1579) confirme l’instauration de la majorité matrimoniale de 25 et 30 ans en deçà de laquelle l’assentiment des parents est requis, ainsi que l’exigence d’actes respectueux de la part des majeurs.
Le vent révolutionnaire tente de balayer la chose : la loi du 20 septembre 1792 ramène la majorité pleine et entière à 21 ans pour les deux sexes ; il n’est plus fait de distinction entre majorité matrimoniale et majorité civile. Mais le code civil napoléonien défait la législation révolutionnaire et conforte les dispositions de l’Ancien Régime.
Pour aller plus loin
Dictionnaire de l’Ancien Régime. Royaume de France XVIe-XVIIIe siècle sous la direction de Lucien Bély, Presses universitaires de France, 1996. Voir l’article « Mariage ».
La vie conjugale sous l’Ancien Régime par François Lebrun aux éditions A. Colin, 1998. Collection U.
Il suffit, pour s'en convaincre, de sillonner la Toile pour faire provision de ces dérapages qui consternent et font rire à la fois. À vous de substituer au terme en gras son frère jumeau, qui fera mieux l'affaire !
Par Bruno Dewaele - La Voix du Nord 24 mai 2020
Il est vrai que le professeur Raoult est un imbécile et que vous êtes un imminent virologue ! (Du moins, ça ne saurait tarder.) De brusques irruptions cutanées inquiètent les dermatos. (Ça ne prévient pas, mais quand même...) Hôtels vides, restaurants fermés, locations annulées : tout espoir de rebond est reporté aux calandres grecques. (Et encore, si les garages rouvrent !) Alors que l'on voit de nombreux conducteurs abhorrer un masque au volant, vous êtes plusieurs à nous interroger. (C'est vrai que le porter dix minutes suffit à le détester...) Les experts se perdent en conjonctures sur des cas de malades soi-disant guéris mais toujours contaminants. (Faute de maîtriser la situation, autant la voir partout...) Le défi est de quadriller le terrain, de voir les nouveaux cas qui se déclencheraient, d'essayer de circoncire au plus vite autour d'eux. (Pour couper la chaîne de transmission, rien de tel !) Le Covid-19 provoque un excès de fièvre chez Chronopost. (40 °C sous l'aisselle, sinon rien !) Telles sont les phrases dont les télés nous rabattent les oreilles à propos du coronavirus. (Le masque y suffisait pourtant...) Si la pandémie dépassait le premier semestre, le sceptre d'une crise alimentaire viendrait assombrir le tableau. (Déjà que, pour se déplacer, on doit faire tintin sur l'Ottokar !) Trop facile de donner des exemples négatifs : il existe certainement des policiers compréhensibles ! (C'est un fait qu'ils ne le sont pas toujours, avec leurs « subséquemment »...) Depuis l'allocation du président, tout le monde rêve de ce lundi qui chante. (Il aurait dit qu'il mettrait la main à la poche, on l'aurait écouté !) Il en existe toujours, poussés par l’envie de s’égayer sur les bords de la Loire. (Il faut reconnaître que les vins du cru ont de quoi rendre gai.) Je décide d'aller faire mes courses à midi, pour éviter les heures d'influence. (On ne la lui fait pas, à lui !) Il s'agit d'une femme qui aurait contacté le virus en Afrique. (Si elle est chez Free et qu'elle ait tout compris, pourquoi pas ?)
SOLUTIONS
Vous aurez préféré : éminent, éruptions, calendes, arborer, conjectures, circonscrire, accès, rebattent, spectre, compréhensifs, allocution, s'égailler, affluence, contracté.
Via une nouvelle fonctionnalité impliquant Rooms, WhatsApp va bientôt permettre des appels visio incluant 50 participants.
Il y a quelques jours, Facebook a mis à jour son application WhatsApp, qui permet désormais d’organiser des appels vidéos de groupe qui peuvent inclure jusqu’à 8 participants. Rappelons en effet que la limite était jusqu’alors fixée à seulement 4 participants. Très prochainement, ce même WhatsApp (version Web) pourrait permettre d’organiser des vidéoconférences incluant jusqu’à… 50 personnes !
En effet, tout récemment, Facebook a également annoncé une nouvelle fonctionnalité, baptisée Rooms. Le service est pour l’heure lié à l’application Messenger, depuis laquelle l’utilisateur peut lancer une visioconférence permettant d’inclure un total de 50 personnes. Très prochainement, cette fonction Rooms sera également étendue à… WhatsApp.
En effet, la dernière version bêta de WhatsApp Web permet de découvrir de nouvelles fonctions, via un bouton situé en haut à droite de la fenêtre de discussion. Le bouton qui permet en général d’envoyer une pièce jointe dans une discussion, permettra également bientôt de lancer une discussion vidéo, via Facebook Rooms. TechRadar précise que la fonction ne sera pas exclusive à WhatsApp Web, et arrivera également au sein des application iOS et Android.
Rappelons qu’une fois la visioconférence créée par l’intermédiaire de Facebook Rooms, il est possible de partager une invitation à rejoindre celle-ci à travers le fil d’actualité, les groupes ou les événements, ou bien en partageant un simple lien pour les personnes qui n’ont pas de comptes Facebook.
A l’heure actuelle, cette nouvelle fonction n’est pas disponible pour tous via WhatsApp Web, mais elle devrait être déployée de manière plus générale dans les prochains jours. Rappelons qu’il se murmure que WhatsApp pourrait prochainement proposer une fonctionnalité permettant d’utiliser un même compte, sur plusieurs appareils. Une fonctionnalité très pratique pour ceux qui ont deux smartphones, ou bien pour ceux qui veulent utiliser le même compte WhatsApp à la fois sur un smartphone et une tablette.
Jamais, durant ces deux mois de confinement, nous n'avons autant été bombardés de conseils édictés par les nouveaux gourous du net. On a eu droit à tout, absolument à tout.
La totale, dans son intégralité, in extenso, en version originale sous-titrée, du désormais traditionnel «Comment parler à vos moutards du pourquoi du comment de la crise actuelle» –terrorisme, pandémie, Dieu et ses prophètes, mamie et ses hémorroïdes, le climat et ses changements– à «la meilleure façon de cuire son (putain de) pain au levain» –au four, c'est mieux.
Sans oublier les innombrables pourquoi: pourquoi vous baisez moins quand vous êtes confinés à l'intérieur de vous-mêmes? Pourquoi les Suédois n'ont-ils pas forcément raison d'avoir tort avant tout le monde? Pourquoi mélanger de la chloroquine avec du Fanta Orange n'est pas a priori une bonne idée? Pourquoi se mettre au violon en étant confiné pourrait permettre de résoudre le problème de la faim dans le monde? Pourquoi les veufs bretons sont-ils moins susceptibles d'attraper le coronavirus que les veuves qui habitent dans la périphérie de Nice?
Ce qu'il convient de lire pour comprendre ce qui nous arrive. Ce qu'il faut éviter de manger. Les films à voir absolument. Les aliments à privilégier. La stratégie à adopter face à une fuite d'eau pendant une épidémie de Covid-19. Le sommeil! Comment bien dormir quand vous n'avez plus rien à foutre dans votre vie de merde? Comment ajuster le débit de son robinet d'eau pour ne pas abîmer de trop la peau de vos paumes de mains? Comment porter un masque quand vous descendez les poubelles par une nuit de pleine lune? Comment s'occuper de votre voiture si vous l'avez laissée face à un voisin dont la femme travaille à la maison de retraite où agonise la tante de votre belle-mère qui vous fait la gueule depuis que vous avez refusé d'envoyer vos enfants dormir chez elle?
Tout, on a eu le droit à tout, je vous dis.
Comme si, devenus tout à coup cons comme des crevettes –je m'inclus dans le troupeau–, nous avions perdu toute capacité réflexive. Comme si désormais, par les temps qui courent, la moindre de nos initiatives devait être avalisée, confirmée, approuvée par un passage sur internet. Hors le net, point de salut.
Comme si penser par soi-même était devenu une activité illégale et jugée répréhensible par l'ensemble de la société. Ne pense plus, gamin, on s'occupe de tout. De tes courses comme de tes amours. De ton portefeuille, de l'éducation de tes mômes, de tes choix culturels, de tes plats à cuisiner, de ta queue et de tes rides, de tes prochaines vacances comme de la forme de ton cercueil.
À ce rythme là, nous serons bientôt tous trépanés. En mort cérébrale. Tout juste bons à ouvrir un ordinateur pour savoir quoi et comment penser. Incapables de se reposer sur notre seule intelligence pour affronter les défis qui se présentent à nous. À se demander pourquoi nous avons hérité d'un cerveau si perfectionné; celui d'un crapaud ferait tout aussi bien l'affaire.
Nous ne sommes plus au monde, nous avons délégué la plupart de nos activités, de nos centres d'intérêt, de notre manière d'exister à des tierces parties dont le niveau intellectuel pose question.
Au moindre problème, à la première contrariété, on s'adresse à internet comme autrefois au curé du village et sans même juger de la pertinence du résultat obtenu, on l'adopte comme s'il s'agissait d'un saint sacrement.
Notre intuition, sur laquelle notre intelligence et notre capacité d'adaptation étaient basées, a comme disparu. Nous avons perdu confiance en notre pouvoir de juger par nous-même les drames qui nous arrivent et pour survivre, il nous faut désormais recourir à des béquilles vendues en nombre illimité sur le net.
Il faut réapprendre à vivre par soi-même, quitte à se tromper.
Sinon, nous finirons tous comme larbins d'un maréchal vieillissant, qui du haut de son piédestal nous demandera de mourir pour une bonne cause: la sienne.
Merci, mais on a déjà donné.
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Du fait de la contamination radioactive, on prédisait au tout début que la zone resterait inhabitable pendant plus de 20 000 ans. Tchernobyl se transformerait en un désert sans vie, croyait-on alors.
Trois décennies plus tard, de nombreuses études révèlent pourtant qu'une communauté animale diverse et abondante s'est développée sur les lieux de la catastrophe. De nombreuses espèces menacées aux niveaux national et européen trouvent aujourd’hui refuge dans la zone d’exclusion de Tchernobyl.
Le cas des chevaux de Przewalski en est un exemple frappant.
L’existence des chevaux sauvages dans les steppes asiatiques est connue de l’Occident depuis le XVe siècle. Mais ce n’est qu’en 1881 que la science décrivit formellement cette espèce, à partir d’un crâne et d’une peau rapportés par le colonel russe Nikolái Przewalski. C’est ainsi que les chevaux jusqu’ici connus sous le nom de takhi (sacrés) en Mongolie devinrent les chevaux de Przewalski (Equus ferus przewalski).
Pendant très longtemps, ils ont été considérés comme les seuls chevaux sauvages du monde. Des études récentes indiquent toutefois qu’ils sont en réalité une forme sauvage descendant des premiers chevaux domestiqués par le peuple Botai dans le nord du Kazakhstan il y a 5 500 ans.
À l’époque du colonel Przewalski, ces chevaux sauvages étaient déjà rares dans les steppes de Chine et de Mongolie. Le surpâturage et la chasse pour la consommation humaine ont provoqué leur déclin final. Le dernier spécimen sauvage fut observé dans le désert de Gobi en 1969.
La population en captivité ne connaissait pas non plus une évolution très positive. Dans les années 1950, seuls 12 de ces animaux étaient encore en vie dans des zoos européens. À partir de ces quelques individus, un programme de reproduction en captivité fut toutefois lancé et réussit à sauver l’espèce de l’extinction.
Aujourd’hui, on recense 2 000 chevaux de Przewalski. Plusieurs centaines vivent en liberté dans les steppes d’Asie et dans différentes régions d’Europe. Et notamment, à la surprise générale, à Tchernobyl.
À l’époque de l’accident dans la centrale nucléaire, aucun cheval de Pzrewalski ne vivait à Tchernobyl. Ce n’est qu’en 1998 que les 31 premiers individus arrivèrent dans la zone d’exclusion. Parmi eux, 10 mâles et 18 femelles étaient issus de la réserve naturelle d’Askania Nova, dans le sud de l’Ukraine, et 3 mâles provenaient d’un zoo local.
Après une importante mortalité liée à leur réinstallation et à la liberté, le taux de natalité élevé a porté la population à 65 individus en seulement cinq ans. Le braconnage intense entre 2004 et 2006 a décimé la population. Seuls 50 individus survivaient en 2007.
Cheval de Przewalski mâle photographié par des appareils à capture d’images dans la forêt rouge, zona d’exclusion de Tchernobyl (Ukraine). Avril 2017. UK Centre for Ecology and Hydrology
Du fait d’importantes mesures de protection, leur nombre a été multiplié par cinq seulement 20 ans après leur arrivée dans la zone. Le dernier recensement, effectué par des scientifiques locaux en 2018, a révélé que dans la partie ukrainienne de la zone d’exclusion vivent 150 chevaux. Ils se réunissent par troupeaux de 10 à 12, auxquels s’ajoutent des groupes de mâles et quelques chevaux solitaires. En 2018, au moins 22 poulains sont nés dans la zone d’exclusion. Certains ont migré vers le nord et se sont installés en Biélorussie.
Les appareils photo installés dans toute la zone d’exclusion ont montré que cette espèce, associée aux steppes, utilise pourtant beaucoup la forêt à Tchernobyl. Y compris la célèbre « forêt rouge », une des zones les plus radioactives de la planète.
Les récents incendies à Tchernobyl ont sévèrement affecté certains lieux fréquentés par les chevaux de la zone. Une évaluation sera nécessaire pour mesurer les effets de ces feux sur la conservation de l’espèce dans la région.
L’introduction des chevaux de Przewalski à Tchernobyl a été un succès, dont on peut tirer plusieurs leçons. Leur cas révèle une nouvelle fois qu’en l’absence d’humains, la zone s’est convertie en un refuge pour la faune sauvage. Cela doit nous faire réfléchir sur l’impact de la présence humaine sur les écosystèmes naturels. Sans activité humaine aux alentours et malgré une contamination radioactive, la mégafaune prospère.
D’autres zones affectées par la contamination radioactive comme celle résultant de l’accident de la centrale de Fukushima et des essais de la bombe atomique dans les atolls du Pacifique, conservent également une grande diversité de faune.
Peut-être devrions-nous reconsidérer notre vision de l’impact à moyen et long terme de la radioactivité sur l’environnement.
Quoi qu’il en soit, nous avons besoin de comprendre mieux les mécanismes qui permettent à la faune de vivre dans des zones de contamination radioactive.
Beaucoup de questions se posent. Les organismes vivant à Tchernobyl sont-ils exposés à une radiation moins forte que prévue ? Cette exposition est-elle moins nocive ? Leurs organismes disposent-ils des mécanismes de réparation plus efficaces qu’attendu face aux dommages cellulaires causés par la radiation ?
Pour répondre à ces questions, nous devons continuer à faire appel à la science et à recueillir plus d'informations.
En septembre 2020, nous espérons commencer un travail avec les chevaux de Przewalski présents à Tchernobyl, pour tenter de dévoiler les mystères qui expliquent que cette espèce et beaucoup d’autres prospèrent dans la zone d’exclusion.
Le dictionnaire Le Robert est un volumineux ouvrage papier qui est mis à jour chaque année. C’est une référence linguistique pour qui doit manier la langue française au quotidien.
Pour ce genre d’outils, le numérique est particulièrement bien adapté, puisqu’avec la technologie l’accès aux mots d’un dictionnaire et aux définitions se fait très rapidement en quelques clics de souris. De plus, les liens hypertextes facilitent la découverte de termes nouveaux en butinant de mot en mot au fil de ses lectures.
illustration-dictionnaire
Dernièrement, les éditions Le Robert ont mis à disposition une version en ligne gratuite de leur célèbre dictionnaire. Elle est bien entendu moins étoffée que la version papier, mais devrait être suffisante pour la plupart des utilisateurs qui veulent parfaire leur usage de la langue française.
Le dernier album de Tintin publié date de 1986, mais un nouveau pourrait voir le jour en 2052 ou 2053 selon son éditeur Casterman, malgré le souhait formulé par Hergé avant sa mort. Le but avoué est de prolonger le droit d'auteur de l'œuvre, qui s'éteindra le 1er janvier 2054, 70 ans après le décès d'Hergé.
La publication d'une nouvelle oeuvre originale pourrait en effet étendre encore ces droits, par exemple de 25 ans en France et dans la plupart des pays européens. Cette initiative est cependant critiquée par certaines personnes, qui accusent les éditions Casterman de trahir la volonté initiale de Hergé.
Souvent, lorsque l'on veut se porter chance nous touchons du bois, mais d'où vient cette croyance ?
Pour comprendre ce phénomène, il y a trois possibilités, à vous de trouver celle qui est juste :
1) Les Grecs pensaient que les chênes étaient l’arbre préféré du dieu Zeus, car il attirait beaucoup la foudre, le “tonnerre de Zeus”.
2) Les arbres ont des vertus apaisantes, c’est le concept de la sylvothérapie.
3) Vieux truc de marin : si le bois sonnait creux, la coque était pourrie, le bateau risquait de couler.
Réponse : la solution est la première proposition. C’est une vieille histoire, qui remonte à nos ancêtres gaulois, aux Grecs. Les Hellènes croyaient en des dieux logés dans les cieux, ce qui n’a en soi rien de bien original. Mais à la différence des tenants d’autres traditions et d’autres religions polythéistes comme monothéistes, ils étaient persuadés que les éléments, et en particulier les éclairs et la foudre, étaient la manifestation de l’irritation divine. Et dans le cas des Grecs, bien évidemment, du dieu des dieux, Zeus. Et le bois dans tout ça ?
Observateurs, ils avaient également remarqué que la foudre, Zeus donc, frappait en particulier les chênes, souvent plus gros et plus hauts que les autres arbres, à la ramure la plus large, donc plus "attractifs" pour les éclairs. Éclairs qui, rappelons-le, cherchent le chemin le plus court entre les nuages, où ils prennent forme, et la terre, dans laquelle le trop-plein d’énergie va se déverser.
Au milieu, quand ce n’est pas vous seul debout au milieu d’un champ, c’est un arbre à défaut de pylône électrique, et souvent, un chêne. Mais alors, pourquoi toucher du bois ? Tout bonnement parce que nos amis grecs, ne connaissant pas le chemin parcouru par la foudre, pensaient que l’éclair naissait dans le chêne et non l’inverse, et en avaient fait le siège social de la Zeus SARL. Toucher le chêne revenait à flatter le dieu pour qu’il ne s’irrite pas, pour lui être agréable. De facto, le chêne devient également sacré chez les Gaulois, et le gui que cueillent Panoramix et ses collègues de la Druide Corp, une plante divine.
Bien sûr, il y a d’autres explications. Les Perses et les Égyptiens aussi touchaient du bois. La religion pratiquée par les premiers, le mazdéisme, prétendait que le fait de toucher du bois permettait de se mettre sous la puissance protectrice d’Atar, le génie du feu. Pas loin des Grecs. Les Égyptiens, eux, pensaient que le bois diffusait un magnétisme bénéfique et protecteur.
On dit encore que pour les chrétiens, au Moyen Âge, on touchait du bois en souvenir de la croix sur laquelle Jésus-Christ avait été sacrifié. Toucher du bois ressemblait alors à une forme de prière silencieuse. À noter que l’expression touchons du bois existe dans la plupart des langues, avec des variantes, comme taper sur du bois aux États-Unis, en Grèce ou encore en Allemagne (trois fois) et en Serbie. Mais, chose curieuse, les Italiens, pourtant héritiers directs de la civilisation romaine, disent... toucher du fer.
En juin dernier, une pétition demandait le retour des "vrais" biscuits Figolu. Sur Twitter, l'usine a annoncé leur commercialisation.
"Nous avons décidé, à l'occasion de ce printemps un peu singulier, de relancer Figolu en France". Dans un message vidéo publié sur Twitter mardi 21 avril, le directeur général commercial France de Mondelez (qui détient la biscuiterie LU) Mathias Dosne a annoncé le retour du fameux biscuit sablé, fourré à la pâte de figue.
Commercialisé en 1961, le traditionnel paquet avait ensuite été remplacé en 2015 par une boîte de cinq barres individuelles portant le même nom. Il était de plus en plus difficile de trouver un magasin qui les vendait, et les internautes soupçonnaient que la recette traditionnelle avait été changée.
En juin 2019, une pétition qui souhaitait le retour de ces biscuits LU avait réuni plus de 10.000 signatures. Les inconditionnels du biscuit à la figue demandaient "le retour des véritables Figolu dans les rayons". Sur les réseaux sociaux, l'engouement était visible avec les hashtags #teamfigolu et #rendeznouslesfigolu.
Parmi les fans inconditionnels, la journaliste Fabienne Sintes, qui avait porté le message. C'est à elle que Mathias Dosne a annoncé sur Twitter le retour du "vrai" Figolu.
Désormais, quand je vais au supermarché, je me sens comme Rambo en mission
Laurent Sagalovitsch — 20 avril 2020 à 11h58
[BLOG You Will Never Hate Alone] Par les temps qui courent, sortir faire ses courses représente l'un des plus grands défis jamais posé à l'être humain.
Depuis le début du confinement, c'est à moi que revient l'honneur de ravitailler la maison. Je me serais bien défilé, mon sens du sacrifice étant des plus limités, mais devant la menace de me voir confier l'ensemble des tâches ménagères, repassage compris, je n'ai guère eu d'autre choix que d'accepter. À moi les courses, le chariot à roulettes, la liste de commissions –PQ, pâtes, pois chiches.
À moi aussi, le foulard sur la gueule, le bonnet jusqu'aux oreilles, la peur à chaque pas, la méfiance tout le temps quand il m'arrive de croiser sur ma route l'un de ces malotrus qui s'en viennent à ma rencontre d'un pas léger, sans même prendre la peine de dévier d'un centimètre sa trajectoire, ce qui m'oblige à crapahuter de voiture en voiture comme un canard poursuivi par un aigle.
Avant de sortir, il me faut avant tout veiller à ne rien oublier –c'est l'uniforme qui fait le soldat, et non le contraire: bien nettoyer mes mains; bien penser à ne jamais, sous aucun prétexte, en aucune circonstance, les porter à mon visage; bien se moucher afin d'éviter de le faire quand je me retrouverai au cœur des ténèbres; bien ajuster mon masque-foulard-écharpe-bandana-peau de phoque, derrière lequel j'étouffe et que j'enlève aussitôt –je ne suis pas un chien à qui on oblige de porter une muselière; bien embrasser la mezouzah au cas où; bien penser à ne pas toucher la rampe de l'escalier, ni la minuterie, ni la poignée de la porte, ni rien qui ne soit pas essentiel à ma progression en terrain ennemi; enfin bien embrasser ma compagne, qui risque de me retrouver quelques heures plus tard entubé jusqu'au cerveau.
C'est prudemment que je m'aventure hors de l'immeuble. Il est tôt, à peine 8 heures du matin. Les rues sont calmes, le ciel laiteux. Je lance un regard périphérique; aucun connard à l'horizon, je peux y aller. Une dernière prière et me voilà dans les rues de ma ville.
Aux aguets, le regard perçant, le pas vif et rapide, dans la peau d'un résistant qui s'en va délivrer un courrier importantissime à son chef de section, le chariot accroché à mes basques, je vais téméraire et intrépide: rien ne me détourne de mon objectif, à savoir le supermarché du coin de la rue, où m'attend l'une des missions les plus périlleuses de mon existence.
Surtout être efficace. Ne pas se disperser. Ne pas tergiverser. Remplir son chariot au fur et à mesure sans se laisser distraire, ni par les promotions qui me sautent au visage, ni par les toujours possibles ruptures de stock. Rester concentré de bout en bout. Prendre la tangente au premier crétin qui oserait se rapprocher trop près de moi. Bien rester attentif, l'ennemi étant partout. Notamment au rayon légumes secs, où la loi du plus fort règne: je garde un souvenir amer de l'une de mes dernières expéditions, quand au moment même où je m'apprêtais à me saisir de la dernière conserve de haricots blancs –la dernière!–, j'ai été supplanté à l'ultime seconde par une main sortie de nulle part.
Mon chariot se remplit d'une manière mécanique. Je n'ai plus le temps de considérer les étiquettes, le prix, la provenance, le pourcentage de fibres ou la quantité de sucre; je vois, je prends. Net et précis. Je n'ai pas fait mon service militaire pour rien, j'ai l'âme d'un guerrier.
Je connais le chemin par cœur: d'abord les fruits et légumes, ensuite les pâtes, le riz, le boulgour, le quinoa, le couscous, les sauces pour mieux les accompagner; un détour rapide par les produits hygiéniques, PQ et essuie-tout à la douzaine; sur ma droite, les conserves, les sardines, les boîtes de thon, les cœurs d'artichauts; tout au bout de l'allée, les tablettes de chocolat, les gâteaux, la farine; enfin, la dernière ligne droite avec les surgelés, le pain, les produits frais, avant de me présenter aux caisses.
De la précision dans les gestes. Ne pas tergiverser. Ne pas réfléchir. Ne pas s'attarder. La mort est partout présente. Elle peut surgir au détour d'un pot de cornichons qu'on aura pris trop de temps à considérer, s'exposant au risque de croiser un client qui masque baissé, visière relevée, téléphone dans la main, bouche grande ouverte, postillonne quelques paroles à je-ne-sais-qui resté loin de la ligne de démarcation.
Crevure. Mériterait que je le dénonce à la Kommandantur.
Soudain, au moment de payer, quand je sors ma carte de crédit de mon portefeuille, le désir, l'envie, le besoin quasi irrépressible de me gratter le nez, la paroi extérieure, presque à hauteur de la paupière gauche, à la naissance de ma cloison nasale. Ne pas en tenir compte. Faire comme si j'avais rêvé. Austerlitz. Verdun. Omaha Beach! Gloire au soldat inconnu! L'étendard sanglant est levé! La tentation qui devient de plus en plus grande. Le picotement de la peau atrocement excitée. Respirer un grand coup. Fermer les yeux. Visionner le virus, le ventilateur, le cercueil, mon chat orphelin, ma femme remariée, ma belle-mère béate de soulagement.
Triompher de l'envie de se gratouiller le nez, la plus belle victoire de l'être humain par temps de pandémie.
Quand je finis par rentrer à la maison, avant même d'ouvrir la porte, je me déshabille entièrement. C'est totalement nu que je pénètre dans l'appartement, apportant avec moi les fruits de mon labeur: un chariot assez rempli pour tenir quelques jours. César revenant de Gaule n'avait pas plus fière allure. J'ai triomphé. Je suis immortel. C'est avec la conscience du devoir accompli que je peux me laver les mains, avant de filer sous la douche.
Entre ici Jean Moulin...
Des discours du chef de l'État il reste souvent une formule choc, reprise jusqu'à plus soif par les médias. Le mois dernier, c'est un « quoi qu'il en coûte » inhabituel dans sa bouche qui avait défrayé la chronique.
La chose peut se comprendre, l'intéressé s'étant surtout signalé, jusque-là, par son peu d'empressement à dépenser « un pognon de dingue » ! Ce qui se comprend moins, c'est la façon dont il a été rendu compte de ce revirement : ce sont des « quoiqu'il en coûte » qui ont fleuri un peu partout, sur les sites de distinguées radios d'abord (Europe 1, RTL, France Info, France Inter, voire (horresco referens !) France Culture, ensuite de la presse écrite (Le Figaro, Le Point... et je ne prétendrai pas que votre journal préféré ait toujours été, dans cette affaire, blanc comme un comprimé de chloroquine !).
Il s'en trouvera pour se récrier : un ou deux mots, pas de quoi fouetter un chat ! Eh bien, si, parce que le sens est loin d'être le même. Quand M. Macron annonce que « Quoi qu'il en coûte, la priorité de la nation est notre santé », il réaffirme que rien n'est plus important que cette dernière : ça coûtera donc ce que ça coûtera ! Soudez les deux mots (quoiqu'il en coûte), et notre président, en ex-banquier qui se respecte, n'est pas loin de déplorer – en tout cas il lui en coûte ! – que le sanitaire doive ainsi prendre le pas sur l'économique. Le penser, pourquoi pas ? Mais l'avouer au pays, ce serait une faute politique majeure.
J'en entends d'ici pester contre une langue par trop subtile, mais ne siérait-il pas plutôt de louer sa précision ? Un espace oublié (une espace oubliée, ce nom étant féminin en typographie), et la face du discours s'en trouve changée ! Raison de plus pour tirer sur cette bonne vieille ficelle : la soudure n'est requise que si est possible le remplacement par bien que. On est fondé à écrire « Quoiqu'il ait parlé longtemps, on a bu ses paroles », puisqu'on peut dire « Bien qu'il ait parlé longtemps... ». En revanche, « Bien qu'il dise, on reste sceptique » ne se pouvant (Bien qu'il dise quoi ?), c'est « Quoi qu'il dise » (quelles que soient les choses qu'il dise) qu'il faut écrire.
Le hic, c'est que la substitution de bien que était ici moins inconcevable qu'ambiguë. Mieux aurait valu parler comme Gérald Darmanin : « Quand la maison brûle, on ne compte pas les litres d'eau pour éteindre l'incendie » !
Un confinement prolongé des personnes âgées après le 11 mai, en Ehpad comme à domicile, ne sera "pas tenable", a estimé vendredi 17 avril le président de l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), réclamant des adaptations, notamment dans les Ehpad.
"Des gens vont mourir d'autres choses que du coronavirus: du confinement, de l'isolement et de la solitude", a déclaré Pascal Champvert au cours d'une conférence de presse téléphonique.
Dans son allocution lundi, le président de la République a assuré que les personnes "les plus vulnérables", notamment les "personnes âgées", seraient invitées à rester chez elle après le 11 mai, date théorique de sortie du confinement.
S'interrogeant sur "l'âge à partir duquel on est concerné", M. Champvert a regretté une mesure "aux relents âgistes" (discrimination par l'âge) et de nature "à faire peur aux personnes âgées".
Saisi sur l'isolement des résidents d'Ehpad à cause du coronavirus, le Comité d'éthique (CCNE) avait estimé début avril qu'un confinement renforcé des aînés devait être temporaire et leur laisser la possibilité, même limitée, de circuler.
"Il faut que l'État tire les conséquences de l'avis du Comité consultatif national d'éthique", a demandé M. Champvert.
"Le seul moyen de réussir le confinement prolongé dans les Ehpad et de le rendre supportable pour les gens, c'est de l'adapter fortement".
Plusieurs mesures pourraient être appliquées rapidement, selon l'AD-PA: une présence renforcée de psychologues dans les services de soin à domicile et en Ehpad, un retour des bénévoles pour des interventions variées, et le recours aux "balcons, terrasses, parcs et jardins, présents dans la plupart des établissements".
"Il faut que les personnes âgées puissent sortir au moins un peu, comme les Français ont le droit de sortir autour de chez eux au moins une heure", a-t-il plaidé.
En outre, l'ouverture des rencontres avec les familles est "essentielle", a souligné M. Champvert, pour qui les "restrictions de visites n'ont pas lieu d'être, notamment pour les personnes avec des troubles du comportement".
"Il faut que les familles puissent rencontrer les résidents. Bien sûr pas dans leur chambre, dans une pièce à part, sur rendez-vous et avec toutes les mesures de sécurité. Mais les familles doivent rencontrer leurs parents", a-t-il insisté.
Les premières images de Dune, l'adaptation cinématographique de Denis Villeneuve, viennent d'être dévoilées. Que nous disent-elles sur l'approche du réalisateur par rapport à l’œuvre originale ?
La saga Dune a profondément marqué l’imaginaire de la science-fiction depuis sa première parution en 1965. Mais le récit écrit par Frank Herbert n’a jamais réussi à se frayer un chemin définitif sur grand ou petit écran, tant et si bien que ce chef d’œuvre n’est pas aussi présent qu’il le devrait dans la pop culture. Pourtant, le potentiel est bien là pour imprégner les esprits d’un public bien plus large. Voilà qui pourrait changer, car Denis Villeneuve est aux commandes d’une adaptation cinématographique qui, sur le papier, a déjà de la saveur. De premières images viennent d’être publiées par Vanity Fair et confirment cette première impression.
Difficile de ne pas retrouver, dans ces extraits, le type de plans et de décors auxquels Denis Villeneuve nous a déjà habitués dans Premier contact puis dans Blade Runner 2049. Il y a quelque chose de grandiose, d’épique, dans cette esthétique pourtant si éthérée. L’approche est idéale pour porter à l’écran Dune et sa planète centrale, Arrakis. Recouverte de sable, cette terre aride représente un enjeu économique de premier plan dans la Guilde spatiale : sur Arrakis, des vers géants sécrètent l’Épice, un ingrédient essentiel d’un produit permettant de prolonger la vie — ce qui permet une conquête spatiale démesurée. La multitude de mondes de la Guide spatiale est régie par un Empereur et par une noblesse, divisée en maison. Paul, le personnage interprété par Timothée Chalamet, est membre de la Maison Atréïdes. Après un piège tendu par les rivaux, la Maison Harkonnen, il est présumé mort et se réfugie chez les Fremen, le peuple autochtone d’Arrakis.
Pas la peine d’en dire davantage : le récit de Dune est complexe, riche et se vit davantage qu’il se raconte. Cela étant, il est possible, sans même spoiler aux curieux et curieuses, de trouver dans les images du film de Denis Villeneuve des détails marquants, qui montrent que les ambitions comme les subtilités de Dune sont respectées… et que vous devez absolument vous intéresser à cette œuvre à venir.
Sous la plume de Frank Herbert, la planète Arrakis n’est pas qu’un élément de décor. Ce n’est pas un simple cadre comme si elle n’était que le socle des aventures des personnages. Arrakis est un écosystème total, complet, fourmillant : elle est Dune, elle est les personnages, leurs histoires, au sein d’un maillage complexe. On sent, page après page, que les Fremen sont les « extraterrestres » sur cette planète, mais qu’ils ont finalement trouvé leur place dans cet écosystème : ils n’ont pas cherché à le posséder, à le maîtriser, mais plutôt à le comprendre autant que possible et à s’y adapter. Ils n’avaient de toute façon pas le choix : c’était s’adapter ou rien face à une nature aussi puissante. En revanche, les nobles et soldats de l’Empire, lorsqu’ils débarquent sur la planète, adoptent une stratégie conquérante… loin d’être la meilleure, donc, face aux dunes imposantes, mystérieuses, d’Arrakis.
« Ce qui pour moi marque immédiatement dans les quelques images diffusées, c’est que Villeneuve semble avoir compris une idée centrale du roman qui est l’interaction fondamentale entre l’Homme et son environnement », commente pour Numerama l’auteur du blog L’Épaule d’Orion, spécialisé en littérature de science-fiction, et auteur d’une analyse sur le genre littéraire du chef-d’œuvre.
L’image sur laquelle on voit toute la Maison des Atréides est le premier indice, selon lui, de la profonde compréhension par Denis Villeneuve de cette interaction centrale. « Ils viennent d’arriver sur Arrakis, la posture est martiale, rigide et arrogante. »
Même constat pour la photo où Oscar Isaac prend les traits du Duc Leto, « engoncé dans une armure inadaptée dont on devine déjà qu’elle ne le protégera pas ». Une description valable aussi pour Gurney Halleck, lieutement de la Maison Atréides. Ces images représentent le premier versant de l’interaction écologique fondamentale de Dune : l’inadaptation de ces humains à un environnement naturel qu’ils ne maitrisent pas, qu’ils vont chercher à maîtriser par la force.
Les autres photographies révèlent des personnages qui épousent l’autre aspect de l’interaction : l’adaptation absolue. « À l’inverse, le corps animal de Duncan Idaho exprime la transformation nécessaire, le moment du choix, l’adaptation en cours, nous décrit L’Épaule d’Orion. Puis, les portraits de Chani et Liet montrent les deux femmes inscrites dans leur environnement. Elles appartiennent à Arrakis et Arrakis leur appartient. » Ces personnages semblent en effet se fondre dans le paysage de la planète, comme s’ils faisaient profondément partie de cet écosystème.
Par les choix esthétiques, dans les mouvements, les couleurs ocres ou métalliques, les costumes, les environnements naturels dominants par leur amplitude, Denis Villeneuve prouve en seulement quelques images qu’il a su saisir et représenter l’élément philosophique, écologique, spirituel le plus fondamental de l’œuvre immense — et si difficile à adapter — de Dune. Même ses choix personnels, qui s’éloignent en apparence des matériaux originels, font honneur au message de Frank Herbert.
C’est ce que tient à nous préciser l’auteur de L’Épaule d’Orion au sujet d’un changement que les fans de la saga n’ont pas pu manquer : Liet Kynes est devenu une femme. Mais est-ce que cela n’aurait pas, finalement, encore plus de sens dans le cadre de cette adaptation ? « Denis Villeneuve a fait ce choix magnifique de faire jouer Liet par une femme. Cela me semble pleinement justifié par le rôle transformatif de ce planétologue qui a compris l’écologie et la culture d’Arrakis, et engage avec le peuple Fremen sa mutation sur des générations. Pour ma part, j’ai toujours imaginé que Liet Kynes était une femme », confie le blogueur.
Les romans de Dune peignent un futur si lointain que plus rien de ce que l’on connaît n’existe vraiment tel que notre monde le conçoit. Des modes de vie, des accessoires technologiques, des sciences font bien écho à des éléments que l’on connaît, mais s’éloignent parfois aussi tellement de nos référentiels qu’il se dégage parfois de Dune des ingrédients proches de la Fantasy… mais qui appartiennent malgré tout à la SF. C’est là toute la beauté de la fresque futurologique de Frank Herbert, cette part d’incompréhension, de légende, dans un avenir si éloigné.
Comme nous l’explique L’Épaule d’Orion, le contexte du premier tome de Dune se caractérise par deux aspects : « Il y a une véritable régression historique due au Jihad Butlérien qui a fait disparaitre l’informatique et les machines pensantes. D’un autre côté, la technologie est devenue invisible à notre œil, car extrêmement avancée, mais elle est bien présente. » Ainsi, les lecteurs et lectrices de Dune imaginent les technologies décrites comme des choses à l’apparence vieillotte, mais au fonctionnement parfois plus puissant que des technologies issues de futurs par exemple cyberpunk. Sur cette étrange évolution technologique, le blogueur SF porte à notre attention une phrase écrite dans l’ouvrage : « Le Jihad Butlérien [épisode historique de régression technologique dans l’univers de Dune] a forcé l’esprit humain à se développer. »
Comme la fable écologique, cet aspect technologique « fondamental » de Dune semble avoir, lui aussi, été parfaitement épousé par Denis Villeneuve si l’on regarde les premières images. Par exemple, le distille : il s’agit de la tenue portée les Fremen, et qui recycle tous les fluides corporels pour les convertir en eau potable (sans cela, la survie serait impossible sur l’aride planète Arrakis). Cette technologie, aussi primaire qu’ultra-avancée, est représentée dans les images par un costume paradoxal : cela pourrait tout aussi bien être quelques vieux bouts de tissus et de métal condensés en un semblant de vêtement, mais tout est si bien agencé, en plus d’être adapté à l’environnement, que l’on voit bien qu’il s’agit d’une technologie futuriste, peu familière.
On a hâte.
Alors que plusieurs villes françaises veulent imposer à leurs habitants de porter un masque lors de leurs sorties pour limiter la propagation de Covid-19, une nouvelle étude vient encore semer le doute sur sa véritable utilité. Des chercheurs sud-coréens ont mené des tests avec différents types de masques (masque en coton et masque chirurgical classique - on ne parle pas ici des masques N95 avec très haut niveau de filtration) et demandé à quatre patients de tousser sans et avec le masque. La charge virale a ensuite été mesurée à l'intérieur et à l'extérieur du masque. Résultat : « Ni les masques chirurgicaux ni les masques en coton ne filtrent efficacement le SRAS-CoV-2 lors de la toux des patients infectés », rapportent les auteurs.
Le problème réside dans la taille des particules capables de transporter le coronavirus SARS-CoV-2. Celles du SARS-CoV de l'épidémie de 2003 ont été estimées entre 0,08 et 0,14 μm. Or, de précédentes études ont montré que les particules de 0,04 à 0,2 µm peuvent pénétrer les masques chirurgicaux. L'expérience ne reflète cependant pas la capacité des masques à limiter la transmission du virus. « Il est possible qu'ils limitent quand même la distance de dissémination des gouttelettes », notent les auteurs. Si les masques ont bien une action antiprojection, ils protègent mal le porteur sain des microparticules aéroportées émises par une personne malade car celles-ci sont trop fines, rappellent d'ailleurs la plupart des infectiologues.